The Walking Dead RPG

Notre arrivée à Fort Ward a été étrange. J'ai du mal à raccrocher tous les wagons et à réaliser où je me trouve et comment. J'sais que je devrais me détendre et revenir sur terre, mais j'ai du mal tout simplement à recouper les informations. Je suis fatiguée, ça va sans le dire. Le moindre bruit me met aux aguets, des impressions bizarres en plus de ça, j'suis sur les crocs constamment et incapable de me détendre. Alors qu'on est, il parait, en sécurité. Mon quotidien oscille entre la piaule de Logan, la Marina où les autres accostent après une journée au large et le dispensaire où j'ai pas le choix que de me rendre.

Contrôle de routine, tout ça, et puis vérifier que mes états d'nerfs sont pas en train de tuer mon bébé. Rien que pour elle, j'devrais justement essayer tout c'que je peux pour pas péter un plomb constamment. Mais ma tête est comme une cocotte minute en saturation, l'genre qui menace à tout instant d'éclater. J'saurais pas m'expliquer sur l'pourquoi du comment, j'crois que j'en ai pas envie. La moindre mention à côté d'moi des pirates arrive à me mettre aux abois complets, c'est pour le mieux pour l'instant d'éviter les discussions à ce sujet.

Dans tout ça, j'crois qu'la seule chose qui m'rassure vraiment, c'est la présence de Logan. J'essaie d'pas me raccrocher d'trop à lui pour lui laisser son espace, et j'lui cache volontairement qu'les moments où il doit s'rendre loin d'moi sont sources d'une angoisse éprouvante, pour autant j'me dis qu'c'est pas en me collant constamment dans ses pattes qu'ça va s'arranger. J'ai ma fierté, mal placée, peut-être. Mais j'supporterais pas qu'il m'prenne pour une faible alors qu'j'essaie juste de survivre. J'crois qu'on est "ensemble" en plus. Et ça veut dire pouvoir trouver un semblant d'équilibre entre nous deux.

Encore plus avec l'arrivée du bébé. J'peux pas virer tarée maintenant. Alors j'me tiens, j'essaie, j'tue le temps comme je peux, j'essaie d'pas penser. Et avec ce ventre trop rond, qui annonce le terme à venir, j'dois me débrouiller pour pas broyer du noir. Un soupir m'échappe, la porte d'entrée s'ouvre. J'suis pas encore défaite d'mon écharpe, bonnet, gants et veste. Logan vient d'rentrer. Ceux d'la Marina aussi, j'les ai attendu sur le ponton une bonne heure pour pouvoir les voir. J'referais la même demain matin avant leur départ pour le large. Hey, que j'souffle à Logan, avec un sourire un peu fatigué. Ça s'est bien passé, aujourd'hui ?

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

Entraîn’ments… Entraîn’ments… Entraîn’ments… En c’moment, tout l’monde en bouffe et moi aussi. Faut dire qu’ça m’fait du bien p’tain d’merde… Et les autres en ont b’soin j’dois l’dire. Autant y’a certains soldats qu’se démerdent bien, et faut dire qu’pour ça, y’a Stanley qu’fait du super boulot j’dois bien l’avouer… Mais y’en a d’autres…
P’tain y’en a d’autres qu’doivent sérieusement s’sortir les doigts d’leurs p’tains d’trous d’balles. Sérieux… Ok c’l’hiver et fait froid, et ok avec un à deux r’pas par jours, y’a moyen d’pas trop s’sentir en forme… Mais merde ! Dix pompes p’tain d’merde, et dix tractions, c’pas l’bout du monde !! P’tain j’en ai déjà ras l’bol…

Mais bref. J’ai fait d’l’entraînement toute la journée, et comme on n’peut plus tirer à balles réelles, ou même à balles à blancs parce qu’nous devons garder les douilles et tout c’bordel, bah… J’les ai entraînés aux manipulations d’toutes ces armes dont on dispose. Y’a d’quoi faire.

Comment porter une arme en bandoulière. Comment dégainer l’pistolet d’une hanche, à droite ou à gauche… Comment dégainer d’puis l’holster central, en milieu d’poitrine. Comment dégainer et viser d’vant, sur les côtés, s’retourner d’manière tactique, viser dans l’angle d’un mur… Alterner visée droite et gauche… bref, a défaut d’tirer, on a d’quoi faire pour les aider à s’démerder avec une arme.

Les déplacements sont importants aussi. Tirer d’manière réflexe pour pouvoir suppresser une menace, et s’retirer en ordre bien réglé. M’voyez ? Bref, l’but c’est d’développer la tactique, à défaut d’leur apprendre à détruire une cible… M’enfin.

L’temps est d’rentrer à la barraque. Yulia y’est d’puis quelques temps maintenant, et j’dois dire qu’la cohabitation s’passe plutôt bien. Enfin, mieux que c’que j’croyais. J’m’attendais à c’qu’on passe not’ temps à s’foutre sur la gueule mais finalement non… C’même bizarre. Mais j’dois dire qu’ça fait un peu du bien quand même parce qu’bon, j’n’ai pas qu’ça à foutre que d’me foutre sur la gueule avec celle qu’doit mettre ma p’tiote au monde…

D’ailleurs… Ouais, c’t’une p’tiote. P’tain, j’vais avoir une fille… J’peux pas m’en r’mettre… « Yo ! » J’rentre, j’fou mes rangers pleines d’boues dans l’coin d’l’entrée et j’me réchauffe comme j’peux. « ça allait. Certains doivent m’détester à force d’les pousser à bout… Parce qu’putain, ils s’démerdent vraiment mal. » Ouais… mais comme disait Stanley, faut les aider à s’élever pour pouvoir être forts et faire c’qu’on doit faire… Dans la guerre quoi. « Et toi ? ça va ? »

you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.

C'est à ce point ? Je partage un regard avec Logan. Ses journées semblent se ressembler sur bien des aspects et pourtant ça lui convient. Il fait plus vraiment de la survie pure cependant, c'est pas le même rythme qu'à Crescent Bay par exemple, où on se démerde comme on peut pour... Joindre les deux bouts. J'ai aucune idée de quand j'pourrais rejoindre ma maison d'ailleurs, c'est possible que je sois largement impatiente à cette idée, tout comme j'ai vraiment la flippe du siècle de pas pouvoir rentrer un beau jour. Je pince les lèvres, le coeur un peu lourd, en tâchant de détourner ma propre attention de ce qui m'affecte : Tu essaies de leur apprendre quoi ?

Ouais, je suis curieuse. Le souffle un peu court, j'essaie de l'écouter en chassant ce sale vertige qui veut s'installer. Je prends une profonde inspiration pour m'apaiser, et me pose doucement contre l'accoudoir du canapé, debout face à lui, pour le regard. J'aimerais vraiment pouvoir faire quelque chose de mes dix doigts. N'empêche qu'il me retourne la question, et je me sens un peu conne l'espace d'une seconde : Ouais, ça va. J'veux dire que je peux pas affirmer le contraire : au moins, je suis pas face à ces connards. Je m'emmerde furieusement, en gros. J'esquisse une grimace.

L'ennui pourrait bien finir par me rendre tarée, c'est déjà pas simple quand je peux me distraire l'esprit, mais sans de quoi me concentrer, j'ai l'impression d'partir en roue libre, ou d'laisser mes pensées s'balader toutes seules vers des endroits où je préfèrerais pas. Les enfants de Maes et Emilie occupent peut-être un peu la journée mais... Le fait de rien pouvoir faire d'autres, c'est super pesant, j'lui mentirais pas. Je tourne en rond, comme une lionne en cage, avec en plus de ça un ballon sous le pull qui m'empêche de bouger comme je voudrais.

Alors ok, je vais pas courir et sauter partout, ni me battre, c'est clairement évident. Mais là ? Merde, j'aime pas laisser tout le monde gérer à ma place et rien pouvoir faire. Mais j'suis sûre que j'serais une super élève à tes entrainements, que j'ajoute alors avec un sourire : il veut pas m'embaucher là ? Pour quelques séances ? Un cours adapté, je sais pas ! J'veux dire... J'suis déjà lestée d'un poids et j'me déplace encore, tout le monde le ferait pas, ça plaide en ma faveur, hein ? HEIN ? J'aimerais juste servir à quelque chose et pas laisser les autres payer ma part ici, donc, euh... S'il a une idée. Même une idée à la con. Je prends.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

« Ouais… » M’enfin, j’exagère aussi un p’tit peu vu que j’dois m’taper la formation d’tous les motiver d’notre p’tain d’fort. « ‘Fin, en c’moment, j’forme les civils. C’sont des jeunes ou des vieux, mais d’gens qu’n’ont jamais tenu une arme d’leur p’tain d’vie. On veut qu’tout l’monde soit formé à la défense d’ce Fort, et d’la guerre. A minima. » Ouais j’devrais pas lui dire tout ça, mais faut être carrément aveugle pour qu’elle n’voit pas à quel point tout l’Fort est en ébullition…

En même temps, on a bousillé l’avant-poste d’ces fils d’putes à grands renforts d’bombes, l’autre semaine. June a balancé un sacré ultimatum, et a montré d’la force dans tout ça… M’enfin, forcément, faut qu’on s’attende à des représailles quelconques. Donc, faut bosser et faut s’apprêter à s’battre quoi qu’il arrive. « Et bon, faut tout leur apprendre quoi. Ça m’change des entraîn’ments d’l’armée. Eux, c’sont d’anciens militaires, ou d’anciens policiers, ou d’anciens agents… Enfin, t’vois quoi. Et ils savent s’démerder avec la guerre. J’préfère les entraîner eux, parce qu’ils arrivent presque à suivre l’rythme. M’enfin. Faut faire l’taf. »

J’entends bien qu’elle s’fait chier dans c’te foutu trou à rat… J’peux comprendre aussi, parce qu’putain, à sa place, j’me ferais chier aussi. Quand j’étais au dispensaire à cause d’mes pétages d’plombs, j’regardait l’mur blanc et j’me faisait chier putain d’bordel de merde. « Ouais j’comprends… J’suis désolé, j’sais bin’ qu’c’est chiant d’rester dans un coin à n’rien faire. »

J’aimerais l’aider mais… Bah… Elle est enceinte quoi. Enfin… Faut qu’elle fasse gaffe non ? C’pas comme ci qu’elle n’avait plus qu’quelques jours avant d’chier l’gosse qu’on attend… J’réfléchis… J’réfléchis… Et j’sais pas trop quoi faire pour pouvoir lui trouver quelque chose…

« J’comprends, mais c’comme ça qu’ça va marcher pour l’moment. J’veux dire… Y’a des mois qu’viennent d’se passer, et on f’sait not’ possible pour qu’la p’tiote soit en sécurité… » Ouais p’tain, y’en a eu des flippes… « Et… On est presque au bout. J’veux pas t’foutre dans des entraî’nments maintenant, parce qu’ça serait risqué… » Après, peut-être qu’faudrait lui apprendre d’autres trucs ? Non, rien d’cochon p’tain… Mais des trucs intéressants. « Après, j’peux toujours t’apprendre des trucs basiques. Comment qu’on porte une arme, comment qu’on l’nettoie, comment qu’on l’entretient… D’technique pour recharger plus vite, t’vois ? »

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Tu sais que ça me parait dingue ? a ses explications, j'le scrute comme s'il me parlait totalement chinois. J'parle surtout des profils d'gens qu'il entraine, parce que... J'sais pas. J'ai jamais bénéficier d'ce confort au point d'me dire que pas avoir besoin d'une arme, c'était ok. Sept ans que j'suis obligée d'vivre avec, que j'me bats pour pas crever connement, j'crois que... Que les gens qui ont pu s'en passer, ça ressemble à des OVNI pour moi. Comment tu peux avoir jamais tenu une arme ou savoir t'en servir ? Ouais, j'suis sur le cul. Pourtant j'ai jamais été porté sur ça avant. Depuis sept ans, mon fusil à pompes, c'est une extension de moi, j'me verrais pas sortir pisser sans lui, que j'ajoute.

Bref, il a pas besoin que je lui raconte ma vie je crois, il s'en fiche probablement. Mais j'échange un regard complice avec lui avant d'avoir un sourire plus grand : Donc t'es en train d'me dire que t'es le SEAL le plus pédagogue d'la région, c'est ça ? Oui j'me moque, oui, mais j'ai le droit, faut bien qu'j'essaie de m'amuser un petit peu ! Ton pote Stan a l'air cinquante fois plus sympa mais c'toi qu'ils envoient pour entrainer des jeunes et les traumatiser ? Un rire m'échappe avant d'secouer la tête : Au moins s'ils te survivent, tu sauras qu'ils ont vraiment du mordant, même si ça m'parait pas spécialement insurmontable en vrai.

Du reste, c'est un peu la douche froide et ça s'voit au regard que j'lui rends. J'lui demande pas d'aller crapahuter ou d'lui faire une clé d'bras pour le fun là, juste... D'pouvoir m'occuper les mains et l'esprit. Et c'est là qu'il percute. J'me raidis, attentive finalement : Non, ça, j'sais faire, tenir une arme. Beaucoup d'armes en fait. P't'être pas tout par contre, effectivement. J'sais utiliser différents types de munition, Dana m'a appris à m'servir de tout ça dès la première année, que j'lui souffle. Après, j'ai bossé avec des modèles surtout russes et américains, ces merveilleux pays quoi.

J'ai tellement pas eu le choix, elle me bottait l'cul si je faisais un truc de travers, que j'ajoute avec un sourire nostalgique. J'étais en plein sevrage violent d'héroïne, à décompenser pour un rien, à deux doigts d'me foutre en l'air, mais elle a rien lâché. J'avais pas intérêt à m'paumer avec elle. J'sais pas utiliser des trucs genre... Des explosifs ou des armes lourdes. Ca, j'peux apprendre, j'peux même être très douée, j'suis sûre ! Que j'souffle en l'attrapant par les mains pour essayer d'le motiver : Au moins à les comprendre ! Et à les nettoyer, au moins ça... S'il te plait ?

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

Ouais j’la comprends quand elle m’dit ça… J’me dis la même chose depuis l’début d’mon arrivée dans ce Fort… Comment qu’ça s’fait qu’des gens aient pu passer toutes ces années à survivre sans s’foutre sur la gueule avec des gens ou des rôdeurs… J’sais bin’ qu’chez nous, y’a des privilégiés qu’sont là depuis l’début d’l’épidémie et qu’on jamais eu peur. Ni besoin d’se foutre dans des situations où la survie demande d’massacrer des gens, ou d’faire des choses horribles.

« Ouais j’sais… » J’avoue qu’j’la comprends. « Y’a d’gens qui sont dans c’camp d’puis l’début d’toute cette merde. Apparemment, au départ, c’Fort devait servir à protéger une certaine élite ou j’sais pas quoi. D’gens qu’ont jamais eu besoin d’se salir les mains si t’vois c’que j’veux dire. » J’crois que j’peux dire ça, c’pas vraiment un secret d’état. « Mais maintenant qu’c’est la guerre totale avec ces fils d’putes d’enculés d’bâtards, faut qu’tout l’monde soit prêt à s’foutre sur la gueule et à y laisser sa vie. »

Moi j’suis prêt. J’sais bin’ que c’que j’viens d’dire va choquer la folle d’Ruskov, d’jà qu’elle a faillit m’foutre sur la gueule quand elle m’a vu avec une balafre sur la gueule… Alors savoir que j’peux crever au combat… J’viens sans doute d’signer mon arrêt d’mort.

Sa moquerie m’ferait presque sourire mais j’ai toujours du mal avec l’fait d’me faire foutre d’ma gueule. M’enfin, non seulement elle n’a pas tard – j’suis l’seul SEAL qui reste dans l’coin j’en suis certain – mais en plus s’ils m’survivent, c’seront des bêtes de guerre ! J’peux l’dire fièrement !

Ensuite, elle m’décrit c’qu’elle sait déjà faire avec ses mains, ses armes et quel type d’armes… J’dois dire que j’suis pas surpris du tout, et qu’j’aurais pu l’dire sans même qu’elle en parle. Donc bon… M’enfin c’est d’jà ça. « Oh ! Bien ! T’n’auras pas b’soin d’entraîn’ment alors. Enfin, sauf si t’veux apprendre les techniques des opérations spéciales. Dana f’sait partie d’l’armée conventionnelle avec des tactiques d’bases… Nous, on en avait d’autres. On formait les formateurs… Enfin t’vois quoi… » Bon, elle insiste, elle insiste… « Hum… J’pourrais pas t’les faire manœuvrer. On a b’soin d’garder nos munitions pour tout c’qu’est minigun, calibres 50mm, 12,5mm… Bref, toutes ces saloperies qu’peuvent faire d’un homme, un tas d’chair sanguinolant en moins d’une seconde. » Mais bon, j’pense que j’peux faire le reste de c’qu’elle m’demande… « Mais j’peux t’apprendre à les nettoyer et à les comprendre ouaip… »

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Donc ils sont devenus des assistés ? J'espère qu'en dehors de ça, ils servent quand même un peu à quelque chose, que j'ajoute, songeuse et un peu gênée pour lui. J'crois que c'est vraiment un truc qui me gaverait d'mon côté : d'devoir gérer et protéger des couilles molles qui servent à rien en dehors d'ça. Autant pour des gens qui ont d'autres qualités, ça m'semble ok. Emilie, Ruby, sans elles, ça pourrait être vite super handicapant, donc j'pige l'idée. Pour les autres ? C'est mort, j'vais pas sacrifier mon temps et mon énergie pour quelqu'un qui sait pas s'prendre en main.

N'empêche que j'l'écoute et à ce qu'il dit, j'ai un sourire amusé : Dana était flic, pas dans l'armée, pas vraiment la même configuration pour tout il me semble mais on s'en fiche, les nuances doivent pas être majeure. J'pense que l'entrainement de Dana, au combat notamment, est moins poussé. Aujourd'hui, j'sais que j'suis légitimement plus forte et plus compétente pour m'battre qu'elle. J'l'égalise pas au tir mais j'm'en sors pas trop mal non plus. J'suis au-dessus d'la moyenne. Bizarre d'se dire qu'il m'a fallu l'apocalypse pour réaliser c'quoi mes points forts.

Mais ouais, j'peux apprendre aussi des trucs qu'tu fais ! J'serais même contente d'ça. J'veux dire qu'la première fois qu'on s'est associés, j'ai su suivre ses instructions. Bon, est-ce que ça m'a pas fait chier d'pas pouvoir griller une clope pendant des heures ? GRAVE. Mais j'ai tenu le coup. Enfin... Rien d'physique pour l'instant comme tu l'sais mais, le reste, je gère, donc il va pas m'faire me rouler par terre. Quoi que j'le ferais super bien. Je hoche la tête à nouveau : Ok oui, j'comprends, j'en demandais pas tant d'toute façon : Mais j'suis partante pour le cours théorique !

L'sourire que j'lui offre peut pas être plus vrai : j'suis comme une gosse à noël là, j'attends d'voir c'qu'il y a sous le sapin, avec une certaine impatience. En vrai, y'a des meufs qui aiment le maquillage et les bijoux, moi tu m'dis que y'a un énorme flingue que j'vais pouvoir observer comme une oeuvre d'art, ça m'parle tout de suite plus ! En plus j'crois que j'aurais une bonne note si j'arrive à pécho l'prof ! J'suis sûre d'être première de la classe comme ça ! J'ai un rire. Maintenant ? Qu'il dise oui putain ! J'te suis ? J'connais pas ton camp et j'ai pas l'droit d'me promener n'importe où toute seule, que j'ajoute en minaudant un peu.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.