The Walking Dead RPG

Sa moitié. Une femme. Hochant la tête à la remarque sans émettre le moindre jugement, quoi qu'elle ne se doute que ça devait également poser problème à New Eden de l'avoir appris. Je suis désolée... Se contente t-elle de souffler avec douceur à la blonde. Personne ne devrait avoir à subir ça. Elle ne le souhaiterait même pas à son pire ennemi.

Quand à Cooper ? Son regard se baisse vers le sol, à l'évocation de ce dernier. Son jumeau. Sa moitié d'âme. Inspirant profondément pour chasser cette douleur insidieuse qui ne l'avait jamais quitté, reprenant à son attention.

Non, c'est ... Plus compliqué que ça.

Et c'était tout aussi difficile à évoquer, pour ainsi dire.

Il y à eu une guerre, contre les Oblivions. Mes deux frères ont été réquisitionnés par l'armée, pour pallier aux premiers morts. Et étrangement, ça lui avait toujours fait penser à cette époque des guerres mondiales, qu'on lui avait vaguement enseigné à l'école. Jacob est revenu, mais Cooper... Pourquoi était-ce encore si difficile, après tout ce temps ? Venant capter le regard d'Amalia, alors qu'elle reprend.

Mon frère m'a assuré qu'il n'avait pas survécu, qu'il avait vu son corps, et qu'il était bien mort la-bas. Mais le corps n'a jamais été retrouvé, l'enterrement était d'un ridicule sans nom et ... Je reste persuadé qu'il est en vie, quelque part. N'importe ou, dans les terres désolées qu'étaient devenus l'état de Washington. Mais il respirait, elle en aurait vendu son âme au diable lui même. Si ce n'était pas déjà le cas, dès l'instant ou elle avait accepté de rejoindre New Eden, elle ne saurait dire.

Nous n'avons pas toujours été ici, avec mes frères. Je sais qu'en extérieur, il saurait s'en sortir. Survivre, c'est quelque chose qu'on a appris par la force des choses pendant près de trois ans, avant d'atterrir ici. Mais si tel était le cas, il n'avait jamais essayé de revenir vers elle. Et quelque part, ça lui fait tout aussi mal, que s'il était réellement mort.

Tu avais ... Des amis, dehors ? De la famille ?

Where to, Miss?

To the stars.

Sur le coup, quand elle me répond que personne ne mériterait une telle chose, je me surprends à me demander pendant un instant de quoi elle parle. Comme si subitement quelqu'un avait effacé la mémoire des derniers instants de mon esprit. Mais puisque je me dis que ça me ferait passer pour une folle si je lui demande de m'expliquer pourquoi elle me dit ça... Je m'abstiens. C'était sûrement rien de bien important, si ? Sûrement une autre des nombreuses saloperies dont ces fanatiques sont capables j'imagine.

Par la suite, vu qu'en parlant de cette histoire de guerre elle mentionne son frère, j'arrive à retrouver le fil de ma pensée et à me rappeler de pourquoi elle aborde le sujet. Je hoche légèrement la tête – pas trop fort sinon je vais encore me mettre à avoir des vertiges et avoir envie de vomir sans savoir pourquoi – avant de soupirer un coup. Dehors c'est pas pire qu'ici. Est-ce que je dis ça pour moi, parce que je le sais, ou pour essayer de rassurer la blonde face à moi ? Aucune idée. C'est sorti tout seul de toute manière. Et je suis pas certaine d'être encore vraiment capable de réfléchir plus que ça.

On a tous dû apprendre. Enfin, sauf les lâches qui se sont cachés ici depuis le début. Il doit bien y en avoir non ? Je suis sûre que leur putain de gourou à la con doit bien avoir mis son cul au chaud depuis le départ sans jamais avoir eu à s’abîmer un seul ongle. Connard. Je me mords les lèvres, sans trop savoir pourquoi je le fais avec autant de force. Comme si une part de mon esprit voulait me punir de penser des mots du genre. Alors que bordel, j'ai toujours été de ce genre là. Qu'est-ce qui m'arrive à la fin ?

Un rire sans joie m'échappe et je relève mon iris sur ma vis-à-vis à sa question. Des amis ? De la famille ? J'ai perdu ma famille de sang il y a bien longtemps. Mes parents avant tout ça, mes sœurs au début. Mais j'avais ma famille, oui. Une mère, des sœurs. Et New Eden a détruit tout par le feu parce qu'on tenait un bordel à Seattle. Ces hypocrites... Ouais, ça bizarrement, ça m'est revenu tout de suite. Et avec ces souvenirs, le visage de Oxana clair et net dans mon esprit. Ils m'ont tout pris. Et aujourd'hui, je me demande ce qu'ils vont encore réussir à m'arracher de plus. Qu'est-ce qu'il peut bien me rester qu'ils pourraient vouloir ?

Si un jour ils me font je sais pas quoi... Tue-moi si je suis plus capable de le faire moi-même, ok ? Ouais, ça sort de but en blanc. Mais eh. C'est la moindre des choses non ? Franchement, moi je tuerai n'importe qui qui viendrait me le demander. Juste au cas où. Sans même chercher à discuter.

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Dehors aussi, on vous force à épouser des hommes que vous détestez et avoir des enfants issus de viol ? S'enquit la blonde presque trop naïvement. Elle n'y croit pas une seule seconde, à dire vrai. Mais elle ne doute pas que la survie doit y être également intense, dans le fond. Je t'avoue qu'à ce stade, je préfère tenter ma chance contre les rôdeurs, plutôt qu'ici... Même si ça incluait de croiser la mort à chaque détour. Au moins, elle aurait un semblant de libre arbitre qu'on lui a arraché.

Quand au reste ?

Ce n'était pas comme ça, au début. Au début. Les choses ont changé au fur et à mesure, sans qu'on ne puisse rien y faire... Et elle ne peut s'empêcher de baisser le regard à l'idée. Non, tout était allé bien trop vite, pour qu'ils puissent espérer poser des questions. Et ceux qui avaient tenté s'étaient longtemps balancés au bout d'une corde, en prime... Ecoutant le témoignage de la blonde, hochant la tête par instants avant de froncer les sourcils.

Mais ... Il y à un bordel au bidonville. Ca n'a ... Pas de sens ? New Eden en avait-il jamais eu ? Elle à un doute sur la question à dire vrai. On va s'entraider. Propose t-elle avec une esquisse de sourire qu'elle espère encourageant. On ne te laissera pas seule ici, d'accord ? A défaut d'avoir leurs famille de sang, c'était bien tout ce qu'il leur restait. L'entraide.

Quand à l'autre demande, elle ne peut s'empêcher de froncer les sourcils à l'idée, secouant doucement la tête. On y est pas encore, d'accord ? Elle comprenait cette envie de mourir, pour ressentir la même depuis si longtemps maintenant. Mais il y avait toujours cet infime espoir de se raccrocher à la vie, à chaque fois que tout lu clamait de se laisser tomber dans le vide.

Je sais pas... Quand, comment. Mais attendons encore un peu avant de se proposer de s'entretuer, tu ne pense pas ?

Where to, Miss?

To the stars.

Non. Il n'y a pas la moindre hésitation dans ma réponse quand Phoebe me demande si dehors on nous forçait à épouser des gens et à avoir des gamins issus de viols. Non mais sérieux, elle nous prend pour des barbares ? Y'a qu'ici que des trucs aussi tordus peuvent être faits et obligatoires. Après on se demande pourquoi est-ce que ce groupe de fils de putes passe vraiment pour un ramassis d'enfoirés vu de l'extérieur. Enfin, maintenant qu'on discute un peu, j'avoue que je me rends compte que vu de l'intérieur, c'est pas forcément différent selon qui en parle.

Quant au reste, je reste relativement silencieuse. Surtout parce que je suis à nouveau à moitié perdue dans ce brouhaha constant qu'il y a dans ma tête. J'essaie de me concentrer comme je peux sur ce qu'elle me dit. Elle me promet qu'ils ne vont pas me laisser seule. On verra bien. J'avoue que je ne sais même pas si ça vaut la peine de prendre de telles décisions. De faire des promesses du genre. Peut-être que c'est la raison pour laquelle je décide de faire une demande qui doit sûrement surprendre la blonde face à moi.

Malheureusement, comme je m'y attendais, elle a l'air réticente à l'idée de m'aider à mettre fin à mes jours si jamais je ne suis plus capable de le faire moi-même. Je soupire, hausse les épaules quand elle me dit qu'on n'y est pas encore. J'en suis vraiment pas aussi sûre qu'elle. Peut-être qu'à son sens j'ai pas encore suffisamment perdu pour en arriver là. Sûrement parce qu'elle a pas la moindre idée de tout ce que j'ai subi. Et encore. C'est rien par rapport à ce qui va arriver. Mais ça, aucune de nous deux ne peut ne serait-ce que s'en douter.

Tant que tu considères déjà ma demande, c'est déjà bien. Peut-être que le moment venu, elle fera ce qu'il faut. En tout cas, c'est tout ce que je peux espérer pour moi à l'avenir. Rien de bon ne m'arrivera ici. J'en suis persuadée.

- FIN -

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