The Walking Dead RPG

La voilà: la maison des Atkins. Tasya s'arrête devant et hésite un bref instant. Le milicien qui l'escorte, la pousse sans ménagement et elle n'a d'autres choix que d'aller de l'avant.

La maison est vide. Lynn doit être à un rendez-vous médical, Jena est au travail. Elle croise à peine River qui quitte son logement lui aussi en lui donnant quelques instructions. Tant mieux, elle ne tient pas à nettoyer la maison sous l’œil du rancher. Pourquoi a-t-il décidé de faire appel à ses services ? Elle n'en a aucune idée. C'est probablement vis à vis de Jacob, ils sont amis, il a peut-être voulu faire un geste, se disant qu'elle serait toujours mieux ici qu'au bidonville pour quelques heures. C'est peut-être pour d'autres raisons, mais il ne s'est pas étendu dessus, forcément.

Peu importe, Tasya tient à ce qu'on ne puisse pas lui faire un seul reproche. Elle ne perd pas de temps, sort un balai, une pelle et la serpillère. Elle commence par la cuisine, lave rapidement une tasse dans l'évier, passe un coup de balai au sol, mais tout comme la maison d'Hailey, elle constate qu'ils n'ont pas vraiment besoin de ses services. Tout est propre ce dont elle ne doutait pas vraiment. Sur la petite table, elle trouve quelques ingrédients rassemblés pour ce qu'elle devine être une tarte aux pommes. Si les fruits lui semblent bien juteux et qu'elle meurt d'envie d'en croquer un, elle se retient. Pourtant, son ventre crie famine, la nourriture se fait rare au bidonville. Elle avise aussi quelques légumes. Il faudra donc qu'elle prépare le repas, c'est dans ses cordes. Lynn doit se reposer et River tient à ce que Tasya lui prépare tout ce dont elle peut avoir besoin pendant l'absence de son père et de Jena. La mexicaine coupe quelques légumes, qu'elle plonge dans l'eau bouillante et rajoute quelques épices. Ce sera donc une bonne soupe.

Tasya s'approche de l'escalier au moment où une forme descend précipitamment le long de la rambarde « Oh ! » La mexicaine sursaute. « Je suis désolée, je ne pensais pas qu'il y avait quelqu'un.... » s'excuse-t-elle tout en observant la nouvelle arrivante, son cœur bat encore la chamade dans sa poitrine, se remettant péniblement de cette arrivée inattendue.  

Maelys était seule à la maison, cet après-midi là. April était chez une amie, Lynn avec Jordane – lui semblait-il, sa mère au travail, et son beau-père aussi. Elle était contente que sa petite demie sœur sorte avec quelques camarades d’école. C’était rare, la plupart d’entre eux se tenant à l’écart à cause de sa surdité. Alors qu’elle était la plus gentille et la plus adorable de tous. Ils y perdaient beaucoup, à ne pas apprendre à la connaître. Même si, au moins, les brimades avaient cessé, grâce à Lynn.

Toujours est-il qu’elle s’ennuyait énormément. Elle avait passé une demie heure, ou quinze minutes peut-être, ou une dizaine, sur le journal souvenir qu’elle faisait sur son petit frère et son père, pour l’offrir à sa mère, même si elle ne savait pas vraiment quand il serait fini ni si elle aurait le courage de le lui donner. Mais après avoir couru partout, avoir essayé de lire – pas longtemps – et avoir résisté à l’envie de fouiller la chambre de Lynn, elle avait décidé de sortir son skate. Après avoir longtemps hésité avec ses rollers.

Elle mourrait d’envie d’essayer de glisser avec des derniers sur la rampe de l’escalier mais… c’était sûrement trop dangereux, non ? Avec le skate, en revanche… Mais elle voulait d’abord essayer de glisser sans rien, juste pour appréhender le coude que faisait l’escalier. Elle avait mis son casque, juste au cas où. Elle ne voulait pas se faire réprimander, parce qu’elle aurait une bosse visible sur la tête. Sur le reste du corps… Elle ne se ferait sûrement pas bien mal.

Concentrée sur ses jeux, elle n’avait pas du tout prêté attention au bruit ambiant jusqu’à présent, et elle sursauta elle aussi, ratant son atterrissage depuis la rambarde. S’étalant face contre terre, elle se cogna la coude et les genoux contre le sol. « Aïe… » Si elle n’avait pas retenu l’exclamation, elle serrait les dents, se refusant de montrer qu’elle avait plus mal que ça. « C’est pas grave. Je savais pas qu’il devait y avoir quelqu’un… » Même si River ou Jena en avaient peut-être parlé. Et que, peut-être, éventuellement, potentiellement, Mae l’avait entendu et aussitôt oublié.

C’était… bizarre de voir Tasya ici. Elle avait entendu parler de ce qui leur était arrivé, évidemment, vu que Lynn était concernée, mais elle n’aurait pas cru recroiser la Mexicaine. Pas qu’elle la connaisse bien. Elle avait déjà mangé chez Jacob et elle, avec ses parents, à l’occasion, ou les avait vus ici. Mais dans le premier cas, elle préférait passer du temps avec leurs animaux, même si elle était obligée de rester à table sagement, à écouter les conversations d’adultes. Elle était plutôt persuadée de passer inaperçue. Et, quand ils recevaient, elle aidait Jena, Lynn et April à cuisiner, à dresser la table, à servir mais, là aussi, devait passer inaperçu. Ou, en tout cas, elle le supposait. « Je… Vous êtes là pourquoi ? » Elle aurait vraiment dû écouter.

Tasya ouvre de grands yeux en voyant Maelys tomber contre le sol après avoir été éjectée de la rambarde. Elle s'agenouille précipitamment auprès de l'adolescente, ignorant la surprise qui la secouait il y a encore une demi-seconde. Elle se pensait seule et visiblement Maelys imaginait la même chose. Elle espère donc que la chute n'est pas dû à sa présence. « Est-ce que ça va ? Tu ne t'es pas fait mal ? » demande-t-elle réellement inquiète. Il ne manquerait plus que l'adolescente ait besoin de soin. Tasya n'a pas le droit de sortir d'ici, ordres des miliciens qui l'ont accompagnée, sous peine de terribles représailles. En cas d'urgences, que devrait-elle faire ? La brune n'a pas particulièrement envie de prendre le risque. Les sourcils froncés par l’inquiétude, la mexicaine l'aide à se remettre debout.

Heureusement, il semblerait qu'il y ait plus de peur que de mal. « River m'a engagé pour faire du ménage. » souffle-t-elle. « Je passe le balai, la serpillère, je prépare le repas et je m'assure que vous ne manquez de rien... » Elle montre la cuisine du doigt, c'est là où elle a passé la plus grande partie de son temps. « Je devrais être là une ou deux fois par semaine » précise-t-elle. Visiblement, l'information n'était pas passée pour Maelys, ou elle n'était pas au courant que c'était Tasya la disgraciée sortie du bidonville. River n'avait peut-être pas voulu s'étendre sur le sujet, ce ne serait pas étonnant. Elle-même se demande encore pourquoi il l'a choisi. C'est un mystère, elle aurait pensé qu'il était bien trop content qu'elle soit enfin loin de Jacob.

La mexicaine hausse les épaules et esquisse un sourire. « Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Je peux préparer un gâteau » propose-t-elle. Tasya a pu voir qu'il y avait tous les ingrédients nécessaires sagement disposés dans la cuisine. Elle comptait s'y mettre. En tout cas, elle compte bien se montrer irréprochable. « Ou ta chambre a peut-être besoin d'être rangée ? » Le rez de chaussée est quasiment impeccable, alors autant essayer de se rendre vraiment utile, non ? Peu importe à vrai dire, tant qu'on lui donne ce pour quoi elle est venue ici. Le sourire qu'elle lui adresse est parfaitement sincère, mais si elle peut marquer quelques points auprès de la belle-fille de River, elle ne dira pas non.

Ses genoux la brûlaient, et ses bras lui faisaient un peu mal, alors qu’elle s’était rattrapée comme elle l’avait pu, surprise par sa chute. Mais elle ne croyait pas s’être vraiment fait mal, elle avait juste le souffle court à cause du choc. Aidée par Tasya, elle se releva doucement, secouant la tête. « Ça me brûle un peu, mais c’est rien… Ça va passer. » Normalement. C’est pas comme si elle s’écorchait les genoux en tombant pour la première fois. « C’est pas la première fois. Que je tombe en faisant du skate. Enfin, j’en fais pas sur les escaliers, normalement, hein ! Ni dans la maison ! » Enfin, pas qu’elle ait quoi que ce soit à dire à ce sujet, mais bon. C’était plus fort que Mae, parfois, de se justifier. Mais elle n’allait pas en parler à son beau-père ou à sa mère, si ? Elle espérait que non. « On doit avoir de la crème là-haut ! » Pour nettoyer, ou quelque chose comme ça.

« Oh ! OH ! » Ça lui revenait un peu. « Je crois qu’ils m’en ont parlé. Au dîner. » Ou est-ce qu’elle les avait entendus en parler ensemble, dans le salon ? Elle ne se souvenait plus vraiment. Haussant les épaules, elle reregarda Tasya. C’était pas vraiment grave. « D’accord. Je dois te, vous… Hum, je dois donner quelque chose en échange ? » Sûrement, oui, ou alors River ou sa mère l’avait déjà préparé ? Elle n’en avait aucune idée.

Un gâteau ? C’était une bonne idée ça. Il y avait sûrement de quoi faire dans les placards. « Tu… Vous voulez que je vous fasse visiter la maison ? » C’était bête comme question, elle la connaissait déjà. Même si elle avait sûrement pas été à l’étage. A moins que Jena ne lui ait montrée ? « Vous êtes pas obligée d’aller dans ma chambre ! » Elle devrait cacher son ours en peluche, au cas où. Baissant les yeux, jouant avec ses doigts, elle essayait de prétendre être gênée, n’osant pas la regarder. « Je, j’ai un doudou de quand j’étais petite, j’aime pas trop qu’on y touche… » C’était honteux d’admettre ça, mais si ça pouvait l’en tenir éloignée…

L’entraînant à sa suite, elle lui indiqua chacune des pièces, avant de se retourner vers elle. « Vous voulez pas m’aider à regarder dans le placard de la salle de bain ce qu’on a ? Je suis un peu petite… » Généralement, elle montait sur le rebord de la baignoire, mais elle n’allait pas encore tenter le diable.

Tasya hoche doucement la tête, visiblement, plus de peur que de mal pour Maelys. Ouf. « Ne te justifie pas » souffle-t-elle doucement. La mexicaine ne dira rien à Jena ou à River. Elle a été jeune elle aussi et même si elle a toujours été prudente, elle a déjà fait ce genre de petites "bêtises" « Tu as besoin d'aide pour la crème ? » lui demande-t-elle, son passif d'infirmière n'étant jamais très loin. « ça.... restera entre nous » promet-elle avec une petite hésitation. Pas sûre que Jena et River soient ravis qu'elle propose à Maelys de leur dissimuler des choses, mais au fond, elles ne font rien de mal.  

La brune hausse les épaules quand Maelys évoque ce qu'elle doit lui donner en échange des heures de ménage. « Non, je suppose qu'ils me donneront tout la prochaine fois. » Il est prévu que Tasya revienne deux ou trois fois par semaine suivant les besoins de la famille Atkins alors ils pourront la payer lorsqu'elle reviendra s'ils n'ont rien laissé à l'adolescente.

Quand Maelys hésite à nouveau sur le vouvoiement ou le tutoiement, Tasya l'aide à trancher. « Tu peux me tutoyer » lui propose-t-elle. De toute manière en tant que disgraciée, elle semble avoir perdu tout droit au vouvoiement de la part de certaines personnes. Quant à visiter la maison, elle secoue la tête et refuse poliment. « J'ai déjà fait le tour » River lui a montré les pièces à nettoyer. « Pour ta chambre, c'est toi qui vois ! » Elle n'y mettra pas les pieds si Maelys le refuse ! C'est son endroit, sa pièce à elle et elle ne la "profanera" pas, par respect pour elle. L'histoire du doudou la fait sourire. « Je n'y toucherais pas, c'est promis. » Elle peut comprendre que Maelys se sente honteuse de cet aveux, et pourtant, il n'y a aucune honte à avoir, bien au contraire. Depuis l'apocalypse, la moindre appartenance est précieuse, surtout si elle vient de la vie "d'avant". Elle-même avait un album photos de sa famille qu'elle emmenait partout. Il a dû rester chez elle, avec Jacob.

Tasya hoche la tête. « J'étais infirmière, je pourrais t'aider à te soigner » propose-t-elle. Il ne s'agit pas d'une grande blessure, plus d'un petit bobo, personne ne devrait lui en tenir rigueur. « Et après, c'est parti pour le gâteau ! Tu veux m'aider ? » Ce n'était pas l'activité la plus intéressante et ludique qu'il soit mais Tasya ne serait pas contre un peu de compagnie...

Elle était vraiment gentille, mais ça ne surprenait pas tellement l’adolescente : elle avait toujours dégagé cette impression de douceur, quand elle la voyait, même si elle ne la connaissait pas vraiment. Grimaçant, elle hocha la tête. « En vrai, je sais même pas trop ce qu’il faudrait mettre. Peut-être que juste de l’eau suffirait, non ? » Au moins, si c’était le cas, personne ne verrait que quoi que ce soit avait bougé dans le placard à médicaments. Même si elle était à peu près sûre qu’elle ne se ferait pas punir pour ça. Elle pouvait très bien dire qu’elle était tombée dans les escaliers parce qu’elle avait marché sur sa jupe, ça ne serait pas entièrement faux. « J’espère que j’ai pas abimé mes collants… » Elle avait déjà pris la direction de l’étage, prenant bien soin de monter son skate pour le ranger au passage, jetant un regard par-dessus son épaule pour vérifier que Tasya la suivait.

« Peut-être qu’ils l’ont mis quelque part sur la table… » Elle s’en voulait un peu, de ne pas avoir écouté. Elle devait mettre Tasya mal à l’aise, malgré elle, non ? Même si elle n’avait pas l’air de l’être. « D’accord. Mais je veux pas que tu te sentes obligée que je te tutoie, hein ! » Elle baissa la tête. « Ou que je me comporte mal et que je suis pas respectueuse. » En réalité, elle se fichait un peu de ça, tant qu’on ne se plaignait pas de son attitude à ses parents. Même si les règles ne s’appliquaient probablement pas aux disgraciés. « Non, je… Juste pas mon ours ! » Il ne manquerait plus qu’elle trouve le côté caché dedans… A coup sûr, elle lui attirerait des ennuis. Même Jena ne savait pas qu’il était là. Adressant un sourire hésitant à la jeune femme, elle hocha la tête, non sans prononcer un merci du bout des lèvres.

« Je veux bien. Comme ça j’utiliserai pas n’importe quoi. » Ou rien du tout, si ça n’était pas nécessaire. « Tu sais nettoyer les collants s’ils sont tâchés ? » Parce que ça, ça allait réellement lui poser problème. Même s’ils avaient les moyens d’en racheter. « Je suis pas très douée, mais je cuisine de mieux en mieux ! » Sa manière à elle d’accepter. Même si elle ne savait pas vraiment si elle devait être fière ou énervée de réussir dans quelque chose qu’on lui imposait.

Maelys semble s'inquiéter à propos de sa blessure. « Si la peau est un peu entamée, n'hésite pas à mettre de l'eau oui. Si c'est un hématome, il n'y a pas grand chose à faire. Tu peux bouger ton articulation correctement ? » s'assure-t-elle tout de même. Tasya suit l'adolescente dans l'escalier pour monter à l'étage. Elle la rassure d'un sourire sur son nounours : elle n'y touchera pas !

Maelys s'inquiète de paraitre impolie si elle tutoie Tasya. « Je ne crois rien de tout ça, ne t'en fais pas » souffle-t-elle d'une voix douce. L a jeune fille donne l'impression d'être bien éduquée au contraire. « Et puis, c'est moi qui te le propose ! » Elle lui fait un clin d’œil. Si Maelys savait qu'en étant disgraciée, Tasya avait perdu toute identité, n'étant même plus considérée comme un être humain aux yeux des autorités, elle ne s'occuperait surement pas de ce genre de petits détails.

Tasya hoche la tête à propos des collants. Elle a beau être jeune, la mexicaine a toujours aidé sa mère pour s'occuper des enfants des autres ou pour prendre soin de sa famille. « Oui je sais les nettoyer, surtout jamais de sang à l'eau chaude ! » conseille-t-il. Il n'y a rien de pire que de mettre de l'eau chaude sur une tâche de sang. A tous les coups, elle ne partira plus. « Il suffit de frotter doucement avec un peu d'eau et de savon. Je peux m'en occuper » Après tout, elle est là pour cela, non ? Faire le ménage, la lessive, le repas... Autant qu'elle se rendre réellement utile.

« On peut s'y mettre alors ? » propose-t-elle concernant la cuisine. Ses yeux scrutent un instant Maelys. « Tu as des cours pour cela ? » Elle précise le fond de sa pensée « La cuisine... » Tasya se doute que c'est le cas, toutes les jeunes filles ne doivent-elles pas devenir de parfaites petites ménagères ? « J'ai du en suivre aussi en arrivant ici. » Elle hausse les épaules. « C'est obligatoire mais heureusement que j'avais déjà quelques connaissances, c'était assez... barbant ? » continue-t-elle avec un petit éclat malicieux dans le regard.