Allez dormir. Je prends le relais. Assure la brune à Daryl et Devon qui tentent de négocier, quoi que son regard ne souffre d'aucune sorte de refus. On approche de Cliffdell. Je vous veux en forme pour notre arrivée. L'ordre est donné, et au moins, le brun se contente d'un bref remerciement alors qu'elle hoche la tête, venant poser une main sur l'épaule de son élève pour la serrer brièvement, et esquisser un geste de la main à son autre cadet, avisant les alentours. Le froid mordant du début d'hiver venait agresser sa peau, quoi qu'elle n'ait qu'à peine la sensation de le sentir. La fatigue, la faim, l'anxiété pour ceux de Talequah hantait ses nuits, autant que ses journées. L'incitant à rester de marbre, pour soutenir Andrea du mieux qu'elle pouvait. Son épée sagement rangée entre ses épaules, alors que le cuir de son armure à au moins le mérite de l'empêcher de frissonner sitôt qu'elle se rapproche des braises mourantes du feu de camp, ses yeux noirs venant par instinct aviser la terre meuble. Pas d'empreintes suspectes, moins encore de traces indiquant un mort qui serait en train d'errer dans un coin.
En somme, rien n'indiquait un quelconque danger. Le convoi restait profondément silencieux, et le vent dans les arbres laissait entendre quelques animaux sauvages. Pas de silences pesants, ni de râles indiquant la présence de morts potentiels dans la clairière non loin. Au moins de quoi lui autoriser une courte cigarette en attendant l'aube. Fronçant néanmoins les sourcils en entendant une branche sèche craquer dans son dos, tournant lentement la tête en direction du nouveau venu.
Adrian. Evidemment.
Des années passées à côté de Frances et moi, et tu es toujours aussi discret qu'un rôdeur. Fait remarquer la brune en se contentant d'un bref haussement de sourcil à l'attention du patriarche, le laissant venir à sa hauteur.
L'appel de la nicotine, je présume ? Qu'elle demande dans un souffle, tirant sur sa cigarette avant de la lui tendre pour qu'il puisse en prendre une bouffée à son tour, ramenant ses yeux sombres sur les environs. C'est calme, pour l'heure. annonce t-elle à son binôme du soir, l'invitant à s'asseoir s'il le souhaitait sur les couvertures laissées par les deux relèves précédentes, préférant pour sa part rester debout. Apte à sortir son arc ou son épée en cas de problèmes. Hésitant avant de venir récupérer une seconde cigarette dans son étui pour l'accompagner, émettant un bref soupir.
Encore une semaine ou deux, et nous devrions arriver. souffle la native à l'attention du père de Tucker, venant croiser son regard. Tu tiens le coup ?
Le moral n'était pas forcément au beau fixe, après tout.
stay safe on the Path
Invité
Fiche de personnage
Invité
CASIER DE SURVIVANT
Sujet: Re: Hold the ice Jeu 15 Déc 2022 - 19:14
Le convoi est à l'arrêt. La plus grande majorité semble dormir dans cette nuit froide alors que d'autres, restent silencieusement éveillés. Parmi eux, Adrian fait face à une nouvelle insomnie, laissant de profondes pensées l'envahir. Pourtant épuisé, il s'est trouvé un recoin pour se poser mais ne réussit qu'à abaisser ses paupières durant de petites minutes. Soupirant, il finit par se redresser, coinçant son Ruger à sa ceinture après avoir récupéré sa sacoche. Les nuits sont rarement tranquilles depuis qu'ils sont en route jusqu'à la réserve. Mais n'arrivant pas à trouver le sommeil, il se préfère volontaire pour entamer un tour de garde. Rôdant parmi ceux qui dorment, il en observe quelques uns avant de s'en éloigner.
L'estomac dans les talons, frissonnant à chaque passage d'air humide, le romancier décide de prendre la direction du feu de camp pour s'y réchauffer. Et alors qu'il s'y rapproche de plus en plus, il reconnait aisément la silhouette de Nihima avant que son regard soit captivé par cette fumée blanchâtre, s'évaporant quelque peu au dessus d'elle. Subitement appâté par cette cigarette encore fumante, il ne tarde à la rejoindre dans un silence de plomb. La chaleur du feu se fait au fur et à mesure ressentir sur son visage tiré, alors qu'il arrive derrière elle. Mais ce n'est que le craquement de cette branche, retrouvée sous son pied, qui le dénonce rapidement. Croisant désormais son regard, il affiche un léger sourire crispé en écoutant sa remarque. Il est vrai qu'ils ont passés de longues années ensemble, à se défendre face à des rôdeurs affamés, à se rendre invisible pour se sortir de situations délicates. Mais à cet instant, Adrian ne tentait pas d'être le plus discret possible, pour venir l'aborder. Néanmoins, il l'a salue tout de même. « Nima.. » dit-il en hochant vaguement de la tête avant de se placer à ses côtés, déviant discrètement son regard sur cette cigarette. Ce que Nihima remarque sans difficulté et dont elle définit parfaitement cela, comme un appel à la nicotine. Abaissant ses yeux bruns sur le feu de braise, il esquisse vaguement un sourire avant de poursuivre. « Plutôt douée pour le deviner… j'ai besoin d'un coupe faim. » Oh oui, n'ayant que très peu de vivres à disposition, Adrian tente alors de trouver une autre solution, que de partir seul, en pleine chasse, alors qu'une horde de rôdeurs peut l'encercler à tout moment. Mais voyant qu'elle lui tend cette cigarette, Adrian ne se prive pas pour la récupérer et tirer dessus à pleine lèvre. Recrachant cette première bouffée, dont il ne tarde à ressentir le bien fait, il zieute les alentours. « Ça à l’air en tout cas. » Et il espère sincèrement que le reste de la nuit, le soit aussi.
Restant debout, bien ancré dans ses rangers de noir cuivrées, Adrian consume à bon escient cette nicotine. Une oreille tendue sur le campement, l'autre à l'écoute de Nihima, il vient à se pincer les lèvres alors qu'ils ont encore deux longues semaines à marcher, avant d'arriver à Yakima. Et ce dont Adrian ignore, est bien l'état dans lequel il sera lorsqu'ils seront définitivement arriver. N'ayant plus la vingtaine, il sent que certains de ses os lui font mal et que ses pieds se durcissent. Posant alors sérieusement son regard sur Nihima, il tente de lui répondre en toute honnêteté. « A-t-on le choix ? » demande t-il avant qu'un bref silence s'installe entre eux. Et pour tout avouer, non, ils n'ont pas le choix. « Mais toi, comment tu te sens ? » ajoute t-il alors qu'il se met à retirer sur ce mégot. Pas sûr que Nihima daigne lui répondre, mais il préfère mettre les pieds dans le plat.
A qui le dis tu. Soupire la native en lui tendant la tige de nicotine, suffisamment bien placée pour savoir que la nourriture manquait de plus en plus. Nouveau regard vers la terre meuble, reprenant. J'essaierai de pister du gibier quand le soleil se lèvera. On ne sait jamais. Même si elle doutait fort, qu'un quelconque daim ou chevreuil ne reste proche des routes. Le convoi n'était pas silencieux, pour les animaux qui vivaient ici. Et la nouvelle remarque du patriarche lui fait relever son regard sombre pour l'ancrer dans le sien, tirant sur sa cigarette une bouffée un peu plus longue. Laissant la nicotine s'échapper de ses lèvres et calmer ses nerfs, reprenant à son égard.
Oui, nous l'avons eu. Certains ont fait le choix de rester en arrière. Nous, celui d'avancer. Elle n'avait pas besoin de citer sa fille ou le père de Wakiza, pour qu'Adrian sache à qui elle faisait référence.
Et elle se refusait à ce que l'exode jusqu'à Yakima soit un nouveau sentier des larmes. Malgré toutes celles qu'elle s'interdisait de verser. La décision avait été difficile à prendre, mais elle avait choisi et la liberté, plutôt que la mort que leur aurait infligé New Eden. Choisit de sauver deux cent vies d'une fin difficile, plutôt que de les jeter dans la bataille de Talequah. Et même si chaque fibre de ses muscles lui implorait un repos, que chacune de ses blessures légère semblait ne jamais vouloir se refermer avec la bruine régulière, il n'empêchait. Elle ne lâcherait pas tant que la réserve ne serait pas sous ses yeux.
Quand au reste ? Un rire sans joie s'échappe de ses lèvres, à l'idée.
Fatiguée. Elle ne pouvait le nier. Dans ces cernes aisément apparentes, ses épaules alourdies par le poids d'une armure et d'une épée qu'elle se refuse à retirer. Par cette tonne de responsabilité qu'elle à accepté d'encaisser, avec le reste du Conseil. Ou dans ces sommeils sans rêves qui tournent bien trop vite au cauchemar, depuis leur première soirée loin de Nisqually... Mais je ne peux pas flancher maintenant. Elle se l'interdisait. Si les membres du Conseil eux même montraient leur faiblesse, comment deux cents personnes pourraient se sentir soutenues au juste ? Sans compter sur les berserkers ou les valkyries, qui faisaient tout autant qu'elle pour assurer la sécurité du convoi. Fermant un instant les yeux en soupirant, tournant brièvement la tête pour soulager sa nuque raidie par le froid avant de reprendre.
T'inquièterais tu pour moi ? Se risque t-elle à un semblant d'humour, parvenant même à esquisser un bref sourire au coin de ses lèvres en avisant le romancier. C'est que je dois vraiment avoir très mauvaise mine... qu'elle souffle néanmoins en s'en doutant pertinemment, tirant sur sa cigarette une nouvelle fois pour oublier la faim qui lui tire le ventre. Cette réserve était loin de la désolation qu'ils voyaient tous les jours, après tout.
Tu es venu uniquement pour cette cigarette, ou il y à autre chose, qui t'empêche de trouver le sommeil ? Elle n'avait de toute manière, jamais été du genre à tourner autour du pot, quand il s'agissait de poser les questions.
stay safe on the Path
Invité
Fiche de personnage
Invité
CASIER DE SURVIVANT
Sujet: Re: Hold the ice Dim 18 Déc 2022 - 23:19
Pour sûr que Nihima est la plus douée - aux yeux d'Adrian - pour ce qui est d'aller chasser du gibier. Lui-même ne saurait comment s'y prendre, pour ce qui est de prendre une piste par exemple, alors qu'il ne réussirait qu'à le faire fuir, et à toute vitesse. C'est ainsi, et c'est surement pour cette raison aussi qu'il s'était bien vite découvert la main verte. Au moins, les plantes, on ne leur court pas après. C'est pourquoi, en lui lançant un regard assuré, il reprend amicalement. « Mh, ça me parait être une bonne idée, mais avec tous ces rôdeurs autour de nous, j’ai bien peur qu’ils fassent fuir un éventuel repas, non ? » Conscient que le convoi ne peut passer inaperçu, tant visuellement, qu'à l'écoute. Même si la plupart des nuits se fondent dans un silence de roi, il est clair que lorsque le convoi se met en marche, rien que les sabots des chevaux claquant sur le bitume d'une route, résonne dans les alentours.
Ils ont eu le choix, de rester à Nisqually ou bien d'avancer pour rejoindre la réserve. Elle n'a pas tord. Mais Adrian parlait plus précisément de tenir le coup, durant cette exode. Il se permet alors de lui répondre, faisant simplement part de sa propre constatation. « Et beaucoup sont restés... » Notamment quelques personnes avec qui il s'entendait assez bien, d'autres qu'il n'a jamais approché, mais pour certains d'entres eux, des proches avaient décidé de rester... C'est donc à ce moment là, qu'il se met à penser à Kaya. Ne désirant pas encore, mettre les pieds dans le plat.
Suite à quoi il souhaite alors connaitre son état d'esprit. Nima lui avoue être fatiguée, une réponse qu'Adrian peut totalement partagée avec elle, vue la douleur qui persiste sous ses voûtes plantaires. Elle ne peut flancher maintenant, et Adrian sait à quel point cette femme se veut être très coriace. Mais alors qu'elle se risque à un peu d'humour, le romancier finit par afficher un léger sourire sur le bord de ses lèvres, déviant son regard sur les braises du feu, avant de s'empiffrer d'une nouvelle bouffée de nicotine. Recrachant cette fine fumée, il décide de s'attaquer à un point susceptible d'être sensible. « Je t’ai vu dans des états bien pire que celui-là, mais oui, comme tu dis, tu as mauvaise mine et au risque de t’étonner, je m’inquiète pour toi. » dit-il alors qu'il ne pose son regard que durant de petites secondes sur elle, avant de détourner ses yeux face à lui. Plus sèchement, il poursuit. « Ta fille est restée sur place, Nima. Et je sais c’que ça fait quand ton enfant n’est pas auprès de toi, et qu’aucun moyen ne te permet de savoir si elle est encore en vie. » dit-il en se remémorant la chute de la scierie, alors qu'ils avaient tous prit la fuite avant de découvrir que Tucker, avait prit une toute autre direction que la leur... En y repensant, un goût amer se joint à son palais, préférant oublier cet instant... « J’veux pas t’emmerder avec ça, mais t’as été présente quand j’ai perdu Tucker…alors, même si c’est pas dans nos habitudes, si t’as besoin de parler, ou même me foutre ton poing dans la gueule…j’suis là. J’tenais à ce que tu le sache… » Mettant son égo de côté, Adrian se veut franc et sincère, sans forcément reposer ses yeux sur elle. Pas que ça lui fasse chier, de lui dire ceci, loin de là cette idée purement idiote, mais il tient à ce qu'elle soit bien au courant. Il a encore de la chance d'être vivant, alors si elle veut en profiter et se lâcher sur une oreille attentive, elle le peut. Bien entendu, il tente aussi de détourner le sujet concernant ses propres insomnies. En soit, elle doit bien se douter que beaucoup de choses l'empêchent de trouver le sommeil, et ce, depuis de nombreuses années...
Les rôdeurs étaient bien le problème, oui. Hochant la tête à la remarque d'Adrian, avant de reprendre. Ce sera toujours le risque. Mais la végétation alentour devrait au moins protéger quelques rongeurs. Lièvres, écureuils... Pas forcément le plus imposant, mais au moins de quoi faire un semblant de ragoût pour réchauffer les survivants, en somme. Et à la remarque du brun, le silence est présent pour unique réponse. Ses yeux noirs avisant l'horizon sans chercher à le voir réellement, en sachant pertinemment ce qu'il en était.
Ils ont fait leur choix. Mot pour mot, ce qu'elle avait répondu à Andrea, un peu avant le départ. Hayden ne serait pas revenu sur sa décision. Kaya non plus. Et d'y songer lui serre un peu plus le coeur, alors qu'elle ne peut que s'en remettre aux Esprits pour la sécurité de ceux restés à l'arrière. Et entendre Adrian avouer ouvertement s'inquiéter pour elle à le don de lui arracher un rire bref, baissant brièvement le visage à même le sol, ses épaules secouées d'un léger rire. Adrian... soupire la native, quoi que la remarque ne la touche. Sans doute plus qu'elle n'aurait aimé le dire, bien que son regard reste scellé au sol pour ne pas témoigner de ses émotions. Ne revenant ancrer ses yeux noirs dans les siens que lorsqu'il vient évoquer le sujet sensible: sa fille. Lèvres résolument pincées, alors qu'il évoque une vérité simple, mais qui continuait pourtant de la hanter. Un temps, il avait été séparé de son fils, sans savoir s'il pouvait avoir survécu ou non.
Je sais bien. Et ton soutien m'honore. Concède la brune en hochant la tête en un signe de respect bref. Adrian et elle n'avaient pas toujours eu de discussions calmes et posées. Mais savoir qu'un père pouvait comprendre son ressenti actuel, n'en restait pas moins un certain soulagement. Mais je n'ai aucun intérêt à passer mes nerfs sur toi. Tu n'es pas celui qui à incité ma fille à prendre part à toute cette folie. Non, certainement pas. Kaya avait pris ses propres décisions, sans doute aussi influencée par celle de sa meilleure amie de rester sur place. Sans doute, oui. Elle à choisi sa voie, en partant dans une guerre qui ne s'arrêtait pas. J'ai choisi celle de l'espoir, et de la liberté pour les miens. Les batailles qui durent sur le long terme, n'apportent jamais rien de bon. Et l'annexion d'Issaquah n'en avait été qu'un bref exemple. Mais ... Parler d'elle maintenant, c'est prendre le risque de m'écrouler. Et c'est un luxe que je ne peux pas me permettre... Elle le sait. Relevant un regard fatigué sur Adrian en revenant tirer sur sa cigarette, secouant doucement la tête. J'aimerai toujours ma fille, peu importe ses choix. Mais je te remercie de ta sollicitude. Peut-être, une fois à Yakima, pourraient-ils en parler de manière plus posée. Avisant le brun et les alentours vides de toute personnes, reprenant à son égard.
Et toi ? Elle n'avait pas perdu le fil quand à cette insomnie. Quoi qu'il ait sans doute espéré ne pas en parler, elle ne peut s'empêcher de reprendre. Je ne cherche pas non plus à te blâmer. Mais puisque nous sommes dans la confidence... Tu comptes parler à Tucker, un jour ? Pas besoin de préciser de qui. L'ombre de cette mère inconnue planait constamment sur les deux représentants de la famille Marsh.
Il m'en à parlé, cet été. Précise t-elle néanmoins pour la forme. Il ne comprends pas, que tu refuse de répondre à ses questions.
stay safe on the Path
Invité
Fiche de personnage
Invité
CASIER DE SURVIVANT
Sujet: Re: Hold the ice Mar 3 Jan 2023 - 0:45
Ceux qui sont restés, ont fait leur propre choix. Il est clair qu'ils en avaient tous la capacité, de suivre ou non ce nouveau convoi en direction de la réserve. Des choix qui, mine de rien, ont été pour la plupart, respecté. De moins, c'est bien ce qu'Adrian à dû faire alors qu'il avait eut l'impression, sur le moment, d'abandonner de bonnes personnes sur leur ancien campement. Mais il croyait en Nihima, et croyait qu'une fois à la réserve, ils y trouveront un peu plus de sécurité, et ainsi, à n'en pas s'en déplaire, à découvrir une autre façon de survivre. Bien que la route soit longue et éreintante, le romancier garde espoir pour des nuits et des journées bien plus tranquilles.
Néanmoins, il avait comprit en voyant l'absence de Kaya, qu'elle n'avait pas désiré suivre sa mère. Et c'est bien pour cette raison là, qu'Adrian se veut plus inquiet concernant l'état d'esprit de Nima. Pas pour remuer le couteau dans la plaie, encore moins pour lui rappeler que sa fille est bel et bien restée sur place pour participer à cette guerre, mais il tient à ce qu'elle sache, qu'il pourrait éventuellement l'aider, si elle en avait le besoin. Parler ou non, l'aider pour n'importe quelle tâche ; si du soutien, il peut lui en donner. C'est donc sagement, qu'il l'écoute tout en consumant ce mégot avec aisance. Un peu de nicotine qui le soulage, dont il espère surtout un effet de coupe faim. Mais plus Nihima s'exprime, plus Adrian se rend compte de la différence qu'ils ont, entre eux. Elle a bien vu comment lui, avait réagit quand Tucker avait disparut. Elle avait bien subis ses sautes d'humeur et sa non-chalence, durant les jours, les semaines qui ont suivis. Tout ça pour dire, qu'au final, il admire en quelque sorte cette distance qu'elle parvient à garder, concernant le choix de sa fille. Un choix qu'il n'aurait probablement jamais accepté de la part de Tucker, se refusant alors - lui aussi - à quitter Nisqually pour la réserve. Quoiqu'il en soit, il abaisse par moment son regard avant de le plonger de nouveau dans le sien, le soutenant. « Je t'ai pas dis ça pour que tu t'écroules. Je tiens pas à ce que ça arrive non plus. Et c'est peut-être bien trop tôt pour en discuter, oui... » Bien qu'il soit tout à fait conscient qu'elle ait accepté le choix de Kaya. Mais il ne peut la comprendre qu'à moitié, vu qu'ils ont tout deux, des visions bien différentes. Ce qui n'empêche pas de pouvoir s'entendre, un minimum.
Et alors qu'elle pose le sujet de Tucker sur le tapis, Adrian finit par jeter son mégot dans les braises, tout en ricanant brièvement. « Parler de quoi ? » demande t-il naïvement alors qu'il sait pertinemment de quoi elle veut parler. Repoussant avec son pied, un peu de terre contre les braises sans pour autant les étouffer, Adrian finit par redresser son regard, fixant sérieusement l'horizon d'un convoi sans mouvement, et vient à soupirer sa dernière bouffée de cigarette. Tucker lui en a encore parlé cet été, ce qui ne l'étonne plus dorénavant en réalité. Plissant alors de peu ses yeux épuisés, sans les reposer sur la jeune femme, Adrian vient à plonger ses mains dans les poches humides de son jeans et reprend d'une voix quelque peu cassée par la nicotine ingérée. « Il le comprendra peut-être un jour. » dit-il plus sèchement, avant de laisser un silence s'installer entre eux...pour le rompre ensuite, alors qu'il daigne enfin la regarder de nouveau. « J'ai pas l'intention de répondre à ses questions. Pas encore...et pas durant ce voyage. » Ce qui signifie qu'il finira bien un jour, par le lui dire, oui, c'est certain. « Si je prenais le risque, là, maintenant, d'aller lui dire la vérité, attend toi à ce qu'il déserte ou qu'il ne soit plus aussi...investie... Même si j'suis bien au courant qu'il n'est plus un gamin de dix ans, pas sûr qu'il accepte la réalité. » Déviant son regard sur le feu de braise, il bloque un reste de sa respiration, puis se met à avouer. « C'est aussi pour ça que j'ai du mal à trouver le sommeil... J'aimerais tout lui expliquer, de vive voix, c'est pas l'envie qui me manque Nima, mais je n'y arrive pas. » Victime d'un blocage ? Probablement. Il l'ignore. Mais ce qui est sur, c'est qu'Adrian redoute fortement sa réaction...
C'est trop tôt. Bien trop, pour elle, et ses émotions contrôlées qui parfois, ne demandent qu'à jaillir. Et qu'elle enfonce chaque jour un peu plus profondément dans son coeur, pour se concentrer sur ceux qui restent. Captant les yeux noirs d'Adrian en parfait reflet des siens, hochant brièvement la tête. Mais je note que je pourrais venir te parler, quand je m'en sentirai prête. Et si sa voix s'était adoucie à l'idée, ses sourcils se froncent légèrement, à sa remarque.
Tu es un homme intelligent, Adrian. Pas de ça, avec moi. Ca marchait peut-être avec Tucker, ou d'autres. Sans doute que Quinn savait mieux s'y prendre. Mais elle ? Elle avait passé l'âge des faux semblants, et les ronds de jambes et autres arts de la diplomatie n'avaient jamais été son acabit. L'avisant en silence alors qu'elle reste immobile, écoutant ses arguments les uns derrière les autres. Il doit savoir. assure t-elle fermement. Le doute faisait plus mal qu'une vérité bien tranchée. Mais au moins, l'idée de lui en parler faisait son chemin. Hochant la tête à sa remarque, pas spécialement d'accord avec son point de vue sur la question.
Ton fils n'est plus un enfant. J'ai confiance en lui, il saura être entouré si la vérité est dure. Par elle, Frances, Quinn, Violet. Tout le monde saurait le soutenir dans cette étape de sa vie. Et les confessions de l'aîné Marsh l'incitent à redescendre d'un cran, alors qu'elle l'avise de nouveau en silence. Observant si silhouette rougie par les flammes, avant de tourner à nouveau la tête vers lui.
Pourquoi ? La question est presque murmurée, alors qu'elle se tourne un peu plus vers lui. L'obligeant à garder son regard dans le sien, quand elle reprend. Qu'est-ce qui à pu se passer de si horrible, pour que tu préfère prendre le risque de perdre ton fils, plutôt que de lui dire la vérité sur sa mère ? Parce que cela finirait par arriver. Laissant un silence passer pour lui laisser le temps d'encaisser l'annonce, avant de reprendre.
Le doute est un poison, Adrian. Il s'insère dans tes veines, et finit par te faire perdre la tête, si tu ne parviens pas à garder le contrôle. Je sais pertinemment de quoi je parle. Hayden, Preston, Kaya. Elle n'a pas besoin de dire les noms pour qu'il sache à quoi elle fait référence, à l'instant précis. Tucker est un des hommes les plus forts que j'ai été amené à rencontrer. Et les esprits savaient à quel point sa route avait été faite de personnes en tout genres. Mais si tu ne lui dis rien, ou qu'il l'apprend d'une manière ou d'une autre... C'est à cet instant précis, qu'il désertera. Sans doute était-elle trop dure. Trop directe, au risque de le voir s'emporter. Mais les faits, étaient les faits.
De quoi tu as peur ? La peur. L'anxiété, l'appréhension. Elle pouvait la sentir dans l'air.