The Walking Dead RPG

Tasya hésite à tout raconter à Maelys. Un sourire soulève ses lèvres devant l’aveu de la jeune fille sur ce qu'il s'est passé dans la salle de bain. Elle finit par poser son regard sur le fond de la cuisine, revivant en souvenir ce qu'il s'est passé le jour de la mort de l'Eveque. « Un homme d'Eglise a voulu faire du mal à un ami qui s'est défendu. Il l'a repoussé et son agresseur est tombé contre le coin d'une table. Il était blessé gravement et lorsque je suis arrivée, par hasard, j'ai proposé de ne pas le soigner. Mon ami a déjà eu des ennuis par le passé, personne n'aurait cru à son innocence. Du coup, nous avons été accusés de son meurtre. » Ce n'est qu'une partie de la vérité, elle ne va, évidemment pas, lui dévoiler les avances sexuelles de l'Êveque à Ray, ni le terrible châtiment que ça leur avait coûté à Phoebe et elle.

Est-ce qu'elle faisait partie de la rébellion ? La question la surprend et Tasya pose un regard interrogatif sur Maelys « Oui, fut un temps, j'en ai fait partie » murmure-t-elle. Quelle importance maintenant ? River est déjà au courant, elle ne peut pas avoir plus d'ennuis qu'elle n'en a déjà. « Tu devrais t'en tenir éloignée, même si je sais que tu veux faire changer les choses... » Les rebelles tombent les uns après les autres et elle ne veut pas voir l'adolescente rejoindre les rangs des disgraciés.

« Maelys... » Doucement, Tasya vient prendre les mains de la jeune fille dans les siennes. « Elles soutiennent peut-être les règles ici, mais je suis certaine qu'elles feront tout pour leur famille, absolument tout. Comme River. » Elle esquisse un petit sourire. La mexicaine est certaine de ce qu'elle avance : il y a dans la famille Atkins/Reid, beaucoup d'affection et d'amour. Elle a beau avoir des différents avec Lynn et River, elle sait pourtant que l'un comme l'autre sont bienveillants et protecteurs envers les siens. « Tu peux leur faire confiance. » souffle-t-elle avec certitude. Et puis, l'adolescente se recroqueville sur elle-même. Ses révélations lui brisent le cœur. « Je sais.. C'est effrayant. J'ai peur aussi, pour ma fille et mon fils. » Oh oui, elle est terrifiée à l'idée qu'ils grandissent dans ce monde. « Tu as encore quelques années devant toi » Ce n'est qu'un maigre réconfort, elle le sait « Et les choses changeront d'ici là... J'en suis certaine. La colère gronde, tu as du le voir.. » Il faut que ça change, ils ne peuvent pas continuer à vivre ainsi. « Il y a trop d'injustices... » soupire-t-elle à propos du district 5.

Maelys la prend dans ses bras et Tasya en est touchée. Elle la serre également contre elle. « Non ! » rétorque peut-être un peu trop brusquement Tasya à la suite des paroles de la jeune fille. Aller au bidonville ? Hors de question. Elle s'en excuse rapidement. « Désolée, c'est juste que... C'est gentil de ta part de vouloir me les emmener là-bas mais... » Elle hésite et passe une main dans sa nuque avant de plonger son regard dans celui de l'adolescente « Promet-moi que tu n'iras jamais là-bas, ni avec les jumeaux, ni avec personne. Ce n'est pas un endroit pour eux.... » Il ne faut pas que Maelys se rende au bidonville, c'est bien trop dangereux. Si beaucoup de disgraciés sont là-bas pour des peines mineures ou même pour des raisons ridicules comme leur religion ou leur mouvement de résistance, certains y sont pour de vrais crimes. Et puis là-bas, elle perdrait la sécurité qu'elle peut avoir ici. Et surtout, l'endroit est bien trop misérable pour Maelys et les bébés. « De toute manière, l'endroit est bien gardé, ils ne te laisseront pas y entrer... » Il ne faut pas qu'elle tente.

Maelys dévisageait Tasya, n’osant trop rien dire. Les rumeurs avaient été nombreuses, à leur encontre, à tous les trois. Maelys était forcément au courant, Ray étant son beau-frère, avant sa disgrâce. Cette dernière avait d’ailleurs rejailli sur Lynn et, dans une moindre mesure, sur Maelys. De toute façon, elle avait déjà plus ou moins mauvaise réputation. Alors elle faisait avec, n’étant même pas réellement la cible du fiel des autres. « Je… Je suis désolée, que tu n’aies pas cru qu’on vous protègerait. Elle non plus n’y croyait pas. Moi aussi j’ai l’impression que, quoi que je fasse, ça va se retourner contre moi. Ce n’est pas juste. » Si ça pouvait donner l’impression d’une enfant qui s’offusquait du traitement qui lui était réservé dans une bouderie tout sauf mature, ce n’était pas le cas. Maelys était réellement convaincue de l’injustice subie, même si elle n’avait qu’une toute petite partie de l’histoire.

Elle ouvrit la bouche pour poursuivre, avant de se raviser. Demander s’ils étaient juste disgraciés parce que les gens de New Eden savaient l’homme coupable et ne voulaient pas risquer que les voix se délient n’était pas vraiment quelque chose que l’on faisait. Est-ce… Pourrait-elle demander à quelqu’un ? Quelqu’un voudrait-il seulement lui répondre ? Mais déjà la conversation se poursuivait, et l’adolescente regarda soudain sa vis-à-vis avec plus d’intérêt. « Mais je veux faire quelque chose ! Est-ce… Je peux avoir leurs noms ? Je te promets que je réfléchirais avant ! » Même s’il serait difficile de la dissuader. Est-ce qu’elle devait avouer que, quand Kendale lui indiquait que la voix était libre, elle taguait des murs ? Si elle décida de ne pas le faire, ce n’était pas parce qu’elle doutait du silence de Tasya mais pour ne pas lui infliger ça en plus.

« Mais je… Lynn, elle a beau me dire qu’on est sœurs maintenant, c’est pas vrai. April m’aime comme si je l’étais, maman est obligée de m’aimer même si je sais qu’elle préférerait que Lynn soit sa vraie fille et que je ne sois pas là mais Lynn… » Elle n’avait aucune raison de l’apprécier, surtout si elle craignait qu’elle n’apporte encore plus d’opprobre sur leur famille. Mais, malgré tout, entendre Tasya lui dire toutes ces choses la réconfortait. Même si c’était un répit en demi-teinte, concernant les années devant elle. Sans bien savoir si ça fonctionnerait, et plus sur une impulsion, elle la prit dans ses bras, souriant quand elle lui rendit, avant de lui arracher un sursaut. « Non je… Jamais je n’y emmènerai des enfants ! Je voulais juste dire moi ! Pour vous apporter des choses. Ils me fouilleront pas, si ? » Même si ce serait surtout pour Tasya, et pas vraiment pour Ray. « Vraiment ? Je suis désolée, j’aimerai tellement faire plus. » Si elle demandait à un adulte de l’accompagner, elle pourrait ?

Tasya hoche lentement la tête. « Non, ce n'est pas juste... » Comme beaucoup de choses ici. Un soupir lui échappe. Il y aurait tellement de choses à changer ici et tellement de choses contre lesquelles, les deux femmes pourraient s'offusquer. Cela ne changera malheureusement rien à leur situation. Elles ont les mains et les pieds liés.

« Des noms ? » Tasya secoue la tête. Ce n'est pas contre Maelys ou par manque de confiance en elle. « Non, je... » Elle hésite avant de lui souffler : « New Eden a des moyens cruels pour extirper certaines informations. Ils arrivent toujours à leurs fins. Pour ta sécurité et celle des autres, il vaut mieux que tu ne saches rien. » C'était déjà un miracle que personne ne l'ait interrogé sur son appartenance à la rébellion, mais pour autant, Alec l'avait bien forcé à avouer l'acte de Ray sur l'Eveque en la torturant... « Même si tu ne rejoins pas tout de suite la rébellion, ne laisse pas New Eden te changer. » lui demande-t-elle. « Garde tes convictions, ton bon sens et ton empathie » Maelys a tellement de qualités qu'il ne faut pas que les autorités parviennent à la briser et à la soumettre. « Mais sois prudente... » Elle lui glisse un petit clin d’œil.

« Oh Maelys... » Doucement, elle vient serrer sa main dans la sienne. « Même si c'est peut-être difficile avec Jena, je sais qu'elle t'aime profondément. L'amour d'une mère pour ses enfants n'a pas de limites, tu sais ? » Elle en sait quelque chose, rien que de penser à ses enfants, son coeur se gonfle de cet amour. Elle sait aussi que, parfois, les relations parent-enfant, surtout à l'adolescence, ne sont pas simples. « Et Lynn te protègera aussi, j'en suis certaine. »

Concernant le bidonville, Tasya n'en est pas certaine à 100%. Il est très probable que la jeune fille sera fouillée, voir interdite d'y entrer. « C'est dangereux » martèle-t-elle. « Là-bas, il n'y a pas les mêmes règles qu'ici. » Maelys serait probablement horrifiée de voir dans quelles conditions ils vivent. Insalubrité, insécurité sont leur lot quotidien. « C'est gentil, mais... » La mexicaine montre les ingrédients autour d'elle, ceux pour le gâteau qu'elle lui a proposé de manger plus tard. « Tu en fais déjà beaucoup » Savoir qu'elle ne rentrera pas le ventre vide ce soir est déjà un sacré réconfort.

Maelys regarda Tasya d’un air triste. Pourquoi devaient-elles subir cela ? Se rapprochant subitement, elle l’étreignit spontanément. « Je suis désolée que tu aies vécu ça… » Elle aimerait tellement ne jamais être venue ici avec sa mère, ne jamais avoir eu à endurer ça, et à craindre ce qu’elle avait le droit de faire ou non. Elle ne put cacher vraiment la déception, alors que Tasya refusait de lui donner des noms. Elle comprenait que ce soit pour la protéger, mais elle avait presque besoin de faire quelque chose. Elle ne pouvait pas rester inactive et subir. Mais si elle se sentait invincible, elle craignait les répercussions sur sa mère. Sur April, aussi, qui n’avait rien mérité. « Mais je… » Mais elle quoi ? Est-ce que c’était vraiment une bonne raison de demander ça ? « Je sais pas. J’ai l’impression de les laisser faire, presque d’accepter. Je sais pas quoi faire… » Avait-elle seulement quelque chose à faire ? Elle se sentait totalement démunie et impuissante, même si elle ne se rendait pas compte des choses. « J’essaye… De pas changer d’avis, et d’être prudente. On a déjà menacé maman à cause de moi… » C’était sûrement ça le pire.

Elle baissa le regard, triste et gênée. « Je sais que maman préfèrerait que mon petit frère soit encore là, à ma place. C’est… » Comment pouvait-elle dire ça ? « Elle fait que crier, et moi aussi. Et on partage plus rien comme avant. Tu… C’est pas vrai pour tout le monde, si ? Que les mères aiment forcément leurs enfants ? » Elle ne parvenait pas à s’ôter l’idée de la tête, malgré elle. Même si elle était fautive de la plupart de leurs conflits, et qu’elle repoussait elle-même Jena, dans son mal-être. Elle n’osait pour autant pas vraiment en dire plus. Elle en avait même déjà trop dit.

« Mais… Je peux peut-être y aller accompagnée. Je pourrai t’amener à manger, non ? » Elle comprenait que Tasya veuille la protéger, mais elle tenait vraiment à l’aider. « D’accord… » Elle était un peu déçue, malgré tout. « Je… Tu peux faire ce que tu veux ici, quand on est que toutes les deux. Si je peux pas t’aider là-bas… » Elle espérait qu’elle la croit.

A l'étreinte de Maelys, Tasya est un peu surprise mais finit par refermer ses bras autour de la jeune fille, touchée par cette accolade spontanée. « Tu n'as pas d'autres choix que d'accepter leurs stupides lois » chuchote-t-elle alors comme si elle craignait qu'on puisse les entendre. « mais ce qui compte c'est ce qui se passe là et là » Elle pose sa main sur la tempe puis sur le cœur de Maelys. « Ils ne doivent pas réussir à changer ce que tu penses et ce que tu ressens. » Elle grimace quand l'adolescente affirme qu'ils ont déjà menacé sa mère à cause d'elle. « C'est typique de New Eden, ça... » Et malheureusement, il n'y a rien à faire. « Le chantage.. » Et soyons honnête, c'est ce qui marche le mieux pour faire tenir quelqu'un tranquille.

Lorsqu'elles évoquent le conflit entre Maelys et Jena, Tasya s'empresse de serrer ses mains. « Oh si, c'est bien vrai pour tout le monde. Je suis certaine que ta mère t'aime, mais vous êtes humaines toutes les deux. Vous vivez dans une monde difficile et avec beaucoup de tensions... » Se disputer est humain, surtout ici et à une période pour Maelys qui peut-être assez tendue. « Je suis certaine qu'elle voudrait te protéger mais que c'est difficile pour elle de te voir grandir et t'affirmer... » Elle n'ose pas se mettre à la place de Jena. Pour le moment, ses propres enfants sont si jeunes mais elle sera terrifiée lorsqu'ils seront plus grands et qu'ils risqueront de se mettre en danger eux aussi. Rien que l'idée lui coupe la respiration.

A nouveau, Tasya secoue la tête. Vraiment, imaginer Maelys au bidonville lui fait horreur. Elle ne peut pas y mettre un pied. « Je te le redis, le meilleur moyen de m'aider, c'est de ne pas aller là-bas... » Un sourire soulève ses lèvres à la proposition de l'adolescente. « C'est gentil... Si on peut cuisiner et manger après, je serais déjà comblée... » Inutile de préciser que son ventre crie famine ! « On s'y met ? » propose-t-elle alors en attrapant un saladier vide.