The Walking Dead RPG

Gig Harbor – début décembre 2022.

J’finis de resserrer ma natte et j’enrouler mon écharpe qui fait – sans exagération aucune – au moins 10 kilomètres de long. Lukas m’a bien prise au premier degré quand j’lui ai dit que j’voulais l’écharpe la plus douce et la plus grande de l’état. Mais j’aime bien m’emmitoufler dedans, j’ai un peu l’impression d’être à la maison, avec lui. Je sais, ça fait que quelques jours, mais il me manque déjà.

… ouais, ouais, ça fait cruche, j’en suis bien consciente. Mais j’pensais pas que ce serait possible de ressentir ce genre de trucs. D’avoir comme des papillons dans mon estomac à chaque fois que j’le vois. Et j’parle même pas de ce que je peux éprouver quand on est que tous les deux. Rien que d’y penser, en vrai, ça me fait rougir. Quand j’me dis que j’vais devoir attendre genre 15 jours avant de le voir, j’trouve ça TROP naze. Mais faut bien gagner sa vie il parait. Et après Gig Harbor, j’dois aller à Sanctuary Point. On s’retrouve tous pour Noël qu’on a dit. Même si les dates c’est quand même plus ou moins approximatif, on va essayer de faire un truc ensemble. En espérant qu’il y ait pas d’accident malencontreux.

En attendant, je dois aller bosser sur… sur quoi déjà ? Ah ouais, renforcer les défenses. Oui, le petit machin épais comme une crevette qui va faire ça. Bon, je vais aider quelqu’un dessus, c’est pas tout à fait la même chose. Personne que je cherche d’ailleurs, alors que je sautille jusqu’au point de rendez-vous. Me faut quelques secondes avant d’arriver à la repérer et, quand je me rapproche, j’tends la main dans sa direction avant de me figer un instant. « Héééé ! Maaaais c’est toi ! Trop bien ! Je savais pas que t’étais là ! Et je t’avais pas reconnue de suite avec la tonne de fringues que t’as sur le dos. C’est un peau de tigre ou quoi ? » Ouais, j’suis restée assez longtemps à Sanctuary Point pour pas oublier Amy. Faut dire qu’avec son sourire et ses jambes interminables, elle a de quoi marquer les esprits.

Naaaan c’est pas la jalousie qui parle.

C’est juste que la génétique, c’est de la merde des fois.

Hum. Bref. Je disais quoi moi ?

Ah ouais ! Du coup, j’lui rends quand même un large sourire. Parce qu’elle est sympa Amy. Enfin, du peu que je l’ai croisée. Faut dire que l’hiver dernier, j’étais pas la fille la plus bavarde du siècle. Mais après ça allait, sauf qu’on a jamais vraiment passé de temps ensemble. Ou discuté en dehors des trucs qu’on se balance pendant un repas et qui on pas grand intérêt. J’veux dire, passe-moi le sel, c’est pas le mieux pour nouer une amitié pour la vie quoi. « Parait que j’suis ton assistante grillage aujourd’hui. Ou un truc du genre. » J’ajoute, fronçant le nez. « Bon, en vrai, j’ai rien écouté. Je sais juste que je devais venir ici. On doit faire quoi ? » Elle aura surement été meilleure élève que moi.

Non ?

Amy avait laissé son scooter à regret, faute d’essence. Peut-être qu’elle pourrait en avoir grâce à leurs accords avec la marina de Gig Harbor ? C’était en tout cas ce qui la motivait, en plus de passer un temps privilégié avec son parrain, à protéger les lieux et à mettre le tout en état le plus rapidement possible. Et à pouvoir accueillir les gens en toute sécurité. Elle avait amené quelques barbelés, pour renforcer la barrière protectrice du bâtiment principal, et ils avaient déjà acheminé du bois pour renforcer les poteaux, lors de précédents voyages, qui étaient stockés à l’intérieur.

Elle s’était emmitouflée dans plusieurs couches de vêtements, pour lutter contre le froid apporté par la brise marine. Les pulls qu’elle tissait étaient chauds mais il aurait fallu qu’elle en mette quinze, façon bibendum – même si elle ne comprenait pas la référence, sa mère disait ça quand elle était petite et qu’elle s’habillait trop parce qu’elle n’arrivait pas à choisir entre ses vêtements préférés. Elle portait, pour parfaire le tout, des gants épais donnés par Julian, pour pas qu’elle se blesse avec les barbelés, qui avaient été déchirés, rafistolés, et ressemblaient plus à grand-chose. Mais ils la protègeraient bien.

Une pince à la main, elle se demandait si elle devait couper un morceau avant de chercher à l’enrouler sur les poteaux de bois ou si elle devait les enrouler et les découper après. Elle savait qu’elle devait avoir de l’aide mais elle ne savait pas trop de qui : quelqu’un qui vivait à la prison. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de s’y rendre pour rencontrer les gens là-bas. Concentrée, elle releva vivement la tête en voyant quelqu’un apparaître dans son champ de vision, un grand sourire prenant place sur son visage alors qu’elle reconnaissait Mary-Abigail. S’approchant d’elle d’un grand pas, elle la prit spontanément dans ses bras. « Je savais pas que tu restais ici ! C’est cool ! C’est comment ? Y’a des gens sympas ? » Elle les connaissait pas beaucoup, même si elle savait qu’ils les aidaient, en échange d’aide à la marina. « Du tigre ? J’sais pas trop, on a échangé ça au Store ! C’est tout doux, regarde ! » Elle lui en tendit un petit bout, qu’elle puisse caresser la peau sur son dos.

« On en a d’autres, si t’as besoin. » Elle était un peu l’une des leurs, après tout, même si elle était pas restée. Elle était la bienvenue et Amy était sûre que tout le monde serait d’accord pour lui en donner une. Ils pourraient même le lui offrir pour Noël. « Tu vas venir nous voir à la maison ? » Elle pourra rentrer facilement avec elle, un soir. « Oh cool, c’est toi qui m’aides ! Je savais pas trop, juste que c’était quelqu’un qui était dans la prison. » Elle était réellement contente de la voir, même si elles se connaissaient pas trop. « T’as vu, je travaille sur les bateaux ? » Elle laissa échapper un petit rire nerveux. « Bon pas maintenant, faut renforcer les défenses là, mais normalement. J’apprends maintenant ! » Elle faisait que des fioritures et des gravures avec Matias, avant tout ça, mais maintenant… Un voile passa brièvement sur son visage à penser à son mentor. Décidément, après Erin, Matias… Elle grimaça, espérant qu’il n’arriverait jamais rien à Julian. « On a des morceaux de bois à clouer pour les poteaux pourris ! Et on peut enrouler du fil de fer sur ceux en bon état ! J’en ai ramené. Mais j’hésitais à tout enrouler d’un seul tenant ou à les découper… T’en penses quoi ? » Elle était plutôt manuelle mais elle avait jamais fait ça.

Je sais que c’est important d’être avenante et de bonne humeur quand j’vais travailler chez les gens. Parce que comme ça, ils sont plus enclins à m’proposer de revenir s’ils ont besoin de main d’œuvre. Et c’est pas que basé sur la pitié de voir une ado pas bien épaisse qui doit bien s’nourrir. J’ai envie aussi de croire qu’ils me proposent de revenir à chaque fois parce que j’suis compétente, mais j’sais bien que c’est pas entièrement vrai. Et si j’ai parfois mauvaise conscience, j’en joue quand même un peu. Histoire d’en faire profiter mes proches.

Mais avec les gens de Sanctuary Point, c’est encore différent. Ils sont beaucoup trop gentils pour leur propre bien, c’est un truc de dingue. Ca m’empêche pas de les apprécier hein, juste que je me dis qu’ils finiront par se faire manger. Et, quand Amy me prend dans ses bras, j’me retiens pas de lui rendre son étreinte. « J’passe de temps en temps ici en fait ! J’y vis pas, mais j’file des coups de main en échange de trucs utiles pour retaper ma maison ! Et puis, j’ai des amis ici. J’aime bien savoir qu’ils sont en sécurité et que tout va bien pour eux. » On verra comment ça se passera une fois l’hiver passé, si je reviendrais aussi souvent, mais j’ai un doute à ce sujet quand même. « T’as déjà croisé qui ici ? Histoire que j’fasse pas doublon à t’parler des gens que tu connais déjà ! »

Et j’effleure le tissu du bout des doigts. « Bon, c’est ptet pas du tigre, parait que le poil des carnivores est plus rêche. » J’ai lu ça quelque part, mais j’suis infoutue de me rappeler où. Hum. Peu importe. « Ah ouais ? Ca doit tenir super chaud ! Si t’en as en rab, j’peux trouver de quoi l’échanger. » Je hoche la tête à sa question. « Oui, j’ai promis à Eden de passer voir les petits avant les fêtes. J’ai des cadeaux pour eux en plus. J’comptais y aller dans les prochains jours avant d’revenir ici. Tout le monde va bien là-bas ? » Et je lui rends un large sourire quand elle continue. « Ouais, t’as trop de la chance de m’avoir comme assistante. » Ou pas hein, mais au moins, j’fais preuve de bonne volonté, on peut pas me retirer ça. « Tu fais quoi sur les bateaux ? » J’suis curieuse, j’avoue. Ptet qu’on devrait s’trouver une barque avec Johanna, pour pêcher et tout. Voire un petit bateau, mais j’ai aucune idée de comment ça pourrait fonctionner. Faudrait que je demande si quelqu’un pourrait nous apprendre à naviguer tiens. Tomas avait commencé à m’expliquer des trucs, j’aurais dû lui demander plus de cours, c’est moche.

J’me rends bien compte que j’me suis un peu perdue dans mes pensées. Mais j’prends une grande inspiration avant de me focaliser de nouveau sur Amy. J’me tapote le nez quand elle me demande mon avis et j’avis les poteaux autour de nous. « Si on l’fait d’un seul tenant, ce serait plus solide non ? Et c’est un peu le but. » J’crois.

Si elle avait agi spontanément, elle n’était pas sûre pour autant que Mary lui rende son étreinte, alors elle ne put s’empêcher de sourire en sentant que c’était le cas. Elle avait… changé, depuis l’an dernier. Et, du peu qu’Amy savait de son histoire, c’était normal, mais ça faisait plaisir à voir quand même. « Oh c’est cool, on va se voir plus souvent alors ! » Elle-même serait parfois chez eux, parfois à la marina, après tout. « C’est comment ici alors ? Vous manquez de quelque chose ? On pourra peut-être vous donner quelques trucs, dont on se sert pas forcément, si besoin. » De ce qu’elle savait, leur installation ici était assez récente, après tout. « Personne, en vrai ! » Elle s’était surtout terrée dans l’atelier de son parrain, se plongeant dans l’apprentissage pour occulter tout ce qui la tracassait, comme elle l’avait fait par le passé quand elle fuyait l’école.

« Tu t’y connais ? En animaux à chasser, sur les peaux qu’on peut récupérer ? » Parce qu’après tout, chasser, elle savait faire. Mais garder une peau intacte… Pas vraiment. Pas du tout, si elle devait être honnête. « On en avait récupéré avec Hazel au Store, oui ! Faudra que je demande. » Tout était bon à prendre en échange, même si elle le lui aurait volontiers donné, en réalité. « Si tes amis veulent venir avec toi, je suis sûre qu’on peut s’arranger pour les accueillir ! » Faudrait juste qu’elle les prévienne, et encore : tout le monde se plierait en quatre pour préparer ce qu’il fallait, même s’ils venaient à l’improviste. Elle détourna malgré elle le regard, alors que Mary lui demandait comment ils allaient. Elle s’obligeait à s’habituer à l’absence, mais… Devoir en parler était encore plus difficile. « On a, Rick et Jackson, ils sont morts… Des gens qui les ont capturés, Chad, Jett, Matias et eux. Je, on n’a toujours pas retrouvé les autres. Tu as entendu parler des Oblivions ? » Elle se sentait mal rien qu’à mentionner leur nom, en se souvenant de ce qu’Ana-Lucia avait dit à leur sujet.

S’efforçant de sourire, quoi que moins de gaieté de cœur, Amy reprit la parole. « Avant j’aidais Matias à graver le bois, à faire des choses jolies. Mais depuis, mon parrain m’apprend à retaper des navires ! J’ai pas encore, j’espère, aidé à en construire un entier, mais il devrait m’apprendre, un jour. Tu voudras venir voir comment on fait ? » Si elle voulait, quoi. « Y’a des gens ici qui font du bateau ? » Elle pas du tout, en réalité. « T’as raison, oui ! De toute façon, on va devoir regarder d’abord ceux qui sont pourris ou non. Tu veux y clouer les planches de bois ? » Elle était à peu près sûre que c’était pas un exercice qui poserait problème à son acolyte du jour. « Tiens, mets des gants quand même., dit-elle en lui tendant la paire. » Pour les échardes et pour se protéger. « Quand t’es pas ici, t’es toujours pas loin d’Olympia ? » Elle se souvenait plus où exactement.

Comme je m’y attendais, Amy me bombarde direct de questions. Mais le contraire aurait été étonnant. J’ai un froncement de nez, sans trop savoir quoi lui répondre. « Alors, en fait, j’suis pas là au quotidien. J’viens filer un coup de main de temps à autre. Du coup, globalement, j’sais pas trop de quoi ils manquent vraiment. Même si en toute logique, j’dirais des vêtements et du linge chaud pour passer l’hiver dans de bonnes conditions. Et d’la bouffe. Des médocs… la base quoi. » Surtout la bouffe. La bouffe, c’est la vie. Sans ça, à quoi bon avoir une couette de compet ? A part pour mourir au chaud quoi. Ouais, dans le genre pathétique, ça s’pose là.

Et, au reste, j’ai un sourire. « Tu devrais aller voir les gens, ils sont globalement tous hyper cools. » J’ai eu de problèmes avec personne en tout cas. D’ailleurs, quand elle me demande pour les peaux, je lève un index dans sa direction. « Nope ! J’y connais que dalle. Mais y a Nascha ! Je te la présente quand tu veux, elle est super gentille ! Elle nous a même fait un bracelet, regarde ! » J’agite mon poignet avant de reprendre, prenant à peine le temps de respirer. « C’est gentil pour mes potes. Mais je sais comment vous fonctionnez chez vous, vous allez trop en faire et vous allez encore vous saigner pour nous accueillir. Alors je viendrais toute seule avant les fêtes ! Pour faire des bisous aux petits d’Eden et pour voir comment tout le monde va. » Mais déjà, elle m’annonce des mauvaises nouvelles. Et j’ai un soupir quand elle me dit que Rick et Jackson sont morts. Bon, le petit, je le connaissais pas. Mais je m’étais attachée à Rick. Un peu. Assez pour que ça me fasse un petit pincement au cœur quand même. Je secoue la tête à sa question avant de souffler, à mi-voix. « Et comment elles le vivent ? Hazel et Ana. » Ca doit être les plus touchées j’imagine.

Quand elle parle de son boulot, j’ai quand même un sifflement admiratif. « Retaper des bateaux ? Okay, c’est carrément stylé ça quand même. Et super utile, surtout d’nos jours vu que tout le monde a décidé de s’éparpiller dans tous les sens. » Et, à sa proposition, je lui rends un grand sourire. « Ah mais ouais, carrément. On voudrait trouver une petite barque ou un truc du genre à retaper avec Joe. Pour pouvoir circuler plus vite. Et ptet que, comme ça, j’arrêterais de mourir après des heures à pédaler quoi. » Parce que c’est TROP la mort sérieux le vélo.

Tout en parlant, on commence à bosser. Ouais, faut quand même le faire un peu, histoire de pas juste faire blablablaaaa tout le temps. J’attrape les gants et je les enfile et on commence à vérifier les bouts de bois. J’fais genre je m’y connais et tout. Même que je tapote le bout de bois pour voir s’il sonne creux. J’vous jure, je suis trop crédible. « Mmmh ? Nan, j’suis plus à Olympia. Enfin, j’ai toujours une planque là-bas, mais avec ma sœur on a trouvé une maison plus loin à retaper. Avec un porche et des fauteuils pour quand on sera vieilles. » Ouais, exactement.

Si elle posait beaucoup de questions, elle écoutait aussi attentivement les réponses. Surtout concernant ce dont les gens manquaient ici : c’était important. Et elle pourrait partager les ressources qu’elle amenait pour elle, quand elle venait. « Ok, je m’en souviendrais ! Je pourrai aller chasser, aussi. Tu voudrais m’accompagner ? Ou quelqu’un parmi vous qui aime ça, hein ! » Ou qui en a l’habitude, du moins. « Et puis si vous, enfin s’ils veulent, donner quelque chose en échange, je veux apprendre à me battre ! Je veux dire, je sais tirer au fusil, mais des fois c’est pas possible. » Et franchement, si elle se retrouvait trop proche de quelqu’un, elle était démunie. Peut-être qu’elle aurait dû apprendre la boxe, petite, au final.

Elle grimaça, regardant le sol un instant. Si elle était très amicale quand la glace était brisée, elle peinait à aller vers les gens, quand elle n’était pas chez elle. Parce qu’elle avait trop souvent été repoussée. « J’ai pas trop envie de déranger, mais j’essaierai ! » Ca lui ferait du bien, en plus, de voir de nouvelles têtes. De se changer les idées. De penser à autre chose que leur survie, qu’à se faire des alliés pour essayer d’obtenir de l’aide pour retrouver Matias, Chad et Jett. « Ce serait super cool, oui ! » Elles pourraient peut-être même échanger des astuces sur leurs façons de chasser. « Oh, il est super joli ! Elle est douée. » Elle grimaça, repoussant une bouffée de jalousie. Mary n’y était pour rien, si Amy n’avait jamais eu d’amis avec qui échanger ce genre de choses. Et puis… Elle était entourée de gens qui l’aimaient, elle n’avait rien à lui envier, même si c’était difficile parfois. « Toi toute seule c’est très bien aussi, tout le monde sera content de te voir. Poppy et Adriel grandissent bien, et ils sont curieux de tout. Je crois qu’ils se sont bien adaptés. » En tout cas, c’était son ressenti. Soupirant doucement, elle secoua doucement la tête, à sa question. « Hazel a Julian… et Polly. Ça l’aide beaucoup. Ana… Ana doit gérer Alejandro et, même si on essaye de l’aider, ça doit être difficile de se dire qu’il grandira peut-être sans son père. » Elle ne savait pas vraiment, les relations avec l’hispanique étaient compliquées. « Ça leur fera du bien de te voir, aussi. » Après tout, elle avait trouvé sa place parmi eux, même si elle venait sporadiquement. Et c’est Ana qui l’avait amenée ici.

« Je te montrerai ! Je pourrai même t’apprendre deux-trois trucs, je suis sûre ! Comme comment ne pas te taper sur les doigts avec un marteau. » Une petite boutade, dirigée contre elle-même, qui n’avait pas pris assez de précaution et aurait pu se faire beaucoup plus mal. « Et je suis sûre qu’on pourra vous trouver ça. Mais c’est fatigant aussi, de ramer ! Ca demande juste d’utiliser d’autres muscles, quoi. » Après, y’avait pas tant de gens que ça qui naviguaient, donc ça apportait une certaine sécurité aussi.

S’attelant à des planches plus loin que celles dont Mary s’occupait, elle lui précisa qu’elle pouvait regarder des planches dont la couleur était plus blanche ou de donner un petit coup dedans : s’il était plus mou, il était probablement pourri. Même si la proximité de l’eau et l’humidité l’empêchaient d’être hyper dur. « Oh, c’est cool ! C’est comment, à part le porche ? » Elle percuta qu’après coup. « Attends, ta sœur ? Depuis quand vous êtes ensemble ? » Elle était presque sûre qu’elle ne savait pas ça. « Comment elle est ? C’est trop bien que vous soyez toutes les deux ! » Elle aurait donné n’importe quoi pour avoir la sienne, mais ça ne serait plus jamais possible.

Parler à Mary était beaucoup plus facile qu'Amy ne l'avait cru, quand elles s'étaient rencontrées. Mais son amie avait, à l'époque, cru tout perdre et avait dû fuir en catastrophe de Seattle, les choses étaient compliquées. Il avait fallu quelques temps pour qu'elles s'apprivoisent mutuellement, et viennent à s'entendre. Même s'ils étaient fastidieux, les travaux à la marina passèrent vite, en bonne compagnie, alors qu'elles étaient toutes deux intarissables de paroles.