The Walking Dead RPG

Je croise les bras, la mine dubitative, alors que j’regarde le tas de boue avec les deux bâtons en guise de bras. « Ouais, ça aurait eu carrément plus de gueule si on avait eu de la neige. » Maaais on va pas se plaindre de pas en avoir. Parce que ça rendrait mes déplacements vachement plus compliqués dans le coin. Les deux petits lèvent les yeux vers moi et je leur rends un large sourire. « C’est pas grave ! On va ramasser des pommes de pins et faire des bonhommes avec. Vous allez voir, ce sera trop cool. »

Okay, on repassera pour la vraie définition de quelque chose de cool. Mais je suis contente de passer du temps avec Poppy et Adriel. Et j’ai l’impression que c’est réciproque. « On prend aussi des feuilles mortes ! Et … oh ! Les petits chapeaux des noisettes qui sont tombés là ! » C’est des noisettes ? Aucune idée. C’est juste joli et pas comestible. Donc on pourra l’utiliser. Je leur ai pas encore dit que je leur ai trouvé des feutres et même un peu de colle pour qu’ils puissent assembler leurs bonhommes. On verra ça à l’intérieur. Pour le moment, autant profiter du beau temps, même s’il fait sacrément froid.

Et les minutes s’enchainent, alors qu’on trouve des supers beaux cailloux, des trucs totalement inutiles mais trop cools quand on est un gamin et qu’on vit dans le coin. Finalement, on amasse tous nos trésors et on s’apprête à rentrer dans la maison principale. Je suis arrivée hier et je repars d’ici quelques jours à peine, alors Hazel a pas vu d’objections à me laisser profiter un peu des petits. En même temps, je la voyais mal dire non vu comment elle est trop sympa. Je vais quand même tout faire pour pas abuser et pour mériter vraiment ce que je ramènerais à la maison. Pour un peu, je regretterais presque de pas passer Noël ici vu comment ils sont trop sympas. Ptet une autre fois et je leur demanderais si je peux amener tous mes proches. Ca pourrait être chouette.

Au moment où on va pour s’engouffrer à l’intérieur, j’vois la silhouette d’Eden se dessiner dans l’embrasure de la porte. On s’est à peine croisées depuis mon arrivée, mais j’suis contente de la voir. Et je lui rends un large sourire. « On va faire un atelier créatif. Pour que vous ayez une chouette déco à Noël. Tu veux te joindre à nous ? » J’espère aussi qu’on pourra avoir un truc chaud à boire, j’ai l’impression que le bout de mon nez va geler. Genre pour de vrai hein !

L’hiver avait toujours l’effet de mettre Eden sur les nerfs. C’était une période qu’elle redoutait toujours particulièrement, le froid était devenu plus rude au fur et à mesure des années. Il y avait moins de pollutions, moins de lumières, moins de chauffage, moins d’influence et de manière générale, les hivers avaient toujours été particulièrement glaciale dans cette partie des États-Unis. S’il ne neigeait pas encore, Eden ne doutait pas une seconde que ce n’était qu’une question de jours. Les températures, quand à elle, n’avait pas attendues la neige pour tomber.

Quand il avait été question de nouer à l’extérieur, Eden avait du faire preuve de pragmatisme et d’éviter une réticence qui paraîtrait particulièrement injuste pour sa fille et son fils. Pour s’éviter des déconvenues, elle les avait emmitouflés tous les deux dans des anoraks, des bonnets et des gants et les avait laissé aller s’amuser dehors avec Mary-Abigail. Eden était toujours satisfaite d’avoir des nouvelles de la jeune fille. Abigail s’en doutait certainement, mais la mère de famille ne lui dirait jamais non, si celle-ci souhaitait un jour venir habiter avec elle, ici à Sanctuary Point.

Les jours n’avaient pas été les plus simples pour Eden. Il avait fallu faire preuve de sobriété, panser le coeur peiné, et faire comme elle l’avait fait depuis des années, passer à la saison suivante sans avoir le choix de s’effondrer ou non.

Pendant que les enfants s’amusaient dehors, elle avait pu profiter du repas à l’intérieur pour faire un peu de rangement et mettre sur le feu, une recette façon de lait de poule avec ce qu’elle avait sous le coude. Elle déplorait de ne pas pouvoir en faire avec du lait de vache frais, mais personne ne crachait sur le lait en poudre, sa durée de vie et avec tout ce qu’elle mettait d’épices, personne ne viendrait s’en plaindre.

Quand elle pose son épaule dans l’embrasure de la porte, Eden sourit, regardant ses enfants vivre une existence qui lui semblait maintenant normale. Elle ne pourrait les arracher à cette stabilité. En l’espace d’un an, elle avait pu observer la différence entre ses enfants fatigués et apeurés, et maintenant, curieux et joueurs. La mère de famille ne pouvait faire passer quoique ce soit avant eux. Mais le corps se serre, avant qu’elle ne fut sortie de ses pensées par Abygail.

Rentrez, vous allez attraper la mort, fit-elle, alors que son fils s’approche d’elle pour qu’il l’aide à défaire son écharpe et retirer son manteau, alors qu’il lui montrait un gland vide où avait élu domicile un asticot qui regrettait certainement déjà son choix d’habitations. Poppy range ses chaussures et le reste de son attirail, avant qu’Eden ne vérifie que ni l’un ni l’autre n’avait de vêtements mouillés sur le dos.

Son attention se reporte sur Mary-Abigail, qui semblait avoir retrouvé un pe de ses quinze ans, ce qui avait réellement rassuré Eden. Buvez quelque chose de chaud avant, et je me joindrai à vous, une fois que chacun d’entre vous ce sera réchauffé, Mh ?   fit-elle, en posant une main couveuse sur le sommet du crâne de sa fille.

Chaque année, elle était toujours choquée de voir à quelle vitesse sa main baissait de moins en moins bas pour atteindre Poppy. -Oui, Maman, fit Poppy.

La petite avait comprit certaines obsessions de sa mère. L’été, ils avaient connus plus de libertés mais l’hiver, elle était toujours plus dur, jamais froide, mais certainement apeurée que l’un de ses deux enfants finissent par tomber malade.  

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

Je me rends bien compte que l’ambiance est un peu tendue ici. Ana a pu me donner quelques explications hier soir, quand on a parlé de la disparition de Matias et des autres. J’étais un peu triste quand j’ai appris pour Rick et Jackson, mais ça fait déjà un moment que j’ai compris que la vie tenait qu’à un fil, qu’il fallait faire avec et profiter des gens tant qu’on le peut. Je suis quand même désolée pour eux et pour tout ce qu’ils ont à vivre à cause de ça, surtout que, clairement, ces gens-là, ici, méritent pas ça.

Au moins, je peux passer du temps avec les petits. Et ça me fait toujours autant de bien. Ils sont toujours autant contents de me voir et c’est réciproque. Mais c’est le moment de rentrer, ce que confirme Eden quand elle parle d’attraper la mort si on reste trop longtemps dehors. « Il fait plus doux que l’année dernière j’ai l’impression. » Enfin, l’an dernier, c’était un peut particulier, j’ai l’impression que tous mes souvenirs s’entremêlent pour laisser un truc flou, désagréable et douloureux. Tout le trajet depuis Seattle jusqu’ici quoi.

Je rends quand même un sourire à Eden, me défaisant de mon écharpe et de mes bottes pour attraper les chaussons qu’Hazel m’a trouvés. « Boire quelque chose de chaud ! Meilleure idée du monde ça ! » Et puis, c’est pas comme si on était à deux minutes près en plus. Pendant que les petits finissent de se changer, je vais attraper mon sac à dos pour en sortir les feutres et autres conneries que j’ai trouvés en me baladant à Olympia l’autre jour. « On va pouvoir faire des trucs hyper cools, vous allez voir ! »

Je me dis que ça fera aussi plaisir à Eden de les voir jouer avec tout ça. « Ca vous fera même des décos si vous faites un repas de Noël ici. » J’sais pas trop ce qu’ils ont prévu, vu la disparition de Matias et le reste. Et, alors que les petits filent changer de pantalon suite à nos mésaventures dans la boue, j’ajoute, à mi-voix, en direction de leur mère. « Comment ça se passe ici ? Pour toi ? Tu vas comment ? » Si les petits ont clairement l’air d’aller bien, d’être heureux, je suis pas vraiment sûre que ce soit le cas pour elle. Même si elle a toujours été du genre secrète, même quand on était au RoV et que ses enfants comptent plus que tout, j’vois dans ses yeux briller une lueur inquiète que rien saurait vraiment faire disparaitre. C’est ptet à cause des Oblivions ou de tout ce qui s’est passé autour de nous, j’saurais pas dire. Mais je sais juste que c’est bien présent, même si c’est le cas pour la plupart des gens que je connais malheureusement.

Depuis les derniers évènements, le lest qu’elle avait pu lâcher, Eden l’avait remis sur ses épaules. Elle ne pouvait pas dire qu’elle était revenue à la femme qu’elle avait été lorsqu’ils vivaient tous les trois dans les bois. Mais ce qui était certains, c’était qu’elle continuait à veiller sur ses enfants et que rien au monde ne serait capable de les lui prendre sans qu’elle ne brûle la terre entière jusqu’à la rendre infertile.

À partir d’une certaine heure, Eden préférait voir ses enfants jouer à l’intérieur, surtout l’hiver quand le soleil se couche tôt et vite. La pénombre l’empêche de les surveiller. Peut-être était-elle trop sur leur dos, mais ils vivaient durant des temps où la moindre erreur pouvait se payer gravement. Alors, il était tout simplement hors de questions qu’elle baisse sa vigilance, pas une seule seconde. Elle était en colère contre elle-même d’avoir laissé ses états d’âme influencé cette force qu’elle avait été obligée de construire au fur et à mesure des années. Eden, il y a six ans, n’avait jamais eu cette rage et cette détermination, elle était faible, comme tout le monde, comme la majorité de la planète. Alors quand elle avait reçu cette lettre fatidique, elle avait senti son coeur se serrer, sa poitrine s’enfoncer, le grincement qu’elle avait certainement inventé dans ses oreilles, c’était le bruit de son coeur reprenait sa forme initiale, celle où elle n’aimait que ses enfants rien, n’y personne d’autres.

Tous se dirigèrent vers la maison alors qu’elle servait la boisson chaude préparée dans des tasses dépareillées. Il y avait aussi quelques gâteaux à la farine de châtaignes qui les attendaient. Une fois, les enfants servis et installés, Eden eut un soupir appréciatif de les voir au chaud, changé, les chaussettes les plus épaisses au bout des pieds. La mère de famille ne se lassait pas de les voir grandir. Elle n’osait pas croire une seconde qu’elle avait voulu mettre ses besoins avant les leur. Elle s’en blâmait et elle blâmait l’auteur de ses espérances encore plus. Mais en silence, en secret, dans sa chambre, une fois que les lumières étaient éteintes et qu’elle avait remis ses enfants dans leur lit respectif.

Son attention se repose sur Mary-Abigail. Cette adolescente, Eden aurait voulu qu’elle reste plus longtemps. Qu’elle se pose, ici, avec eux, ses enfants l’aimaient tant, et Eden se trouvait étrangement attachée à elle. Mais elle ne souhaitait pas acculer la jeune fille. Les enfants qui grandissaient pendant la fin du monde était plus libres, avaient plus soufferts que beaucoup au même âge, alors ils avaient quelques passes droits et une indépendance bien souvent acquise dans la douleur. Eden regarde la rouquine un long moment, avant se souffler sur sa tasse et d’en boire une gorgée. Comment allait-elle ? Ah, elle ne savait bien en réalité, mais elle se concentrer sur ses enfants, sa vie ici, sa vie en communauté, aider, et continuer à avancer, comme elle l’avait toujours fait.

On survit, que veux-tu.. fit-elle, alors qu’elle reposait sa tasse et regardait Abigail. Tant qu’ils vont bien.. continue t-elle, en pointant ses enfants avec son visage, Je vais bien, c’est tout ce qui importe, le reste …   elle marque une pause, ce sont des rêves sans avenir.

Elle expire, longuement. Et toi, dis moi ?  

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

Je replie une jambe contre moi alors que j’commence à boire quelques gorgées de la tisane qu’Eden m’a servie. S’il fait pas si froid en vrai, j’me rends compte que ça me fait du bien. Et je laisse filer quelques instants de silence, grignotant un biscuit alors que les petits se dépêchent de finir leur goûter pour qu’on attaque la suite. Je sens le regard d’Eden posé sur moi, sans que j’arrive trop à savoir pourquoi.

Finalement, elle finit par me répondre et j’ai un froncement de sourcils à ses paroles. « T’as le droit de faire autre chose que survivre non ? Surtout qu’ici, ils vont bien. Il y a des gens pour veiller sur eux. » Et j’ajoute, à mi-voix, les fixant tous les deux. « Et même moi j’serais toujours dans le coin pour m’assurer qu’ils vont bien. » C’est la famille après tout. Même si les liens avec les filles du motel se sont distendus, même si plus rien n’est pareil, avec Poppy et Adriel, y a quelque chose de fort. Comme un petit frère et une petite sœur que je verrais pas souvent, mais que ça m’empêche pas d’aimer. Et je sais que si demain, Eden me demande de l’aide pour eux, j’hésiterais pas une seconde. Autant dire qu’ils sont pas nombreux dans ce cas-là.

J’attrape une feuille et je commence à faire le découpage pour qu’ils puissent coller les éléments des bonhommes pommes de pin. Des bras, des jambes, des éléments pour le visage. « Il faudra les colorier après ! » Soufflé d’un ton enthousiaste en direction des petits qui me fixent, le regard brillant, avant de recommencer à discuter entre eux. « Moi ? Ca va. J’me sens prête à passer l’hiver, pas comme l’année dernière. » Je me mordille l’ongle du pouce, avant de reprendre. « J’me suis fait des amis, tu sais. De mon âge et tout. » J’ai une hésitation avant de reprendre, sentant mes joues devenir écarlates. « … et je l’ai dit à personne mais… j’ai un copain. » Ca me fait TROP bizarre de dire ça à haute voix en vrai. Mais vu que j’aimerais demander des trucs à Eden rapport à tout ça, que je sais qu’elle risque pas d’en parler à qui que ce soit, autant que j’amorce déjà un peu le truc non ? J’espère juste qu’elle va pas tenter de me materner ou de menacer de couper les couilles de Lukas, comme auraient pu le faire les autres filles du motel. Mais j’avoue que ouais, possible que j’appréhende un peu sa réaction.

Je ne peux pas relâcher ma vigilance, fit-elle, en les regardant, insouciants. Le monde qui les entoure les rattraperait bien assez vite, ça avait déjà été le cas à bien des reprises. Leurs histoires n’avaient pas été simples, oh non. Mais ils avaient tout traversé, tous les trois et avaient fait des rencontres au fur et à mesure des années. Mary-Aby était certainement celle qui avait le plus marqué la famille. L’adolescente apparaissait aux yeux d’Eden de plus en plus comme un membre de sa famille, une cousine peut-être, quelque chose qui permettait tout de même à la jeune fille de ne pas à devoir rester accroché à eux.

Oui, ses enfants allaient bien. La question était de savoir pourquoi ? La réponse n’était pas bien difficile, Eden sacrifiait tout pour eux. Pour la première fois, de celle nouvelle vie, elle en payait réellement les conséquences. Voir Lisandro partir et recevoir cette lettre qui lui avait déchiré le coeur, Eden ne pouvait pas dire qu’elle allait bien. Mais dans son monde, ce n’était pas le plus important. Le plus important c’était eux. C’est une bonne nouvelle, les amis de ton âge, fit Eden en hochant la tête. Le monde devait manquer cruellement d’adolescents à peu près normaux. Alors que Mary-Abi puisse gouter ne serait-ce qu’un peu à l’insouciance de l’adolescence ne semblait pas une mauvaise idée pour Eden. Même si en bonne mère, elle ne pouvait décemment pas lui dire de faire ce qu’elle voulait, quand elle voulait.

Puis, vient l’annonce. La fameuse celle qu’avait toujours étrangement redoutée Eden, celle du petit ami. Tant de son âge, si peu, pourtant adapté à leur époque. Elle voit les yeux de l’adolescence chercher la réaction. Eden, reste un peu bouche bée, avant de finir par être distraite par son fils qui lui tend sa feuille pour qu’elle finisse de la découper. La mère porte son attention sur Adriel, coupe la feuille en forme d’étoile avant de la lui rendre. La mère de famille repose son regard sur Mary-Abigail. Un garçon de ton âge ? lui demande Eden. C’était la préoccupation première d’Eden, elle ne voulait voir Mary-Abigail avec quelqu’un qui pourrait profiter de ses temps immoraux pour se mettre sous la dent une jolie jeune fille.

Tu as raison, il faut s’octroyer un peu d’insouciance,   fit-elle en lui souriant, Souhaiterais-tu que je le rencontre ?   lui demande Eden, alors qu’en réalité, elle espérait qu’Abigail lui réponde par la positive. Je ne sais pas si je suis prête pour affronter des questions d’un ordre plus .. Elle stoppe sa phrase. Ce serait gênant pour toi, comme pour moi. finit-elle par admettre face à sa propre impuissance de mère d'enfants en bas-âge.

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

J’sais pas trop quoi penser de ce qu’elle vient de me dire. C’est normal de pas relâcher sa vigilance, c’est genre une question de survie. « Et en quoi ça t’empêche de vivre ? J’veux dire… tout le monde doit faire gaffe à tout, sinon on s’en sortirait pas. C’est la base. Mais le reste… » Même les petits, un jour, ils devront apprendre à fonctionner comme ça, ça sera un automatisme pour eux. Enfin ptet que le monde changera d’ici quelques années mais franchement, j’ai comme un doute là-dessus. « Pourquoi tu… » Mais je m’arrête, me mordillant la lèvre. « Désolée, j’allais poser des questions sur un sujet qui m’regarde pas. » Et j’ajoute, d’un ton plus léger. « J’ai juste envie que tu sois heureuse. Tu l’mérites. »

Je finis de découper ce qui ressemble plus ou moins à une boule de Noël, mon sourire illuminant mon visage quand on parle des gens que j’ai rencontré. « C’était… j’suis contente. J’avais jamais eu de copains de mon âge ! Enfin y avait Zoey mais… » J’ai une grimace. J’sais pas si Eden a vraiment eu l’occas de croiser Zoey quand Joe la forçait à prendre des bains au motel. Elle me manque quand même un peu. C’était ma première amie après tout. « Ils sont trop sympas ! On a même fait des soirées ensemble et tout. » J’agite même mon poignet, sur lequel il y a le bracelet que Nascha nous a fabriqué. « On a tous le même, c’est pas trop cool ? » D’appartenir à une espèce de groupe, tout en gardant cette liberté que j’échangerais pour rien au monde.

J’me sens quand même rougir quand j’évoque Lukas. Et je hoche la tête à sa question. « Il a 17 ans. Il est super mignon et il a un joli sourire. » J’ajoute, non sans rouler les yeux. « Il a-dore lire. Mais genre des vrais livres quoi. Des trucs assommants ! » Mais ça fait aussi partie de son charme. Surtout quand il me lit des histoires le soir. J’ajoute, un peu plus sérieuse. « Je l’ai rencontré à Olympia l’année dernière… quand j’avais décidé de vivre toute seule. Il… il a été là. On s’est serré les coudes. » J’ai une hésitation, rougissant encore plus à sa question. « Je… j’aimerais bien ouais. Les filles le connaissent, mais il se passait rien encore avec lui et euh… bref… t’aimerais le rencontrer toi ? »

Au reste, j’me mets à glousser nerveusement avant de plaquer mes mains sur ma bouche. « T’as vu où j’ai vécu ces dernières années ? Tu crois vraiment que j’ai des questions à poser dans ce domaine ? » J’imagine que, quelque part, ça craint un peu. Vachement même. Mais au moins, ça évite les questions gênantes. Même si j’crois que j’aurais préféré savoir moins de trucs en vrai. « Juste… je sais pas comment le dire à Johanna. » Sans qu’elle pète un câble et qu’elle pense à le tuer. Hum.