La légende de Davy Jones. Avant d'être un Pirate à face de poulpe dans les célèbres films de Disney, Davy Jones était une légende, un mythe que connaissait tous les marins. Le Capitaine attendait ceux qui avait été emporté par l'Océan et les ramenait sur son navire. On l'avait injustement associé au Hollandais Volant, ce vaisseau fantôme que même des siècles plus tard, certains navigateurs jureront avoir vue de leurs propres yeux. Mais Davy Jones était plus vieux que ça. Il avait toujours été cette figure, semblable à Charon, emportant les âmes noyés pour combler son équipage de morts-vivants. La réalité dépassait la fiction en ce jour funeste.
Kaitlyn avait récupéré l'arme que lui tendait Gin. Elle avait pris appuis contre le bastingage, trouvé une position, comme dans ses souvenirs de l'école de tir. Les coudes verrouillés, deux mains sur la crosse, elle avait enlever la sécurité. Avec le roulis et la distance elle n'était pas certaine de réussir son tir. Mais ce n'était ni l'un, ni l'autre qui la gênait le plus. Elle tremblait et sa vision était flou à cause des larmes qui s’accumulait dans ses yeux. Sans un mot elle avait finalement baissé l'arme et remis la sécurité. Elle en était incapable. Pourtant elle ne pouvait le laisser là, et bien qu'elle ne puisse reconnaître son compagnon, au vue de son état, c'était l'un de ses amis, un homme qu'elle avait connu, avec qui elle avait partagé des repas, des nuits de garde, des fou rires, des missions dangereuses, des confidences. Qui qu'est put-être ce soldat, sous ce masque de peau boursouflée, à moitié dévoré par la faune environnante, elle savait qu'il avait été un ami. Elle ne pouvait même pas mettre de nom sur ce type. Elle s'en voulait, d'être incapable de le nommer, ou de le reconnaître. Elle avait l'impression de l'insulter. En même temps , il y avait quelque chose de confortable à ne pas savoir qui il avait été avant de devenir cette chose, mixte entre l'humain et la méduse. L'horreur aurait été démultipliée si elle avait pu mettre un visage souriant et un nom sur la créature ravagée qui tendait les bras vers elles.
-"
Tu... Tu veux bien le faire pour moi s'il te plait?" Avait-elle demander en rendant l'arme à Gin. Elle avait tendu le pistolet en évitant soigneusement de se tourner vers elle, espérant cacher son visage, ses yeux rougie par l'émotion.
Elle espérait que les autres aient été emportés par la marée et les courants. Nombreux devaient être ceux que l’océan avait déjà capturé lors de la tempête. En fait, contrairement à sa compagne, Kaitlyn pensait qu'il ne devait pas en rester tant que ça, à l'intérieur. Entre l'ouragan, les explosions, l'accident, et les morts qui avaient dut couler, qui devaient errer dans les profondeurs et ceux qui avaient rejoins la plage pour se mêler aux autres rôdeurs, il ne devait plus y avoir qu'une dizaine de cadavres -
dangereux- coincés dans l'épaves.
Comme Gin lui prenait l'arme elle se réfugiait de l'autre côté du bateau. C'était la première fois qu'elle pleurait pour le Forbin et son équipage. Ce ne serait pas la dernière fois. La culpabilité d'en avoir réchapper lui rongeait le cœur, comme un parasite qui se baladerait dans sa poitrine en corrompant tout ce qu'il toucherait. Mais elle allait l'enfermer dans une cage de fer. Elle refoulerait cette idée le plus profondément possible, l'oublierait dans ce cachot mental qu'elle allait confectionner pour lui. Il ne resurgirait que dans le pire moment, bien qu'il dicterait sa conduite à plusieurs reprise. Il reviendrait, plus tôt qu'elle ne l’espérait, quand, prisonnière des pirates, et soumise aux caprices d'Ulrich, le désespoir viendrait rendre sa force à cette culpabilité.
Elle avait sursauté au premier coup de feu, et il n'y en eue pas d'autre. Elle c'était tourné pour voir le cadavre qui avait cessé de s'agiter. Il reposait, ballotté par les flots, comme endormis. Un poids c'était retiré de sa poitrine. Kaitlyn avait agis sans réfléchir, et elle se reprocherait son impulsivité plus tard, mais elle avait pris Gin dans ses bras en lui chuchotant un remerciement bien plus sincère que tous ceux qu'elle lui avait adressé jusque là.
-"
On reviendra bientôt, oui." avait-elle confirmé, sans savoir que ce ne serait pas le cas avant longtemps.