Il n'a pas vraiment eu le temps, même si la volonté était présente de rendre visite à Emilie. Il ne l'a connu que ce jour horrible dont il garde un souvenir douloureux et honteux. Il se souvient de la femme ensanglantée, réclamant son mec, avant de juste s'évanouir devant lui, impuissant. Il a appris qu'elle allait mieux, du moins si l'on pouvait dire cela. Allait mieux alors qu'elle s'est faite passer à tabac par un grand malade. Il comprend mieux Johanna, elle avait l'air hors d'elle, en plus de sa folie mentale qui avait pris le dessus. Il n'a pas non plus revu la petite blonde depuis qu'il est ici à se forger un peu plus une carapace, à faire grandir ses capacités. La faction est "sympa" s'il puis dire, pour un gamin qui est seulement là parce qu'Anton l'a pris sous son aile de type bourru. Il l'aime bien d'ailleurs, même s'il n'est pas simple, même s'il lui donne des surnoms qu'il ne préfère pas relever. Suffit d'être typé pour avoir florilège de surnoms peut "sympathique", mais il essaie de faire avec, de surmonter cela. De ne plus être vraiment comme il y a un an : à fuir.
Il l'a bien compris, fuir ne sert à rien, il faut regarder les emmerdes en face et les affronter. Mais pendant un très long moment c'est comme s'il avait vécu coupé du monde, dans un lieu protégé, et qu'une fois seul il fait enfin face à sa dangerosité et sa réalité. Un frisson parcours légèrement son dos d'ailleurs. Mais il fait comme s'il n'est pas là. Le jeune homme avance vers la plage, il a vu Emilie s'y rendre un peu plus tôt avec un enfant. Peut-être qu'il peut ainsi, hors de chez elle, du moins, ne voulant pas encombrer ou déranger son chez elle par sa présence; lui demander comment elle se sent.
Ses pieds s'enfoncent dans le sable, il inspire et approche un peu plus, presque sur la pointe des pieds, mais il ne veut pas non plus être trop discret. Alors il se râcle légèrement la gorge, puis vient se baisser pour poser ses fesses dans le sable à un mètre de la femme. Il regarde l'horizon, s'y perd un peu l'espace de quelques secondes, puis la regarde à nouveau, contre elle l'enfant, enfin plus le bébé. Il sourit doucement, presque attendri par la bouille du bambin. "Il s'appelle comment ?" Demande le grand brun afin de briser le silence tout en douceur, sur un sujet plutôt léger. Les enfants, c'est pas mal comme début. "Je... Je voulais m'excuser, j'ai pas fait grand chose pour t'aider l'autre fois." Finit-il par dire pour parler de son incapacité à l'avoir aider à aller peut-être "mieux", enfin... A ne pas avoir su immédiatement compresser les plaies, avoir préféré presque retenir Joe. Mais il avait fait face à deux urgences, tout aussi vitale. Il esquisse un petit sourire de circonstance, désolé. Il pose ensuite ses mains sur ses genoux et les frotte un peu, sans plus. Il ne sait pas vraiment comment aborder le sujet, il a peur que cela soit trop direct, sans aucune finesse et il ne désire pas passer pour un gros bourrin. "Emilie, je voulais te demander... Comment tu te sens, j'ai attendu que tu sois peut-être dans un lieu calme, parce que ça m'inquiète." Ca l'angoisse en réalité, il a peur que ce Clochette fasse ça encore et encore, qu'il fasse ça sur Johanna, sur Mary... Sur Jodie, même s'il ne la connaît pas vraiment. Il angoisse qu'on fasse du mal aux personnes qu'il connaît.
I feel like in a dangerous game, ...
I knew I couldn't get out of it, but I got caught again
Ce matin, Émilie s’est réveillée avec, pour une fois depuis son agression l’impression d’être plus ou moins en forme. Elle a passé une nuit calme, presque sans faire un seul cauchemar. Ses blessures commencent à ce cicatrisé, doucement mais sûrement. Après être resté presque un mois complet alité chez les IF, la sage-femme commence enfin à voir le bout du tunnel de cette expérience qui la marquera à vie. Elle reste sur ses gardes, malgré tout, certains bruits, trop soudain la font encore s’effrayer, mais tout le monde est venu à son chevet, même des gens des autres factions présents. Sa cicatrice sur la joue, qu’elle gardera à vie lui rappellera à vie ce moment terrible. Elle se sent de mieux en mieux, et avoir revu Isha, d’avoir pu discuter avec lui, profiter encore une fois de sa douceur lui avait vraiment fait du bien, malgré les circonstances.
Alors dans la matinée, une fois que Logan est prêt, elle décide d’aller se promener sur la plage, prendre l’air frais et laisser son fils jouer dans le sable. Une fois arrivée, elle déplie la couverture, s’installe dessus et laisse le petit s’occuper de se mettre du sable partout. Elle se contente de prendre de grandes bouffées d’air frais, en fermant les yeux et en essayant de chasser de son esprit le visage du fou furieux qui l’a mise dans cet état. Mais pour le moment, il continue d’hanter ses nuits, ses souvenirs. Isha lui a promis qu’il le retrouverait et qu’il lui ferait subir au moins autant qu’elle a subit, mais elle n’arrive pas à passer une journée sans penser à lui.
Et elle n’entend pas de suite la personne qui se place à côté d’elle. Son oreille souffre encore d’un cruel manque d’ouïe, mais avec l’état de son tympan, rien d’étonnant. Elle le regarde s’assoir, reconnaissant l’homme qui semblait-il avait été présent à ses côtés le fameux jour de l’agression. Mais elle a du mal à le remettre, on lui avait simplement dit qu’il avait été là, avec Joe, Anton et Isha. Orion, c’était le prénom qu’on lui avait indiqué quand on lui a expliqué ce qu’il s’était passé. Elle croit le reconnaitre, mais c’est encore un peu flou dans son esprit.
« Logan » répond-elle à sa question, ne lâchant pas son fils du regard, presque gênée parce qu’elle n’a pas pris le temps d’aller le voir avant pour le remercier d’avoir été présent « C’est le prénom de son grand père » Et puis, elle veut profiter du silence pour s’excuser, mais, curieusement c’est Orion qui le fait en premier. Alors forcément, elle est surprise « Quoi ? » Elle se met à rire légèrement « Tu plaisantes j’espère ? C’est plutôt à moi de m’excuser ! Je sais que tu étais là et … Enfin, je sais aussi que tu as fait ce qu’il fallait » Elle n’avait pas eu les détails, mais de ce qu’elle avait compris, il avait été présent et elle croit se souvenir de sa voix, tentant de la rassurer.
Puis elle souffle, regarde vers l’horizon avant de répondre finalement « Je … Je crois que ça va » Puis elle repose ses yeux bleus sur le jeune homme « Je dois encore faire face à pas mal de cauchemar encore mais … Ça va » En fait, elle ne savait pas vraiment quoi répondre « Et Joe ? Tu as eu des nouvelles ? Ou Isha ? »
Une menace à son enfant, trouble le sang d'une mère.
"C'est sympa comme prénom, et de léguer aussi son patrimoine." Il esquisse un sourire doux, léger, toujours un peu mal à l'aise avec cette sensation de sans cesse d'être plus ou moins de trop. D'être là mais de ne pas être là non plus. Orion regarde alors la mer, les vagues qui viennent s'échouer lentement sur le sable, caressant dans une douce mélodie ce dernier. La brise marine lui plaît, même si l'air assèche ses lèvres et ses cheveux, mais il n'est plus à cela près. Il inspire l'air salé, le savoure presque.
Puis, il la regarde à nouveau et se jette à l'eau, présentant avec une sincérité des plus pures ses excuses, il n'a pas forcément sut agir comme il fallait. L'angoisse, la peur, le stress, toutes ces émotions mélangées l'avait rendu nerveux, incapable de penser convenablement. Il soupire faiblement, puis l'observe en train de lui demander s'il plaisante. Mais non, Orion est des plus sérieux. Il s'en veut, sincèrement, parce qu'il s'est senti vraiment super nul ce jour là. Il avait cette sensation de ne rien valoir vraiment, que peut-être la solitude loin du monde serait le meilleur échappatoire. Mais aujourd'hui, même s'il présente ses excuses, il commence à penser autrement, à voir le monde autrement. Il tient toujours à rester un temps soit peu optimiste malgré tout. Malgré les horreurs du monde, malgré les massacres et les guerres entre les humains. Il comprend la bataille contre les New Eden, il y participe, aisément d'ailleurs, mais cela n'empêche que peut-être certaines façons de faire seraient moins "périlleuses", moins dangereuses et dévastatrices.
Le jeune homme inspire profondément, regarde une nouvelle fois la mer, l'horizon. Il patiente, ne souhaite pas non plus trop la troubler avec ses questions. Le brun lui laisse le temps de répondre, de réfléchir. Et si elle veut garder le silence là dessus il peut comprendre. Parfois on se retrouve incapable de poser des mots sur des émotions, sur des faits traumatisants. Il y a longtemps il avait entendu parler d'une psychothérapie spécifique pour rendre neutre des traumas. Ce n'était pas violent, c'était par mouvements oculaires ou tapping. Il n'a jamais essayé, mais c'est sa mère qui lui en avait parlé, il y a de cela de longues années désormais. Peut-être que cela pourrait fonctionner pour Emilie, mais il ne savait pas comment faire, ni qui pourrait l'aider. "C'est normal je pense, ton cerveau combat comme il peut ce traumatisme..." Répond le cadet simplement, plongeant doucement le bout de ses doigts dans le sable, avant de baisser les yeux vers ces derniers.
Non. Il n'a aucune nouvelle de Joe ou d'Isha. Il est certes proche de la petite blonde, mais pas forcément d'Isha. Il est... Particulier. Il a du mal avec lui, il n'aime pas forcément sa façon d'être. Orion est bien différent du brun certes, mais parfois il a le sentiment qu'Isha est juste un puits sans fond à emmerdes. Alors s'il peut rester loin de lui, ça lui convient aussi. Après il ne l'a jamais véritablement fréquenté plus que cela. Pour Joe... "J'crois qu'elle me manque..." Souffle t-il plus pour lui-même, même s'il prononce ces mots à voix haute. Oui, peut-être qu'elle lui manque, que malgré ce qu'elle lui a fait voir et subir il y a quelques temps, et bien il apprécie sa présence, ses discussions, son rire quand il parvient à dire une ânerie pour l'amuser, sa douceur dont elle peut faire preuve. "Mais... Tu lui trouves quoi à Isha ?" Changement de sujet, il n'a pas forcément envie de s'étaler sur ce qu'il pourrait peut-être, vraisemblablement, ressentir pour Johanna.
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Elle a un petit sourire à la remarque du jeune homme “ C’était le beau-père d’Isha. Le mien n’a pas vraiment été un modèle et s’est barré très vite “ Laissant sa mère dans une profonde dépression. C’était la jeune femme qui avait dû s’occuper d’elle, entre les remarques sur le fait que c’était de sa faute s’il avait mis les voiles. Qu’aucuns hommes ne voudraient jamais d’elle. Aucun, sauf Isha. Et elle lui avait tourné le dos quand il lui avait demandé de partir avec elle. Depuis son agression, elle commençait à douter de sa décision. Était-elle vraiment plus en sécurité ici ? Pas sûr.
Elle l’écoute répondre à sa propre réponse. Malgré son âge, il semblait avoir la tête bien sur les épaules. Sensible aussi. C’était le ton de sa voix qui le lui indiquait. Et ça lui faisait du bien, d’entendre cette douceur, dans sa voix, mais aussi dans ces gestes et sa façon de se conduire “ Oui. Je dois dire que j’ai beaucoup de sentiments qui se mélangent dans mon esprit. J’ai peur, je suis en colère, je suis triste aussi. C’est difficile de faire le point actuellement “ Et puis, elle se rend compte qu’elle ne lui a pas demandé comment lui allait. Alors, avec un petit sourire sincère elle pose la question “ Et toi ? Comment tu vas ? J’imagine que tu en a bavé aussi … “
Il lui indique ensuite que Joe lui manque. Quoi de plus normal, enfin, elle imagine, elle ne connait rien de leur relation. C’est un nouveau petit sourire qui s’affiche sur son visage tandis qu’elle rattrape Logan dans ses bras, intrigué par la présence d’Orion. Le petit n’ose pas y aller, pas maintenant en tout cas car comme son père, il est assez téméraire “ Vous êtes ensemble ? “ qu’elle demande sans aucune curiosité malsaine “ Je me rappelle la première fois que je l’ai rencontré. Elle débordait d’enthousiasme et d’optimisme. Isha m’a dit qu’elle … Enfin, qu’elle avait changé “ Et forcément, ce genre de guerre changeait les gens. Même elle, elle n’était plus aussi frêle et fragile qu’avant. Sans Isha, elle avait dû apprendre à se débrouiller par elle-même. A être forte pour ses deux enfants.
Puis c’est un rire franc qui sort de sa bouche “ Isha est … Isha. J’crois pas qu’on puisse vraiment le décrire, mais sous ses couverts d’hommes têtue et de gros dur, il a un cœur en or. Une douceur insoupçonnée. Il est … Juste parfait. Enfin, il l’était pour moi “ qu’elle rajoute avec une note de nostalgie dans sa voix. Avoir dû se séparer de lui avait été la décision la plus difficile qu’elle avait prise et pourtant, il l’avait retrouvé et veillé à son chevet.
Une menace à son enfant, trouble le sang d'une mère.
Orion ne sait pas vraiment si évoquer le passé est une bonne chose parfois. Il ranime tant de souvenirs, parfois pas les plus agréables. Mais il se sent privilégié une fois de plus, du moins c'est ce qu'il se dit en entendant la réponse d'Emily. Chaque individu a connu des hauts et des bas, a une histoire, certains refusent de la partager, d'autres le font sans hésiter. Lui, fait parti de la première catégorie. Il faut lui tirer les mots du fond de la gorge pour qu'il parle de lui, de ce qu'il était avant, enfin de ses expériences, de ce qu'il avait fait dans les prémices de l'effondrement du monde. Il disait sans honte son ancien métier, même s'il n'en a pas eu le diplôme, il a eu de l'expérience dans le domaine avec son alternance. Mais il a du mal à évoquer son père, pour lui il est seulement disparut, Orion n'arrive pas à faire face à la réalité sur lui. Il le refuse, son cerveau aussi, sûrement pour le protéger. Concernant sa mère, il est encore très mitigé. Alors il n'en parle pas non plus, sauf à Johanna, mais c'est différent avec elle.
Il inspire ensuite, continuant de dessiner du bout des doigts dans le sable, relevant ses yeux finalement lorsque la blonde lui répond. Il esquisse un mince sourire compatissant. Il ne la prend pas en pitié, loin de là, il se doute qu'elle est forte, et de base il se dit que donner la vie sans péridurale c'est forcément être forte. "Comme tout le monde le dit, il faut du temps. Mais je crois que parler aussi ça peut aider, suffit de trouver la personne adéquate." Il reste doux dans ses mots, dans son ton, en aucun cas elle n'est fautive de quoi que ce soit. Faire culpabiliser ne sert à rien, la victime c'est elle, pas l'autre connard. Puis frapper une femme... Faut vraiment être un attardé misogyne pour faire ça. Même lui s'en veut encore énormément quand, sous la colère, quand il s'était disputé avec Joe, quand elle avait appuyé sur un point sensible, il l'avait projeter au mur trop violemment. Encore aujourd'hui il rêve de se faire totalement pardonner pour cette erreur. Lui-même ne se le pardonne. Il inspire ensuite et grimace un peu avant de hausser les épaules. Comment il va ? Il ne sait pas. Sûrement bien puisqu'il est toujours en vie. "Ca va. J'étais plus inquiet pour toi, pour Joe." Avoue le brun en regardant le gamin avancer vers sa mère qui le prend dans ses bras. Cela lui arrache un nouveau sourire tendre. Il aime bien les enfants, si le monde n'était pas ce qu'il était, sûrement aurait-il souhaité en avoir un. Mais avec les temps actuels, pour lui c'est compliqué d'accepter ou d'en vouloir un. Puis... Puis avec Joe, ce serait encore plus difficile.
C'est en pensant à cela qu'il redresse soudainement sa tête vers la femme et écarquille ses yeux. Sortir ensemble ?! Il manque de piquer un fard. Il ne sait même pas ce qu'ils sont l'un pour l'autre. Des amis ? Des sex-friends ? Pff ils ont juste fait l'amour une fois... Alors peut-être que pour la blonde ça ne compte pas. Peut-être que pour elle, il est un mec parmi tant d'autre. Même si dans un coin de sa tête il se répète qu'il est peut-être mieux, plus que ça. On n'a cessé de lui répéter le passé trouble de la petite blonde. Et ça le met en colère. "Je sais pas si on sort ensemble." Articule à demi-mots Orion. Puis il sourit faiblement. "Oui c'est ce qu'on m'a dit. Maintenant elle est méfiante, craintive même, souvent en colère. Mais j'ai... J'ai envie de l'aider, de prendre soin d'elle. J'ai suivi Anton pour progresser, pour grandir, pour la protéger." Oui, Johanna est belle et bien sa motivation ici.
Mais n'étant pas forcément très à l'aise sur ce sujet, il préfère le changer et parler d'Isha, d'essayer de mieux comprendre son comportement. Il n'arrive vraiment pas à le saisir, il le trouve trop direct, sans penser aux dangers réels, ou bien il fonce mais réfléchit après. Parfois un peu comme lui. Le ton et le regard tendre d'Emilie à l'égard de son ex-mari le fait sourire tout de même. "Tu as encore de la tendresse pour lui. Mais il est trop fougueux..." Il soupire doucement et regarde Logan à qui il sourit avant de présenter sa main tatouée, simplement, comme pour juste lui dire bonjour, ne pas l'inquiéter plus que ça. "Tu as toujours voulu des enfants ?" Demande le benjamin en dessinant un soleil et une fleur sur le sable pour le petit.
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Oui tu as probablement raison. Heureusement que j’ai des amis très chers ici qui me permettent de tenir qu’elle répond tout aussi délicatement que son interlocuteur. Elle apprécie la douceur dans sa voix, dans sa façon de s’exprimer. Ça la change pas mal des personnes qu’elle a l’habitude de côtoyer. Les exilés sont un groupe bien plus … Brute, avouons-le.
Elle lui sourit, cette fois-ci d’un sourire plus sincère, elle trouve Orion particulièrement prévenant. Elle trouve ça particulièrement touchant à dire vrai et elle est contente de voir qu’il reste encore des personnes qui ne sont pas tout simplement égoïste. Elle le sait, l’égoïsme fait partie de cette nouvelle vie. De ce nouveau mode de vie, mais elle est de celle qui aime à croire que ce monde n’a pas perdu de sa merveille. Que de belles choses peuvent encore arriver. C’est gentil à toi de t’inquiéter pour moi. Elle hausse légèrement les épaules, mais tu vois, ça va. Et forcément elle est curieuse. Pour ce qui est de Joe, … J’espère qu’elle arrivera à surmonter sa colère. Ça n’apporte rien de bon. Et elle savait mieux que quiconque. Elle connaissait ça, elle avait vu son mari se perdre dans les méandres de la colère et de la vengeance. Rien de bon ne sortait de tout ça. Elle continue de lui sourire. C’est une bonne motivation et Anton est un bon prof. Un peu rude, mais efficace qu’elle rajoute en rigolant légèrement. Tu sais, qu’elle ajoute, le simple fait de vouloir l’aider c’est déjà une aide. Au moins, elle ne sera jamais seule et ça c’est très important. Être accompagné dans les moments où l’on est perdu est tout aussi important que le reste.
Elle est pensive suite à la question du jeune homme. Elle l’aimera toujours et ça c’est indéniable. Oui qu’elle finit simplement par lui répondre. Il restera le père de mon fils, j’aurais toujours de la tendresse pour lui. Mais les choses ont changé, j’ai changé qu’elle continue.
Elle rigole à nouveau, oui. J’étais sage-femme avant tu sais. Cela en dit déjà long sur son amour pour les enfants. J’ai toujours aimé les enfants, j’en ai toujours voulu, mais on m’avait diagnostiqué un trouble de la fertilité. Je pensais que je n’en aurai jamais et … Isha est arrivé qu’elle rajoute en rigolant plus franchement cette fois-ci. Et toi ? Tu as déjà pensé à avoir des enfants ? Il est peut-être un peu jeune pour ça même si elle ne sait pas exactement son âge. Et elle repense à quelque chose. Je me rappelle en tout cas que Joe avait été particulièrement excitée à l’idée d’organiser notre mariage à Isha et moi.
Une menace à son enfant, trouble le sang d'une mère.
Il ne peut s'empêcher de sourire à ses mots, il est important d'avoir des amis aujourd'hui. Des êtres sur qui l'on peut compter, à qui on peut dire qu'ils peuvent se reposer sur notre épaule et inversement. Orion ne sait pas s'il a des amis, il a des connaissances. Il a cette peur de s'attacher, parce qu'après on l'abandonne toujours, on le trahit un jour ou l'autre, on lui prend ce qui lui est cher. Mais il ne doit pas non plus être le seul à avoir cette vision du monde. "C'est important et c'est une bonne chose." Continue le cadet avec la même douceur dans la voix. Il ne va pas se la jouer gros dur, il ne l'est pas. Il est plutôt d'un naturel calme, sauf s'il y a quelque chose en jeu. Là, son côté compétitif et brute peut sortir. Mais là, assis sur le sable à discuter avec Emilie il n'y a aucune raisons de se montrer en compétition pour quoi que ce soit et qui que ce soit.
Il hausse finalement les épaules, ce n'est pas gentil, c'est normal. Pour lui du moins, normal de s'en faire pour des personnes en souffrance, c'est être humain, être compatissant sans être dans l'excès qui ferait croire le contraire. L'empathie est une chose qui se perd, il en a conscience, à moins que ça ne soit lui qui soit hors sujet à chaque fois. Tout en écoutant la jeune mère il hoche la tête, comprend ce qu'elle lui dit. La colère est mauvaise, ce n'est pas faux, on dit bien que c’est un défaut. Le sien est sûrement de se braquer trop vite, de bouder pour un oui ou pour un non. Orion inspire pleinement, sourit légèrement. "Merci pour ce soutien." Pour une fois on ne lui parle pas de Johanna qui s'est vendue pour survivre et ça fait du bien à entendre. Pour une fois il a la sensation qu'on la voit comme une humaine abîmée par la vie. Pour une fois il a enfin l'impression de ne pas être le dindon de la farce, le pauvre abruti qui a fait l'amour à une folle, ou l'idiot du village qui ose voir la blonde différemment et que ça agace quand on ne la voit que comme une éternelle folle prostituée. Ça lui fout la gerbe pour être franc envers lui, ça le met en colère aussi. Mais Emilie est différente, elle est bienveillante.
Tout en discutant, il continue de faire des dessins dans le sable, les efface et recommence pour le bambin. Il lui sourit doucement, écoute toujours attentivement son interlocutrice. Il sourit, la comprend, en effet, elle n'a pas tord, mais au moins peut-être ainsi se protège t-elle d'une forme de relation toxique avec Isha. Le métisse a bien du mal à le cerner, à l'apprécier, il capte au fur et à mesure que peut-être il n'est pas tout blanc dans la maladie de Joe. Il n'en sait rien, enfin il n'a aucune preuve, alors il ne dit rien. Parle, et sourit à la réponse, étonné d'apprendre l'ancienne profession de la femme. "Wow ! T'avais pas peur de casser les bébés ?!" Demande t-il avec de grands yeux surpris et innocent. Pour lui un bébé semble si petit, si fragile, il ne peut s'empêcher de dire que c’est fragile, qu'on peut le casser comme de la porcelaine. "Moi ?!" Prononce le brun avant de sentir ses oreilles chauffer comme pas possible quand elle lui annonce que Joe avait été ravi d'organiser un mariage. ESt-ce qu'il arrive à visualiser tout cela avec elle ? Aucune idée, ça lui fait peur, il ne sait déjà pas de quoi demain sera fait donc bon.... Orion reste à rougir et baisse les yeux puis la tête en cherchant ses mots. "Je sais pas, je sais pas comment on va survivre demain alors un bébé ou un mariage... Ca me paraît de l'ordre de la fiction." Pour ne pas dire impossible, puis tout de même, il est encore trop jeune pour ça !
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