Un petit rire quitte les lèvres de Lara avant qu’elle ne soupire de plus belle. Elle comprend tout à fait où veut en venir Nima. De se faire oublier ne serait-ce qu’une journée serait de véritables vacances en ce moment…
Prenant le joint qu’on lui tend, Lara tire dessus à son tour, gardant un instant cette fumée en elle. L’expirant finalement par le nez, elle retend le tout à son amie.
- Oh, du gibier conséquent donc. On pourrait nourrir par mal de monde avec ça. Songe tout haut la blonde. Peu importe le rongeur, même un seul morceau de viande par individu aidera au moral et à la faim. N’importe quoi à se mettre sous la dent suffirait, enfin presque. Voilà ! Exactement comme la native disait.
Le joint lui revenait une deuxième fois et Lara en aspirait les bienfaits de nouveau. Difficile de ne pas sourire devant la question de Nihima. Ce n’était pas anodin venant d’elle, jamais elle ne parlait potins.
- Depuis que je lui ai longuement parlé, pendant que Tucker était à la clinique, il est vrai que nous nous croisons plus souvent. Ça devait arriver, je suppose, puisqu’il t’est proche. Lié en tout cas, puisqu’ils étaient dans le même groupe avant.
Revenant tirer sur le joint avant de le tendre à Lara, l'avisant en silence suite à la question sur Adrian. Notant ce sourire qui naît au coin de ses lèvres à la question, n'émettant pas un seul commentaire sur le sujet, la laissant reprendre la parole en penchant brièvement la tête sur le côté à ses explications.
Hm. N'était-ce que ça ? Quand à sa proximité avec les Marsh, la brune hausse les épaules. Ironique, quand tu pense que c'est eux qui me suivent à Yakima. Et pas sa fille. Ni même Hayden. Songer à lui la ramenant à leur ultime discussion, sentant son coeur se serrer à l'idée quoi qu'elle n'en montre rien. Silencieuse une courte seconde, veillant à ne rien évoquer de ses blessures internes pour se concentrer sur l'instant présent. Je me contentais de remarquer que vous aviez... Visiblement le temps de souvent discuter ensemble, au coin du feu. Comme récemment, durant le trajet. Elle n'avait entendu que les bribes de conversation, trop concentrée sur sa garde. Mais reconnu leurs voix.
Comment était ton mari, avant ? Le père de Zelda ? demande t-elle finalement, avec une curiosité sincère pour le passé de son amie.
Ironique… en quelque sorte oui. Lara ne peut qu’hocher de la tête en soupirant. Kaya et Hayden ne sont pas auprès de son amie et ça chagrine la quarantenaire. Les gens ont chacun leur raison, ce n’est pas pour autant qu’il est facile d’avancer sans ceux qu’on aime, ceux qui nous sont chers.
Si la native n’en parle pas, Lara sait que ça lui fait du mal, même au détour des mots qu’elle choisit et de la force dont elle use pour parler de sa fille.
- Il nous faut prendre un peu plus de pauses à notre âge, effectivement ! Plaisante Lara, avant de grimacer.
Est-ce qu’elle accepte la cinquantaine qui approche ? Pas le moins du monde et si elle se permet de blaguer sur les années qui passent, elle déteste lorsque d’autres le font à son sujet.
- Eddie ? L’échange du joint se fait à nouveau et tandis qu’il revient à la native, Lara expire la fumée tout en réfléchissant, se souvenant en fait. Il était discret jusqu’à ce qu’il se sente plus à l’aise. Un bel homme, malgré un look un peu intello. Un sourire étirait les lèvres de l’Australienne. Il avait beaucoup d’esprit et d'humour, était très protecteur de sa famille. Il était fou de Zelda et très paternel avec elle.
Ça lui serrait le cœur de repenser à tout ça, de se demander si peut-être il n’était pas en vie quelque part, de rouvrir une porte qu’elle avait fermé depuis belle lurette.
Tu es comme Frances, toujours dans l'excès de ton âge. Souligne la brune non sans une oeillade moqueuse, revenant tirer sur le joint en l'écoutant finalement évoquer son ancien mari. Visiblement un homme discret, et protecteur de sa famille, qui lui fait hocher la tête. Si elle n'en dit rien, il n'empêche. Elle peine à imaginer comment sa fille à dû souffrir de cette absence jusqu'à devenir une espèce de machine prompt à agresser et être si violente.
Tu ne sais pas ce qu'il est devenu. Du moins, elle n'en parlait pas comme une personne endeuillée. Reconnaissait cette différence qu'elle avait encaissé, entre les prémices ou elle parlait de Kerry, jusqu'à arrêter son corps décharné dont il ne subsistait plus grand chose de son ancienne vie. Baissant le regard à l'idée, avant d'aviser les environs. On ne devrait pas tarder à y aller. Ca se rafraîchit. Et si elle espérait mettre la main sur un peu de gibier, mieux valait s'éviter de le faire sous une pluie battante, au risque de perdre de précieuses traces de leur passage ...
L’œillade de Nima arrache un sourire à la quarantenaire. Décidément de plus en plus détendue, il semble qu’elle va finalement pouvoir trouver le sommeil en cette matinée fraiche.
- Non. Je ne sais pas s’il a réussi à prendre l’avion, s’il est encore ici ou en Australie. S’il est mort ou vivant. Avait-elle baissé les bras plus rapidement que pour sa fille ? Oui.
Mais, c’est ainsi et elle n’a pas de regret. Lara avance, tout simplement. Il le faut pour sa santé mentale. Jamais cependant, elle n’aurait baissé les bras pour sa fille. Son bébé miracle.
- Oui. Confirme la blonde en frissonnant lorsqu’une brise automnale s’engouffrait dans leur chevelure soudainement. Je vais aller faire une sieste. Viens me chercher au besoin. Lui demande la maman, tout en se relevant maladroite.
Les articulations endolories, l’impression néanmoins d’être dans une ouate confortable. Ses sens n’en sont pas complètement engourdis, mais la douleur physique est moindre. Nima avait raison quant à son joint.