The Walking Dead RPG

Je ne suis toujours pas sûr que ce soit une bonne idée de voyager si vite, mais Joachim était incapable de tenir en place alors… Autant y aller, au lieu de le voir filer en douce tout seul. Au moins, on était là en cas de problème. Sauf qu’il est quand même vachement pâle là… Je jette un coup d’œil aux autres, un peu inquiet. Et Lily prend les choses en mains, en ordonnant à Joachim de monter à cheval. Je pouffe de rire à la remarque de Preston en imaginant la scène, me fendant tout de même d’un commentaire : « On devrait pas faire une pause plutôt ? » Je n’y connais rien en cheval, mais si il est éreinté, est-ce qu’il saura tenir à cheval ?

Je suis des yeux Preston qui va faire un peu le ménage, prestement, il n’en reste qu’un. Peu désireux de me rapprocher de la charogne, je décide de filer un coup de main à distance… sauf que la flèche se plante dans la gorge du rôdeur et non pas dans son crâne, laissant le mort continuer à avancer maladroitement en émettant des borborygmes dégueulasses. « Fait chier. » Heureusement qu'il n'y a pas Mary à impressionner, parce que là... C'est quand même rageant.

Spoiler:

Je relevai un regard désemparé vers Lily et Preston qui m’incitaient tous les deux à me remettre en selle. « Je vais pas y arriver… je vais pas tenir en selle. » Je le savais déjà, avant même d’essayer. Je n’étais pas descendu sans raison. Les vertiges étaient tellement violents que j’aurais été capable de tomber même avec ma monture au pas. Serrer les rênes d’Anoki en main me permettait de me raccrocher à quelque chose, sans avoir à les embêter avec ça.

Peut-être que j’avais surestimé mon état de santé. Je n’étais pas vraiment capable de prendre la route. Je ne cherchais même pas à m’occuper des mordeurs, sachant très bien que mes compagnons sauraient s’en dépêtrer sans mon aide. La proposition de Lukas m’évita d’avoir à le proposer moi-même : « Ouais… j’aimerais bien, si ça vous gêne pas. On peut trouver un endroit où se poser ? » J’avais beau regarder aux alentours, il n’y avait que des bois à perte de vue, avec quelques cadavres ambulants qui risquaient de nous gêner. « Peut-être le long de la côte ? Désolé... » Si je pouvais souffler juste dix minutes, je leur serais reconnaissant.

Ses semelles frappèrent le bitume usé lorsqu’elle descendit de Fury. La flèche de Lukas s’était plantée dans la gorge de la dernière charogne, qui progressait vers eux avec plus de véhémence encore. De son unique main libre, Selene s’empara de sa machette et frappa d’un coup sec. La lame aiguisée décapsula littéralement le crâne ramollit du cadavre de plusieurs années. Il s’écroula pitoyablement, déversant au sol ce qui restait de sa cervelle décomposée.

- T’excuse pas, dit-elle en revenant auprès de Joachim, arme gouttant à ses pieds, on fera autant de pauses que nécessaire.

C’était une promesse et un ordre : qu’ils osent se plaindre du rythme du jeune homme pour voir ! Mais a priori, ce ne serait pas le cas. Les prunelles perçantes de Selene avisèrent les environs, le bois, et les silhouettes décharnés qui tachaient l’horizon.

- On s’installe le plus loin possible de la forêt, faut qu’on ait une vue dégagée dans toutes les directions.

On ne répétait jamais assez les bases de la prudence. Une fois qu’ils se furent installés, la musicienne sortit de la sacoche de Fury sa carte de la région, ainsi que sa boussole. Avec un crayon, elle traça le trajet qu’elle estimait avoir parcouru depuis leur précédente halte. C’était approximatif, évidemment.

- Pas sûr qu’on atteigne Belfair avant la tombée de la nuit à ce rythme. Je pense qu’une fois qu’on aura repris, on devrait guetter un endroit valable pour la nuit, comme on dit : un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras », on sera plus frais pour terminer la première partie demain.

Car une fois le check point de leurs alliés passés, ils auront passé la mi-chemin et, surtout, les risques de tomber sur des pilleurs de tout chemin seront réduits.

« Dum spiro spero »

Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.

Récompenses:

On peut aussi t'attacher à la selle. Précise la trentenaire. Et je reste à côté de toi. Elle ne voulait pas non plus lui forcer la main. Elle a un léger rire face à la remarque de Preston, et a un hochement de tête entendu à tout le monde lorsque la proposition de s'arrêter est donné. Ne t'excuse pas Joa, on est pas non plus pressé. C'est pas comme si un train attendait tout ce petit monde. Et puis, Lily voulait surtout arriver plus vite afin que son ami puisse se reposer dans un vrai lit.

Elle aide l'adolescent à se déplacer vers un coin où il pourra se poser en toute tranquillité, avant de rejoindre Selene qui sortait déjà de son sac magique une carte et un crayon, de quoi se repérer dans le coin afin de ne pas être trop exposé au danger. C'est pas bien grave, tant qu'on se pose dans un endroit assez sécurisé. Elle a un regard pour Joachim, plus loin. Ca lui permettra aussi de se reposer plus longtemps.

angel of small death
and the codeine scene

Preston hoche la tête aux paroles de Selene. Effectivement, ils feront autant de pauses que nécessaire. L'idée n'est pas de perdre Joachim en cours de route, et même s'il aurait préféré être à l'abri avant la tombée de la nuit pour une question de sécurité, il fera avec. Lily aide Joachim à descendre de selle et à s'installer confortablement.

Le militaire, toujours une main posée sur son fusil, s'avance vers Selene. Il jette un coup d’œil sur la carte et secoue la tête. « Effectivement, nous n'y serons pas avant la tombée de la nuit » souffle-t-il en voyant la distance restante à parcourir. « Dès qu'on trouve un endroit sûre, on s'arrête et on enchainera les tours de garde toute la nuit » Sauf Joachim évidemment, il a bien besoin d'un peu de repos. Il sort une bouteille d'eau et la propose à ses camarades avant d'en boire une longue rasade.

Rapidement, il examine la selle du cheval avant de se tourner vers Joachim. « On peut effectivement t'attacher à la selle ou une des filles peut monter avec toi pour te soutenir. » Il suffira d'alléger l'animal des sacs qu'il porte déjà et il pourra aisément porter deux cavaliers. Après tout, Joachim et Preston doivent bien faire 30 kilos de différence donc s'il peut porter le militaire, il pourra également porter Joachim et une des filles. De cette manière, le jeune homme n'aura pas à marcher et ils avanceront tous un peu plus vite.

Leur prévenance m’arracha un sourire désolé. J’avais vraiment de la chance d’être si bien entouré. Aucun d’eux ne cherchait à me dissuader de faire ce voyage. Ils étaient tous prêts à aller jusqu’au bout, peu importe combien de temps ça nous prendrait, peu importe si mon état était inquiétant. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à faire pour arranger les choses. Il me fallait seulement du temps et… hors de question que je reste à Gig Harbor à me ronger les sangs concernant le sort d’Isalín et Kaya.

Je grimaçai un peu à l’idée de m’attacher à la selle de mon cheval. « C’est une très mauvaise idée, ça peut être vraiment dangereux dans certaines situations… » J’acceptais, par contre, que quelqu’un monte derrière moi pour m’aider à tenir en selle. C’était un bon compromis pour ne pas perdre le rythme. Entre Selene et Lily, elles pouvaient alterner sans difficulté. Elles avaient l’expérience et étaient assez légères pour ne pas fatiguer Anoki qui resterait au pas.

« Je me souviens d’une vieille cabane de chasse… » Leur confiai-je. J’avais du mal à m’orienter, mais j’étais plutôt sûr de moi. J’avais fait plusieurs fois des allers et retours entre leur avant-poste et Tacoma lors de l’installation de la ferme. J’avais été là pour sa mise en place. « On peut y aller. On y sera avant la nuit. » Lâchai-je finalement avec conviction.

Si la route ne fut pas de tout repos, compter les uns sur les autres nous permirent d’en voir le bout avec seulement un léger retard. Je fus bien entendu triste de ne pas revoir immédiatement Isalín et Kaya une fois sur place, mais un convoi devait partir pour le QG des Remnants dans quelques jours. Ils m’avaient assuré qu’ils prendraient des nouvelles et relaieraient le message. Il ne restait plus qu’une attente interminable, heureusement en très bonne compagnie. Tous avaient plutôt de bonnes raisons de s’attarder un peu ici. Si certains pensaient repartir à Gig Harbor ensuite, ce n’était pas le cas de tout le monde. Je songeais, avec déchirement, que d’autres séparations auraient encore lieu. Alors j’espérais de tout court que des retrouvailles seraient bientôt possibles, en juste retour.