Parce que oui, parfois, elle a besoin de se retrouver seule pour faire le point. Ou juste pour ne pas avoir l'impression d'avoir le regard de Levi constamment posé sur elle, d'être surveillée quoi qu'elle puisse dire ou faire. Ouais ouais, j'sais... J'tue personne ! Promis ! Elle sera sage, elle ne fera pas de grabuge et si quelqu'un doit mourir dans cette foutue ville aujourd'hui, ce ne sera pas de son fait. Ou alors juste à cause d'un peu de légitime défense. Parce que quand même, c'est la fin du monde et on ne peut prétendre de rien. Simple, basique !
En fait, Zelda, elle a surtout dans l'idée de faire les boutiques. Presque au sens traditionnel du terme si ce n'est qu'elle ne paiera rien. C'est aussi ça, la magie d'un Noël apocalyptique... Dans tous les cas elle aimerait faire plaisir à Ka', Yu' et quelques sbires triés sur le volet. Et puis à June, évidemment. Elle va en avoir pour un petit moment mais il n'y a pas qu'Achilles dans le vie, hein, non plus. Qui sait ? Avec un peu d'chance j'tomberai sur la fameuse casquette à hélice que tu désires depuis tant d'années... s'amuse-t-elle avant de se fendre d'un petit geste de la main et de disparaître du champ de vision de l'israélien. Avant de se prendre un objet non identifié dans la gueule. Ou une balle un peu trop identifiable, à l'inverse...
Le lieu de rendez-vous convenu pour la soirée, l'australienne passe ainsi l'après-midi à farfouiller dans les décombres, ruines et autres maisons épargnées par le feu, le temps ou les intempéries. Et la pêche est plutôt bonne. Un petit jouet hélicoptère pour Will, un red bull encore valable - ou presque - pour Locke, une vieille brochure sur les soins de la peau pour Zack et d'autres trucs particulièrement géniaux. Notamment un livre sobrement intitulé Le divorce pour les nuls - un livre de chevet parfait pour Yu' - ou même des vieux cours sur le journalisme trouvé dans le bureau de ce qui devait être une étudiante. De quoi plaire à Bri'. Seule ombre au tableau : l'australienne n'a rien trouvé de satisfaisant pour June et Ka'. Il leur faut le meilleur, à elles !
Et c'est justement en recherchant les perles rares que l'adolescente a la désagréable surprise de pénétrer dans une chambre qu'elle pensait abandonnée mais qui en fait, eh, n'est l'est tout simplement pas. Lorsque l'autre se retourne Zelda ne peut que constater qu'elle doit avoir à une fille de son âge. Les pires... Crois-le ou non, c'est l'esprit de Noël qui m'amène ici ! Ou une connerie du style. N'empêche que c'est pas totalement éloigné de la réalité. L'australienne n'est pas particulièrement en colère et n'a aucun nerf à soulager. En fait elle passait même un plutôt bon moment à crapahuter seule, à buter quelques rôdeurs et à fouiller dans tous les coins.
Mais forcément, hein, le hasard vient foutre sa grosse merde !
Reste donc à savoir si l'autre a dans l'idée de se suicider ou si elle est dans de bonnes dispositions. Bon, après, quoi qu'elle puisse dire, est-ce que ça soulagera sa méfiance ? Pas le moins du monde... Mais au cas où j'serais tombée sur la mère fouettarde de service, hein, j'me sens un peu obligée d'te sortir l'traditionnel couplet : s'tu fais la conne, j'te plombe avant qu't'aies l'temps de dire J'suis désolée j'recommencerai plus ! Et puis comme ça elle pourra regarder Levi dans les yeux et lui avouer calmement que cette fois, elle n'avait pas le choix. Et même qu'elle avait prévenue cette déglingo. Si déglingo, elle est. Pour l'instant c'est aussi la surprise qui semble animer cette inconnue. Maintenant qu'on en a fini avec l'protocole... Tu fous quoi ici ? Ses courses de Noël, elle aussi ? Où un truc vachement plus inavouable ? Genre... Bah elle n'en sait rien, en fait, Zelda !
Les journées se ressemblaient, elles avaient fini par n’être qu’une suite de mot sans queue ni tête. Kira ne faisait que ressasser cette infâme idée d’être le fantasme d’un fou annotant dans son carnet, la tchétchène avait l’impression de s’aliéner à dormir chaque soir dans des maisons à la fois différente et en même temps semblable. Elle observait chaque jour, les mêmes déplacements, les mêmes réflexions de ces ignobles personnages. Si bien que tel un zoologue, l’adolescente était parvenue à catégoriser cette espèce particulière de salopard. Faisant passer son confort avant la plus élémentaire des morales.
Les choses devenaient habituelles, si ce n’est quotidienne. Survivre n’avait plus rien d’exceptionnel ou de nouveau, la Mort avait remplacé la fourmillante Civilisation. Ainsi déchiqueter un rôdeur ou ses semblables, sentir ses boyaux se tordre sous la faim n’avait rien d’une fatalité ou d’un malheur. Les choses étaient ainsi, les enfants comme Kira finissaient par avoir plus connu cette désolation que l’Ancien monde.
L’absurdité voulait qu’elle poursuive sa quête jusqu’à que la neige ne menace de la bloquer pour la saison à Olympia. Alors que le froid commençait à mordre quiconque s’aventurait dehors, la jeune adolescente vint s’installer dans la chambre d’un étudiant. La fenêtre donnait sur une boutique occupée par les trafiquants, la vitrine avait été barricadé et ceux-ci semblaient se relayer à l’intérieur sans pour autant poster des vigies dehors. Manque criant de lucidité ou bien piège malicieusement orchestrer, l’espionnage de Kira était là pour répondre à la question.
Sachant qu’elle allait passer des heures allonger, à n’oser que par intermittence à relever la tête pour y distinguer quelque chose à travers la vitre sale, la survivante déplaça le matelas et disposa ses affaires se constituant presque un nid douillet. Son sac qui quelques heures avant lui meurtrissait les épaules lui servait de repose-tête puis les heures passèrent sans qu’un événement notable ne se passe. Kira vit le Soleil poursuivre son inlassable course dans le ciel, vaguement ennuyé, ayant confusément notion du temps. Tel un policier en filature, une douce léthargie la prenait.
Mais soudain, son état quasi méditatif fut interrompu par l’irruption d’une présence voire d’une personne. Un danger qui flaira lui-même l’anguille sous la roche, effectivement de la porte Kira était caché par l’angle d’un mur. La tchétchène se leva surprise, la méfiance, la peur et la honte d’avoir été découverte se mêlant. Le fait que sa visiteuse inopinée soit une gamine de son âge plutôt qu’un barbu aux intentions malsaines ne soulagea qu’en surface la seule descendante des Arseniev. De plus l’étrange aisance dont faisait preuve la blondinette, cette confiance complète en elle n’avait pour effet que de la rendre plus suspecte. L’excès de confiance n’est-il pas l’apanage des psychopathes ?
Lorsqu’elle eut fini son petit laïus menaçant, traitant Kira comme une chienne capable à tout moment de lui sauter dessus. L’adolescente se laisse tomber contre le mur à l’opposée de Zelda, décidant très rapidement que la manière d’aborder cette situation était de montrer la même désinvolture, tant mieux c’était dans les gènes de l’adolescente…
- Pourquoi je jouerais au con au juste ? J’ai aucune raison d’risquer de me faire plomber si tu es qu’une survivante un peu dérangée qui croit encore au Père Noël. De toute façon je ne comptais pas rester, qu’elle releva, sers-toi. L’ancien locataire doit n’être capable plus que de boiter maintenant. La tchétchène marquant un temps de pause évaluant les risques de lui révéler les raisons de sa présence. Je surveille des sales types de l’autre côté d’la rue, si j’étais toi je resterais pas dans le coin. Sauf si t’as envie qu’on te capture comme si t’étais un singe puis que tu d’viennes une esclave sexuelle… Bien que la jeune fille s’exprimait dans un anglais fluide et familier, elle ne parvenait pas complètement un accent rapidement associé en Amérique aux communistes et à la célèbre Union Soviétique.
Et elle hausse d'ailleurs les épaules pour souligner son affirmation, Zelda. Elle ne comprend pas toujours ce qui peut pousser les gens à jouer aux cons lorsqu'ils sont en infériorité ou tout simplement inférieurs. Mais ça arrive, c'est certain ! Et avec le temps elle a plus ou moins appris à prévenir avant de guérir, l'australienne. P't-être que toi aussi, t'es une survivante un peu dérangée ! L'adolescente ne prend même pas la peine de nier. Ou même de s'offusquer pour cette remarque. C'est loin d'être le pire truc qu'on lui ait dit. Et en plus, c'est sensé !
Et puis l'autre lui indique qu'elle peut se servir et qu'elle comptait s'en aller de toute façon. Cool ! Zelda attend qu'elle prenne ses affaires et qu'elle joigne le geste à la parole, les bras croisés et le regard toujours un peu dubitatif ou méfiant. Ah ouais ? Elle ne sait pas trop si elle doit croire à cette histoire de types qu'elle surveille. Ni à ses mises en garde sur le risque de finir en esclave sexuelle. Quoi, c'est des bigots ? Ca, par contre, c'est intéressant ! Toujours prudente, l'adolescente s'avance pour jeter un regard à travers les rideaux poussiéreux et la vitre sale. Cool ! Si cette histoire est vraie alors ça en fait des cibles de premier choix. Même si elle imagine que Levi voudra plutôt les observer avant de leur sauter dessus. Peut-être qu'elle ne devrait pas le lui dire et régler les choses elle-même ? Mais toute seule, bon, ça risque quand même d'être super chaud. Déjà qu'à deux c'est tendu...
Zelda cogite, passe son regard de cette fille à ces silhouettes de l'autre côté de la rue. C'est sûr qu'un appât pourrait quand même vachement faciliter les choses... Pourquoi tu les observes ? Tu lui poursuis ou t'es juste curieuse ? Vengeance personnelle ou simple passe-temps ? Mais cette fille semble plutôt bien informée en tout cas. Ils t'ont violée ? La question est posée avec indifférence, sur le plus parfait ton de la conversation. Et ça suffit globalement à prouver que la réponse, quelle qu'elle soit, ne parviendra pas vraiment à l'émouvoir.
Bon et puis Zelda, elle a bien noté ce petit accent qui se cache sous l'anglais de son interlocutrice. Elle en a passé du temps avec Roza, l'australienne. Suffisamment pour déceler un soupçon de communisme dans la langue du capitalisme. Attends, j'vais faire un truc de mentaliste ! Comme dans cette série à la con que les vieux adoraient ! Mmmh... J'dirais que t'es une russe qui voulait venir aux États-Unis pour vivre l'rêve américain, non ? Mais manque de bol, tu t'es retrouvée dans un espèce de réseau de pervers qui t'ont forcée à donner ton cul à d'vieux mecs bedonnants dans une cave ! Ouais ça fait un bon flashback, ça ! Puis les rôdeurs ont débarqué et tu pensais t'en tirer mais manque de bol, t'es tombée sur New Eden ! L'horreur a recommencé sauf qu'en plus, cette fois, ils ont voulu t'marier ! Et toi tu t'es échappée et depuis tu rêves d'te venger d'tous c'que ces connards t'ont fait ! Avec les intérêts, j'imagine, hein ? Il ne faut jamais oublier les intérêts. C'est important et puis les bons comptes font les bons amis. Ou ennemis, en fait, en l'occurrence. Non, ça fonctionne pas ! Merde! Trop, trop cool ! s'exclame-t-elle finalement avec un sourire jusqu'aux oreilles, enjouée par son propre récit. Elle mastique un peu son vieux chewing-gum, fais une bulle puis hausse les épaules. Mais du coup tu vas t'y prendre comment ? Elle pourrait peut-être lui donner quelques conseils pour bien les faire souffrir. Elle n'est pas une experte en torture mais elle a désormais les bases, quoi. Ca peut toujours être utile à cette fille. Et puis si elle peut aider à éradiquer un bigot ou deux, hein...
Sujet: Re: Kitto Katto Dizunilando ♫ Dim 22 Jan 2023 - 15:10
L'absurdité du quotidien
Kira & Zelda
Lorsqu’elle lui renvoya la balle comme un chien qui serait aller la récupérer, la jeune fille haussa avec désintérêt les épaules. N’était-il tous pas dérangé ? Comment être sain d’esprit dans un univers aux abois, en phase terminal, en train de lentement se désagréger. Leur vie d’avant mourrait en même temps que ce monde trop facilement balayé. Devant cette perte de repère qui pouvait se targuer d’être sain d’esprit, droit dans ses bottes ? Absolument personne et surtout pas cette impertinente blonde qui semblait n’être son aîné que de quelques saisons.
La tchétchène l’observa faire avec impuissance, elle s’invite dans la chambre allant jusqu’à la fenêtre. Si la jeune fille voulait être discrète, sa « collègue » venait de ruiner tout ses efforts en secouant les rideaux poussiéreux pour y voir quelque chose. Elle se sentait littéralement prise au piège, prise la main dans le sac. Incapable de la sortir, l’adolescente aurait voulu prendre ses jambes à son cou et ne plus jamais revoir cette fille un poil bavarde qui commença à lui inventer une histoire farfelue. Tout droit sorti justement d’un esprit dérangé. Alors qu’elle essayait de la rectifier, la blonde ne cessait de lui couper la parole en ajoutant des anecdotes et des traumatismes imaginaires. Si bien que la tchétchène se mit à croire qu’elle fantasmait sur les pauvres femmes violées puis balancé au gré des volontés ici et là.
Cette indifférence avec laquelle elle déblatérait ces épisodes tous plus tordu les uns que les autres instillait chez la jeune, une méfiance toute justifié. N’était-ce pas le trait des psychopathes d’être indifférent à l’horreur ? Peut-être qu’elle prenait plaisir à raconter des trucs sordides avant de les reproduire, qui sait, l’on doit s’attendre à tout avec un animal aussi imprévisible que Sapiens… Machinalement sa main tomba sur la poche qui cachait le long couteau rituel de son oncle, son fidèle compagnon. Cherchant à être le moins suspecte possible, elle déclipsa la poche de manière à pouvoir atteindre l’arme facilement avant de surenchérir face à la diablotine :
- Ouais j’me suis faîtes violée quinze fois, qu’elle répondit en prenant le diable par les cornes. Elle savait très bien que tenter de rétablir la vérité ne servirait à rien, l’intruse faisait parti de cette catégorie d’hommes et de femmes qui n’écoutait que leur propre imagination. Alors elle grossissait le trait jusqu’à qu’ils deviennent improbable et donc impossible à croire. J’étais le petit caniche d’un oligarque russe, ancien communiste, poursuivit elle avec une indifférence calquée sur Zelda. Puis genre… il m’a vendu à un sale type à la bedonne qui gérait une multinationale japonaise. Il venait me rendre visite avec ses copains sur une île gigantesque avec plusieurs maisons et un temple, en compagnie d’autres filles on devait donner nos culs parce qu’ils nous avaient forcé à avoir des dettes insolvables. Puis les morts ont commencé à se relever, elle chercha la suite de cette histoire sans queue ni tête, tout simplement absurde, je me suis enfuis quand l’un d’eux à commencé à nous prendre pour des gigots. J’ai nagé pendant une semaine jusqu’à Everett mais on m’a cueilli, pêcher comme un poisson et je me suis retrouvé dans un autre réseau géré par ces gens. Leur chef de guerre voulait que je devienne l’une de ses concubines et que je lui donne quinze garçons mais j’ai réussi à amadouer son secrétaire qui m’a filé les clés pour m’enfuir. Maintenant je cherche à tous les tuer pour me venger de ce terrible monde. Elle tenta de produire sa pire interprétation d’un méchant en quête de vengeance, fronçait débilement les sourcils avant de poursuivre et finir. Je vais tous les traquer et leur faire manger leurs couilles pardi. Tout-à-l’heure, j’vais euh-. J’vais provoquer en duel l’un d’eux puis tous les tuer dans une même séquence en esquivant les balles et les coups.
Si après ce monologue incompréhensible et indigérable, l’adolescente en face d’elle croyait encore à ses conneries, Kira abandonnerait tout simplement et s’en irait. Pourquoi se soucier des cas perdus ? Elle n’était probablement pas la première personne avec qui cette cinglée s’amusait.
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Sujet: Re: Kitto Katto Dizunilando ♫ Dim 22 Jan 2023 - 18:51
- Ouais, d'accord...
Si Zelda peinait déjà à croire à une série de quinze viols, la suite du récit de l'inconnue se charge d'aspirer les doutes qu'il lui reste. L'australienne roule des yeux, commence à effleurer du bout des doigts les objets qu'il reste dans la pièce tout en observant l'endroit que la fille lui a indiqué être dangereux. Et puis de temps à autre, bien sûr, elle revient ancrer brièvement son regard sur elle comme pour s'assurer qu'elle l'a à l'oeil, et qu'elle aurait tort de croire qu'elle se laisse distraire par ses mots.
Mots qu'elle n'écoute d'ailleurs plus vraiment...
Ce n'est que lorsque le silence revient que l'adolescente comprend que le délire est terminé. Ce n'est qu'alors qu'elle hoche la tête d'un air blasé : Comme quoi c'est pas forcément faux c'qu'on disait sur les multinationales japonaises, hein... C'est précisément quand l'autre parlait de ça qu'elle a préféré s'intéresser aux objets qui recouvrent encore certaines parties de la bibliothèque.
C'est pas tout ça mais elles ne sont pas plus avancées !
L'australienne écarte les bras et les laisse retomber contre son flanc. Un parfait exemple du pouvoir de la gravité s'il en est. Bon bah au moins j'sais que j'ai pas d'avenir dans le mentalisme... L'ironie dont cette fille a fait preuve montre bien qu'elle est plutôt moquée du cliché qu'elle lui a servi. Il y a peu de chances que ce soit sa véritable histoire, donc. Mais c'que j'sais toujours pas, par contre, c'est qui tu es ! Remarque, ce n'est pas non plus comme si l'information lui était capitale. Et c'est aussi pour ça que l'océanienne hausse les épaules avec un désintérêt retrouvé.
Maintenant si son interlocutrice n'as pas menti et qu'il y a bien des bigots là en bas - ou juste des esclavagistes - alors elle peut toujours rester utile. Et ces mecs, du coup ? Tu comptes les buter ou tu t'contentes de les stalker en espérant qu'la foudre leur tombe dessus ? Ou alors peut-être juste parce qu'elle est curieuse ? Ou - ce qui serait quand même pire - inconsciente ? Ils sont combien ? Ils ont quoi comme armes ? Levi et elle auraient bien besoin de trucs à échanger. T'es sûre qu'ils ont aucun lien avec les débiles locaux ? Non parce que l'israélien va sérieusement gueuler s'il apprend qu'elle s'est lancée dans un assaut contre des indigènes...
Sujet: Re: Kitto Katto Dizunilando ♫ Ven 27 Jan 2023 - 0:01
La liberté n'appartient qu'à des fous
Kira & Zelda
Son stratagème fonctionne bien, il atteint même des proportions qu’elle n’aurait pas espéré. C’est dans ces moments-là que Kira se retrouvait car confronté à elle-même elle ne pouvait se faire acerbe. Si ce n'est ironique au point que l’autre finisse par passer à autre chose, abandonnant tout espoir de gagner la bataille des mots. Elle s’évitait surtout de s’infliger à elle-même sa malignité, sans quoi elle tomberait tout simplement dans la folie. Déchiré entre deux pans, comme un écartelé tentant de tromper la fatale machinerie…
- Nan par contre tu pourrais écrire des nouvelles, j’suis sûr que les ménagères de New-Eden dévorerait tes enquêtes policières, poursuivit-elle prenant plaisir à retrouver ses petites piques qu’elle affectionnait tant. Une répartie qui correspondait à une enfant effectivement mais elle se complait dans cette épineuse innocence. Quant aux pauvres ménagères, elle avait entendu assez de rumeurs pour lui filer des terreurs nocturnes. Il valait mieux en rire qu’en être pétrifié non ? Moi c’est Kira, qu’elle lâcha tout simplement, et toi ? Attends laisse moi faire parler mes talents de mentaliste. Tu t’appelles… Hailey ?
La tchétchène avait lâcher le prénom au hasard le calquant sur le visage trop parfait de la blondinette. En y réfléchissant bien, elle avait l’air d’avoir été de cette caste d’enfant populaire dont les avatars se retrouvaient sans cesse dans les séries pour adolescents.
- J’les observe c’est tout, commença-t-elle tout en se ravisant juste après pour développer. Enfaîte je récolte le plus d’informations possible sur eux, genre leurs nombres, leurs plaques, leurs méthodes afin de produire une espèce de rapport pour les gens qui m’nourrissent. Elle savait qu’elle en disait déjà trop mais le sexe couplé à l’âge de son interlocutrice la casait d’office dans les potentiels alliés face à ces salopards. Les probabilités avoisinaient le néant quant à ce que la blonde collabore avec eux… Ils sont beaucoup, c’est indénombrable et j’pense qu’il y a plein de petites bandes de pillard qui gravitent autour d’eux et les écoutent. Les débiles locaux ? demanda alors l’adolescent en haussant un sourcil, circonspecte. Qu’est-ce qu’elle entendait par là ? Mais ce sont des "débiles locaux", expliqua Kira en sortant doucement une carte mainte et mainte fois plié de son sac. Ils sont dans ce coin, pour parfaire son explication elle se mit à faire des cercles avec son index sur le bout de papier froissé.
Elle s’en retourna vers la fenêtre laissa la carte déplié sur le lit défait, lit dont les draps moisissaient à vue d’œil rongé par l’humidité de la région. Mettant un genou à terre, son regard brun recommença à inspecter cette devanture somme toute normal. Elle avait passé des heures à s’imaginer ce qu’il y avait derrière cette grille. Plusieurs fois Kira s’était prise à imaginer que le magasin abritait une sordide cave qu’ils employaient pour séquestrer des pauvres gosses, rien de très fantaisiste au vu du portrait qu’elle leur avait dressé avec le temps. Ils en étaient parfaitement capables…
- Mais t’veux vraiment aller te battre contre eux ? demanda-t-elle méfiante n’y voyant qu’une preuve de folie aggravé de la part de l’autre adolescente. Qui se jetait consciemment dans la gueule du loup ? Juste parce que tu peux le faire, c’est bizarre. T’es sûr que c’est pas toi qui t’es faites violé ? Si c’est le cas c’est vachement tordu de reporter tes traumatismes sur les autres.
- Parce que tu crois qu'elles ont l'droit d'lire, toi ?
Les ménagères de New Eden ! Zelda ne peut qu'imaginer à quoi peut ressembler une vie sous le joug d'une secte. Mais si ces crétins sont malins ils ont retiré les livres à leurs épouses. Ca sert à s'instruire, il paraît. À élever son esprit. Typiquement le genre de trucs que les bigots craignent, non ? L'australienne hausse les épaules puis fronce les sourcils lorsque l'autre lui invente un prénom. Hailey ? Elle a une tronche à s'appeler comme ça ? Ouais, ça m'va ! Elles n'ont aucun moyen de vérifier qu'elles se disent bien la vérité. L'autre s'inspire même du héros de Death Note pour sa fausse identité. Pourquoi se donner la peine de dire la vérité en retour ? Va pour Hailey... T'aimes les pommes, Kira ? demande-t-elle dans la foulée. Juste parce que ça lui semblait marrant. Oui, s'amuser, ça reste important !
Mais ce qui mérite vraiment l'intérêt de l'australienne, c'est cette carte que la fille déplie sur les draps moisis. Et sur laquelle Zelda ne tarde pas à se pencher d'un air méfiant, puis curieux. T'es une sorte d'espionne, en gros ? Ca, c'est plutôt cool. Même s'il reste pas mal de questions en suspens après les explications de Kira. Tu bosses pour qui ? L'un de ces petits groupes qu'elle a déjà croisés au cours de son séjour à Olympia avec Levi ? Pour le coup c'est surtout de la curiosité. Peut-être un peu mal placée.
Dans le fond ce qui devrait plutôt recueillir son attention, ce sont ces salopards qui occupent l'autre côté de la rue. D'autant plus qu'ils sont beaucoup selon son interlocutrice. Indénombrable, ça veut rien dire ! soupire l'adolescente. Dis-moi plutôt jusqu'à combien tu sais compter, déjà, tu veux ? Ca l'aidera déjà à se faire une meilleure idée. Parce que oui, Zelda ne s'attend pas à ce qu'une gueuse soit éduquée. Quoi qu'il en soit, si le nombre ne retient pas forcément une australienne un peu trop téméraire, le fait que ces types soient des locaux ne peut que modérer ses ardeurs. Fais chier... grogne-t-elle. Levi lui a interdit de foutre la merde dans l'écosystème du coin. Et elle craint davantage l'israélien que tout New Eden réuni, Zelda...
Aussi lorsque l'autre lui demande si elle compte vraiment aller se battre contre eux, l'adolescente hoche la tête tristement de gauche à droite. Ben non, j'peux pas... Elle esquisse une petite grimace contrariée dans la foulée. Ca saoule... Et Kira n'aide pas en y allant de ses petits commentaires. Et en lui parlant comme si elle était cinglée, en prime. Et même la victime des bigots. Raconte pas d'conneries ! grogne l'australienne. C'est normal d'vouloir zigouiller c'genre de types, non ? En fait c'est même la retenue de sa voisine qui l'étonne. Et si t'es nouvelle dans l'coin, t'en fais pas, tu finiras aussi par les détester ! Pas autant qu'elle, c'est impossible. Mais ces gens inspirent la haine et, un jour ou l'autre, inévitablement, un puissant désir de vengeance. Les gens pour qui tu bosses... Ils comptent leur faire la peau ou ils les gardent juste à l'oeil ? Avec un peu de chance peut-être qu'ils feront ce que Levi la dissuade d'accomplir ? T'as qu'à leur dire qu'ils sont une dizaine, pas plus ! Ca devrait les motiver à s'bouger l'cul pour dératiser l'coin, non ? Qu'elle n'aille pas leur dire qu'ils sont indénombrables, surtout !