The Walking Dead RPG

Un simple regard en direction de Will quand il parle de retourner au dispensaire. J’sais qu’il est comme Arizona, que retourner là-bas l’enthousiasme pas, c’est même tout le contraire. Mais c’est bien aussi qu’il prenne sur lui. Et puis, au final, il l’avait déjà fait pour venir me voir.

Et j’ai un froncement de sourcils à l’évocation de Locke, mon regard passant de l’un à l’autre, alors que j’ai un peu de mal à piger où ils veulent en venir. « Levi a raison. J’suis pas foutu de lui casser la gueule. Alors autant l’éviter, j’ai pas que à foutre de mes journées. » Et faut que j’arrête de lui donner plus d’importance qu’il en a. J’lui dois rien du tout et j’ai jamais rien attendu de lui. Faut juste que ça continue comme ça. Pas comme si ça changeait réellement quelque chose à ma vie en plus. Alors ouais, si j’peux tenter à l’occas de lui en coller une, j’me priverais pas. Mais c’est à moi d’faire en sorte que ça me prenne plus la tête. Et prendre sur moi donc.

J’préfère largement m’focaliser sur le reste, essayant de piger pourquoi Levi nous demande ça. Et j’ai un bref hochement de tête à sa remarque. « Je vois. Perso, l’idée de noblesse, vu le monde dans lequel on vit, ça me parait… improbable. » Ptet parce que j’ai vécu avec les pires crasses pendant des années et que leur sens de l’honneur était juste totalement inexistant. J’sais bien que je suis pas comme eux, mais je sais comment des types comme ça fonctionnent. Et sur quoi on peut tomber donc. « Si on a des scrupules, en face, ils en auront pas. » J’l’ai appris depuis longtemps ça, même avec des gens qui sont dans le même camp – en théorie en tout cas.

Et voilà que les exercices s’enchainent. Levi nous fait tourner de nouveau autour du terrain avant de passer aux burpees, aux pompes et j’en passe. J’sais même pas comment j’fais pour tenir la route, mais j’avoue que j’suis pas peu fier de pas crever dans un coin. Finalement, j’suis plus en forme que je le pensais. J’ai quand même du mal à reprendre mon souffle quand on passe aux affrontements, surtout quand il nous apprend à tomber. Une première fois. Puis une autre. Et encore. J’commence à perdre un peu le fil, alors qu’il me renvoie courir pour s’occuper de Will cette fois. Okay, en fait l’but, c’est de survivre à la matinée en fait.

Spoiler:

The stuff that dreams
are made of.

ANAPHORE

Will haussa les épaules, devant le regard de Zack. Il n’avait pas vraiment caché sa fuite du dispensaire, même s’il ne discutait pas vraiment des raisons qui l’y poussaient et qu’il aurait préféré feindre que tout allait bien. Mais comme pour tout le reste il prendrait sur lui et ne ferait par y accorder que de l’indifférence. Par oublier que Maeve y avait jamais été. « C’est une solution comme une autre. » Zack croiserait forcément Locke, à un moment ou à un autre, ne serait-ce qu’à l’aérodrome, mais si ce qui lui convenait pour le moment était de l’éviter, c’était tout aussi bien. Tant qu’il parvenait réellement à faire abstraction de ce qui lui donnait envie de le frapper. De toute façon, ça n’était pas le problème de Will, loin de là, et il se garderait bien de s’en mêler.

Il arqua toutefois un sourcil alors que Zack rebondissait sur le fait de tuer quelqu’un. Il en semblait convaincu, mais serait-il vraiment capable d’être insensible face à quelqu’un qui le suppliait pour le piéger ? Il n’avait pas vraiment eu l’occasion de le voir en action, mais il espérait pour lui que ce soit vrai. « Je pense que j’ai assimilé cette leçon-là. » Depuis longtemps, à dire vrai. La plupart des gens étaient individualistes et il n’y avait rien de bon à en tirer. C’était aussi simple que ça.

Mais la parenthèse fut bien vite écourtée, alors que Levi leur énonçait la suite du programme. Rien qui ne semblait compliqué au Québécois, concernant les squats, les burpees et autres joyeusetés. La force de l’habitude, alors qu’il en avait fait avant de rejoindre l’aérodrome et qu’il s’efforçait de continuer, quand ça s’avérait possible – plus fréquemment récemment, du fait des restrictions à l’aérodrome. L’autre partie du programme, en revanche, s’avéra catastrophique. S’il finissait toujours par se relever, ça n’était ni rapide, ni adroit. Il pouvait se réfugier derrière toutes les excuses du monde : la difficulté à se laisser tomber en sachant qu’il pourrait mal tomber et réveiller la douleur dans son dos, ou pire, aggraver le cas de sa vertèbre abimée, mais il savait pertinemment que ce serait faux. Perdant quelque peu sa contenance habituelle, il serra les poings, se relevant une énième fois sous le regard clairement pas convaincu de Levi. « J’y passerai plus de temps. » Pas comme s’il pouvait vraiment dire quoi que ce soit d’autre…

Spoiler:

WE ARE SOLDIERS

It's time to strap our boots on
This is a perfect day to die
Wipe the blood out of our eyes
In this life there's no surrender

Il scruta ses deux vis-à-vis, observant leurs efforts. Ils essayaient, c'était bien là le plus important, même s'il y avait encore besoin de bosser. Les lèvres pincées, l'homme se montra intraitable avec eux tout du long : ni William, ni Zack, n'étaient venus pour être ménagé d'une quelconque manière. Et Levi n'avait pas l'intention d'avoir de la pitié pour eux, considérant qu'ils n'avaient pas besoin de ça surtout. Le monde n'avait eu aucun égard pour eux, d'aucune manière. Tout avait été fait pour les broyer, les plier, les briser, et ils étaient encore debout. Les épargner aujourd'hui reviendrait à les mépriser, et Levi n'était pas de ceux-là.

Alors il redoubla d'ardeur. Il ne serait satisfait que lorsque les deux pleureraient du sang, ou alors, seraient au sol avec les os brisés à cause de l'effort. Pas avant. Dans le genre entraineur redoutable, l'israélien se posait là. S'ils réussissaient à lui survivre, clairement, ils pourraient tout supporter à l'avenir, c'était tout ce qu'il fallait se dire à ce sujet. Un sourire passa sur ses lèvres tandis qu'au deuxième combat, le binome s'en sortit bien mieux. Certes, ils étaient fatigués mais, quand même : ils replacèrent quelques positions apprises au cours de la journée.

Le lendemain, et les séances suivantes, furent encore différentes mais toutes aussi intéressantes à ses yeux. Ils progressèrent encore, en restant réguliers avec lui, et c'était tout ce qu'il attendait de leur part. Allez, bougez-vous, on a pas terminés ! Fit-il en se mettant à courir avec eux, avec presque de l'enthousiasme dans le ton de sa voix. Il jeta un regard en arrière : Robinson, je te vois trainer encore la patte pour te foutre de ton camarade, je te fais bouffer du sable, le somma-t-il d'un mouvement sec, le timbre qui trahissait son mécontentement : L'insolence, c'est zéro ! surtout avec lui à côté. Il avait bien assez de Zelda pour souffrir en plus avec un autre.

Inachevés

La médiocrité commence là où les passions meurent. C'est bête mais j'ai besoin de cette merde pour sentir battre mon cœur. J'ai tellement misé sur mes faiblesses et mes failles, j'mérite une médaille au final j'ai fait qu'briller par mes absences.