Sujet: Feel alive, don't wanna stay in the dark Jeu 17 Nov 2022 - 22:24
De retour. Il avait pris un mois pour lui, un mois pour réfléchir, se forger une carapace, des défenses, grandir. Grandir dans sa tête, être moins dans l'espoir, enfin... Ca lui avait limé un peu le moral, mais peut-être fallait-il en passer par là pour qu'il comprenne, qu'il puisse accepter plus facilement certaine réalité. Orion l'avait bien compris, il était encore comme un poussin sortant de l'oeuf, observant le monde avec de grands yeux encore surpris. Mais il faut grandir, s'endurcir pour avancer, il l'a compris. Il s'est musclé un peu plus, a appris à mieux se battre, à fait du sport avec Lexie, discuter avec Axelle qui l'a aussi entraîné. Discuter avec Emilie. C'est sûrement une des personne de la baie qui l'a le plus marqué, et pour essayer de racheter, plus essayer de revoir Anton qui l'a pris sous son aile de type bourru, le gamin a décidé de pouvoir échanger avec des produits d'hygiènes qu'il parvient encore à dénicher, contre un peu d'aide s'ils veulent bien. Mais pour le moment, il ira simplement les remercier en faisant cette "offrande". Là, il doit rentrer, revoir Mary, Jodie, Lukas et surtout Johanna. Il ne sait pourquoi, mais il s'en veut, il s'en veut de ne pas avoir pu lui parler, mais après tout, il n'avait pas non plus envie de se prendre encore un coup gratuitement. Puis, il avait confié à Mary son porte-clé préféré, le porte-clé que son père lui avait offert, dernier vestige de ce dernier. Il y tenait comme à sa propre vie, ou à la vie de sa mère. Le petit navire portait ses initiales sur la coque et le petit personnage était pour Orion, son père naviguant sur les eaux du monde entier. Alors oui, jamais il n'aurait confié cet objet lourd de sentiment et de souvenirs, s'il ne comptait pas revenir un jour à Lake Shore.
Debout face à la maison, le sac sombre sur son dos, il inspire à fond, souffle un grand coup, puis passe une main, nerveusement, dans ses cheveux. Mordille sa lèvre inférieure, joue avec son piercing. Tous ces signes de tension trahissent le fait qu'il ne sait pas comment il sera accueillit par la blonde. Mais il doit lui faire face, il l'a appris avec la faction. Un nouveau souffle, plus court, plus dynamique, il avance, toque, puis franchit le pas de la porte; la referme derrière lui. L'odeur de la maison n'a pas changé mais il lui trouve étrangement quelque chose de plus familier, de rassurant aussi. Comme si quitter cette demeure avait finalement eut plus d'importance dans un manque éventuel.
Parcourant les pièces de vie, il pouvait apercevoir Mary s'occuper des poules, un léger sourire naît sur les commissures de ses lèvres. Il ne sait pas où se trouve Jodie et son frère. Mais ce n'est pas cela le plus important. Il avance dans la maison, doucement, presque sans bruit. Puis entre dans sa chambre pour y poser son sac. Il franchit la porte, sourit, ça n'a pas trop changé. Il l'aime bien cette chambre, elle est douillette, plus douillette que sa camionnette. Il observe la pièce, pose son sac, puis ressort avant de voir du coin de l'oeil qu'un de ses pull normalement laissé dans la commode est sorti et en vrac sur la chaise en bois. Etonné, le jeune homme le prend et le déplie, puis le prend dans sa main et quitte la chambre pour de bon avant d'aller à l'étage toquer à la porte de Johanna. Il attend un peu, toque à nouveau, baisse la clanche et passe sa porte dans l'embrasure de la porte. "Jo ? Salut ?" Commence t-il tout doucement, juste pour tâter le terrain sans même encore la voir totalement.
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Sujet: Re: Feel alive, don't wanna stay in the dark Jeu 17 Nov 2022 - 23:07
Tu n'as pas autre chose à faire ?
Johanna papillonne des cils avant de porter un regard dans le miroir de sa coiffeuse. Elle inspire profondément, avant de serrer le poing sèchement. Autre chose à faire, comme, quoi ? Les mâchoires crispées, la blonde détourne le regard, mais ça n'est rien qui empêche Thea de rire à son désespoir. Elle saisit son crayon, ouvre les pages de son carnet, et c'est une écriture compulsive qui lui permet de mettre ses mots sur ses pagest. Elle ne réalise pas qu'au mélange de ses pensées, les voix qu'elle entend se posent également sur les lignes à peine droites.
Tu vas continuer à te cacher ici encore combien de temps ? Elle secoue la tête, évitant avec soin le reflet qu'elle lui renvoie. A quel point il ne représente plus rien pour elle, rien qui n'a de logique actuellement. Petite idiote. Avec force, comme une enfant sous sa couverture après un cauchemar, elle ferme les paupières. Partez. Partez et laissez-moi tranquille. Elle marmonne encore. Tu devrais souffrir, crever, pour nous avoir abandonné. Elle conjure, cette fois. S'il vous plait...
Sa tête se pose contre le bois du meuble, et elle inspire longuement. Elle ne demande que quelques instants de répit. Quelques minutes où elle pourrait souffler et reprendre un peu son air. Les jours se sont transformés en mois pour elle, en mois entier où elle a l'impression de s'enfoncer dans une pièce sombre, où il n'y a que des fantômes et des démons.
Incapable.
Maladroitement, elle se raccroche aux mots de Selene, mais à force de temps, c'est comme s'ils avaient moins de prises sur son esprit. Tout se morcèle. Elle entend les murs craquer, les dalles se fendre, elle entend les crissements de la plomberie rouillée, son propre corps se disloquer un peu plus. Fermez-la. Elle ordonne. Mais les murmures se font plus forts, plus précis, et plus elle tente de les fuir, plus ils s'imposent à elle. Elle n'en peut plus d'être enfermée ici, pour se reposer. Elle n'en peut plus de se contraindre à cette solitude pour préserver les autres.
Elle sait qu'elle n'a qu'une seule solution, dans tout ça.
Tu es pathétique.
Elle rouvre les yeux, se redresse. Plier bagage. Partir vite et loin, le plus loin possible d'ici. N'est-ce pas la seule option qui empêchera Abigail de souffrir à cause d'elle ? Son regard se fixe sur son reflet, elle ne se reconnait plus. Il n'y a plus rien de ses traits poupons, de cette fraicheur d'avant. Mais depuis quand se sent-elle aussi décrépie ? Abandonnée, comme un navire déjà naufragé, qui réalise qu'il n'a plus aucun capitaine à bord. Ou si, mais sans doute est-il trop ivre pour maintenir le cap. Voilà pourquoi ils ont fini dans les récifs.
Il te retrouvera. Et te fera la même chose qu'à moi.
Un rire lui échappe, troublé, quand une rage folle traverse son regard soudainement. Il ? Clochette ne fera rien. Il ne lui mettra pas la main dessus, parce qu'elle l'aura avant et... Et elle ne contrôle pas son geste quand son poing s'écrase avec force contre le verre. Un seul impact, la glace se brise, s'éclate. Certains morceaux se décrochent sur sa coiffeuse, elle ne sent même pas les brisures dans la peau de ses phalanges. Elle n'a que le réflexe de s'emparer de l'un d'eux, et de le serrer si fort qu'un liquide chaud empli sa main et rend sa prise instable, et la douleur semble la réveiller. A peine. Elle dégage le reste de sa manche, balançant tout au sol dans un grognement de rage. Et sa tête s'effondre contre le bois, sans faire attention aux éclats qu'il reste. Son autre main tient le porte-clé, si fort, si serré, qu'il pourrait en traverser sa peau.
Et le temps passe.
Lentement.
Très lentement.
Jusqu'à un silence pesant. A la caresse tendre de l'air par la fenêtre ouverte dans ses cheveux. Aux gouttes de sang sur le parquet de sa chambre. Le corps engourdit par le froid. Au grincement de la porte qui s'ouvre. A la voix qu'elle reconnait et qui lui arrache un sourire soulagé. Qui ne fait que briser son cœur d'avantage. Elle réalise à quel point il lui manque.
Redresse la tête, elle sent une larme rouler sur sa joue. Son sourire se fane, sa lèvre tremble. Elle aussi lui manque. Il n'est pas vraiment là, maman, marmonne Johanna en ravalant son chagrin. C'est juste parce que ta fille est folle, elle n'est que ça. Que cette folie, que ce chaos. Chérie, la blonde ferme les yeux et se redresse pour se tourner finalement. C'est pour lui faire plaisir, à elle. Ce n'est qu'une autre illusion qui se fanera, non ?
Pourtant en posant les yeux sur Orion, elle a un temps d'arrêt. Le cœur qui rate un battement. Jamais une de ses hallucinations n'a été aussi nette que celle-ci, pourtant. Tu es rentré, articule-t-elle d'une voix blanche, sans trop y croire. Elle relâche son morceau de miroir, le laisse au sol dans le sang qui baigne le parquet. Sa main passe rapidement sur ses joues, sans voir les petites plaies qu'elle a réussi à se faire, ni même qu'elle s'étale du sang sur le visage. Je pensais que tu ne voulais plus revenir, ajoute-t-elle, en tâchant de rassembler un visage, une image convenablement. Pourtant, elle doit avoir l'air d'une folle. C'est à cause de moi ? Demande-t-elle alors sans oser le regarder.
si le soleil se lève sur les autres
On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi
Sujet: Re: Feel alive, don't wanna stay in the dark Dim 20 Nov 2022 - 23:17
Du sang. Il ne s'y attend vraiment pas. C'est en poussant plus la porte en entendant les pieds d'une chaise grincer sur le parquet qu'il entre et découvre le tableau. Johanna et du sang. C'est bien ce qu'il perçoit dès qu'il la voit apparaître devant lui en lui annonçant qu'il est rentré. Oui, puisqu'il est ici, il est en effet rentrer au bercail. Mais ce n'est pas ce qui le frappe en premier. Il ne sait même pas ce qu'il espérait en retrouvailles, mais pas cela. Pas cette vision presque choquante, plutôt alarmante. Il ne s'est pas imaginé devoir, à peine revenu, gérer cela. Il ne s'est pas imaginé que Johanna serait dans cet état là. Il la regarde faire avant de lâcher la clanche, de venir vers elle, son coeur battant à deux cent par minute. Que s'est-il passé pour qu'elle soit ainsi ? Il la prend par le poignet et la regarde avant de la tirer pour gagner la salle de bain et saisir un broc dans lequel l'eau de pluie est conservée. Il en verse dessus sans un mot, bien trop plongé dans ce choc. Mais une fois la main plus nette, il la regarde au travers du reflet du miroir. Il ne la reconnaît qu'à peine. Il a la sensation de voir un fantôme. Puis il repense à sa question, à ses mots auxquels il n'a même pas répondu. Alors, tout en prenant une serviette qu'il vient presser sur la paume de sa main, il la regarde cette fois-ci dans les yeux et l'invite à s'asseoir sur le rebord de la baignoire avec lui. "J'ai toujours voulu revenir... T'y es pour rien, mais... Il s'est passé quoi ?" Orion ne peut pas faire semblant, il n'est pas bon menteur, il ne peut cacher son inquiétude, le fait qu'il soit des plus surpris de cet "accueil". Peut-être aurait-il dû contacter Mary avant de revenir.
Un bon nombre de questions se bousculent dans sa tête, et maladroitement, il tente de faire un pansement sur la main de la blonde. Il saisit un autre linge, le trempe dans l'eau froide puis vient nettoyer son visage délicatement, essayant de comprendre comment elle a pu se faire cela. Ca semble assez récent puisque le sang sécher part facilement. "Comment tu t'es faite ça ?" Interroge t-il plus posément, un peu moins dans le stress. Même s'il est toujours là, il ne veut pas la braquer, il a bien vu quand elle a croisé son regard qu'elle aussi semblait avoir vu un fantôme, comme une apparition. Il n'est pourtant pas mort, et... Et c'est en voyant dans la main saine de la blonde son porte-clé qu'il sourit doucement. Elle l'a. Mary lui a donné. Merci Mary.
Johanna l'a gardé, il est en bon état, enfin, comme il l'a laissé. Elle le tient dans sa main, alors il redresse son regard sur elle, malgré ses traits saillants, son amaigrissement, il la trouve jolie. Jolie parce que malgré tout elle a conservé ce qui lui tient à coeur, la seule chose qu'il lui reste de son père. Il reste un instant sans rien faire, sans rien dire, observant seulement Johanna. Il la regarde longuement. Lentement il lève son autre main et la pose sur sa joue couverte de petites égratignures, il la caresse de son pouce, approche son visage du sien, sent son souffle heurter le sien. Il déglutit, stresse toujours un peu, et enfin dépose ses lèvres sur les siennes. A la fois tendrement et délicatement, de peur de la blesser, de lui faire peur. Il ne sait même pas pourquoi il l'embrasse. Peut-être par soulagement qu'elle ne soit pas plus blessée que cela physiquement, soulagement qu'elle ait conservé son bien le plus précieux, soulagement parce que malgré tout il la retrouve elle. Que mine de rien il a pensé à elle, souvent, qu'étrangement elle lui a manqué.
Il se recule ensuite tout aussi doucement, quelques secondes de cet échange chaste, rien de plus pour ne pas l'effrayer, pour ne pas lui faire croire qu'il veut coucher avec elle. C'est faux, il est juste soulagé de la voir et tout un tas d'autres trucs sur lesquels il ne parvient pas à poser des mots. Orion reste alors silencieux, pince ses lèvres l'une contre l'autre, ce signe évident qu'il réfléchit ou qu'il ne sait quoi faire par gêne. Mais il ne peut pas vraiment laisser planer un tel silence. "Joe... C'était quand que tu as mangé, la dernière fois ?" Finit-il par demander, inquiet de la voir dans cet état, même sa chevelure semble fade et en détresse.
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Sujet: Re: Feel alive, don't wanna stay in the dark Dim 20 Nov 2022 - 23:55
Alors quoi, elle s'est trompée ? Elle détourne les yeux à sa réponse, le suivant simplement jusqu'à la salle de bain où elle scrute ses faits et gestes sans bien les comprendre. L'eau sur sa main lui arrache une grimace douloureuse et un gémissement. Si elle a un mouvement pour essayer de retirer sa main, la prise d'Orion l'en empêche. C'est comme un électrochoc, plus puissant que la mutilation elle-même. Elle se sent affaibli par l'anorexie qu'elle s'inflige, et par les pics douloureux qui remontent le long de son bras. Sans s'expliquer, les questions s'enchainent et c'est avec une sincère curiosité qu'elle lui répond : Je ne me souviens pas, elle ne ment pas.
A chaque fois que ça arrive, qu'une crise passe, Johanna n'est pas capable de comprendre ce qu'il s'est passé avant. Son corps est un vaisseau qu'elle ne pilote pas toujours malgré ce qu'elle aimerait. Il serait plus simple d'être pleinement responsable de ses actes, consciente d'un bout à l'autre de ce qu'elle fait, pourquoi elle le fait. Mais le voile qu'elle a posé sur la réalité est à peine suffisant pour cacher sa laideur. C'est sans doute ça qui termine de la rendre folle. Personne n'est capable de supporter autant de peine et de douleur. Personne. Alors, certes, elle est confuse. De tout, de rien.
S'installant sur le bord de la baignoire, elle a comme un soupir soulagé, un peu affaibli encore, elle relève les yeux vers Orion qui s'échine à lui nettoyer le visage. Je peux le faire, articule-t-elle d'une petite voix. Pour se rendre un minimum présentable. Pour... Pour quoi ? Elle sort tout juste de son marasme, les voix se sont tues à son arrivée dans la pièce, en écoutant son timbre. Comme déférentes désormais, conscientes qu'elle peut se raccrocher à quelque chose. Elle ne réalise pas tout à fait qu'elle se raccroche comme elle le peut à une bouée qui ne la sauvera pas forcément du naufrage. Mais à défaut de mieux, que peut-elle faire d'autre ?
Son regard clair croise celui d'Orion. Elle plonge dans les pupilles sombres de son ami, avec l'impression d'y trouver tout un tas de pensées qu'elle n'arrive pas à décrypter. Mais la main du jeune homme se pose sur sa joue doucement, la caresse de son pouce lui fait fermer les paupières un temps. Il n'y a aucun geste plus tendre que celui-ci pour parvenir à la faire revenir sur terre. Il y a des réveils plus laborieux, celui-ci n'en fait pas partie. Encore moins quand il vient l'embrasser sans qu'elle ne le repousse. Elle amorce tout juste un mouvement pour passer ses bras autour de ses épaules, mais s'arrête quand l'échange se stoppe dans la foulée.
Ses pensées se sont arrêtées en même temps, et à sa question, elle semble ne pas comprendre ce qu'il dit : Je ne sais pas, admet-elle. Hier ? Peut-être. Au moins pour faire plaisir à Abigail, même si ça n'est pas suffisant pour lui permettre de tenir une journée entière. Je n'ai pas très faim, poursuit-elle, des fois qu'il lui vienne l'envie de cuisiner pour elle. La douleur de son estomac est une tension qui lui fait paradoxalement du bien : au moins, elle ressent son corps en entier. Mais c'est un point qu'Orion ne comprendra probablement pas.
Elle déglutit, ses yeux se baissent vers sa main, fermée toujours : Tiens, je te le rends, elle tend l'objet, le porte-clé, qu'elle a gardé précieusement. Une pointe de hâte soudainement, Johanna se redresse en bousculant le garçon. Mince : elle a fait le lit, mais pas changer les draps. Et puis, le pull ! Ses yeux se baissent vers ce dernier, il l'a posé plus loin. Il l'a trouvé ! Abigail me l'a passé, tu voulais que je le garde, je crois, se justifie-t-elle soudainement en pinçant les lèvres, clairement mal à l'aise : C'était bien, avec Anton ? Renchérit-elle sans cacher l'amertume dans sa voix.
L'ancien policier a du s'en donner à cœur joie. Encore plus étonnant qu'Orion ait bien voulu rentrer avec les casseroles que se trainent la fille qu'il embrasse. Je- j'ai oublié de changer ta literie, je vais m'en occuper tout de suite, souffle-t-elle en se détournant de lui, même si fatiguée, elle se focalise sur cette idée. Tout aussi pour fuir le rire moqueur de Thea dans son crâne. Il se fout déjà de toi, Joe. Tout ce que tu fais, c'est te rattraper aux racines. Clairement, tu n'es bonne qu'à ça. Elle serre les mâchoires, frustrée. Tu as juste à t'allonger et à le laisser te grimper dessus si tu veux qu'il t'aime au moins cinq minutes. Mais ça n'ira pas plus loin, tu en as conscience ? Elle secoue la tête, et sort de la pièce.
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On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi
Sujet: Re: Feel alive, don't wanna stay in the dark Mar 22 Nov 2022 - 17:35
Orion n'est pas médecin, mais la voir comme ça, n'augure rien de bon. Lui il s'y connait juste en dentaire, pas en psychique, alors c’est vraiment y aller à l'aveugle. Peut-être prendra t-il le temps d'aller chercher dans une librairie ou une bibliothèque des livres sur le thème des troubles psychiques. Ca lui semble être une bonne idée, enfin sur le moment. Il regarde la jeune femme avec attention, la soigne, tente de ne pas montrer sa peine malgré l'inquiétude. Cette sensation qui lui fend le coeur tant il ne l'a jamais vu dans cet état des plus piteux. Il inspire à fond, prend sur lui même si cela est compliqué. Il s'en veut, peut-être qu'il aurait dû rester avec elle, mais il avait fui plus ou moins. C'était sur le moment une nécessité. Un besoin de s'éloigner pour ne pas se trouver encore plus nul après cette longue et catastrophique journée. Elle lui en laisse encore des traces mais il ne dit rien. Il ne dit pas qu'il a détesté tuer un humain, une personne vivante. Qu'il a senti son couteau de chasse se planter dans ses chairs presque comme dans du beurre tant il était en rage. Il ne dit pas qu'il a parfois la sensation que le sang chaud de sa victime coule encore sur ses mains. Que lorsque la nuit il entend qu'on gratte dehors il imagine qu'il s'agit du type à qui il a explosé le crâne, qui vient lui infliger la même chose. Non, il prend sur lui, et plus encore en voyant l'allure de Johanna.
Où sont ses joues ? Où est son visage presque innocent ? Disparus. Elle semble être l'ombre d'elle-même. Ca lui fait peur, ça l'inquiète réellement, ça lui tord les tripes, ca lui donne l'impression que tout ça c'est de sa faute. Il n'aurait pas dû, c'est de sa faute, il l'a laissé, malgré cette promesse de revenir. En plus de cela,elle ne sait pas comment elle a pu se blesser ainsi. Est-ce que la petite rousse est au courant de l'état de sa frangine ? Est-ce que Mary a essayé de faire quelque chose pour l'aider ? La soulager, même un temps soit peu ? Il n'en sais rien. Orion fait face à une Johanna presque flétrie. Et il a du mal à supporter cette vision, alors oui, peut-être qu'en l'embrassant, pour lui faire comprendre qu'il est là est une bonne idée. Peut-être que l'embrasser parce qu'il est soulagé qu'elle ait toujours le porte-clé est une bonne idée. Le baiser reste des plus chaste, tendre, mais est éphémère, rapide. Il la connaît, elle peut très bien lui flanquer une baffe monumentale. Mais rien, il ne se passe rien. Orion est sauf.
Il la regarde à nouveau, elle semble perdue, loin d'ici, même sa voix lorsqu'elle lui répond lui semble aussi fade que des pâtes trop cuites. Il pince ses lèvres fortement, se retenant de lui dire qu'elle n'a pas l'air bien, mais ça, elle doit le savoir. Alors il hoche la tête. "Moi, j'ai faim." Fait-il, comme pour tout de même l'inviter à se nourrir peut-être un peu. Elle a perdu du poids, c’est voyant, ses joues sont creusées, elle a des cernes. Et au moment où il veut tout de même lui proposer de boire au moins un truc chaud, elle semble être saisit d'un flash et lui tend le porte-clé. Il esquisse un mince sourire en coin, pose à nouveau son regard sur le petit objet qu'il couve du regard, avant de se faire bousculer. Il cligne des yeux surpris par ce changement d'humeur. "Oui... Merci, mais c'était pour te promettre que je reviendrai." Souffle t'il avant de suivre son regard et se tourner vers le pull qu'il a déposé un peu plus loin. Il prend le petit souvenir des doigts de sa cadette et la remercie à nouveau, avant d'aller prendre son pull. A sa question, toute aussi soudaine, il se retourne vers elle. "Ouais. Ouais ça a été." Répond le brun évasif. Il est surtout en train de se demander ce qu'il lui prend à soudainement agir ainsi. A se montrer soudainement active ainsi, alors que quelques secondes avant elle lui paraissait perdue.
Min a un peu de mal à tout suivre. Il ne sait pas trop quoi dire, ni comment lui demander comment elle se sent. Pourquoi elle part aussi vite avec un prétexte débile : changer ses draps. Il ne sait pas, alors, tenant son pull et le porte-clé, il sort à sa suite et reste derrière elle jusque dans la chambre. Là, il l'observe et soupire. Pose le petit navire en bois sur la table, et le pull sur la chaise et revient la saisir alors qu'elle commence à défaire son lit. "Joe ! Arrête, c'est pas grave, c'est un lit, j'ai pas dormi dedans alors ça doit être propre. T'en fais pas. Si y'a de la poussière je secoue la couette." Doucement il lui reprend l'oreiller et le pose sur le matelas, puis lui reprend la main et l'invite une nouvelle fois à s'asseoir près de lui. L'inquiétude de toute son attitude faisant à nouveau surface dans sa tête et dans son corps. "Raconte moi, toi, comment ça se passe ?" Voilà, finalement il demande, d'une manière simple qui est la sienne, sans fioritures, allant presque droit au but. Mais il ne veut vraiment pas la brusquer, ni la braquer, ce serait comme perdre tout ce qu'il tente de faire depuis son retour il y a quelques minutes.
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Sujet: Re: Feel alive, don't wanna stay in the dark Mar 22 Nov 2022 - 19:33
J'avais cru comprendre, marmonne-t-elle alors en détournant les yeux. C'est ridicule. Johanna a l'impression d'être comme prise en faute, maladroitement, elle est exposée à des émotions qu'elle n'arrive pas forcément à gérer comme il le faudrait. Un soupir lui échappe : Tu aurais pu simplement me le dire, ajoute-t-elle. Qu'il ne voulait pas être avec elle. Qu'il avait besoin de temps loin d'elle. Qu'il ne lui faisait plus confiance, qu'il ne voulait pas la voir, qu'elle était trop dangereuse et instable pour lui. Elle aurait sans doute compris, tout plutôt que le silence qui a suivi, et qui a été à peine rassuré par la preuve laissée par Orion.
La vérité aurait sans doute été douloureuse aussi, mais Joe n'est plus à ça près. Il y a eu des estoques pire que celle-ci, une énième dans le genre n'aurait pas fait la différence à ses yeux. Elle a un soupir de circonstances, résignée à ce qu'il l'abandonne aussi un jour, même si elle n'attend pas ça avec impatience. Elle a le voeu pieu et simple qu'on l'aime malgré ses travers. D'une manière pure et naïve, presque innocente. Elle voudrait qu'on comprenne que tous les nœuds de son esprit, elle ne les a pas demandés, à un aucun moment. Que s'ils ne la comprennent pas, elle ne se comprend pas davantage. Elle compose avec ce qu'elle peut, douloureusement.
Ses yeux reviennent vers lui, troublée par ses déclarations : Tu pars un mois, et tout ce que tu trouves à raconter, c'est ça ? Un vent de panique la gagne. Tu comptes y retourner ? Une angoisse la saisit à la gorge. Anton a probablement raconté des saloperies sur elle. A raison, sans doute, même si ça lui fait mal au cœur. Encore plus parce qu'il a contribué à l'enfoncer dans sa folie. Comme tous les autres, il a laissé sa marque sur cette oeuvre d'art, et il trouve encore matière à l'humilier davantage. Il ne manque pas de souffle, celui-là. Et tant pis si c'est la paranoïa qui parle... Tant pis.
Elle gagne de toute façon la chambre d'Orion et avise de changer les couvertures et les draps. Il ne doit pas savoir qu'elle a dormi ici pendant son absence, pour retrouver un espace sécure. Elle fait suffisamment peser sur ses épaules ses troubles. Mais il l'en empêche, plaide que ça n'a aucune importance : C'est- Bon sang, mais ne peut-il pas aller voir là-bas si elle s'y trouve ? N'est-ce pas le moment d'aller saluer sa sœur, avertir les autres de son retour, pendant qu'elle cache les preuves de son crime ? Ce n'est pas ça, je- Elle serre les mâchoires, soupire, s'installe sur le bord du lit.
Elle hausse les épaules et détourne obstinément le regard, peinant à se recomposer un masque fiable. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Est-ce que ça ne se voit pas suffisamment, qu'elle ne va pas bien ? Je suis rentrée après que tu sois partie, et j'ai aidé ici comme j'ai pu, laborieusement. Elle a plus été aidé que l'inverse, de toute façon. Je suis désolée pour ce qu'il s'est passé là-bas, ajoute-t-elle à voix basse. Je... Je pensais vraiment que si... Si Clochette y restait, alors elle pourrait guérir. C'est idiot, je suis juste désolée, tout ça pour rien. Ce n'est qu'un coup dans l'eau, et une rechute dans son enfer personnel le plus sombre.
si le soleil se lève sur les autres
On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi
Sujet: Re: Feel alive, don't wanna stay in the dark Mar 29 Nov 2022 - 21:44
La rancune, ça n'est pas très beau à voir, ni à ressentir, ça fait retourner les situations en boucle dans la tête, ça n'aide en rien à soulager un mal déjà présent. Et elle doit en baver avec ses soucis dans sa tête, mais c'est aussi une part de personnalité, ne pas parvenir à totalement excuser l'autre pour ses actes. Il est vrai qu'Orion a peut-être agit de manière égoïste, mais le fond n'était pas mauvais. il veut, souhaite simplement devenir meilleur pour l'aider Elle. D'ailleurs il ne répond pas à ses mots, préférant ne pas lui donner de blé à moudre. Pour son bien. Pour la préserver comme il peut.
Tout en continuant de prendre soin d'elle, d'essayer de faire au mieux pour l'aider, il souffle ses réponses, restant vague. Elle n'a peut-être pas très envie d'en savoir plus après tout. Peut-être qu'elle veut juste se moquer de lui, lui dire et lui faire comprendre que malgré tout, elle est plus forte. Et ça il n'en doute pas. Il en a pertinemment conscience, il n'est pas le plus fort même s'il est grand. Il n'est pas le plus doué, il a eu cette sensation tout au long de son séjour à la baie d'être juste un môme de 25 ans qui doit en paraître bien moins et qui sort pour la première fois depuis belle lurette de sa grotte. Ce qui n'est pas forcément faux non plus, son éveil à la réalité a tardé et il sait bien aujourd'hui qu'il a bien des lacunes à combler, rattraper pour parvenir au niveau de débrouillardise des sœurs. Mais ses nouveaux mots lui font prendre conscience qu'elle veut en réalité en savoir plus. Il redresse ses yeux en amandes sur elle, esquisse un fin sourire. "Anton; il m'a dit que tu le connaissais de l'époque du motel. Axelle aussi tu dois la connaître." A l'évocation d'Anton et du motel, étrangement il sent son coeur se serrer, son estomac se tordre. Il avait envie de s'énerver, contre lui, contre Joe -qui n'y est pour rien-, et contre lui-même de ne pas supporter l'idée que l'air de rien Anton ait pu poser ses mains bourrues sur ce corps fragile et doux. Il n'avait sûrement pas vu ce que la jolie blonde était, il ne l'avait peut-être pas vu comme lui la voyait. Il soupire, détourne les yeux pour ne pas céder à ce genre d e nouvelle émotion qu'il méconnaît mais dont il connaît le nom. Il se refuse de se le dire, ce serait l'admettre trop facilement, parce qu'il ne sait pas encore ce qu'il ressent exactement. "J'ai appris à me battre un peu plus, j'ai navigué aussi, discuté avec Emilie, et bu avec eux." Termine t'il par avouer en espérant que son ton soit celui de d'habitude. "Je sais pas encore si je vais y retourner. Mais si on peut leur troquer des trucs ca serait pas mal." C'est son idée de base quand il a terminé ce stage haut en couleur.
Au moins, là, elle avait ce qu'elle voulait, il avait répondu à ses interrogations en éveillant même un sentiment qu'il n'apprécie guère. Il lâche un léger soupire, et la suit dans la chambre, ne comprenant vraiment pas pourquoi elle tient tant à changer ses draps. Il n'a pas été là, alors mis à part un peu de poussières, à ses yeux il n'y a rien de suspect. Il la regarde, arque un sourcil quand elle s'emmêle un peu les pinceaux. Ca ne doit pas être terrible, alors il ne va pas s'attarder dessus. Orion a toujours son sweat-shirt posé près de lui tandis qu'il insiste pour que sa cadette et amie s'installe à ses côtés. Il cherche à croiser son regard, se fichant bien de ses expressions, de son visages épuisé, creusé par la fatigue et sûrement le manque de nourriture. Il lui fera à manger, mangera avec elle, quitte à la forcer à rester à table et se prendre une claque ou des pâtes en sachet dont la date de péremption est dépassée en pleine poire. Il s'en fiche, ce ne sont que des détails. Min veut savoir, veut comprendre, un peu. Malgré le ton de ses mots, il se sent coupable, il se sentait déjà ainsi en partant sans elle, sans le lui dire en face parce que simplement il n'en était pas capable à ce moment là. Puis elle reparle de cette journée. Celle où... Celle où il ne parvient pas à oublier les moindres détails. Celle où il se sent coupable d'être un incapable. Il inspire, la regarde et lui prend doucement la main pour serrer ses doigts aux siens. "C'était pas toi, et je le sais." C'est bien là tout ce qu'il a à dire, même si désormais il se méfiera plus encore, même si le fait de ne pas l'avoir écouté ou ne pas lui avoir fait un peu confiance le taraude toujours. Il n'est pas prêt à tout lui excuser là maintenant et tout de suite. Mais avec le temps il y parviendra.
Il reste silencieux un instant, gardant sa main dans la sienne, avant de poser son regard sur le pull et l'observer longuement. Jusqu'à apercevoir un fil blanc, long, fin. Il se penche, le saisit doucement et observe le filalement qu'il tient entre son pouce et son index. Il le scrute, puis sourit un peu. "Tu perds tes cheveux ?!" Annonce de but en blanc le jeune homme, en comprenant qu'il s'agit d'un cheveux de la petite blonde. Il doit y en avoir partout dans la maison en fait. Mais là, sur son pull noir il se voit d'autant plus.
I feel like in a dangerous game, ...
I knew I couldn't get out of it, but I got caught again
× by lizzou.
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CASIER DE SURVIVANT
Sujet: Re: Feel alive, don't wanna stay in the dark