The Walking Dead RPG

C'est la deuxième fois que Tasya vient travailler chez les Atkins. Comme la dernière fois, le milicien la laisse sur le pas de la porte avec quelques menaces pour qu'elle se tienne tranquille. C'est inutile, elle sait l'importance de cette mission : elle a besoin de ces tickets de rationnement et elle ne compte pas se fâcher avec le meilleur ami de Jacob. Elle veille à se déchausser avant de rentrer et commence par faire le tour. Passer le balai pour ramasser des miettes imaginaires, donner un coup de serpillère sur un sol déjà propre puis préparer le repas. Elle est consciencieuse, on ne pourra rien lui reprocher.

Visiblement, Lynn se repose à l'étage. Blessée par balles et enceinte de plusieurs mois, River tient à ce que sa fille se ménage, que quelqu'un prenne soin d'elle et veille à ce qu'elle ne manque de rien durant son absence. C'est en parti la raison de la présence de Tasya ici. Quand Jena est au travail, Maelys à l'école et River à la milice, il n'y a plus personne pour accompagner la future maman. Elle rassemble quelques légumes et prépare une soupe. Une fois de plus, elle résiste à l'envie de goûter le plat, son ventre vide se mettant à gargouiller en sentant tous les bons arômes qui s'en dégagent. Elle ne se rabaissera pas à voler, sa fierté est peut-être la seule chose qu'on ne pourra pas lui enlever.

Tasya  dépose sur un plateau, le bol de soupe, deux pommes et un verre d'eau, elle va même jusqu'à y poser quelques fleurs ramassées dans le jardin. Il n'y a rien de pire que d'être alitée sans pouvoir se rendre à l'extérieur, alors autant essayer de faire parvenir un peu du dehors dans la petite chambre de la future maman, non ? Elle monte l'escalier, grimaçant lorsque le lourd plateau rend ses mouvements difficiles. Sa clavicule et sa cheville brisées il y a quelques semaines se rappellent toujours à elle lorsqu'elle fait un effort.

Arrivée devant la chambre, elle frappe contre la porte close. « Bonjour, je viens apporter le repas, je peux entrer ? » Tasya patiente, Lynn n'est peut-être pas présentable. Une petite pointe d'appréhension grimpe en elle. La mexicaine n'est pas sans savoir que c'est l'ex-femme de Ray et qu'elle a donc eu vent de tout ce qu'il s'est passé.

Message In A Bottle

Just a castaway, an island lost at sea,
another lonely day with no one here but me
More loneliness than any man could bear
Rescue me before I fall into despair

J’ai un soupir, alors que je finis par me redresser sur mon lit. J’ai essayé de dormir un peu après une énième nuit blanche, mais impossible de fermer l’œil. Je me sens… inutile. Je sais que je dois me reposer, prendre soin de moi mais, au moins, quand j’étais encore à la… chez Ray, je m’occupais avec les tâches ménagères, avec les repas à préparer, la maison à tenir en sommes. Ici, je ne fais rien du tout. Et je commence à avoir le sentiment de tourner en rond. Dire que je déteste ça est un euphémisme, d’autant que je sais que la situation ne va pas s’arranger au cours des prochains moi.

Je grimace alors que je tente tant bien que mal de sortir de mon lit. Mon ventre commence à se faire de plus en plus imposant et le bébé est très actif. Hier j’ai pu aller faire la visite des 6 mois avec Jena et de le voir sur l’échographie, d’entendre son petit cœur battre, tout ça m’a fortement émue et m’a rappelé qu’il ne restait quelques mois avant qu’il ne soit là. J’ai pu garder une photo et j’ai passé de longues minutes à la regarder, souriant comme une idiote, oubliant un peu le poids de tout ce qui a pu se passer ces derniers mois. Mon bébé. Il va bien.

Finalement, j’abandonne. Je n’ai pas assez de forces et je suis épuisée juste à avoir tenté de sortir de là. Je sais que c’est normal, surtout après une blessure aussi grave. Je sais aussi que j’ai eu de la chance, que c’est un vrai miracle que je m’en sois sortie aussi bien. Et que je dois être patiente. Je laisse retomber ma tête sur l’oreiller, soupirant de nouveau, avant qu’on ne finisse par frapper à la porte. Et j’ai un froncement de sourcils. Jena n’est pas là. Maelys non plus. J’imagine mal papa revenir à cette heure-ci. Et il me faut de longues secondes avant de me rappeler que nous avons une femme de ménage maintenant. Je cherche des yeux ma robe de chambre pour l’enfiler comme je peux et je souffle un « entrez ? » un peu hésitant, alors que j’ai à peine réussi à m’assoir convenablement.

Et je ne sais plus si c’est que je n’ai pas écouté papa ou que j’ai oublié cette information, mais je me fige quand je vois Tasya devant moi, les yeux ronds. « … qu’est-ce que tu fais ici ? » Lâché d’une voix que j’essaie de rendre assurée, mais il n’en est rien. A dire vrai, si j’étais parfaitement honnête, je dirais que c’est plutôt l’appréhension qui me gagne. Comme si j’avais peur qu’elle fasse quelque chose qui pourrait me nuire ou nuire au bébé. Après tout, c’est déjà ce qu’elle a fait non ?

Be Brave - Be Kind - Be You

La voix de Lynn lui parvient enfin et Tasya cale le plateau contre sa hanche pour ouvrir la porte de sa main libre. Elle entre et la surprise peut se lire sur le visage de la jeune Atkins quand elle aperçoit la mexicaine. « Oh » souffle la brune. « River ne t'a pas prévenu qu'il m'avait engagé pour faire du ménage chez vous ? » Elle reste quelques secondes interdite, mal à l'aise. Elle peut aisément comprendre que ce n'est pas une bonne surprise pour la future maman, Tasya est très probablement reliée à la disgrâce de Ray dans son esprit. Elle se mord la lèvre, ne sachant que faire dans un premier temps et elle reste debout, le plateau entre les mains, attendant un geste qui ne vient pas.

Finalement, elle s'avance et pose la nourriture sur la petite table. « De la soupe, deux pomme, un verre d'eau. » Elle lui annonce en montrant le contenu du plateau. Et des fleurs donc, mais maintenant, ça lui semble être la pire idée qu'il soit. « Ton père veut que tu te ménages, si tu as besoin de quoique ce soit, n'hésite pas. » Elle se fiche bien de savoir qu'on peut la traiter comme une esclave, River lui paie sa présence ici en tickets de rationnement et elle en a besoin. C'est le seul moyen pour manger tous les jours au bidonville et surtout pour soulager Phoebe au bordel. Alors elle enterre sa fierté et fait ce qu'on lui demande, généralement, elle est toujours prête à rendre service, alors ça ne change pas vraiment.

Devant l'air méfiant de la jeune femme en face d'elle, Tasya se sent légèrement blessée. « Je ne vais pas te faire de mal » souffle-t-elle. La mexicaine secoue doucement la tête, elle ne ferait pas de mal à une mouche. Avec l'Eveque, elle a seulement proposé de ne pas poursuivre les soins, ce n'est pas elle qui l'a poussé ou tué. « Tu veux que.. J'aère un peu ? » Faire rentrer un peu d'air frais dans cette petite chambre ne ferait pas de mal, la brune a l'impression d’étouffer. Au moins, au bordel, ils n'ont pas ce soucis-là, vu que les murs sont mal isolés, ça prend l'air de partout. « Je peux aussi.. redescendre » Elle ne veut pas que sa présence indispose la future maman. Et puis, honnêtement, elle est bien en bas, à astiquer une maison qui n'a pas vraiment besoin de l'être.

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Rescue me before I fall into despair

Je bats des cils, sans trop savoir comment réagir, alors que j’ai l’impression que mon corps entier est tendu comme la corde d’un arc. J’essaie de garder une respiration aussi posée que possible, mais c’est plus compliqué que je l’aurais. Sauf que je refuse de montrer le moindre signe de faiblesse devant cette femme. Je pose une main sur mon ventre arrondi, comme pour protéger mon fils et je plisse des yeux à sa question, soufflant, sans vraiment chercher à m’excuse. « Je ne retiens pas tout ce qu’on peut me raconter ces derniers temps. » La fatigue, l’angoisse, tout ce qui rythme mes journées en ce moment ne m’aide pas à être aussi attentive que je le voudrais. Et puis, probablement qu’une part de moi n’avait pas envie de savoir qu’elle viendrait. « Pourquoi il a fait ça ? » L’engager elle. Papa ne s’est pas caché du mépris qu’il avait pour Tasya. Alors j’ai du mal à suivre là.

Et je suis le plateau des yeux, sans savoir si j’ai envie d’y toucher ou pas. Pire que tout, je me demande, pendant un instant ce qu’elle a pu mettre dans la soupe. De quoi me rendre malade, juste pour se venger. Ou pour continuer de démolir ma vie. « Je n’ai pas… » Et mon regard se perd un instant à regarder les fleurs. Je tends la main pour en attraper une, sans trop comprendre pourquoi elle a fait ça. Je relève la tête, la fixant, la mine interrogative, sans arriver à formuler la question qui me vient.

De toute façon, la voilà qui continue. Et, à sa remarque, j’ai un rire sans joie. « C’est un peu tard pour ça, tu ne crois pas ? » Si elle n’avait rien dit à Ray, il aurait sauvé le prêtre. Et nous n’en serions pas là. J’ai une brève inspiration et je relève le menton, essayant de me raccrocher au peu de dignité qu’il me reste. « Oui, je veux bien. » Qu’elle ouvre la fenêtre. Peut-être que ça fera disparaitre cette atmosphère pesante qui n’est due qu’à son arrivée. Sinon, elle n’aura qu’à passer au travers, ça marchera aussi. J’ai un froncement de sourcils, choquée du propre déroulement de mes pensées avant de fermer les yeux quelques instants. C’est la volonté de Dieu si elle se retrouve sur ma route. Peut-être qu’il cherche à me tester, comme il le fait depuis des semaines. Et je ne sais même pas ce que je veux. Qu’elle reste là où je peux la voir, pour éviter des problèmes supplémentaires. Ou qu’elle disparaisse de mon champ de vision. Sans compter que l’odeur de la soupe me donne fin et ça, c’est autrement plus contrariant.

Be Brave - Be Kind - Be You

Le regard de Tasya se pose sur le ventre rebondi de la jeune femme. Sa grossesse et les derniers évènements sont une raison plus que suffisants pour avoir des petits soucis de mémoire ou de concentration. « C'est normal » souffle-t-elle simplement. Les derniers mois de sa grossesse, en l'absence de Jacob, elle avait sans cesse la tête ailleurs. Elle oubliait des choses basiques comme l'eau sur le feu ou la date et l'heure de ses rendez-vous. Pourquoi River l'a engagé ? « Je ne sais pas » avoue-t-elle. « Tu pourras le lui demander. » Elle doute que ce soit pour ses compétences, c'est probablement davantage vis à vis de Jacob. Ici au moins, elle ne risque pas d'être passée à tabac ou violée. « Je sais que je ne suis pas celle que tu voudrais voir, mais je suis uniquement là pour que tu ne manques de rien, que le repas soit prêt et le ménage fait, alors, tu peux juste oublier ma présence » propose-t-elle avec un petit haussement d'épaules. Elle ne veut pas que River soit mécontent et ce sera le cas si Lynn se plaint à son père. Elle a besoin de cet emploi, pour aider Phoebe. Alors, la mexicaine peut aisément se faire toute petite et ne pas être dans le champ de vision de Lynn.

Le regard de Tasya suit la main de Lynn jusqu'à la fleur qu'elle attrape. A son regard interrogatif, elle hausse les épaules. « Je me suis dit que ça ne devait pas être drôle d'être enfermée ici alors faire venir un peu de l'extérieur jusqu'à ta chambre pouvait être un peu plus... supportable. » Et c'est surement ridicule. « Je peux les enlever si tu préfères. » Elle n'a qu'un mot à dire pour que Tasya le fasse.

Et puis aux mots suivants, la brune relève le regard, confuse. « Qu'est-ce que tu veux dire ? » murmure-t-elle. Est-ce que Lynn la tient pour responsable de ce qu'il s'est passé ? Oh, Tasya culpabilise déjà énormément de tous les évènements qui les ont conduit au bidonville, tous les trois. Elle s'en veut d'avoir laissé échapper le nom de Ray comme coupable d'avoir poussé le prêtre, elle s'en veut de ne pas avoir tenu plus face à la torture. Elle s'en veut aussi de ne pas arriver à se prostituer comme Phoebe et en ce sens, de ne pas pouvoir alléger la charge de "travail" de la jeune femme, elle s'en veut de faire subir ça à Jacob et à leurs enfants. Oui, depuis deux mois, culpabilité est son deuxième nom.

Sans un mot, Tasya se dirige vers la fenêtre pour l'ouvrir en grand, faisant rentrer un peu d'air frais au sein de la petite pièce. L'atmosphère lui semble tout aussi étouffante. Elle prend une inspiration avant de se retourner vers Lynn. « Que me reproches-tu ? » lui demande-t-elle sans passer par plusieurs chemins. Que Lynn lui sorte tout ce qu'elle a sur le cœur, Tasya est prête à encaisser. Si ça peut lui faire du bien...

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Rescue me before I fall into despair

Je fronce le nez, laissant filer un soupir. « Ah bon ? En quoi est-ce normal ? » Je déteste oublier des choses comme ça, surtout quand elles m’impactent. Mais je me sens à bout de force, épuisée tant moralement que physiquement. Le pire ? Ce sont les regards qui pèsent sur moi les rares fois où j’ai le malheur de sortir. J’ai envie de me terrer à l’intérieur pour toujours et qu’on oublie jusqu’à mon existence. Et j’ai un froncement de sourcils à cette pensée, alors que, de son côté, Tasya ne semble pas savoir pourquoi elle est ici. Je finis par balayer l’air devant moi du revers de la main. « Je suppose qu’il avait ses raisons. » Et que s’il devait m’expliquer pourquoi, ce serait déjà fait. Et contrairement à d’autres, je ne me mêle pas de ce qui ne me regarde pas.

A sa répartie, j’ai un haussement d’épaules. « Je n’ai envie de voir personne Tasya, ne te crois pas plus importante qu’une autre. » Soufflé un peu plus sèchement que je le voudrais. Mais c’est la vérité. Pourtant, j’attrape la fleur sur le plateau et je la fais tourner entre mes doigts. « C’est une gentille attention. » Ca, je ne peux pas lui enlever. « Je ne suis pas prête de ressortir de sitôt de toute façon. » Je ne sais même pas si je préfère qu’elle les enlève ou pas. A dire vrai, j’ai un peu l’impression que mon esprit bourdonne désagréablement.

Je sens mes mâchoires qui se contractent quand elle murmure quelques mots, sans bien savoir si j’ai envie de lui répondre ou non. Et, quand elle finit par se tourner vers moi, j’ai une profonde inspiration à mon tour. « On m’a dit que c’est toi qui a dit d’arrêter les soins. C’est ta faute si le prêtre est mort. Si mon enfant va grandir sans père. Si je me retrouve ici, après avoir perdu mon mari, ma maison. Et à sentir le regard des gens dès que je sors dans la rue. » J’ai soufflé ça d’une voix que j’essaie de garder mesurée, mais c’est plus compliqué que je le voudrais. « Vous avez tué un homme Tasya. Et tu te demandes vraiment ce que je peux te reprocher ? Tu es stupide en plus d’être inconsciente ? » Elle a gâché ma vie, ça, je ne pourrais jamais lui pardonner. « J’avais déjà vu la mauvaise influence que tu avais sur Grace. J’aurais dû me méfier. Dire que je pensais juste que tu n’avais pas de chance. » Je finis par croiser les bras sur mon ventre, toute trace de faim disparue. Le pire ? C’est que je pourrais continuer longtemps comme ça. Face à ce que Tasya peut représenter.

Be Brave - Be Kind - Be You

« Je ne sais pas à quoi c'est due exactement mais c'est fréquent pendant la grossesse » affirme Tasya. « Peut-être les changements hormonaux, le manque de sommeil ou le stress » Elle hausse les épaules, à vrai dire, elle n'en sait pas plus. La mexicaine sait seulement que c'est plus fréquent qu'on ne le croit. Et puis, la situation de Lynn est loin d'être anodine, après ce qu'il est arrivé à Ray puis le fait qu'on lui ait tiré dessus, elle a toutes les bonnes raisons pour avoir quelques troubles de la mémoire. Tasya ne rajoute rien sur le fait que River l'ait engagé ici. Cela l'arrange, au moins, ici, elle sait qu'elle ne craint rien, aucun homme ne s'en prendra à elle et elle pourra avoir quelques tickets de rationnement pour tenir au bidonville.

« Je ne me crois pas plus importante qu'une autre » rétorque Tasya à voix basse, loin de se formaliser de ce reproche. Elle s'est peut-être mal exprimée. Son regard s'attarde sur la future maman, au contraire, elle aurait bien besoin de compagnie mais pas de la sienne visiblement. La mexicaine s'apprête à lui dire que Lynn pourrait au contraire sortir d'ici, au moins dans le jardin. Il suffirait que River la porte jusqu'en bas pour qu'elle puisse profiter un peu des derniers rayons du soleil avant l'hiver mais elle se retient, ce ne sont pas ses affaires et Lynn n'est pas une amie. « Désolée pour toi » souffle-t-elle simplement. Elle attrape machinalement une couverture et va la secouer à la fenêtre. Il n'y a rien de pire que de rester enfermée dans une pièce mal aérée.

Les reproches ne tardent pas à fuser, contre elle. Tasya reste droite, et accuse le coup. D'après Lynn, tous ses malheurs sont de sa faute à elle. Oh, elle ne peut pas nier qu'elle n'y est pour rien dans toute cette sordide affaire, mais ce n'est pas aussi simple. « Quelqu'un t'a raconté ce que l'Evêque a demandé à Ray de lui faire ? Quel monstre il était ? » Tasya secoue la tête. « Non, personne ici n'a cherché à savoir ce qu'il s'est vraiment passé. Pourquoi nous avons réagit ainsi. Vous aviez besoin d'un ou de plusieurs suspects et ils étaient tout trouvés. » Hors c'était un accident. Et si elle regrette d'avoir proposé à Ray l'arrêt de la réanimation de l'Evêque, elle sait que ça n'aurait pas tout réglé. « Et si je n'avais pas proposé de le laisser ? Que se serait-il passé pour toi ? Tu aurais été la femme d'un homme qu'on aurait accusé d'avoir poussé un Evêque. La parole de Ray contre celle de l'Eveque n'aurait rien changé. » Elle fait une pause, la scrute brièvement. Son ton n'est pas accusateur ou défensif, juste lasse. «  Le sort de Ray était scellé à partir du moment où il a refusé de se soumettre aux avances de l'Eveque. » Est-ce qu'il aurait dû ? Tasya ne dit pas cela. Il n'y avait pas de solution idéale pour cette situation. Tout était tragique. Et si Lynn aurait été à la place de Ray, comment aurait-elle réagit ?

« Tu te plains Lynn, mais tu n'as pas tout perdu. Tu as encore ta famille, ton futur bébé. » Elle ne veut pas comparer leurs malheurs, ça ne l'est pas et elle n'est pas là pour ça. « Accuse moi de ce que tu veux si ça te fait du bien, déteste-moi, mais crois-moi, j'ai déjà beaucoup trop payé pour ça. » Elle avait été séparée de ses bébés, de son mari, violée, torturée, envoyée au bidonville et dans quelques mois, on la séparera du bébé qu'elle porte. C'était déjà un lourd tribut. « Tu n'as pas idée de ce qu'on vit là-bas. » Au pire, Lynn pourra toujours se raccrocher au fait que Ray vit un enfer là où il est maintenant....

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