Sujet: I've got you, brother. Mer 23 Nov 2022 - 19:26
Début Septembre 2022
Quelle élégance. Elle ne peut s'empêcher de se feindre d'un rire, en le voyant débarquer à moitié endormi dans son tipi ou la seule lueur est celle de quelques bougies, alors qu'elle se relève de son assise pour accueillir Tucker, sans doute avec d'avantage d'émotion qu'elle ne veut bien le montrer. Je vois que Quinn à fait du bon travail. qu'elle constate avec une satisfaction certaine au vu de ses cheveux attachés, invitant le brun d'un signe de tête à venir s'asseoir à même le sol face à elle. Le laissant réaliser doucement mais sûrement l'étal de peintures, et ce calumet qu'elle lui avait refusé bon nombre de fois de toucher, le laissant doucement réaliser à quoi elle pensait avant de venir poser son pouce contre sa joue, traçant une peinture rouge à même sa mâchoire, maintenant que les siennes étaient déjà prêtes.
Ses yeux noirs venant s'ancrer dans les siens avec une certaine douceur pour ce frère qui n'était pas de son sang, et que les Esprits avaient finalement amené jusqu'à elle, lui offrant un rare sourire énigmatique. Un jour, tu m'as demandé ce que ça faisait, de faire partie d'une tribu native. Elle s'en souvenait parfaitement, à dire vrai. Et si Tucker en avait finalement, toujours fait partie, le voir s'acharner à apprendre sa langue, et les efforts des derniers, ne pouvaient que la conforter dans son choix.
Et si tu y consent toujours... Je pense que pourrais le comprendre dès ce soir.
Tucker n'avait pas compris pourquoi il avait été réveillé de sa sieste. Ni pourquoi Quinn avait tenu à tresser ses cheveux. D'ailleurs, il avait recommencé à somnoler lorsque la rousse avait commencé à tripoter ses cheveux. A croire qu'il s'agissait de la formule magique pour pouvoir le faire sombrer sans raison. Frottant ses yeux alors qu'il n'avait même pas pris la peine de regarder à quoi il ressemblait. Quinn avait dit d'aller voir Nima. C'est donc ce qu'il allait faire sans broncher. Et le compliment de Nima à son arrivée lui arrache déjà un sourire.
- Quinn m'a pas dit pourquoi elle me coiffait.
A la lueur des bougies, Tucker regarde Nima s'approcher de lui. Il peut sentir une émotion qu'il ne comprends pas tout de suite. Suivant la native jusqu'à s'asseoir en face d'elle, Tucker commence presque à se sentir un peu stresser. Il ne comprenait pas pourquoi Nima le faisait venir comme ça.
- Il s'est passé quelque chose ?
Puis son regard glisse finalement sur l'étal de peinture, sur le calumet qu'elle lui interdisait d'approcher. Et sans qu'elle ne lui réponds, son pouce glisse sur sa joue. Décidant finalement de se taire, Tucker releva le regard vers sa soeur et sa famille, réalisant à peine ce qui était finalement en train de se passer.
- Oui, je m'en souviens.
Glissant les mains entre ses jambes, dans une timidité surprenante qui n'était pas connu chez Tucker, il avait l'impression d'être un gamin à qui on ouvrait les portes d'un paradis qu'il touchait depuis un petit moment sans y entrer. Définitivement réveillé de ce sommeil, ses yeux s'écarquillèrent légèrement. Elle voulait l'accueillir dans sa tribu ?
- Tu veux que moi.., je fasse parti de ta tribu ?
Et "moi" dans le sens probablement plus péjoratif qu'il n'aurait aimé le laisser paraître. Bien entendu qu'il y consentait. Il ressentait d'ailleurs une certaine émotion à cette possibilité. S'il avait toujours considéré Nima comme sa famille, son geste lui allait droit au coeur.
Elle avait intérêt, sinon ça aurait tout gâché. Je l'ai peut-être un peu utilisée comme alibi, pour que tu ne te doutes de rien. fait remarquer la brune dans une ébauche de sourire, secouant doucement la tête à la question presque inquiète de Tucker. C'était bien quelque chose d'étrange, que de le voir si calme, subitement. A croire l'essence même de ce rendez-vous se distillait lentement dans son esprit pour lui faire réaliser doucement mais sûrement, sur quelle voie elle cherchait à l'emmener.
Alors, quand il semble comprendre ou elle souhaite en venir, elle ne peut que hocher la tête avec lenteur. Quand à cette manière qu'il à de se décrire ? Elle fronce brièvement les sourcils, à l'idée. Toi. Pas un autre. Et si elle n'était pas du genre à se perdre dans de longues tirades, elle ne doute pas une seconde que son regard parle pour elle, à l'instant précis. Tu en fais déjà partie, Tucker Marsh. Mais ce soir, disons que c'est quelque chose de plus ... Officiel ? fait remarquer la brune, reprenant. En devenant toi même un fils de Wakan Tanka, plusieurs choses sont à ta portée. Comme le fait de porter les peintures de mon clan. En te liant aux miens, tu pourra porter ses couleurs, te faire appeler comme un frère par le reste de mon peuple. Tu seras toujours accueilli comme un ami, peu importe les tribus que tu sera amené à rencontrer. Mais quelque part, n'était-ce pas déjà le cas ? Et ce, depuis des années, finalement. Tu renait, d'une certaine manière. Et chaque acte que tu feras ici, résonnera dans le monde. Dans ce cercle infini qui les liaient tous, aussitôt qu'ils possédaient le même lien. Unique en son genre. Et peut-être même que tu pourras apprendre à écouter les Esprits. Qui sait ?
Et sa question lui serre brièvement le coeur, venant lui offrir un de ses rares sourires sincères à l'idée. Non. Je m'autoriserai peut-être un ricanement léger, quand tu ne me regardera pas. promet la brune avec un regard complice, l'invitant à se rapprocher un peu plus pour pouvoir venir le serrer dans ses bras. Brièvement, mais assez pour lui transmettre cette fierté à son égard qu'elle ne lui disait sans doute pas assez. Ne se séparant de lui que pour entamer les premières peintures sur son visage. Si tu as des questions, c'est maintenant.
Tucker n’était pas réputé comme quelqu’un de calme. Il était toujours sans dessus dessous, toujours à parler, gesticuler. Mais à ce moment précis, rien ne lui donnait envie d’être autre chose que calme. Il était ému de voir Nima tant enclin à le faire entrée dans la tribu qu’il considérait déjà comme sa famille. Mais ce côté solennelle rendait le tout encore plus touchant pour lui.
Il était même beaucoup trop silencieux pour quelqu’un qui passait sa vie à ouvrir la bouche dans tous les moments, même les pires. Il avait longtemps pensé être un poids pour la native, mais aussi pour Frances. Alors la tirade de celle qu’il considérait comme sa propre famille ne fit que grimper quelques larmes dans son regard fatigué.
- Je doute que les esprits veuillent communiquer avec moi… mais jusque-là, ils m’ont tenus en vie.
Si Tucker n’avait rien de croyant, il se sentait pourtant plus attiré que jamais vers la culture native. Baignant dans celle-ci depuis trop d’année maintenant. Nima avant qu’elle ne se moquera pas. Mais qu’elle ricanera quand même par principe. Et Tucker ne peut que sourire en retour, persuadé qu’il ne tiendra pas longtemps sans laisser échapper quelques larmes.
- J’apprécie tes efforts, merci.
Dit-il en se rapprochant, glissant les bras autour de Nima avec une émotion forte. Et cette simple étreinte, emplis d’une fierté qu’il peut ressentir sans difficulté, suffit à ce que les larmes ne s’échappent pour glisser sur ses joues. Une injure lui échappe lorsque Nima le relâche, ses mains essuyant ses joues alors qu’elle lui laisse la possibilité de poser des questions.
- Pas de question…
Dit-il finalement, un sourire juvénile trahissant son visage. Parce qu’il se sentait fier. Incapable de dire s’il était fier de lui ou de la façon dont Nima semblait le voir. Mais il était fier de voir qu’elle le considérait autant que lui.
C'est juste que tu n'as pas encore appris à les écouter. s'amuse la brune avec une ébauche de sourire, secouant doucement la tête. Et je t'assure qu'ils sont pourtant encore plus bavards que toi. Le souffle du vent, le bruissement des arbres, l'écoulement de l'eau. Tout alentour murmurait et chuchotait quelque chose, comme une mélopée constante de l'existence, avec parfois quelques signes au bout de la mélodie. On ne me changera pas. Qu'elle fait remarquer quand il évoque ses efforts, et l'absence de toute question. Se contentant de resserrer sa prise sur lui, s'autorisant une seconde supplémentaire de calme en devinant sans mal son coeur battre dans sa poitrine. Bien loin de ce pouls quasi invisible, après que Seth ne les ait attaqué. Et l'idée lui serre un peu plus le coeur, tant de soulagement que de culpabilité, sur la seconde.
Même pas pour les rites d'accouchement ? Qu'elle s'enquit non sans une moquerie légère, sachant pertinemment que l'adoration de la souffrance pour les Lakota avait quelque chose de rebutant, pour les autres.
Venant plonger sa main dans la peinture noire pour venir l'apposer sur sa poitrine, y laissant une marque sombre avant de venir en faire de même pour Tucker, reprenant. Tu seras toujours le bienvenue parmi les miens. Ce soir, et pour les autres jours... Tu es des nôtres. Tu es mon frère, Tucker Marsh. Qu'elle articule dans sa langue natale avec lenteur pour qu'il puisse en traduire les accents, l'aidant à répéter à son rythme les mots natifs, récupérant le calumet à ses côtés. Vas-y doucement. La première bouffée est toujours assez ... Forte. Même pour un fumeur régulier comme lui. Venant inspirer la première bouffée d'herbe dans un silence religieux avant de le lui tendre pour l'inviter à faire de même, reprenant.
Avec ceci, tu es présenté aux esprits comme un des nôtres. Dans l'espoir qu'ils puissent les guider, vers les meilleurs choix à faire.
Sujet: Re: I've got you, brother. Dim 22 Jan 2023 - 14:36
-Je ne pense pas que je serais capable de comprendre ce qu'ils me diraient.
Qu'il avoue avec un sourire. Mais Tucker n'avait pas de question. Il en savait beaucoup et, de toute façon, il posait les questions quand elle venait. Mais alors le rite d'accouchement. Il n'était pas sûr.
- Non... Je crois que tout est clair sur le broyage de testicules aux contractions...
Qu'il ajoute en grimaçant. Il savait ce qu'était la douleur et la souffrance pour les Lakota mais alors avoir des détails, pas sûr qu'il en ait l'envie. Mais Tucker décide de se taire, de se tenir respectueux et silencieux devant ce que Nima s'apprête à faire. Il regarde la peinture quelques secondes avant de river ses yeux sur sa soeur.
Il répète les mots qu'elle lui donne, d'un accent parfait pour avoir pratiqué la langue Lakota des heures durant avec elle. Tucker était ému par cette cérémonie. Le fameux calumet lui ait donné et la première bouffée est, effectivement trop forte. Tucker tousse. Glissant son poing fermé sur son visage, il racla sa gorge.
- Oh wow..
Il toussa une seconde fois en lui rendant le calumet. Il comprenait un peu mieux le refus de l'utiliser sans elle. Il y a des années maintenant qu'il n'avait pas réclamer à l'utiliser.
- Est-ce que tu penses que je suis digne d'être des tiens ?
Un rire léger s'échappe de ses lèvres à sa remarque, haussant les épaules. J'ai dis la même chose à ma mère quand j'avais une dizaine d'années. Autant dire que le chemin parcouru avait quelque chose d'assez exceptionnel, depuis. Haussant un sourcil faussement étonné quand il décrivit un peu trop bien le rite d'accouchement, secouant doucement la tête. J'ai accouché de Kaya sans péridurale. J'ai beaucoup plus grimacé figure toi. Même Wakiza qui faisait sans doute quelques centimètres de plus à la naissance, et dont la croissance suivie par Nolan confirmait qu'il était souvent au dessus des moyennes, avait été plus aisé à venir au monde.
Mais elle doit l'admettre. A le voir se tenir, reprendre ses mots dans un accent maîtrisé alors que sa silhouette entière semble habitée par le calme et la sagesse... Elle ne peut ressentir autre chose qu'une aura de fierté à son égard. Sans doute que son regard parle pour elle, baissant scrupuleusement le regard en lui rendant la politesse dans sa langue native, avant de le voir - sans réelle surprise - s'étouffer avec la première bouffée. Au moins, on ne pourrait pas lui reprocher d'avoir prévenu. Relevant la tête en fronçant les sourcils à sa question, venant à son tour inspirer une longue bouffée du calumet, expirant avec lenteur la fumée pour la laisser s'échapper en volute arrondi au dessus d'eux.
Tu viens de passer le rite d'Hunkapi, et tu me pose la question ? s'enquit la brune sans tellement comprendre la remarque, l'avisant avec un air entendu.
A moins que tu ne veuilles plutôt me demander, pourquoi tu ne pourrai pas en être digne ? Elle connaissait ce frère qui n'était pas de son sang. Assez pour se douter qu'il était capable de douter, alors que tout prouvait le contraire.
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21 Décembre 2022, Yakima.
Il y avait eu la journée de trop. Celle qui l'avait incité à ne pas se faire voir de l'après midi sitôt qu'elle était revenue de l'extérieur en fin de journée pour s'enfermer dans son tipi, Wakiza dans ses bras. Inspirant avec force l'odeur de son fils pour ne jamais l'oublier, étouffant un sanglot amer dans le cou de ce dernier. Si elle n'en avait rien montré, les souvenirs douloureux remontaient à la surface avec la force d'une lame enfoncée dans son coeur. L'absence de Kaya, Hayden. Vingt quatre morts à qui ils avaient assuré un espoir, la perte de Soo, la présence des charniers alentours. Croatoan. Fermant rageusement les yeux pour empêcher ses larmes d'amertume de rouler sur sa peau, s'interdisant à nouveau de se laisser aller à ces émotions qu'elle enfermait d'origine fermement dans son coeur. Mais les pensées se bousculaient, malmenaient son esprit lié entre cette sensation d'abandon, et cette volonté de tenir bon pour les autres, se débattant en elle au même titre que deux loups affamés. Le doute la dévorait de l'intérieur, au stade d'avoir fait naître cette mèche blanche dans ses cheveux d'encre. Signe sans doute trop ironique de tout ce qu'elle était inapte à évoquer de vive voix.
Son fils endormi, les sanglots contenus avaient repris. Inspirant profondément pour s'inciter à se reprendre, venant avec lenteur retirer la sangle qui maintenant le haut de son armure, la laissant tomber à même le sol dans un bruit mat, avec cette éternelle sensation de solitude. Venant masser son épaule encore douloureuse de sa récente chute en extérieur, avant de sentir le filet d'air glacé pour faire volte face, et croiser Tucker. Dans un attirail des plus vulnérables, à son grand plaisir. Le noir de ses peintures ne pouvait en rien cacher le sillon de son amertume, pas plus que ses récentes plaies qu'elle avait promis de faire examiner au lendemain.