- Euh, la question de Zelda semble un peu sortie de nulle part, aléatoire même. Tout avait l’air d’être une succession d’hasard chez cette adolescente incernable qui oscillait entre conduite amicale, menaces de mort et ironie. Tout un programme qui sortait un peu l’adolescente de sa zone de confort. Ouais quand j’étais petite mais ça fait longtemps que j’en ai pas mangé quoi, répondit-elle un peu par politesse ne comprenant pas bien le sens et la pertinence de sa question. Puis elle avait insisté sur son prénom comme si pomme et Kira avait un rapport. Louche.
La suite avait le mérite d’être plus intéressant et moins déstabilisant puisque l’adolescente tenta de lui expliquer la teneur de sa mission ici-bas. Vu le nombre d’information que la tchétchène laissait filtrer, elle n’aurait jamais pu être une vraie espionne durant la Guerre Froide. Mais comment nous l’avons explicité plus tôt, ce serait dissonant si ce n’est improbable que la blondinette ne soit un mouchard au service des pillards.
- Ouais, une informatrice quoi. Mon rôle c’est genre de surveiller, cartographier, compter, décrire des endroits et des groupes pour faire un gros résumé apprès et l’troquer contre de la bouffe ou autre t’vois ? s’entêta à lui expliquer la jeune fille, résumant grossièrement les activités de son groupe. Les S.T.A.R.S, qu’elle lâcha sans réfléchir aux conséquences de toute façon tout l’Etat les connaissaient, tu sais qui on est ?
Alors que l’adolescente tentait de mettre en garde son homologue qui avait tout l’air de sous-estimer la force de frappe ce des messieurs, elle se permit une question assassine qui lui fit hausser les sourcils. Elle la prenait pour une sauvageonne ? Qui ne savait pas compter ici-bas ? Ce ton condescendant était culotté, hors-sol pour une gamine qui n’avait pas l’air, elle aussi, d’avoir pris une douche depuis des semaines.
- Bah… Jusqu’à l’infini, ce n’est pas très compliqué quoi, répliqua Kira un peu interloqué, choqué d’être aussi rabaisser. Sa capacité à lire et écrire correctement lui avait déjà valu des remarques fières de la part des adultes l’entourant sans qu’elle ne comprenne vraiment ce phénomène. Pour elle rien du plus logique et classique que de savoir déchiffrer des suites de lettres.
Le détachement avec lequel son interlocutrice traitait de la mort et de la violence avait un aspect effrayant et intimidant. Même si tous un chacun vivait avec la mort en permanence, peu la traitait comme un objet indifférent. Zelda avait l’air d’apprécier le frisson de la mort, loin d’être un outil ou bien le seul recours, elle le traitait comme un loisir, une activité de tous les jours qui mettait mal à l’aise la tchétchène.
- Ouais, c’est normal mais avec un plan et de l’équipement, c’pas des bouffons. Ils sont super dangereux, argumenta-t-elle croyant de plus en plus à l’hypothèse de la folie. Elle secoua la tête à sa seconde question n’ayant pas l’air de regretter cette prise de position. Non, ce n’est pas notre rôle. Nous on collectent des informations après si y a des gens qui veulent leur faire la peau beh ça nous fait notre gagne-pain mais c’est tout. T’façon pour des groupes comme ça, il y a pas mille types qui peuvent s’en charger c’est soit les gros camps comme les Remnants soit New Eden mais bon ils se ressemblent tellement qu’ils risqueraient d’faire du copinage. Après, elle pesa longtemps soit quelques secondes le pour et le contre observant le bâtiment de l’autre côté de la rue, là-dedans ils sont à tout casser quatre. Donc si tu tiens vraiment à te charger d’eux, j’te donnerais peut-être un coup d’main si ça me permet de choper des informations, consentit elle à dire ayant un mauvais pressentiment. Par contre faudra pas traîner...
Elle se contente de prendre acte, Zelda. Tant pis. L'idée, ici, ça n'a de toute façon jamais été de refaire l'éducation d'une inconnue. Oh que non ! L'australienne a déjà bien assez à faire avec la sienne, en plus. Mais c'est ma faute ! Elle ne sait pas trop ce qu'elle attendait de cette fille de toute façon. Même si elles doivent avoir à peu près le même âge, elle reste une gueuse. Inculte, inapte et tout ce que vous voulez...
Aussi l'adolescente laisse-t-elle tomber le sujet pour se concentrer sur ce travail d'informatrice que Kira lui décrit. Elle finit par hocher la tête d'un air connaisseur : Ouais donc en gros t'es une éclaireuse, quoi ! résume-t-elle à sa façon. Sans trop savoir pourquoi elle s'était imaginée que la gueuse puisse être une sorte d'agent secret, elle est ramenée sur terre par la banalité des explications de son interlocutrice. Ou plutôt une curieuse qui s'fait payer pour s'adonner à son petit vice, hein ? L'australienne se fend d'un petit sourire. En tout cas, elle, c'est pour ça qu'elle a accepté de devenir espionne puis éclaireuse pour Fort Ward.
Les S.T.A.R.S. ? répète-t-elle ensuite lorsque l'autre lui donne le nom de son groupe. Ouais, ça lui dit un truc. C'est pas genre l'équipe d'beaux gosses dans Resident Evil, ça ? Ou alors elle confond ? Les souvenirs sont toujours un peu confus avec le temps, c'est normal. Pourtant elle est certaine d'avoir entendu ce nom autre part. Peut-être parce qu'ils ont aussi bossé pour June ? Enfin bref, c'est pas l'blaze l'plus débile que j'aie entendu jusque-là... Entre les baiseurs sans gloire et les doux bâtards, Kira et les siens ont de la marge avant d'arriver sur le podium.
L'adolescente tique malgré tout lorsque l'autre lui répond qu'elle sait compter jusqu'à l'infini. Bah vas-y, prouve-le ? C'est clairement un défi de merde mais on ne sait jamais, eh. Si ça se trouve l'autre va vouloir relever le défi. Zelda, elle, préfère plutôt aller zigouiller les quelques bigots qui sont toujours là, dehors, prêts à être cueilli. Mais l'enthousiasme de Zelda ne semble pas être partagé par une Kira qui pointe maintenant du doigt leur manque de matériel et l'absence de plan. J'ai un cerveau et de l'imagination, c'est bien suffisant ! Bon, on lui a fauché son flingue. Mais il lui reste toujours ce fusil qu'elle présente négligemment à son interlocutrice. Et ce petit bébé, aussi ! En fait ce dont elles auraient vraiment besoin, c'est de l'accord de Levi. Ou même de ces S.T.A.R.S. en fait. Buter les mecs qu'ils sont chargés d'espionner, ce ne serait pas bon pour leur business.
Qu'importe. Parce que l'autre ose parler de copinage entre New Eden et les Remnants. Mais... ta gueule ?! Qu'est-ce qu'elle raconte ! Ce serait une alliance contre nature. Consciente que sa réaction la place d'office dans le camp de Fort Ward, Zelda juge pourtant plus important de défendre l'honneur des siens qu'une identité qui n'a rien de bien secret de toute façon. Les seuls fois où on copine avec ces trouducs, c'est quand on joue au jeu du Pan, t'es mort ! avec eux ! Et un bigot sympathique est un bigot mort. Et juste comme ça, pour ton information, on va bientôt les crever pour de bon ! Du copinage, tss... Elle lui en foutra, Zelda !
L'australienne se renfrogne et l'aide que lui propose Kira ne l'aide pas vraiment à se dérider. Tu sais tenir une arme, au moins ? Si son groupe l'a foutue espionne, c'est sûrement qu'elle est plus douée pour se cacher que pour combattre. On parle de chasser de l'humain, là ! Pas des infos ! Il y a tout de même une différence même si sa réponse ne changera rien au fait qu'elle ne peut pas attaquer ces hommes sans l'approbation de son camarade. Enfin bref, oublie ! D'toute façon, pour l'instant, on peut pas leur sauter à la gorge. Mais j'peux toujours les observer avec toi, tiens. Ce sera un peu comme observer les poulets rôtis qui tournaient sur les roues, là. On peut regarder, sniffer, saliver mais... on doit quand même attendre l'heure du repas avant d'leur faire leur fête ! Elle voit l'idée, l'autre ? Donc.. On a trouvé quoi ? Tu me montres ? Quelque part elles font un petit peu équipe. Et une équipe, ça partage ses informations. Gratuitement. Eh ouais !
- Ouais, enfin je crois, ils étaient nul les jeux de Resident Evil. J’sais même pas comment mon oncle pouvait jouer à ces trucs, qu’elle commenta ayant l’air de s’y connaître un rayon. La jeune fille devait probablement chercher à se donner une contenance et une culture pioché au hasard de ses souvenirs d’enfance. Il n’était pas question de paraître inculte aux yeux de son homologue. On y passerait des heures, j’pense pas qu’on ait le temps pour ça. J’parie que tu n’as jamais compté jusqu’à mille de toute façon…
Elle continue d’hausser les sourcils lorsque la blondinette affirma qu’elle était capable de tout avec son cerveau et son imagination. Celui-ci devait être défaillant si Zelda croyait sincèrement pouvoir les renvoyer à l’état de néant avec un seul pétoire. La tchétchène estima que cette étrange adolescente devait être pétri de bande-dessiné pour se croire plus forte que les autres. Comme si la blondinette était un personnage au-dessus des autres, avec un destin formidable qui lui conférait une protection et une immunité à la mort… Nombre de ces pseudo-élu, s’était mordu les doigts face à la misérabilité de leur existence terrestre. Petit, grand, maigre, gros, pauvre, riche, le vivant dans sa plus grande des diversités est égal face à la Mort. Dans un duel où des hommes que tout oppose se confronte c’est paradoxalement le moment suspendu et la menace constante du néant qui fait se rejoindre leurs expériences individuelles.
Enfin, la jeune fille n’est pas pétrie de ces considérations fade, décrite mainte et mainte fois si bien que leurs pertinences s’en est effacé. Elle est dans le présent, dans l’instant sans cesse renouvelé. De quoi sera fait demain ? Qu’en sera-t-il de son avenir ? Pourquoi continuer à se battre dans un monde détruit ? Toutes ces questions ne trouvaient aucun écho dans un esprit entièrement tourné vers l’immédiateté. Un présentéisme qui l’avait pousser à tendre un piège grossier, baser sur une intuition passagère et Zelda plongea tête la première dedans confirmant alors le flair de l’éclaireuse.
- C’est toi qui l’dis, je parie que vous y arrivez pas avant des années mais si tu m’fais me mentir je ferais ce que tu veux, dit-elle sur un air de défi se persuadant toute seule que les forces en présence étaient si déséquilibré que l’affirmation de Zelda ne pouvait qu’être un énième délire patriotique ou un excès d’orgueil. Tu penses que j’ai fais comment pour être encore en vie si j'sais pas en tenir une, dit-elle avec un ton acerbe ayant l’impression désagréable d’être prise pour une idiote. Mais là, le poulet peut te sauter à la gorge plus vite qu’un loup, rectifia alors la jeune fille avec une métaphore animalière de mauvais goût. Pourquoi je devrais te partager mes découvertes ? qu’elle demanda ensuite avec un air soudain roublard au coin des lèvres. T’as quoi en échange ? poursuivit la gamine aussi véreuse qu’un marchand vénitien du bas moyen-âge.
Toute l’économie, la survie de son groupe se basait sur la rétention d’information, la capacité à savoir avant et mieux que tout les autres. Livrer aussi facilement ses observations et conclusions n’avait rien de positif, au contraire c’était gracieusement céder sa position de monopole et son gagne-pain.
Et c'est plutôt logique si l'on considère que Zelda ne connaît pas le fameux oncle en question, ni ce qu'il pouvait bien trouver à ce jeu. L'australienne n'y a jamais vraiment joué. Mais si elle avait su que les cadavres allaient se relever alors elle se serait sûrement penchée sur cette franchise. Pour s'entraîner un peu, quoi. J'savais même pas qu'vous aviez des consoles au Kommunistan, donc bon... Mais pour sa défense, elle n'a pas vraiment eu l'opportunité d'arpenter le monde ou d'apprendre son histoire générale avant la Chute. Ne parlons même pas de la Russie. Et puisque Kira n'a pas jugé bon d'infirmer réellement sa théorie sur ses origines, c'est toujours de là qu'elle vient aux yeux de l'australienne.
Quoi, t'as rendez-vous ? demande-t-elle peu après, curieuse, lorsque l'autre refuse - assez logiquement - de compter jusqu'à l'infini. Ce n'est que l'expression d'un désir de taquiner. Dans le fond elle n'a clairement pas envie que l'autre se mette à déblatérer chiffres et nombres, Zelda. C'est la fin du monde, meuf ! Y'a plus d'règles ! À part, peut-être, lorsque l'on est sous la tutelle de Yu' ou comme présentement, d'un Levi aux tendances psychopathiques. Mais ce n'est qu'une manière de garder la face, de prétendre face à autre représentante de la jeunesse sacrifiée de Seattle.
Alors même si la discussion tourne finalement à une forme de confrontation polie, l'australienne n'est pas non plus mécontente de ne pas avoir à s'attarder sur un sujet qui n'a de toute façon pas la moindre importance. Contrairement à ces enfoirés qu'elle hésite toujours à attaquer. On fait les choses comme il faut, c'est tout ! grogne-t-elle en tout cas lorsque l'autre veut parier que Fort Ward ne parviendra pas à se débarrasser de leurs adversaires avant des années. Et au cas où tu l'aurais pas remarqué, y'a quand même un bon gros paquet d'merdes à nettoyer ! Bien malin celui qui saurait dire combien de bigots encore il reste à exterminer. Mais avec un peu de patience et suffisamment de munitions...
J'sais pas... Tu cours vite ? glisse-t-elle avant de hausser les épaules lorsque l'autre lui demande comment elle pense qu'elle a pu survivre jusque-là. Qu'est-ce qu'elle en sait, hein, l'australienne ? Il existe bien des manières de survivre. Et toutes ne reposent pas sur l'estime de soi. Mais on va dire que j'prends ça pour un oui ! De toute façon il faut toujours considérer que les inconnus sont dangereux. Vous êtes toujours un peu moins surprise lorsque vous vous retrouvez avec un couteau planté dans le dos, ensuite. Toujours est-il que lorsque Kira reprend sa métaphore pour lui rappeler que les poulets peuvent très bien les égorger, Zelda se fend d'un petit ricanement enjoué : Ouais ! Et la voici qui se fend de ce qui pourrait ressembler à un petit regard complice. C'est cool, non ? Ce petit frisson, cette aventure dangereuse qui vaut pourtant largement la peine d'être vécue. Cette peur qu'il faut dominer. Tout en se rappelant qu'au pire, on ne meurt qu'une seule fois.
Et puis la situation n'est de toute façon pas vraiment à leur avantage. Les autres ne les ont pas remarquées et elles peuvent même se permettre le luxe de disserter sur le partage des informations glanées par la gueuse. Informations qu'elle ne semble cependant pas prête à céder si aisément, allant même jusqu'à lui demander pourquoi elle ferait une telle chose ? J'sais pas, moi... Pour garder tes dents ? Ah non, merde, son groupuscule travaille pour Fort Ward. C'est vrai. Non allez ça va, j'plaisante ! Elle accompagne sa remarque d'un petit rire qui se veut sincère mais elle est surtout bien emmerdée. Qu'est-ce qu'elle peut lui offrir, à cette fille ? Négocier, ça n'a jamais été son fort... J'en sais rien, moi ! s'agace-t-elle donc. Qu'est-ce que ça peut bien vouloir, une gueuse, hein ? Autant ne pas tourner trop longuement autours du pot et allez droit au but !
Sujet: Re: Kitto Katto Dizunilando ♫ Ven 24 Mar 2023 - 22:19
L'étrange fierté
Kira & Zelda
La gamine avait toujours réprimé cette violente jalousie qui l’animait à propos de ces groupes bien installé, aux imposants murs et à l’estime de soi inébranlable. C’était une colère sourde, ourdissant des malheurs sous la cape de l’ignorance. Elle ne pouvait pas l’admettre de toute façon, la dissonance était trop grande. Car qu’est-ce qui l’empêchait d’intégrer ces colosses ? Qu’est-ce qui la retenait de ne plus se mettre en danger jour après jour, de manger enfin à sa faim, d’avoir enfin un foyer ? Rien.
Rien ne l’empêchait sauf son égo, la tchétchène était trop fière, enorgueilli par sa débrouillardise pour accepter d’être materné par des goliath. Car la blonde devant elle ne pouvait qu’être une exception et non la règle, peut-être qu’elle s’était distinguée par ses exploits guerriers ? Toutes les réponses donc par extension les raisons étaient bonnes pour ne pas venir contredire cette vision erronée qu’avait Kira.
Elle ne tint pas compte de l’insulte de sa consœur, les injures, le dénigrement ne valait que pour ceux qui se croyait plus haut qu’ils n’étaient. Kira développait une de ces fiertés étranges qui se satisfaisaient du pathétique, de la misère. Comme un minable signe de reconnaissance, elle laissait souvent la suie mêlée au sang maculé son visage. La jeune fille avait conscience de son apparence, des griffures et des bleus qui maculaient ses poignées, de ses vêtements déchirés volant au moindre coup de vent. Mais elle l’entretenait comme une espèce de déguisement, de moyen de se fondre dans les Terres Désolées. L’aspect peu commode de cette orpheline lui avait évité bien des conversations éreintantes, qui parlerait en connaissance de cause à une telle enfant sauvage ?
- Des munitions, des trucs pour se soigner, n’importe quoi. Vous avez tout dans vos camps là, tu vas bien trouver un truc qui m’intéresse, nous qui manquons de tout, répliqua-t-elle un brin revendicateur comme si dans une vie antérieure elle avait été à la tête des cortèges syndicaux.
Peut-être qu’au final, la Chute n’avait instauré qu’une phase liminaire, un moment où tous sans exception se retrouvèrent au même niveau. Tous sans exception étaient aux prises avec la Mort et alors jamais les choses ne furent aussi égalitaires. Mais maintenant ? Les anciens rapports se reformaient, l’exploitation se réinstauraient aussi naturellement qu’elle s’était éclipsée. Son groupe ne vendait-il pas son savoir-faire contre des rétributions alimentaires, incapable de produire soi-même et en continu de la nourriture…
- Mon flair me dit que t’es pas toute seule aussi loin de ta piaule, si t’es en panne d’idées t’à qu’à aller rejoindre tes copains et revenir ensuite. L’adolescente se savait relativement en sécurité, presque dans une posture intouchable du fait de la collaboration entre le groupe de la blonde et le sien.
- Là, j'crois qu'tu nous confonds un peu avec c'te foutue Armée du Salut !
Fort Ward ne manque effectivement pas de ressources mais le camp doit aussi pourvoir aux besoins de ses habitants à ceux de la guerre. Les temps sont durs pour tout le monde et l'île n'échappe pas à toutes les pénuries. Et puis Zelda n'entend de toute façon pas conclure un marché sans avoir le moindre indice sur les informations que peut détenir Kira. Va falloir t'montrer un peu plus loquace si c'est ça l'genre d'matos que t'espères obtenir ! Dans tous les cas ce n'est pas non plus de son ressort. L'adolescente peut soumettre l'offre mais la décision finale ne lui revient pas. Et on gagnerait pas mal du temps si tu m'disais directement ce qu'il te faut. Les devinettes, c'est pas mon délire ! Sans parler du fait qu'elle ne va pas lui détailler la liste des ressources disponibles. Elle a l'air teubé, ou quoi ?
Zelda n'est pas la dernière lorsqu'il s'agit de se montrer arrogante. Mais cette fille se comporte comme si elle avait l'avantage. Pire encore : comme si elle s'adressait à une sous-fifre tout juste digne de sa présence. Une simple messagère qui abuse sans aucun doute de son intention. Ouais... Ou alors j'peux aussi en revenir à mon plan initial, celui où tu finis par chialer ta race et m'donner c'que j'veux ? Peu importe, finalement, si c'est contre-productif ou que ça doit mettre à mal leur relation avec son petit groupe. L'australienne est certaine que Fort Ward s'en remettra.
T'sais quoi ? Si t'as vraiment des infos intéressantes t'as qu'à dire à tes potes d'prendre contact avec nous. Ils savent comment nous joindre ! Il existe probablement un canal si ce groupe de survivants à l'habitude de travailler pour June. Ou quelque chose du genre. Ce sera plus simple, et j'aurai pas à m'taper tes délires !Négocier, clairement, ce n'est pas un truc que l'australienne aime faire. Ca tombe plutôt bien d'ailleurs puisqu'elle est aussi sacrément naze pour ça. En plus j'ai déjà eu l'info la plus importante maintenant qu'je sais où crèchent ces connards... Il n'y a plus qu'à espérer que Levi accepte de faire un peu le ménage avec elle. Ou qu'ils resteront assez longtemps pour que Fort Ward mette sur pied une opération de nettoyage.
C'est en pensant à l'israélien que l'adolescente pose le regard sur sa montre. Le temps a une fâcheuse tendance à s'écouler trop vite lorsque l'on joute avec les gueux. Bon c'est pas tout, ça ! Mais j'ai pas encore terminé ma tournée des tarés donc j'suppose que c'est l'moment où j'te laisse retourner à l'état sauvage ? S'il y a une hésitation c'est surtout parce qu'elle est en train de se demander une dernière fois s'il ne vaudrait pas mieux l'abattre. Pour éviter qu'elle se fasse capturer et avertisse ces types que d'autres sont au courant de leur présence, par exemple ?
Mais... non ! Ca ferait une balle de moins, et probablement un Levi en colère. Alors Zelda retrouve un air un peu plus détendu alors qu'elle esquisse un petit geste de la main et un Ciao ! plutôt sobre. Et la voici qui recule d'un pas, prudemment, avant de tourner le dos une fois le cadre de la porte dépassé. Pour s'assurer que l'autre n'a pas eu la même idée qu'elle. Peut-être qu'elles se recroiseront mais bon, il ne faut pas se faire trop d'illusions non plus : les gueux n'ont pas la plus longue des durées de vie...