The Walking Dead RPG

Bordel il fait froid. J’essaie de pas trop m’focaliser dessus alors que j’porte la caisse de l’atelier au dispensaire mais, comme pour me contrarier, y a une putain de bourrasque qui s’engouffre dans la rue et qui fait appel d’air. J’continue de marmonner pour moi-même, pestant sur le bonnet que j’ai oublié chez moi et d’autres conneries du genre. Et une fois devant la porte du dispensaire, j’ai un temps d’arrêt. Y a une part de moi qui se tâte à poser la caisse devant, comme ça j’serais sûr de pas croiser la Doc. Et l’autre, que je pourrais appeler cette connasse de conscience professionnelle, qui m’rappelle que laisser un appareil radio portatif dehors alors qu’il fait super froid serait pas l’idée la plus intelligente du monde.

Bon, avec un peu de bol, elle est pas là. En congé ou … en train de bosser chez elle. Ca me laisse quand même une probabilité de pas la croiser assez élevée pour que j’finisse par me décider à pousser la porte. La différence de température me déstabilise quelques secondes, assez pour que j’fasse pas attention tout de suite à qui est présent. Mais ça va, au final, y a une infirmière en train de lire un bouquin et la salle d’attente est vide. Parfait. « Hey salut ! » Elle relève la tête, m’adresse un sourire poli alors que je désigne la caisse. « J’ai ramené la radio. J’peux aller l’installer ? » Pas comme si c’était la première fois que je débarquais avec du matos à réinstaller. Elle agite la main pour me dire de vaquer à mes occupations et j’me fais pas prier. Plus vite j’aurais tout rangé, plus vite j’pourrais me tirer de là.

Me faut quand même quelques minutes pour m’assurer que tout est en place et que tout fonctionne. Mais j’suis pas mécontent de moi. J’attrape mes gants que j’avais posés pas loin et ma veste, avant d’avoir un temps d’arrêt quand j’vois que la porte s’est ouverte. Et que c’est la Doc qui est là.

Et merde.

Si j’avais déjà commencé à l’esquiver après ma prise de tête avec Locklan – j’avais pas spécialement envie de lui expliquer pourquoi j’avais la tête en vrac et pourquoi j’ai boité pendant une semaine – j’ai carrément arrêté de prendre des rendez-vous quand j’ai appris qu’ils étaient ensemble. Evidemment, comme j’suis quelqu’un d’intelligent, j’ai pas donné d’explications. Juste… j’ai fui. Comme un connard. J’suis pas bien fier de moi, mais c’est pas comme si j’pouvais faire marche arrière de toute façon. J’ai un bref soupir quand mon regard croise le sien. « Hum. Bonjour. » J’triture un peu mes gants avant de reprendre, en piquant du nez. « J’ai ramené la radio, normalement cette fois tout fonctionne avec les pièces que j’ai trouvées. Vous devriez plus avoir de problèmes avec. Je sais, j’dis ça à chaque fois, mais là j’suis sûr de mon coup. » Bon, par contre, elle est entre moi et la sortie. C’est un peu plus problématique. Et j’souffle, sans trop savoir pourquoi. « J’espère que vous allez bien. » Ouais, y a pas à dire, des fois, je m’épate tout seul.

The stuff that dreams
are made of.

ANAPHORE

Elle est fatiguée et elle le sent aux tensions dans son cou. L'hiver vient trop souvent avec l'enchainement des rhumes et des grippes en tout genre, de quoi tenir le dispensaire éveillé jusqu'à tard pour être sûr de pouvoir gérer les cas les plus compliqués. A côté de ça, les patients s'enchainent également pour les consultations psychiatriques et les suivis thérapeutiques. Et officiellement, Zi n'a plus une minute à elle. A ce titre, pouvoir voir Locklan ou même Yuan quand l'occasion se présente, se fait plutôt rare. Trop rare. Elle aimerait qu'il en soit autrement, mais ça n'est plus à elle d'y croire.

Elle a la tête lourde, une migraine qui pointe le bout de son nez, l'envie criante de prendre une pause. Elle ne sort de la pièce de consultation que pour aviser une silhouette qu'elle connait, et qu'elle n'attend plus depuis plusieurs semaines. Bonjour Zack, souffle-t-elle alors en réponse en esquissant un sourire poli, comme d'ordinaire. Elle ne cherche pas plus loin que ça, ça lui fait presque chaud au cœur de le voir, quand bien même le jeune homme semble... Presque distant et mal à l'aise. J'espère que vous allez bien aussi, répond-t-elle.

Elle a pris bonne note pour la radio, se contente d'hocher la tête en réponse à tout ça. A dire vrai, il valait mieux compter sur le jeune homme pour se charger de ça plutôt que sur elle notamment qui ne sait toujours pas poser un cadre droit dans son bureau. Merci pour votre aide, souffle-t-elle simplement en le scrutant. Elle devrait sans doute s'écarter du chemin et le laisser partir, mais Zi aimerait qu'ils parviennent à discuter de ce qui ne va pas entre eux. A-t-elle fait ou dit quelque chose de mal ? Est-ce que vous comptez m'éviter encore longtemps ? Demande-t-elle alors de but en blanc, un peu peinée. Nos conversations me manquent, admet-elle. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour en être privé ?

who's on first ?

ANAPHORE

Ca m’fait bizarre de la voir en vrai. Je me rends compte que ça me manque de causer avec elle, comme quand c’était elle qui avait décidé de plus m’voir. A cause de mon ancienne affiliation. Et je me rappelle que ça m’avait blessé, même si j’avais laissé courir. J’me rends compte à quel point ce que j’ai pu faire est débile, même si j’ai pas pu faire autrement. « Ca va ouais. Pas mal de boulot, comme tout l’monde j’crois. » J’vois bien tout le monde qui court dans tous les sens, surtout au dispensaire.

J’ai un bref hochement de tête quand elle me remercie. « C’est mon boulot. Et … j’aime bien bosser sur du matos médical. » C’était un peu mon plan de carrière de base quand même. Alors forcément, j’me fais pas prier pour ce genre de mission. Par contre, je m’attendais pas trop à ce qu’elle prenne le problème direct de front. Je me sens pris de court, l’espace d’un instant. « Je… euh… » Et je me frotte la nuque, laissant filer un rire nerveux. « J’imagine que si j’sors le couplet de c’est pas vous, c’est moi, ça va sonner vraiment bizarre. » Pourtant, c’est le cas quelque part.

Et j’finis par m’appuyer contre le bureau, les mains dans les poches. « Vous avez rien fait Doc. Et nos discussions me manquent aussi. Vous êtes bien la seule avec qui j’peux parler d’art ou de musique classique sans passer pour un… hum. Bref. » C’est bien tout le problème d’ailleurs quand j’y pense. Les choses auraient probablement été plus simples si j’en avais rien eu à foutre. J’aimerais bien ça. En avoir absolument rien à battre des gens qui m’entourent. Enfin bref. « C’est juste que je me suis dit que ce serait plus simple pour vous de pas … » J’ai un froncement de sourcils, cherchant mes mots. « Je trouvais pas ça correct de vous mettre en porte-à-faux rapport à Locklan. Et j’avais pas envie de vous mettre mal à l’aise par rapport à ce que j’aurais pu dire sur lui. Alors le mieux, c’était de m’effacer de l’équation. » J’ai du mal à mettre les bons mots sur ce que je voudrais lui dire. Mais perso, à sa place, j’apprécierais moyen que mon patient traite mon mec de tous les noms et ait juste envie d’aller lui péter les dents, que la discussion soit pro ou perso. Alors ouais, j’me prive d’un truc dont j’ai besoin, mais je l’apprécie trop pour lui imposer ça. Ptet que je me foire, j’en sais trop rien. Mais c’est déjà compliqué de faire la part des choses pour moi sans me rajouter ça et je me sens bien trop amer dès que je fais même que penser à ce connard. Le pire ? C’est que j’ai parlé à personne de notre prise de tête avec Locke, même si ça continue de tourner en boucle dans mon esprit. Au point que j’en arrive parfois à regretter de l’avoir sorti de sa merde. Et ça c’est moche putain.

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ANAPHORE

Elle a un temps, alors que Zack tente vaguement de se dépêtrer d'une situation dans laquelle il s'est mis tout seul. Certes, elle l'empêche de fuir, mais n'est-ce pas justement une bonne chose de ne pas tourner le dos systématiquement à la moindre difficulté ? Apprendre à affronter ses peurs, ses doutes, pour les résoudre, c'est ce dont il a besoin. Et il commence, de fait, par le niveau facile. Inutile d'entamer un raisonnement diplomatique avec Locklan pour débuter dans cette aptitude. Il y a bien plus simple de toute façon. Les ruptures d'amitié sont aussi des ruptures, souligne-t-elle néanmoins à sa remarque, avec un sourire.

Est-ce que c'est ce qu'il veut amorcer avec elle ? Si oui, elle entend qu'il le lui dise de vive voix. Qu'il le fasse en bonne et due forme. Qu'il porte ses responsabilités dans cette démarche pour l'affronter. Les termes peuvent sembler fort et on ne veut pas les appliquer pour tout et n'importe quoi, mais si vous rompez avec moi, j'aime autant comprendre pourquoi, ajoute-t-elle alors avec un air tranquille, malgré la fatigue évidente qui se lit sur son visage. Et les explications se déroulent, sans forcément trouver un écho satisfaisant en elle : Peut-être auriez-vous pu me poser la question, de ce qui est le plus simple pour moi ?

Elle le suggère sereinement, comme une évidence. Les gens tiennent pour acquis des choses sans prendre la peine d'en parler avec les personnes concernées par ces décisions qui en découlent. Ne mérite-t-elle pas, au moins, une conversation ? Je suis capable de faire la part des choses, vous aussi ? Demande-t-elle posément : Que voulez-vous faire ? Et autant lui dire les choses franchement. En retirant plutôt Locklan de l'équation. Vous êtes son ami, je suis sa compagne. Mais notre vie n'est pas obligée de se faire exclusivement qu'autour de lui, qu'est-ce que vous en pensez ? Suggère-t-elle avec un sourire : Les sentiments que nous lui portons, qu'ils soient positifs ou négatifs, doivent-ils forcément influencer notre relation, à tous les deux ?

who's on first ?

ANAPHORE

J’ai un bref froncement de sourcils à sa réponse. « Ah ouais ? J’avais jamais vraiment vu ça comme ça. » Probablement parce que j’ai jamais vraiment rompu avec qui que ce soit. Que ce soit en amitié ou en amour. Hum. Bref. Marrant de se rendre compte de ça là de suite hein.

Ouais, trop.

C’est ptet pour ça que je réponds, d’un ton un peu plus bougon que j’le voudrais. « J’veux pas rompre avec vous. » Putain, ça sonne encore plus bizarre dit à haute voix en vrai. Et je laisse échapper un soupir, me sentant encore plus con maintenant qu’elle a mis des mots dessus. « Et… c’est quoi le plus simple pour vous alors ? » Vrai que j’aurais pu lui demander, mais me contenter de ma vision des choses était plus simple pour me conforter dans ma décision. Pas plus intelligent, j’veux bien le reconnaitre. Juste. Plus facile.

« J’sais que vous, vous pouvez faire la part des choses. Bien mieux que moi d’ailleurs. Mais c’est pas pour autant que j’ai envie de vous imposer mes humeurs sur Locklan. J’trouve ça… pas sympa. Pour vous. » Au reste, j’ai quand même une grimace, mon regard se détournant un instant d’elle. « J’suis pas vraiment sûr que j’peux le qualifier d’ami. Les amis… font pas ça. » Plus le temps passe, plus j’y réfléchis et je me dis qu’il ressemblait beaucoup plus à Tony que j’étais prêt à le reconnaitre. Et faut que j’arrive à digérer le morceau. Que j’me fasse à l’idée que l’image que j’ai de lui est totalement fausse. Sans que ça me pourrisse la vie. Pour autant, j’essaie de lui rendre son sourire et de hocher la tête quand la Doc reprend la parole et qu’elle semble me donner la solution sur un plateau. « Ouais. Le retirer de l’équation c’est pas mal aussi. » Je dois pouvoir faire ça non ? J’veux dire, j’ai pas envie de perdre ce lien particulier que j’ai avec elle.

Je me demande quand même à quel point ça pourra vraiment marcher. De pas le laisser influencer notre relation à tous les deux. J’finis par relever les yeux pour la regarder en face et mon sourire se fait un peu plus assuré. « Ca marche comment du coup ? On fait comme si j’avais pas fait de la merde pendant des semaines ? » Je sais, j’dois m’excuser, mais c’est plus compliqué à formuler que je l’aurais cru.

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ANAPHORE

Je n'ai pas non plus envie que vous rompiez avec moi, souffle-t-elle avec assurance. Il n'y a rien de plus sincère : Zi n'a aucune envie de perdre ce qui ressemble à un ami. Elle en a déjà si peu. Mais s'il s'agit pour vous de la position la plus confortable pour avancer, je peux l'entendre. Tout ce que j'aimerais, c'est que vous me l'expliquiez avec vos mots, pour qu'il prenne ses responsabilités. Pour qu'il la regarde et lui explique ce qui ne va pas, pourquoi, et comment rompre ce contact lui sera bénéfique sur la durée. Elle n'ira pas contre ses attentes, mais doit quand même savoir pourquoi.

Et elle ne peut s'empêcher de lui offrir un sourire. Vous savez, je peux avoir du recul sur le comportement de Locklan. Lui et moi ne sommes pas qu'une seule entité dépendante sous prétexte que nous sommes... Oh. Comment dire ça ? C'est la première fois que les choses semblent aussi limpides. Et peut-être la première fois où elle le dit à quelqu'un aussi franchement : En couple, j'imagine, ajoute-t-elle. Elle croit que c'est le bon terme. Ensemble. C'est si étrange pour elle d'avoir à l'évoquer de cette manière.

Alors ça me convient, Locklan n'est pas la seule chose qui nous réunis tous les deux, n'est-ce pas ? Et ce n'est même pas grace à lui que nous nous sommes rencontrés, de toute évidence. Ils n'ont pas à rougir de se fréquenter, ils ne trompent personne. De surcroit... C'est plutôt grace à vous si je lui ai parlé dans un premier temps, d'ailleurs, donc disons que la personne qui doit quelque chose à une autre, c'est plutôt Locklan à Zack, fondamentalement. Même si, avant que Locklan le reconnaisse, il y aura un monde entier.

Et elle ne s'en mêlera pas. Elle aime juste l'idée de donner un peu de baume au cœur de Zack, pour qu'il ne culpabilise pas de cette dispute, ni même de la distance prise. Nous pouvons faire ça en effet, tourner la page et voir pour mieux repartir sur un autre chapitre. J'ai conscience que vous avez fait au mieux, Zack, ajoute-t-elle alors avec un sourire sincère : Je ne vous en veux pas, souffle-t-elle à nouveau, afin de le défaire de ce poids.

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ANAPHORE

J’lui rends un sourire un peu plus hésitant, avant de hocher la tête. « On est sur la même longueur d’ondes alors. » Des amis comme la Doc, c’est pas souvent qu’on en trouve. Et je sais qu’elle est loin de faire confiance ou de s’ouvrir facilement aux gens. Alors, possible que j’me sente un peu privilégié à l’avoir comme amie. J’peux piger qu’elle ait besoin de comprendre et de savoir ce qui me prend. Sauf que mes justifications me paraissent vachement moins solides une fois balancées à haute voix.

Et je m’accorde même un rire quand elle reprend. « J’espère bien que vous avez gardé votre propre personnalité et votre capacité de réflexion. Et que vous êtes pas juste une seule entité. Ce serait… bizarre. » Et ça craindrait trop putain sinon. J’arque quand même un sourcil à sa façon de parler d’eux. « On dirait que ça vous fait bizarre de le dire à haute voix. » Ca semblait si naturel à Locke de le balancer dans la discussion que j’me suis même pas demandé ce que ça pouvait lui faire à elle. Probablement parce que j’étais trop occupé à regarder mon nombril, persuadé que je faisais ça pour l’épargner elle.

Cette fois, mon sourire se fait plus franc quand elle reprend. « Vrai qu’on a des centres d’intérêt communs. Que j’partage pas avec grand-monde en plus de vous soit dit en passant. » Alors ouais, j’avais comme un manque ces derniers temps. D’autant que la Doc était pas si loin. Mais c’est le genre de trucs compliqué à assumer quelque part. Surtout avec tout ce qu’on a pu me balancer jusque-là et qui continue de faire écho dans ma tête. Au moins, ça change un peu, au lieu d’parler comme Tony, maintenant les petites voix parlent comme Locke. On peut appeler ça un progrès non ?

… hum. Bref.

J’lui lance tout de même une œillade dubitative quand elle me dit que c’est un peu grâce à moi si elle causé à Locke au début. « Ah ouais ? Bah… c’est cool alors. Je suppose. » Je suppose que c’est le seul truc à peu près intelligent à dire. Je me fends d’un rire quand elle me répond. « J’ai pas fait au mieux. J’ai fait ce que je pensais le mieux, c’est pas tout à fait pareil. Et j’suis désolé si j’vous ai blessée. Vraiment. » J’me sens un peu – beaucoup – con, mais j’imagine que je vais devoir faire avec. J’ai quand même une hésitation, avant de reprendre, non sans un regard à la salle d’attente toujours vide. « Dites… j’avais trouvé un bouquin que j’voulais vous filer. Ca vous botterait un café et de souffler deux minutes ? » On a tous les deux du boulot, mais ça peut pas faire de mal. Je suppose.

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