The Walking Dead RPG

Parce que j’ai décidé de les mettre au monde, fit-elle. Eden pouvait se laisser aller à quelques rêveries, mais la réalité pouvait lui revenir dans la figure avec violence et sans crier gare. La légèreté ne pouvait durer qu’un temps, et de toute manière, il avait mis fin à tout ça, sans qu’elle ne puisse lutter en réalité.

Je ne suis pas malheureuse, fit-elle, en réfléchissant à l’état d’esprit dans lequel elle se trouvait. Sûrement déçue et un peu en colère de ma propre naïveté..

Eden pouvait bien essayé de se souvenir de ses premières amourettes. Seulement, elle commençait à remonter, et si elle en croyait ses souvenirs, à l’âge de Mary Abigail, elle avait le nez plongé dans les libres, préparant ses examens préparatoires pour passer les LSAT’s et espérer entrer dans une école prestigieuse pour y faire médecine. Bien sur, elle avait eu quelques petits amis, mais jamais rien qui puisse avoir de l’impact comme cela pouvait avoir de l’importance pour la jeune adolescente. Il devait souffler sur l’existence de Mary-Abigail un vent de légèreté qui ne pouvait lui faire du mal. Elle qui avait été confrontée à toutes les pires facettes de l’humanité et depuis son plus jeune âge.

Eden ne pouvait que garder pour elle, une petite part d’inquiétudes, elle n’était pas vraiment droit ou en position de lui faire quelques sermons. Elle espérait simplement que le petit ami en question ne soit pas les clichés de leurs âges.

La mère de famille tend la main pour regarder le poignet de la jeune fille, avant de le lui rendre. Elle hoche la tête. Il fallait se rendre à l’évidence qu’il y avait encore quelques opportunités d’adolescence dans ce monde. Elle voulait y croire, au moins parce qu’Eden avait réussit à donner à ses enfants un semblant d’enfance. Le temps passait assez vite qu’Eden commence à se préparer à ces années qui n’étaient pas toujours simple, aussi bien pour une mère que pour un enfant.

Quand elle en fait la description, il a l’air en effet d’être le léger cliché des adolescents masculins de dix-sept ans. C’était au moins rassurant. Si tu souhaites me le présenter, je n’y vois pas d’inconvénients.

Eden lui sourit. Il y a une différence entre voir et faire, Aby, fit-elle. L’exercice n’était vraiment pas le même. La confrontation à l’autre, foncièrement différente mais surtout importante. Oui, la jeune fille avait vu, entendu un bon nombre de choses. Cela ne voulait pas dire que les choses lui seraient plus simples. Elle regarde à nouveau Adriel qui semblait tout simplement en extasie face à l’art qu’il était en train de créer. Alors que Poppy semblait curieuse au sujet des bracelets qui pendait au poignet de la jeune rousse.

Il est préférable que tu lui dise, plutôt qu’elle ne le découvre à mon avis, fit-elle, alors qu’elle se demandait comment allait Johanna, qu’elle n’avait pas vue depuis plus d’un an et demi. Ce ne sera pas simple et il faudra peut-être lui laisser le temps d’accepter le concept de couple pour sa petite soeur. Lui forcer le concept au fond de la gorge ne sera clairement pas la meilleure option.  

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

J’ai un foncement de sourcils, sans être bien sûre de piger où elle veut en venir. « Je... okay, tu les as mis au monde, mais ils sont pas toi. Enfin, j’veux dire, tu dois aussi vivre ta vie. Même pour eux. » Est-ce que ça me fait bizarre de l’entendre parler comme ça quand mon propre père a pas semblé vouloir tout quitter pour rester avec nous ? Ouais, possible. J’sais bien que les choses ont été difficiles pour lui, mais j’arrive pas à m’ôter de la tête qu’il avait juste pas tant envie que ça de s’occuper de nous. Pas comme Eden et ses enfants en tout cas.

J’réprime un soupir quand elle continue. « Mais t’es pas heureuse. Et… j’ai du mal à t’imaginer naïve en vrai. » Surtout elle. Du coup, forcément, j’lui lance un regard curieux. Avant de m’enthousiasmer quand j’parle des Goonies et du lien qu’on a réussi à tisser ensemble, malgré la distance qui nous sépare tous maintenant. J’ai envie de croire que Poppy et Adriel aussi auront des copains, comme moi, même si j’ai longtemps cru que ce serait pas mon cas. Et je rougis un peu en parlant de Lukas, avant de lui rendre un large sourire. « J’aimerais beaucoup oui ! J’pense qu’on en aura l’occasion, j’essaierais de revenir avec lui la prochaine fois que je viens ! » Comme ça, elle pourra me donner un avis objectif, même si j’imagine mal quoi que ce soit qui m’ferait moins aimer Lukas.

Ca m’fait bizarre d’y penser d’ailleurs, mais au reste, j’ai une moue songeuse. Et mon regard s’attarde un instant sur les petits, alors que j’ai un sourire à l’attention de Poppy. « Tu veux qu’on en fasse un tout pareil ? J’suis sûre qu’Hazel aura ce qu’il faut pour le faire en plus. » Elle hoche la tête, un peu timide et j’ajoute, d’un ton plus doux. « J’suis presque sûr que j’ai des perles qui rendraient trop bien au fond de mon sac. » Adriel lui, est très concentré avec les paillettes et je reprends, en direction de leur mère. « J’sais qu’il y a une différence. C’est même… mieux en vrai. » Plus doux, plus tendre. Rien à voir avec tout ce que j’ai pu voir ou entendre au motel en vrai. Lukas est super prévenant avec moi et les moments qu’on passe tous les deux sont précieux.

Et j’ai une grimace au reste, avant de hocher de nouveau la tête. « Ouais, je sais. Mais elle est… enfin c’est difficile de prévoir ses réactions tu sais. Elle est plus instable qu’avant. » Déjà que du temps du RoV, Eden a pu voir que ma sœur était plus sensible, plus fragile mentalement que le reste des filles. Autant dire que là, c’est autrement pire et que je me sens un peu démunie. Sans compter que j’veux encore moins que ça retombe sur Lukas si ça lui plait pas.

Eden regarde Abigail quelques instants. Oui, ils n’étaient pas elle. Mais Poppy et Adriel dépendaient encore entièrement elle. La mère ne pouvait qu’espérer qu’un jour ce ne fut plus le cas mais pour l’heure, il n’en était rien. Elle les regardait, colorier, sourire et remplir leur journée sans se soucier le moins du monde des problèmes du monde. La mère ne saurait comment l’expliquer à la jeune fille et c’était trop facile de lui dire : tu verras quand tu auras des enfants. Eden n’avait pas la capacité à la condescendance surtout concernant Abigail. Elle marque un temps de pause et sourit à sa fille qui appréciait toujours les travaux manuels.

Ils dépendent encore de moi, les protéger est tout ce qui doit m’intéresser fit-elle, en buvant une gorgée de la boisson chaude encore fumante qui patientait sur la table, C’est comme tout, Abi, ça passe avec le temps, surtout ce genre de peine de coeur.  

Comme le père de Poppy, comme le père d’Adriel, Lisandro rejoindrait les boîtes rangées dans le fond de son cerveau, archives inoubliables, qui ne prendraient jamais la poussière mais qu’elle essayerait de ne jamais rouvrir. C’était trop douloureux, mais c’était surtout bien injuste. Elle soupire longtemps, sourit doucement.

Aimer quelqu’un c’est être un peu naïf.

Elle se masse la tempe, elle n’avait jamais encore parlé à haute voix de sa peine de coeur. Elle avait simplement préféré tout taire, ne rien dire. Eden n’avait pas le temps pour les peines de coeur, pas le temps pour se morfondre. Le bonheur c’était trop fluctuant et le malheur, trop douloureux.

Elle s’étouffe avec sa boisson, à la mention de la douceur. Avant de faire des grands yeux à Mary Abigail. Eden ne serait jamais, jamais prêt à vivre cette scène avec sa propre fille. Le temps passerait forcément trop vite pour en arriver à cette conversation.  La coréenne s’essuie la bouche, reprenant ses esprits. Tant mieux que ce soit ton expérience, fit-elle, Il est peut-être préférable de ne pas en faire mention à ta soeur.

L’instabilité de Johanna n’était pas étonnante, ni même condamnable, mais forcément, elle rend les rapports sociaux, peut-être un peu compliqué. Eden ne voyait pas bien quelle solution trouver pour aider Abi dans son entreprise. Mais il fallait crever l’abcès, le plus tôt étant le mieux.

Instable dans quel sens, Abi ? demande t-elle, un peu inquiète.

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

J’ai un sourire un peu triste quand elle me répond. Forcément, ça me renvoie à mes propres questionnements et j’me demande si c’est juste parce qu’on a pas été les enfants qu’il voulait. Que c’est pour ça que lui, c’est pas tout ce qui l’intéresse de nous protéger. Ptet que j’ai été une déception, ingrate ou j’sais pas. Et que j’mérite pas que quelqu’un fasse des sacrifices comme Eden en fait pour ses enfants. « Je maintiens qu’ils ont de la chance de t’avoir en tout cas. » Je lui ai déjà dit plusieurs fois, mais plus le temps passe, plus ça se confirme. Et au reste, j’ai un sourire un peu triste. Pas seulement parce qu’elle fait partie des rares personnes qui m’appellent encore Abi, mais aussi par ce qu’elle me raconte. « C’est dommage en tout cas… que ça passe ou non. » Parce que ça reste jamais quelque chose d’agréable à vivre.

J’ai quand même une moue au reste, laissant filer un silence pensif à sa remarque. « Et si on arrête d’être naïf, on aime plus la personne alors ? » Genre, c’est forcément lié ? Ouais, je sais, mes questions sont un peu bizarres, mais avec Eden, j’ai pas ce sentiment de devoir brider ce que j’ai en tête. J’sais qu’elle se vexera pas ou qu’elle me fera pas une envolée lyrique sur le fait d’me méfier, de faire confiance à personne ou j’sais pas quoi du genre. Comme à chaque fois, elle accepte qui j’suis, sans me pousser à être ou à penser autrement. Et ça m’fait du bien.

J’grimace en la voyant s’étouffer. Ptet que j’suis allée un peu trop loin dans mes explications, j’saurais pas dire. J’ai quand même un hochement de tête plus timide. « C’est un gentil garçon. Il… enfin il me fera rien dont j’ai pas envie. » Et c’est ptet le plus important au final. On avance tous les deux ensemble, on s’entend bien. Et on verra bien comment les choses évolueront. Je l’aime et si ça devait mal se finir, de quelque façon que ce soit, j’serais super triste. Mais comme dit Eden, ça passe avec le temps.

Par contre, j’soupire à la question d’Eden. Et j’ai un temps, cherchant mes mots. « Elle… tout ça, tout ce qui s’est passé, ça l’a rendue plus fragile. Elle a appris ce qui s’était passé pour Thea et, avec ce qui est arrivé au motel, avec la nuit qu’on a subie, j’pense que ça l’a beaucoup trop marquée. » J’ai une moue. « Elle est trop sensible et je sais qu’elle veut se venger de tous ceux qui nous ont fait du mal. Ca l’obsède même. » J’ai pas envie de lui parler des trucs plus graves, plus conséquents. Déjà là, c’est suffisant pour inquiéter n’importe qui j’imagine. « Enfin, ça a l’air d’aller mieux depuis qu’on s’est posées dans notre maison tu sais. » Ou alors, c’est juste une accalmie avant que ça empire, je saurais pas dire.

Eden ne doutait pas du fait qu’elle était une bonne mère. Cela pouvait paraître prétentieux, mais elle donnerait tout et sacrifierait tout pour qu’ils soient heureux, malgré l’ingratitude terrible qui pouvait allier avec ce fameux statut de parent. La trentenaire redoutait, simplement, de passer elle-même à côté de sa vie, avant de se rappeler à l’ordre, sa vie, c’était ses enfants. Elle ne pouvait vivre sans eux. Eden n’était pas capable d’imaginer son existence dans eux dedans. L’idée lui paraissait cruelle et saugrenue.

Elle regarde Mary-Abi, en serrant légèrement les mâchoires. Ça passe toujours, je crois, dans ce cas-là, j’espère.

Parce qu’elle avait encore mal, parce qu’elle s’était prise à croire, à espérer, à brider son pragmatisme, à faire des projets. Désormais, elle se trouvait bête et naïve, comment avait-elle pu croire que la réalité de viendrait pas bazarder ce château de cartes de rêves et de fantaisies. Eden était certainement très dure envers elle-même. Mais c’était sa manière de se remettre sur les chapeaux de roues.

C’est un peu plus compliqué, fit-elle, en se disant que peut-être, si la fin du monde n’avait pas été ce qu’elle était, elle n’aurait jamais rencontré Lisandro. Elle avait certainement eu sa fille, avec le père de celle-ci, avant d’avoir un second enfant peut-être, qui n’aurait été en rien ce qu’était Adriel. Peut-être que dans un monde parallèle, sa vie était bien différente de ce qu’elle connaissait aujourd’hui. Je ne sais pas si les règles n’ont pas été quelques peu changées avec l’arrivée des infectés. fit-elle pensive, Il faut un peu de naîveté, à ton âge c’est loin d’être une tare.

Elle hoche la tête. C’est le plus important, c’est plus que rassurant d’entendre cela, Même si elle devait l’avouer, Eden se prit à avoir un pincement au coeur. C’était peut-être cela, le sentiment de voir un enfant devenir un adolescent. Un crève coeur mélangé à une certaine forme de fierté.

Les nouvelles de Johanna ne sont pas particulièrement étonnante en réalité. Eden ne pouvait qu’imaginer ce qui avait été fait au Motel. La mère de famille s’estimait chanceuse d’avoir fuit au bon moment. On pouvait lui en vouloir, mais elle n’avait aucun regret, et n’acceptait pas l’idée que l’on puisse lui faire des reproches. Elle n’avait jamais été seule, ses enfants étaient la prunelle de ses yeux, ils n’avaient pas besoin de collectionner les traumatismes avant l’âge de dix ans si elle pouvait l’empêcher. Elle a besoin de stabilité, fit-elle. Comme tout être humain, peu importe s’il s’agissait de vivre sur les routes, ou de trouver un havre de paix et de tranquillité. Si tu as le moindre soucis, tu sais que tu peux venir ici. Il est difficile de dire à ta soeur d’oublier sa rancune, je crains que ce ne soit pas quelques choses de possible, surtout avec la société dans laquelle on vit, reprend t-elle, doucement, Tout ce qui importe en réalité, c’est que vous gardiez votre lien. Vous êtes soeurs et vous en vie, c’est tout ce qui doit compter.

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

J’suis quand même pas super convaincue par ce que me dit Eden. Mais c’est pas comme si j’pouvais réellement lui tirer les vers du nez pour savoir qui lui a brisé le cœur. J’finis quand même par souffler, songeuse, fronçant le nez. « En tout cas… J’sais pas quel mec est assez con pour te laisser tomber… mais c’est vraiment pas un malin. » Surtout quelqu’un comme elle. Dans tous les cas, j’peux pas faire grand-chose de plus et j’espère qu’elle finira quand même par changer, par accepter qu’elle peut aimer quelqu’un sans délaisser ses enfants. Que c’est pas forcément incompatible quoi.

J’me rends bien compte que l’amour est encore plus compliqué que j’le pensais. Et j’me demande ce qui va pouvoir se passer pour moi dans les prochains mois, les prochaines années. J’essaie de pas trop réfléchir à tout ça, parce que ce serait m’prendre la tête pour rien au final, vu qu’il y a un paquet de trucs que j’maitrise pas, mais y a une part de moi qui a envie de s’dire que Lukas et moi, c’est genre pour toujours. Et j’sais bien que je ferais marrer les adultes si j’leur disais ça comme ça.

Et j’la fixe, curieuse, quand elle me dit que c’est plus compliqué, me demandant si elle va en dire plus ou pas. « J’sais un truc, j’ai l’impression qu’il y a moins de… codes ? Entre les gens. Tout le monde fait c’qu’il veut maintenant et j’me dis qu’on est plus obligés de faire comme les gens faisaient avant l’apocalypse. Qu’il faut faire c’qui nous rend heureux. Même si ça rentre pas dans les cases d’avant. Tu vois ce que j’veux dire ? » J’sais pas si je suis vraiment claire, mais j’repense aux discussions que j’ai pu avoir avec d’autres de mon âge pour qui les idées de mariage, de vraie vie de couple n’a pas grand sens. « J’pense que j’suis encore naïve sur un paquet de trucs, t’en fais pas. » Un sourire pour ponctuer mes propos, même si je sais que, comme Johanna, elle aurait préféré que j’grandisse moins vite. Mais c’est pas comme si j’avais vraiment eu mon mot à dire.

Au moins, elle a l’air rassurée par ce que j’lui dis. Et j’ai un temps d’hésitation, sans trop savoir si je pourrais tout lui confier ou pas. Mais j’ai peur de trop en dire et qu’elle soit pas prête pour tout ça. Ptet que ce serait à Joe que j’devrais en parler, même si ce serait du quitte ou double avec elle. J’ai d’ailleurs un soupir à l’évocation de ma sœur, alors qu’Eden me dit qu’elle a besoin de stabilité. « C’est difficile pour elle. Tout ce qu’elle a dû faire jusqu’ici. Pour moi, pour survivre. Et si elle peut pas oublier sa rancune mais qu’elle peut pas s’venger… comment j’peux faire pour l’aider ? » Je lui lance un regard interrogateur, espérant qu’elle me trouve une solution miracle ou un truc du genre. « Elle compte plus que tout. Que tout le monde. J’ferais absolument tout pour elle tu sais. » Même si j’dois perdre des gens pour ça.

Eden regarde Mary-Abigail, elle avait les réactions de l’adolescence. Peut-être qu’Eden aurait voulu réagir de cette manière, impétueuse et emportée. Mais elle en avait été foncièrement incapable. Le quotidien reprenait trop vite le dessus sur le reste des choses qui pouvaient influence ses humeurs. Le quotidien qui obligeait à se lever, à s’occuper de préparer les repas, l’éducation, toutes ces choses qu’elle faisait, qu’elle devait faire qui n’allait pas de pair avec un coeur brisé. C’était ça la réalité, sa réalité du moins. Elle devait répondre de trop de responsabilités et c’était tant mieux.

Peut-être qu’il s’agit aussi d’une question de timing, fit-elle pensive, Le monde n’est pas forcément très clément avec .. les rêveurs.

C’était aussi un constat dur. Peut-être qu’à 17 ans, on n’était fait que de rêves et d’aspirations. Ce devait être pour cela que la plupart des adultes étaient nostalgiques de ces années pleines d’espoirs et de potentiel. Eden regarde l’adolescente, avant de regarder sa fille. La temps était déjà passé bien vite, dans quelques années, Eden devra certainement se confronter à un certains nombres de questions mais surtout de révélations. Il n’était pas difficile de voir le présent.

Moins de codes .. fit-elle pensive, elle n’était certainement que ce fut réellement ça qui l’empêchait de suivre ses envies et ses aspirations. La réalité de leur situation, la stabilité trouvée pour Poppy et Adriel, le répit qu’elle avait envie ressenti, la bouffée d’oxygène qui avait rempli ses poumons, les premières nuits à ne pas être sur le qui-vive à toutes heures de la nuit, sa reconnaissance envers les habitants d’Hungerford Point, tout ça, tout ça entrait dans la ligne de mire. Une partie d’elle avait longtemps accepté l’idée que la lâcheté l’avait aussi maintenue en vie, elle et ses enfants, ce n’était pas forcément une grande qualité.

C’était certainement un peu cliché, mais être à ses côtés dans les moments les plus difficiles, c’est le mieux à faire, fit-elle, en réfléchissant à haute voix, alors que son attention était prise par Adriel qui commençait à s’impatienter de voir sa mère ne pas participer activement à l’entreprise de coloriage.

Eden ne doutait pas une seconde que les soeurs Gordon étaient soudées, elles avaient toutes les deux traversé l’adversité et les obstacles, de manière douloureuse pour la quasi-totalité. La mère de famille se demande qu’elle aurait été leur vie… Il était facile de refaire le monde.. il était certainement mieux de vivre dans la réalité. Les rêves, les rêves sont trop difficile à oublier au réveil.

Un peu de stabilité ne ferait pas de mal aussi à mon avis ..

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.