The Walking Dead RPG

J'arrive toujours pas à croire ce qui s'est passé. Depuis combien de temps est-ce que je suis là ? Putain de merde j'en ai pas la moindre idée. Alba... Où est-ce que t'es.. ? Je savais que j'aurais pas dû la laisser m'accompagner à ce putain de rendez-vous. Surtout que cette salope de rouquine s'est bien foutu de ma gueule. Quelle pute, et venant de moi ça veut franchement dire beaucoup. J'aurais dû la buter quand j'en avais l'occasion, au lieu de simplement accepter son deal de merde. Je l'ai jamais sentie. J'aurais dû me fier à mon intuition. Putain.

J'ai pas la moindre idée de ce que je fous là. Le pire dans tout ça c'est sûrement que j'arrive pas à me dire qu'après tout ce qui s'est passé, je me retrouve chez ces fils de putes de New Eden. Bordel. Je me disais qu'aller prendre l'air serait une bonne idée. Mais j'arrive même pas à foutre un pied devant l'autre. Le moindre effort me fait directement tourner la tête et me brouille la vue. Déjà qu'il me manque un œil, j'avais pas besoin de ça en plus.

La bruine qui me tombe dessus et me glace jusqu'aux os, j'en ai passablement rien à foutre. Franchement, à quoi bon ? J'aurais dû crever, plutôt que de chercher à survivre encore et encore. Cette putain d'habitude de vouloir lutter contre la mort. Enfin, ça arrivera peut-être, si je continue sur cette voie là.

Trébuchant sur je-ne-sais quoi, je me casse la gueule au sol, dans la boue. Super, j'avais vraiment besoin de ça tiens. Je lâche quelques jurons entre mes dents serrées, tentant de rassembler mes forces pour me relever. Mais ça sert à rien. Mes mains glissent sur le mur plat qui se trouve à côté de moi et j'ai l'impression que mes jambes ne veulent même plus me porter. Depuis combien de temps j'ai pas eu droit de manger un truc ? Pff, à quoi bon chercher, j'ai totalement perdu la notion du temps. Encore plus que quand j'étais dehors. Chier.

Bande de fils de putes... Ouais, c'est un peu comme un disque rayé qui tourne en boucle. C'est quasiment les seuls mots que je prononce, de ma voix éraillée et fatiguée. Je sais même pas si y'a des gens autour de moi. Si on continue de me regarder avec cet air méfiant et presque apeuré, à cause de mon état physique. Dans le fond, je m'en branle. C'est pas comme si y'en avait un seul ici qui allait bouger le petit doigt pour quelqu'un comme moi après tout.

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Joe avait au moins réussi à lui ramener quelques vivres pour compléter le paiement. Esquissant un sourire timide à l'ancien milicien qui finit par quitter la ruelle, terminant de cacher son dû dans la veste de ce manteau d'homme bien trop grand pour elle, mais qui à moins le mérite de la protéger du froid et de masquer au reste du monde sa tenue trop légère pour la saison, alors qu'elle se remet en chemin vers le bordel.
Songeuse. Trop, sans doute. Evoluant dans ce monde avec une facilité qu'elle n'aurait jamais pensé, sans doute parce que son cerveau le lui ordonne pour ne pas sombrer. Pour Tasya, pour Ray, pour Hoani et Harper. Pour son frère, ou ce bébé à venir, ou encore son neveu qui subit leurs absences... Elle ne sait pas trop. Et malgré toute les rues qu'elle à pu parcourir, pas une seule fois le regard de Noah ne s'y est trouvé.

Un peu de buée venant à s'échapper de ses lèvres alors qu'elle soupire, avant d'entendre non loin quelques insultes. Une voix féminine, qui la fait ralentir sa course avant d'arriver jusqu'à cette silhouette écroulée au sol, resserrant par réflexe le col de son manteau pour se protéger tant du froid, que de la violence des mots avant d'aviser son état. Mal en point, clairement. Mais la personne ne semble même pas avoir remarqué sa présence, alors qu'elle vient s'agenouiller face à elle, agitant brièvement les doigts pour lui faire réaliser qu'elle se tient face à elle.

Tu as besoin d'aide ? Qu'elle s'enquit par pur automatisme, le regard soucieux. Ce visage, elle ne l'a encore jamais vu, tiens. Un peu comme Harper. Etait-il possible qu'il s'agisse d'une autre personne venue de l'extérieur ? Malgré tout sur ses gardes, au cas ou elle pourrait avoir une réaction violente, reprenant à son attention.

Tu ne dois pas rester ici, ce n'est pas ... Une bonne idée, pour les femmes. D'avantage encore, pour les femmes seules. Hésitante avant de finalement lui tendre la main, croisant son regard. Tu peux te relever ?

Where to, Miss?

To the stars.

Quoi? Une voix me sort de mes pensées et je relève la tête sans trop comprendre sur le coup. Ce n'est que là que je remarque la jeune femme devant moi, que j'observe certainement comme si elle venait de débarquer d'une autre planète. Comment ça, si j'ai besoin d'aide ? De 1 : ça se voit pas ? Et de 2 : pourquoi m'en proposer ? Par principe, je me méfie et ai un petit mouvement de recul sans pouvoir m'en empêcher.

P...Pourquoi vouloir m'aider..? Avec ce qui s'est passé depuis que ces enfoirés m'ont mis la main dessus, je suis encore plus méfiante qu'avant. Et si c'était encore un de leurs stratagèmes foireux pour essayer de me la faire à l'envers ? Mais quand elle poursuit en me disant qu'il ne faut pas que je reste là et que ce n'est pas sûr pour des femmes, je fronce les sourcils. Alors, est-ce qu'elle est sincère ? Non, ceux qui sont ici sont tous les mêmes. Des enfoirés de fanatiques. Elle va faire quoi, essayer de me convertir à son dogme si je lui prends la main ?

Le truc c'est que j'ai beau essayer de me relever toute seule, j'y arrive pas. Alors je peste silencieusement et finis par saisir la main qu'elle me tend, la remerciant d'un simple signe de tête. Je vais essayer. Je force sur mes jambes, serre les dents en sentant ma tête qui me tourne. Franchement, je sais pas trop si je vais réussir à marcher. Mais j'imagine qu'il faut bien que j'essaie. Le truc c'est que quand je finis par vraiment observer son visage, une fois debout, j'ai un temps d'arrêt. Son œil...

Tu... Toi aussi ils t'ont torturée..? Ça, c'est pas un truc qui a été fait proprement. Et c'est pas une malformation ou un truc du genre, ça se voit. Alors... cet endroit, ce serait là où ils jettent tous leurs captifs ? Une sorte de prison géante à ciel ouvert ? Bande de tordus de merde. Ils font quoi aux femmes qui sont dehors comme ça ?

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Tu préférerais que je te laisse seule ici, dans le froid ? S'enquit la blonde avec douceur, se doutant d'avance de la réponse. Mais au moins, l'inconnue prends sa main, et se relève doucement, alors qu'elle l'aide à se remettre debout avec lenteur. Un pas à la fois, comme on disait. Captant son regard sur son oeil unique, baissant son iris à même le sol pour éviter de se sentir fixée trop longtemps, se contentant d'un bref hochement de tête à sa nouvelle question, avant d'hausser les épaules.

Je crois qu'on l'a tous un peu été ici. Les disgraciés ne terminaient pas ici avec une tape dans le dos, et un mot de remerciement pour service rendu après tout... Serrant les dents à l'idée, avant de commencer à avancer pour inviter sa protégée du jour à la suivre en douceur, pinçant les lèvres à sa nouvelle question.

Rien, justement. Ici, il peut tout nous arriver, ça ne sera pas puni. Nouveau regard vers elle, intriguée par ce visage qu'elle n'a jamais vu. Un peu comme Harper, à dire vrai.

Tu ... N'es pas d'ici, n'est-ce pas ? S'enquit la cadette Ross, avant de reprendre. Tu es au bidonville. C'est ici qu'on jette les gens qu'ils estiment ... Inaptes à vivre dans les quartiers résidentiels, en gros.Prisonniers, meurtriers, ou ... Autres. Homosexuels, coupable de complicité, avortement. Un peu de tout, en fait. Et l'émettre à voix haute la dégoute un peu plus, alors qu'elle invite la blonde à la suivre par delà la porte qu'elle ouvre, les mettant au moins un peu plus à l'abri du froid.

C'est quoi ton nom ? Demande t-elle finalement avec douceur, frictionnant ses bras pour les réchauffer un peu, avant de reprendre. Moi c'est Phoebe. Ou Edith, plutôt. Ne cherchant pas à préciser pourquoi ce surnom, avant de reprendre. Je suis ici avec ma belle soeur, un ami et deux autres personnes. Et elle n'avait pas spécialement envie d'expliquer le pourquoi du comment. Tu viens de l'extérieur ? L'espace d'une seconde, elle à un instant d'espoir. Aurait-elle pu avoir une quelconque information sur Cooper, s'il était encore en vie ?

Where to, Miss?

To the stars.

Question rhétorique, j'imagine. Comme si j'allais lui dire que je préfère rester là, dans le froid, à me les cailler et à pas comprendre ce qui m'arrive. Alors bon, je me contente de saisir sa main sans rien dire et de me relever. D'un signe de tête, je la remercie rapidement pour son coup de main. Et à ma question, au moins, elle a pas l'air de se vexer. Faut dire qu'on a eu droit à la même chose apparemment, alors bon. Ça serait con de le prendre mal quoi.

Je fronce légèrement les sourcils, ayant un peu de mal à comprendre sa réponse. Elle aurait pu dire oui ou non, simplement, au lieu de répondre ça. Mais bon, j'imagine que j'aurai pas mieux. Pourtant j'ai pas vu grand monde avec un œil en moins, que je lui dis en haussant légèrement les épaules. C'est quoi, un rite de passage ou quoi ? Ceux qui ont deux yeux sont des privilégiés c'est ça ? Bâtards.

J'essaie de tenir sur mes quilles, la suivant quand elle commence à marcher. C'est vraiment pas facile et je manque de me casser la gueule quelques fois. Un soupir m'échappe et je secoue la tête – putain j'aurais pas dû, du coup je me prends un truc dans la tronche en faisant un écart sur le côté – avant de répondre à sa question. Non, je suis pas d'ici. Pourquoi, toi oui ? Y'a des gens qui viennent d'ici et qui sont jetés ici ? Oh putain mais quels tordus. Wow, décidément ils sont encore pire que ce que je pensais jusqu'ici.

Une fois à l'intérieur, je tarde pas à me laisser glisser contre un mur pour m'asseoir au sol. Je sais pas où on est, je m'en fiche. J'ai juste mes jambes qui tiennent plus, là. Il me faut quelques secondes pendant lesquelles j'essaie de garder les idées claires, et je finis par remonter mon regard sur la blonde quand elle se présente. T'as pas une gueule à t'appeler Edith, que je lui dis simplement. C'est juste mon avis. Amalia. Ou Skylar, comme tu veux. Mon deuxième prénom. Je l'avais pas utilisé depuis une éternité. La dernière qui l'avait prononcé à voix haute, c'était ma mère. Alors ça remonte.

Ouais. Ils m'ont chopée sur un coup de chance... Et j'ai été assez conne pour me rendre au lieu d'en tuer le plus possible avant de me faire descendre. Ma voix et mes mains tremblent de colère, mes dents se serrent et je viens frapper – avec le peu de force que j'ai – du poing sur le sol. Ça fait mal. Mais si j'avais fait ça, peut-être que finalement les choses auraient été bien plus simples. Ouais, on serait mortes avec Alba. Mais on l'aurait fait ensemble. Et on aurait été rejoindre Oxy.

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Parfois, les blessures ne se voit pas physiquement. Tasya en était un exemple parfait. Mais elle ne cherche pas à rentrer dans le détail, hochant la tête à sa question. Je suis arrivée il y à quelques années, avec mes deux frères. On ... On nous avait promis que la zone était sûre. Et ensuite, il y à eu les nouveaux règlements. Les mariages imposés, par exemple. Ou l'incapacité de pouvoir se défendre si tant était qu'on était femme. Baissant le regard à l'idée, émettant un bref soupir. La pire décision possible, si tu veux mon avis. Mais de toute manière, ça faisait bien longtemps que ce qu'elle pouvait penser n'entrait plus en ligne de compte.

Et à sa remarque ? Elle ne peut s'empêcher de sourire faiblement. Tu n'as pas une tête à t'appeler Skylar. qu'elle réplique néanmoins. Mais tu serai surprise de connaître mon deuxième prénom, alors. Lilith. Pas le genre qu'elle avait donné, au vu du prosélytisme intense du camp. Je suis désolée. Qu'elle souffle avec sincérité à l'aveu d'Amalia, alors qu'elles avancent dans la rue. Qu'est-ce qui t'as ... Tu sais ? Incité à te rendre ? s'enquit néanmoins la blonde avec une curiosité naturelle, se demandant si d'une manière ou d'une autre, son chemin avait pu croiser celui de Cooper. N'osant poser la question, quoi qu'elle ne reprenne à son attention.

Un de mes frères à disparu en extérieur, il y à quelques mois. Mon jumeau.

Cooper ne s'était jamais caché réellement de mépriser New Eden, avec elle. Et si on lui avait assuré le contraire, elle n'en restait pas moins persuadé qu'il ait pu survivre d'une manière ou d'une autre. Même si ici ? Elle ne ressentait plus grand chose, en dehors d'une douleur intense. Dans sa chaire, dans sa tête. Même l'air qu'elle respirait, semblait parfois douloureux et chargé de représailles.

Entre. S'effaçant la première pour laisser passer la blonde à l'intérieur de leur petit refuge, l'invitant à prendre place sur l'un des matelas présent au sol.

Where to, Miss?

To the stars.

En temps normal, j'aurais certainement ricané en entendant la blonde me dire qu'ils sont venus ici en pensant vraiment que ce serait équivalent au rêve promis. Faut le faire d'être aussi naïf quand même. Mais là, je n'ai même pas la force de faire ça. A la place, je me contente de hocher légèrement la tête pour lui montrer que je l'écoute, sans faire le moindre commentaire.

Malgré tout, le fait qu'elle me renvoie l'ascenseur en me disant que j'ai pas une tête à m'appeler Skylar m'arrache un petit sourire. Le jour où je cannerai, j'irai dire à ma mère qu'elle a merdé, dis-je sur le ton de la plaisanterie. Mais ce sourire disparaît rapidement quand je lui explique comment j'ai fini là. Et lorsqu'elle me demande pourquoi j'ai décidé de me rendre, c'est comme si subitement quelqu'un venait serrer mon cœur dans un étau. Comme si on essayait de le broyer.

Mon regard s'assombrit, je baisse la tête et serre les dents. Je l'ai fait pour protéger ma moitié... Enfin, j'espérais la protéger... Mais j'ai rien pu faire pour elle... Et puis, ils étaient trop nombreux. Quand j'ai essayé de la défendre, ils m'ont tabassée avant de nous capturer. Ensuite, c'était trop tard. Et aujourd'hui, je sais même pas où ils l'ont envoyée. Je sais juste qu'elle est pas ici...

Je prends une grande inspiration, essayant de garder le contrôle. Je sais pas si je vais pleurer, m'écrouler ou tomber dans les pommes là. Alors mieux vaut essayer de me calmer. Quoi qu'il en soit, je suis plongée dans mes pensées tout le reste du temps où je suis Phoebedith au point où lorsqu'elle me dit d'entrer je n'ai même pas la moindre idée d'où on est. Mais puisque je ne suis pas vraiment en état de me poser trop de questions, je vais m'installer sur le matelas qu'elle m'indique et laisse un soupir de soulagement m'échapper. Ça fait du bien de ne plus avoir besoin de porter mon propre poids.

Ton jumeau... Il s'est enfui ? Il a réussi à quitter cet endroit ? Si c'est le cas, peut-être que tout espoir n'est pas perdu... Si ?

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