Sujet: Re: Stuck up in my head Lun 16 Jan 2023 - 0:33
Donc, si tu devais avoir un super-pouvoir, ça serait lequel ? Demande-t-elle avec un sourire complice à l'égard de l'homme. Il parle d'Icare, Liv est prête à parier qu'il s'agira du pouvoir de voler. Elle ? Aucune idée : Ouais comme super-man quoi, la liste est longue, elle réfléchit à son tour mais ne trouve rien. Peut-être celui de passe-muraille tient ! Ca lui plait bien dans l'idée. Cependant elle n'a pas le temps de s'attarder sur la question alors que William se montre aussi curieux.
Il vient de Berlin, explique-t-elle. Pour des juifs sur cette période effectivement, évident n'est pas le mot qui convient, glisse-t-elle avec sérieux. Il n'en avait pas énormément de souvenir, comme il est arrivé assez jeune et qu'il y a eu quelques escales entre temps, ça a un peu cassé son rythme, il a regretté de ne pas pouvoir aller à l'école durant ce temps, il a eu l'impression d'avoir des lacunes notamment en écriture alors qu'à côté de ça, les calculs algébriques n'avaient aucun secret pour lui, elle pince les lèvres : Je crois qu'il n'y a effectivement jamais pensé, mais parce qu'il ne s'en sentait pas capable, ajoute-t-elle.
Son grand-père a souffert longtemps du fait, notamment, de ne pas savoir lire aussi bien qu'il l'aurait voulu. Là où sa grand-mère avait toujours pris la peine de le rassurer à ce sujet : il n'était pas plus bête qu'un autre, bien au contraire. Ses yeux reviennent vers William en écoutant ses propos avant de froncer les sourcils : Vraiment ? Des métiers importants et peu de temps à consacrer à leur enfant ? Je connais ce discours, souffle-t-elle alors : Mes parents aussi ont eu des boulots très importants, en tout cas, qui ont été plus important qu'elle. J'ai arrêté de leur parler il y a maintenant... Douze ans ? Wow, elle s'en étonne la première.
Elle n'avait pas remarqué avant que ça faisait si longtemps. Et au bilan ? Eh bien rien, ça lui convient comme ça. Ou, elle aimerait quand même adresser quelques reproches à sa mère. Le temps passe vite, et ils ne me manquent pas, assume-t-elle : Ils ont été d'affreux parents, pour tout dire, cela dit, ça n'importe plus aujourd'hui. C'est trop tard pour revenir en arrière, pour réparer les choses. Le mal est déjà fait pour elle, et Liv ne peut plus rattraper leurs lacunes.
Maintenant ? Elle se redresse en dégageant rapidement ses chaussures. Le dernier à l'eau devra faire dix pompes ! Annonce-t-elle déjà avec un sourire joueur. Elle a tout juste le temps de retirer son pantalon, en manquant presque de tomber à la renverse sur le sable. Par chance, elle se rattrape souplement et arrive la première à l'eau les dents serrées : C'est froid, c'est froid ! Lâche-t-elle d'une petite voix aigüe en s'obstinant pourtant. William n'est pas loin derrière, mais... Il a l'air de prendre son temps. Eh, ne commence pas à tricher ! Grogne-t-elle. Et un peu plus vite que doucement, j'ai bien réussi à y rentrer moi !
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Sujet: Re: Stuck up in my head Dim 22 Jan 2023 - 21:21
Un pouvoir ? C’était… compliqué. Voler serait parfait, mais d’un côté, il pouvait le faire sans pouvoir. Se téléporter ? Il perdrait la nécessité de voler. Se rendre invisible ? Peut-être, ça aurait été utile pour échapper aux obligations auxquelles ses parents l’obligeaient à se rendre. Mais ce n’était qu’une idée parmi d’autres qu’il lui évoquait, dont celle de pouvoir se métamorphoser en animal. Après tout, c’était plusieurs pouvoirs en un, non ? Voler, être plus fort, disparaître si l’on était suffisamment petit… À condition qu’il puisse se transformer en animal de son choix et ne pas être contraint à une seule forme.
« Oh, je vois. » Pas vraiment, mais il comprenait mieux. « Il a dû faire preuve de beaucoup de courage, et ses parents encore plus. » Même s’ils n’en avaient pas vraiment eu le choix, cela n’enlevait rien à leur courage. « C’est peut-être une bonne chose… La nostalgie de son pays d’origine peut être difficile à vivre. » Il ne parle pas d’expérience, mais il a rencontré bon nombre de rescapés des pays où il s’est rendu avec Médecin sans frontière, contraint de venir aux États-Unis pour recevoir des soins qu’ils ne pouvaient pas avoir chez eux être totalement déboussolés et incapables de s’adapter. Malgré l’amélioration incomparable de leur niveau de vie. « C’est dommage, je suis certain qu’il était bien meilleur que nombre de gens qui ont eu plus d’opportunités que lui. » Mais il n’avait pas le pouvoir de changer le passé. « Il avait au moins l’air d’avoir une femme et une petite fille merveilleuses. »
Will haussa les épaules, alors qu’elle rebondissait sur l’attitude de ses parents. « J’ai fait une croix sur eux il y a longtemps. Et même si j’ai pu être relativement protégé au début de l’épidémie grâce à leurs connaissances haut-placées, leur mort m’a plutôt laissé indifférent. Je ne devrais probablement pas l’admettre, mais c’est bel et bien le cas. Et j’ai profité d’eux, de leur argent. Pour vivre mes rêves, pour devenir pilote pour des ONG, quand bien même ils auraient voulu mieux pour moi. Alors on peut considérer que la balle est au centre. » Mais il n’aurait sûrement jamais eu à profiter d’eux s’ils n’avaient pas fait preuve d’indifférence. « Ils n’auraient peut-être jamais dû avoir d’enfant. » Sûrement. Mais après tout, pouvait-il les blâmer ? Lui aussi s’était fait prendre au piège de cette fantaisie. « Dans ce cas, célébrons notre capacité d’être devenu des meilleurs adultes qu’eux. » Pouvait-il vraiment affirmer ça ? Probablement pas. « Mais j’aurai été un père désastreux aussi, si je l’avais été. » Autant sous-entendre qu’il avait choisi de ne pas l’être, bien que ce soit faux.
Elle ne lui laissait pas vraiment le temps de réagir qu’elle se déchaussait déjà et partait dans la foulée, alors qu’il se mettait tout juste à enlever les siennes. « Eh, c’est de la triche ! » Sans plus attendre, il partit à toute vitesse, enlevant son t-shirt tout en courant, le lançant approximativement en direction de ses chaussures, se retournant pour le voir atterrir quasiment dessus, sans ralentir pour autant. « C’est une idée, dis -toi qu’elle est très chaude ! » Il avait beau dire ça, cette remarque n’avait aucun sens pour lui. Bien qu’elle ait pris de l’avance, il finit par la rejoindre, abandonnant lui aussi son pantalon, et rechignant à rentrer dans l’eau qui était définitivement trop froide. « T’es partie en avance pour être sûre de pouvoir observer mon corps de rêve pendant que tu te prélasserais dans l’eau, avoue le ? » Il s’était reculé légèrement, certain qu’elle allait lui lancer une gerbe d’eau dessus.
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Sujet: Re: Stuck up in my head Ven 27 Jan 2023 - 2:02
Ils ont juste fait ce qu'il fallait pour survivre, de ce qu'il m'a dit, explique-t-elle d'un ton ferme en haussant les épaules. Quand on n'a pas le choix, ce n'est pas seulement une question de courage de toute façon, et elle comprend que ça puisse être compliqué. Mais en même temps, n'ont-ils pas tous vécu ça justement ? Une version de l'histoire où ils doivent abandonner, laisser derrière eux leurs vécus, intégrer des groupes puis recommencer à zéro. Une fois, deux fois, milles fois ? C'était partir ou mourir, annonce-t-elle simplement.
Elle ne peut qu'hocher la tête. Son grand-père avait su retrouver des racines en Amérique, notamment auprès de sa femme qu'il avait aimé de tout son cœur. Avec elle, il avait reconstruit une famille, essayé du moins. Et comme il le lui avait dit quand elle était petite, sa naissance était sans doute son plus grand bonheur, mais à l'échelle de la grande Histoire, ça ne compensait pas les drames arrivés à son peuple. Rien ne le pouvait. Tout ce qu'il voulait était qu'une tragédie pareille ne se produise plus...
Et aujourd'hui ? Il y a pire que ça. Ou aussi terrible. Oh oui, il l'était, ajoute-t-elle dans un soupir, en portant le regard sur son voisin : C'est une bonne manière de voir les choses, souffle-t-elle simplement en haussant les épaules un instant. On dirait que tu as fait le deuil de cette relation. Il m'arrive parfois de ressentir... Des regrets ou de la rancœur, admet-elle pour sa part, un peu déconfite d'avoir à l'articuler : Et quand je vois ce que ça a fait de moi, je m'en veux que l'opinion de personnes qui m'ont bien fait comprendre que j'étais en trop pour eux puissent m'influencer encore, soupire-t-elle.
Elle regrette de laisser encore ce pouvoir sur elle. Elle sait qu'elle n'est pas ses parents, qu'elle doit tout à ses grands-parents. Elle sait. Mais on se souvient plus facilement des claques que des caresses. Tu n'aurais pas pu être pire que moi, ne t'en fais pas, ajoute-t-elle alors d'un ton complice en esquissant un sourire amusé. Si ça peut être une consolation pour lui, elle la lui offre volontiers. Olivia sait qu'elle est une piètre mère, décevante sur bien des aspects. Mais sans exemple et sans inspiration, elle n'inventera pas des émotions ou des sentiments pour ses enfants malheureusement. Et a bien des égards, elle se dit qu'ils vivront toujours mieux sans elle.
A l'eau cependant, la mention est chassée au profil des rires. Bah voyons ! S'amuse-t-elle de sa remarque. Bon, il est bien possible qu'elle soit un petit peu en train de mater. Alors qu'elle s'approche pour l'amener plus rapidement à l'eau, la brune se prend les pieds dans un truc et n'a pas le temps de se rattraper. Totalement immergée, elle se redresse laborieusement : Elle est salée, j'ai bu la tasse ! Tousse-t-elle, la mine déconfite à nouveau, en recrachant ce qu'elle a avalé de travers : Au moins, ça débouche les narines, fait-elle, en essayant de voir le positif.
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Sujet: Re: Stuck up in my head Lun 6 Fév 2023 - 23:02
Le Québécois l’écoutait attentivement, alors qu’elle parlait de l’histoire de sa famille, qui avait fuit la guerre, et la décimation des leurs. Il ne pouvait pas comprendre, évidemment, n’ayant jamais été confronté à des choses aussi difficiles – même la fuite de son appartement pour venir à Brainbridge Island n’avait pas été réellement difficile, alors qu’il n’était guère attaché au logement. « Je ne peux pas l’imaginer, mais je suppose qu’ils ne pouvaient pas faire autrement. Ça n’enlève rien à la bravoure qu’il leur a fallu pour le faire – ça doit être vertigineux de fuir son pays, sans savoir ce qui nous attend après. » Il l’avait déjà fait, mais dans une optique bien différente, même s’il allait dans des pays ravagés par des crises et, parfois, des guerres. Même s’il en avait tiré quelque chose de très bien, s’il en croyait le respect et l’affection clairement audibles dans la voix de sa vis-à-vis.
Haussant les épaules, il pressa sa main, alors qu’elle évoquait ses propres ressentis quant à des parents qui n’avaient pas voulu d’elle. « J’ai… Faire le deuil de quelque chose qu’on n’a jamais eu est peut-être beaucoup plus. Je crois que je n’y ai, au final, jamais accordé grande importance. » Parce que, tant qu’il était encore au Canada, il avait l’attention de toute sa famille, très centrée sur lui. Une fois parti à Boston… Il a dû oublier bien vite que l’on se souciait de lui, être autonome et ne se reposer que sur lui-même. « Mais ce n’est pas quelque chose que l’on peut surpasser difficilement. Mais contrairement à toi, mes grands-parents ne m’ont jamais montré d’amour, je n’ai pas connu ça. Je ne pouvais pas vraiment le vouloir, au final. » Était-ce réellement rassurant pour elle ? « Et c’est normal qu’ils aient plus de pouvoir sur toi, parce que tu as été aimée par tes grands-parents. Mais tu n’es pas coupable qu’ils aient ce pouvoir sur toi : c’est eux qui ont failli à leur tâche. » Même s’il serait sûrement bénéfique pour elle qu’elle s’en affranchisse. Lui souriant en retour, il prit un air légèrement malicieux. « Au moins, tu peux t’appuyer sur l’exemple que tu as eu pour savoir quoi ne pas faire. » Piètre consolation, en réalité.
Mais le sérieux de la conversation se perd face au défi d’entrer dans l’eau, William profitant de la tricherie d’Olivia pour l’accuser de vouloir le mâter sans la moindre vergogne. « Je peux t’aider à te maintenir hors de l’eau, si tu n’y arrives pas toute seule. » Même si sa remarque suivant le fait qu’elle ait bu la tasse n’était pas des plus charmantes, il lui adressait un sourire charmeur alors qu’il s’approcha en lui tendant les bras. « Tu devrais t’accrocher autour de mon cou, pour être sûre de ne pas recommencer. Mais n’en profite pas pour me couler ! » Si tant est qu’elle y arrive.
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Sujet: Re: Stuck up in my head Lun 6 Fév 2023 - 23:45
Donc tu te dis concrètement que ce que tu ne connais pas ne peut pas te manquer, c'est ça ? Elle tourne un regard surpris vers lui en essayant de comprendre le raisonnement. Et ça trouve étrangement un écho en elle, comme une évidence. Elle réfléchit, se pince les lèvres avant d'esquisser un sourire : Oui, tu as sans doute raison, en fait, à bien des égards, William et elle sont aussi seuls l'un que l'autre. Il n'y a pas de doute à avoir à ce sujet : ils se sont perdus au milieu d'un entourage qui ne les a jamais vraiment vu pour ce qu'ils étaient. Olivia a cependant eu la chance de pouvoir compter sur deux personnes qui ont tout donné pour elle et son bonheur. Mais ça n'a jamais compensé le vide, parce qu'on se souvient surtout des claques, plutôt que des caresses.
C'est plus facile à dire qu'à faire mais, les conseils sont bons à prendre, ajoute-t-elle avec un sourire, en portant un regard complice sur son voisin : J'aime beaucoup cette conversation, souffle-t-elle tout bas. C'est rare de rencontrer des personnes qui sont faites du même bois, et qui peuvent comprendre, tant qu'on ne l'expérimente pas, ça n'a pas de réalité concrète, non ? Je veux dire... Vraiment comprendre, comme lui peut le faire avec elle, et elle avec lui. Il y a comme un tabou autour de ça. Sur l'idée que des parents n'aiment pas vraiment leurs enfants, et... Et abandonnent rapidement l'idée de les prendre en charge comme ils le devraient, qu'elle ajoute.
Un soupir lui échappe : Je n'ai compris qu'auprès de mon mari ce que j'ai manqué avec mes parents, c'était si étrange de voir leur normalité et de saisir que ça n'avait jamais été la mienne, mais qu'importe. Dans l'eau, la donne change et Olivia ne peut s'empêcher de rire, de bon coeur, devant son propre échec : Oh parce que tu fais donc le métier de pilote et de bouée de sauvetage ? Demande-t-elle avec un ton complice, alors que William fait des siennes pour essayer de... La charmer ? Elle conserve son sourire et vient s'approcher de l'homme pour poser ses mains sur ses épaules. Il fait bien une tête de plus qu'elle et...
Oui, elle tente encore. Sans succès. Au cas où tu le demandes, oui, j'essaie encore de te couler, rit-elle de plus belle, sans que ça n'ajoute quoi que ce soit à son succès : Je ne renoncerais jamais ! Poursuit-elle. Mais puisque tous les coups sont permis, surtout quand, comme elle, on adore gagner, la brune se rapproche, passe ses bras autour de ses épaules pour se blottir, et vient poser ses lèvres sur celle de William sans attendre. Le baiser est court, léger, mutin, comme elle alors qu'à quelques centimètres, elle lui demande avec un sourire : Tu es déconcentré là, c'est bon ? L'occasion n'est-elle pas trop belle à saisir ?
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Sujet: Re: Stuck up in my head Jeu 16 Fév 2023 - 19:32
Will hocha la tête, en toute simplicité, alors qu’elle reprenait ses propos. « Exactement. Peut-être que j’idéalise ce que c’est. Peut-être que j’ai aspiré à offrir ce que je n’avais pas eu moi-même, et vu qu’il n’avait jamais pu avoir d’enfant, ça n’avait pas été possible. Mais ça ne peut pas me manquer. J’ai fait avec toute ma vie, et encore maintenant. » Il souffrait de bien de choses, mais pas celle-là. C’était pourtant elle qui l’avait façonné bien plus que tout le reste.
Il lui adressa un regard plus surpris, alors qu’elle allait encore plus loin dans la réflexion, avant d’acquiescer à nouveau. Il était vrai que, parfois, les gens étaient en colère, brouillés, gardaient leur distance avec leur famille, mais peu avait cette forme d’indifférence. « Je ne pense pas avoir déjà rencontré quelqu’un qui puisse comprendre que, parfois, ce n’est même pas de la haine ou du ressentiment, mais simplement un désintérêt total. Je ne l’ai pas souhaité pour autant mais… C’est presque réconfortant, de savoir que je ne suis pas le seul. Même si, fort heureusement, tu as pu compter sur tes grands-parents. » Et, à n’en pas douter, il l’avait aidée à grandir, l’avait façonnée, un peu, sûrement inconsciemment, à leur image. « Les gens idéalisent beaucoup trop la parentalité pour imaginer un seul instant que voir son enfant ne comble pas de bonheur. Je n’y ai échappé que parce que je n’ai pas eu d’enfant. »
Haussant les épaules, essayant de prendre un ton désinvolte, il lui sourit. « Et alors, c’est comment, cette normalité ? » Est-ce qu’il aurait pu y prétendre un jour ? S’il avait finalement eu un enfant avec Judy, n’aurait-il pas continué sur sa voie ? Ne serait-il pas parti plusieurs mois en mission, ne revenant que sporadiquement ? Est-ce que ça l’aurait fondamentalement changé ? Il peinait à se voir comme un père, qui plus est comme un père présent et aimant. Aurait-il été en mesure de revenir à son emploi déprimant ? Il en doutait.
Stoïque, l’air imperturbable, il la regardait s’approcher sans rien faire, se contenant de nager et de la laisser venir. Il aurait facilement pu l’emprisonner entre ses bras, l’empêcher de tenter de le couler – mais la voir chercher des stratagèmes l’amusait beaucoup plus. « J’ai à peine ressenti un chatouillis. » La provocation se reflétait davantage sur son visage que dans sa voix, mais laissa bien vite place à la surprise alors qu’elle se collait à lui pour lui voler un baiser – auquel il répondit sans la moindre difficulté, enroulant ses propres bras autour de la taille d’Olivia. « Disons que je suis concentré sur quelque chose de beaucoup plus plaisant. » Il lui vola un baiser furtif, avant de se reculer légèrement, tout en gardant ses bras autour de la taille de la jeune femme. « Mais si tu essayes de me couler maintenant, je suis prêt à parier de te servir de commis avant mon départ demain que tu coules avec moi ! » L’air malicieux, il reprit la parole sans lui laisser le temps de répondre d’emblée. « Et nous pourrions occuper le temps de manière plus plaisante. » Après tout, c’était elle qui avait lancé les hostilités.
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Sujet: Re: Stuck up in my head Ven 17 Fév 2023 - 12:07
Oui, je comprends, elle pince les lèvres et esquisse un sourire. Faire toute sa vie sans et encore maintenant, le discours lui parle sans doute un peu trop. Elle lui jette un regard en coin : Tu en aurais voulu ? Des enfants. Mais la question parait un peu trop directe sur le coup et Olivia a un temps d'hésitation. C'est bizarre, elle se doute que ça n'est pas un sujet pour tout le monde, elle la première d'ailleurs. Désolée si la question est intrusive, je... Je m'en suis sentie incapable moi-même et c'est plus par un concours d'évènements que je suis devenue mère. Le problème étant que je tombe enceinte dès qu'on me tient la main, c'est plutôt emmerdant pour quelqu'un qui est aussi doué avec des enfants qu'une poule avec une bombe nucléaire, souffle-t-elle.
Les mâchoires serrées, elle esquisse un sourire contrit. Elle fournit des efforts pourtant, vraiment. Elle essaie de toutes ses forces d'être une maman correcte, mais si ses enfants l'appellent par son prénom, ça n'est pas pour rien. Elle sait qu'elle n'est pas suffisante, et pas aussi compétente qu'elle aurait aimé. Ce n'est pas désagréable, à dire vrai, révèle-t-elle simplement en haussant les épaules : C'est finalement juste une autre histoire qu'on peut voir comme simple lecteur, sans jamais être un personnage dans les lignes, mais n'y a-t-il pas de bons livres qui laissent place à l'imagination de ce qu'est un foyer agréable ? Olivia n'a manqué que de ses grands-parents à leur mort. Avant ça... C'était différent encore.
Et de toute façon, elle n'en est plus là. Contre lui, ses bras autour de sa taille, elle croise un temps son regard et lui offre un sourire amusé : Hmhm, glisse-t-elle en fronçant les sourcils alors qu'il plaide qu'ils peuvent sans doute faire ensemble des choses plus amusante. Malheureusement pour lui, elle secoue la tête : La guerre implique des sacrifices, ça ne me dérange pas, précise-t-elle en revenant chercher ses lèvres, pour y goûter un temps le goût du sel : Tu ferais mieux de prendre ton souffle, ajoute-t-elle tout contre, avant de parvenir à le couler comme elle l'espérait. Seulement parce qu'il se laisse faire de toute évidence.
Lorsqu'elle ressort avec lui, Olivia a les bras dressés, un air enthousiaste. Cette victoire - qui n'en est pas vraiment une - a au moins le mérite de lui tirer un rire de chipie, même si elle est trempée de la tête aux pieds, les cheveux en désordre et dégoulinant sur son visage. Elle se recoiffe rapidement et rit de plus belle : Tu disais quoi sur le fait d'occuper notre temps de manière plus plaisante maintenant que j'ai réussi à te couler ? Demande-t-elle alors d'un air complice : Oh, et je n'oublie pas que tu es mon commis demain encore ! Pas folle, la guêpe.
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