The Walking Dead RPG

Il se mit à rire malgré lui, à sa répartie. « Je préfère te vendre du rêve en te parlant des étoiles et de toi, voyons ! » Et en s’intéressant à elle. C’était ce que tout le monde voulait, non, au final ? « Qui te dit que ça n’est pas pour te dissuader de vouloir me passer la bague au doigt ? » Un petit sourire énigmatique accueillait sa remarque, dont il ne pensait rien. « Et tu as déjà eu une vision positive de moi, non ? Le pilote aventureux, dévoué, bon samaritain… Je dois vraiment en faire plus ? » Lui adressant un clin d’œil, il se détourna légèrement pour se replonger dans ses tâches, tout en l’écoutant. « Tant mieux ! Je peux te promettre d’être un commis sage et appliqué, pour t’aider à le faire. Mais j’excellerai surtout pour le manger ! » Faisant mine de réfléchir, il précisa sa pensée. « Mais j’en laisserai pour toi, un petit peu, au moins. » Même s’il supposait qu’elle se battrait pour en avoir et ne le lui laisserait pas entier. De toute façon, il ne mangerait jamais un gâteau entier à lui tout seul, en réalité.

Se séparant plus ou moins, vaquant à leurs occupations, il n’hésita pas à s’asseoir à côté de la cuisinière durant le repas, discutant avec elle sans se soucier des remarques et regards des autres. Il ne s’était jamais senti gêné par ça, bien au contraire, et n’allait pas commencer. Se levant alors qu’elle lui fait signe, il ne se soucie pas un seul instant de ramasser son assiette ou la table qui a été mise : après tout, il a participé à la confection du repas à la place de Clint, il a fait sa part. « Je te suis. » Et il porterait, à n’en pas douter, couvertures et autres pour parfaire leur installation. Il la fit bifurquer rapidement vers l’hélicoptère, récupérant donc les jumelles, et une couverture de survie, juste au cas où.

« Tu comptes te baigner ? » Il la regardait, un sourire plein de défi sur les lèvres. Après tout, il faisait suffisamment chaud pour ça, normalement. « Je peux peut-être même te montrer la constellation qui correspond à ton signe astrologique, si tu me dis ce que c’est. » S’asseyant à ses côtés, il observa le ciel, lui tendant les jumelles, si elle voulait mieux voir. « Tu as déjà vu la petite et la grande ourses ? » C’était les plus reconnaissables, et les plus identifiables. Les autres étaient… plutôt un assemblage de lignes, dont les formes étaient difficiles à distinguer.

WE ARE SOLDIERS

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This is a perfect day to die
Wipe the blood out of our eyes
In this life there's no surrender

Elle doit être glacée, non ? Liv relève vers lui un regard surpris de la question, avant de pincer les lèvres. Elle vient scruter la mer un instant, en se disant que ça ne serait pas déplaisant, à part si elle attrape une bonne pneumonie pour lui apprendre la leçon. Et connaissant sa malchance habituelle, la cuisinière est à deux doigts de penser que ça lui pend au nez : Je suis frilleuse... Poursuit-elle en portant sur William un regard déçu... Qui se transforme très vite en sourire de circonstances : Non, ça n'est pas vrai du tout, je vais peut-être y mettre un pied ou deux, se reprend-t-elle.

Ils ont le temps d'étaler une couverture, et elle de s'allonger dessus rapidement. Ses cheveux défaits, en auréole autour de son visage, elle scrute le ciel un instant avec un sourire de circonstances : Mais si j'ai l'occasion de te noyer, sache que je ne la louperais pas, lance-t-elle avec un ton défiant, suivi par un petit rire taquin. Qu'il ne s'y trompe pas : évidemment qu'elle saisira l'occasion pour s'occuper de son cas. Il n'y a rien de plus amusant à ses yeux que de trouver un partenaire de jeu. Elle qui en a été privé si longtemps, et qui a toujours cherché chez l'autre la possibilité d'un double pour tromper sa solitude.

Je suis Vierge ! S'exclame-t-elle soudainement et avec un enthousiasme assuré. Avant de réfléchir : Mon signe astrologique, oui parce qu'avec deux enfants, difficile d'être vraiment vierge. Elle se garde d'en faire la blague, la boutade ne risque pas de passer aussi facilement, et elle passerait pour une idiote. Et toi ? Elle ne lui demande pas... Enfin. Qu'importe. Juste son signe astrologique. Sa date de naissance pourquoi pas, afin d'être précise. C'est toujours plus simple pour se figurer la suite, n'est-ce pas ?

Elle le scrute, tandis que William a le nez levé vers le ciel. Probablement mais je n'y connais rien, je t'ai dit, je suis une vraie nouille en astronomie, il y a tellement de domaines où elle n'excelle pas. Et c'est tant mieux, au moins aura-t-elle l'occasion d'apprendre. C'est le fait d'être pilote qui t'a obligé à apprendre tout ça ? Demande-t-elle alors en fronçant les sourcils. Ou juste une passion comme ça ? Questionne la brune, vraiment curieuse pour le coup. Et puis, un sourire passe : Donc tu es plutôt du genre vraiment tête dans les étoiles que pieds sur terre, ça tombe bien, elle aussi.

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ANAPHORE

Est-ce que l’eau était glacée ? C’était peut-être le cas, mais ce n’était pas un vrai problème pour autant. « Si on ne reste pas immobile dans l’eau, on luttera contre le froid. Et tu pourras allumer un feu pour nous réchauffer, si c’est vraiment le cas. Et on aura qu’à se blottir sous la couverture de survie ! » Ils avaient après tout pris tout ce qu’il fallait pour ne pas avoir froid, qu’ils se baignent ou non. La rejoignant sur la couverture, il regarda un bref instant son visage, plus détendu que lorsqu’elle cuisinait plus tôt dans la journée, mis en valeur par les mèches désordonnées qui l’entouraient. S’allongeant, les mains sous la tête, il scruta lui aussi le ciel. « Me noyer ? T’arriverais même pas à appuyer sur ma tête ! » Après tout, il faisait bien deux ou trois têtes de plus qu’elle. Et il était, sans le moindre doute, bien plus fort. Oh, elle pourrait essayer – mais c’est lui qui réussirait.

Elle s’exprimait avec tant d’enthousiasme, ressemblant presque à une enfant qui s’enthousiasmait pour toi, qu’il ne put retenir un rire alors qu’elle affirmait haut et fort être vierge. « J’ai failli y croire. » Pas du tout, surtout considérant qu’elle lui avait dit ne pas être très farouche ou difficile. « Je le suis aussi. Pas que de signe. » Il ne la regardait pas, concentrée sur le ciel nocturne, pour ne pas mettre à mal sa taquinerie. Prenant le bras d’Olivia, il le leva vers le ciel d’encre, se rapprochant d’elle, collant sa tête à la sienne, pour essayer d’avoir à peu près la même vision qu’elle de l’emplacement des étoiles. « La grande ourse est là. On t’a déjà dit qu’elle ressemblait à une casserole ? Tu la verras plus facilement si tu cherches ça. » Traçant la forme de casserole avec l’index de la cuisinière, il le dirigea ensuite vers les constellations du lynx puis du lion, avant de pointer de sa propre main celle de la vierge. « T’arrives à la repérer ? » C’était toujours compliqué à montrer quand nos yeux ne se posaient pas forcément au même endroit – ou ne se focalisaient pas sur la même chose.

« Première solution, même si ça aide pour le second et que je l’aurai appris. J’étais… disons que je voulais marcher dans les traces de mon père. Il était astronaute. Donc j’ai appris beaucoup comme ça – et parce que ça a fini par m’intéresser. Les musées aéronautiques sont passionnants. » Il avait beau être frustré de beaucoup de choses au sujet de l’attention portée à ses parents dans son enfance, il n’avait jamais regretté. « J’avais un télescope incroyablement performant, petit, pour les observer. J’y ai passé des heures – c’est pour ça que je les repère aussi facilement, maintenant. » Même si c’était un peu moins instinctif, parce qu’il ne s’y prêtait plus que très rarement, maintenant. « Et toi, tu avais autre chose qui te passionnait plus que tout ? » Hormis la cuisine.

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Tu ne perds pas le nord, souffle-t-elle avec un sourire à sa remarque sur l'idée de se tenir chaud. Bon, c'est au programme. Mais la suite lui fait perdre son sourire : Je n'arriverais pas à appuyer sur ta tête ? Est-il bien sérieux ? Encore un qui la sous-estime : Très bien, bain de minuit programmé, annonce-t-elle simplement : Il ne faudra pas bafouiller quand tu finiras sous l'eau, notamment parce qu'il manquera d'air sinon, et ça risque de faire mauvais genre s'il finit par se noyer.

Sans faire attention au reste, il se rapproche et lui parle, saisissant sa main : Ah oui ? Il est vierge ? Elle n'en doute pas. Même si le reste la laisse songeuse : Attend, quoi ? Il se moque encore ! Incroyable. Il rit doucement, tandis qu'il s'applique à lui montrer la Grande Ours finalement. Le ciel est presque trop lumineux quand rien ne peut le détourner de lui. Elle peut y discerner plusieurs centaines d'étoiles sans faire vraiment attention : Je crois que oui, même si les détails lui échappent. D'accord, je n'ai jamais mis les pieds là-dedans pour tout dire, admet-elle avec une grimace.

Elle tourne les yeux vers lui, le scrute un temps. Ils sont proches, évidemment. C'est intéressant et je comprends pourquoi les gens aiment ce domaine mais... Je crois que ça ne me fait pas autant vibrer qu'eux, ou que toi finalement, mais elle saisit, vraiment. Ce n'est juste pas pour elle. Pour sa part, elle ne manque pas de nouer ses doigts à ceux de William, en revanche. Avant de revenir scruter le ciel. Avant ? Elle a un temps. Non, j'étais curieuse de tout, j'aimais beaucoup le base-ball, admet-elle.

Mais pas pour le sport en lui-même. Un sourire perce sur ses lèvres, nostalgique et attendri : Mon grand-père était un ultra, il était capable de te parler de toutes les statistiques des joueurs, des stratégies de jeux et tout ça, ça le passionnait, explique-t-elle. Les Cubs de Chicago, il en était un fan absolu, toujours à les soutenir et à les admirer, au point d'avoir un pass pour aller les voir jouer constamment. J'aimerais l'ambiance des matchs et des stades, mais surtout les moments qu'on passait ensemble, avec lui.

Ses souvenirs lui sont précieux encore aujourd'hui. Elle en est animée, parce qu'il s'agit de moments heureux, mus par une sincérité puissante. Mais maintenant, je crois que j'ai trouvé autre chose pour me faire vibrer, admet-elle alors, un domaine sur lequel elle n'aurait pas parié : Tu es déjà monté à cheval ? Demande-t-elle à William : A cru, dans une plaine, sans personne pour t'arrêter, le monde a l'air de t'appartenir, ça ressemble à la liberté, à ce qu'il ressent lorsqu'il est dans un cockpit, loin du sol.

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ANAPHORE

Un sourire malicieux perla sur ses lèvres. « Jamais. Mais je parlais en tout bien tout honneur, voyons, tu en doutais ? » A raison, si c’était le cas. « Je suis curieux de découvrir tes talents insoupçonnés, voilà tout. » Et il ne manquerait de toute façon pas de s’accrocher à elle, si elle parvenait à lui faire boire la tasse, pour l’entraîner avec lui. Et surtout, elle devrait s’assurer qu’il ne perde pas connaissance, après tout ça. « Je compte sur toi pour me sauver, si je me laisse avoir par ma propre vanité. » De toute façon, quoi qu’il se passe, il était gagnant : après tout, elle avait accepté le bain de minuit, quelle qu’en soit la raison.

Il n’avait pas réellement attendu sa réponse pour lui saisir la main, afin de lui montrer plusieurs constellations, dont celle de leur signe astrologique – pas la plus belle, pas la plus notable non plus, mais les gens aimaient se rattacher à quelque chose dont ils étaient proches. « Je ne pense pas que les gens se rendent souvent dans ce genre de musées. À moins d’habiter dans une ville où l’aéronautique a une place importante. Ou, bien sûr, de connaître un astronaute. » Il cochait les deux cases, au final. « Ou d’en avoir la passion, évidemment. » Après tout, tout commençait par-là, non ? Une passion dévorante, inexpliquée, pour l’aviation, l’aéronautique, l’aérospatiale, qui incitait à devenir pilote ou astronaute. Il aurait tout aussi bien pu devenir médecin, en marchant dans les pas de sa mère. « Ça ne veut pas dire que tu ne vis pas ta vie pleinement, tu le fais simplement différemment. » Il le supposait, en tout cas. Aussi détaché qu’il veuille se montrer, tout était éclipsé, dès lors qu’il était question d’aviation.

« Du base-ball ? Original. » Et, ne lui en déplaise, elle n’en avait pas les muscles, pas la carrure. Mais elle n’avait peut-être joué que sporadiquement. Il l’écoutait attentivement lui confier ses souvenirs, malgré tout. « Il jouait, avant cela ? Et toi ? Tu te serais vu faire carrière dans le baseball ? » Il devait bien admettre, lui, ne rien y connaître. Ce n’était pas un sport assez noble pour qu’il s’y intéresse – ou, du moins, pour que sa famille l’oblige à en faire. « Mais tu as dû passer de bons moments en sa compagnie. C’est inestimable. » S’il était honnête, il devait bien admettre en être jaloux, ayant pendant longtemps chercher à cultiver un tel lien avec ses parents ou sa famille, sans le moindre succès. Mais elle n’avait nullement besoin de le savoir.

Son sourire se fit plus chaleureux, alors qu’elle lui confiait avoir tout de même une passion, maintenant. Qui l’aurait cru, dans un monde dévasté ? « Régulièrement, oui. De toutes les activités que je faisais enfant, c’était ma favorite. Même si je n’aurai jamais rêvé de monter avec autant de liberté, de… » Il cherchait ses mots. « Sans aucune contrainte, sans carcan. » Car on n’attendait pas moins que l’excellence, de sa part, y compris à cheval. Une posture parfaite, une maîtrise de l’animal impeccable, aucun droit à l’erreur. « Ça doit être grisant. Tu as appris récemment, donc ? » Avait-elle un cheval avec elle ?

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Oh et je continue à en douter figure-toi ! Elle a un rire amusé en le regardant, il ne s'arrête jamais décidément mais ce qui est bien, c'est qu'elle y trouve une complicité qu'elle apprécie sincèrement : Ne t'en fais pas pour ça, tu vas les découvrir, mes talents, menace-t-elle avant qu'un sourire ne gagne ses lèvres : Voilà qui fait partie aussi de mes talents : sauver les pauvres hommes en détresse qui ont eu l'outrecuidance de me sous-estimer, ajoute-t-elle avec un air défiant, qui se transforme rapidement en risette taquine.

Elle s'amuse et a du mal à le cacher. En l'écoutant lui expliquer ce qu'il voit et ce qu'elle doit voir, Olivia essaie de faire en sorte de se concentrer. Mais elle est un peu dissipée. Sans pour autant ne pas s'enthousiasmer de la conversation qu'ils ont : On est dans le pays qui a développé la Nasa, envoyé des hommes sur la lune, c'est une part importante de notre culture, alors les musées sur l'espace sont le quotidien. Et dès que nous avons pu apprendre à voler, nous avons constaté que c'était un rêve pour tous, qui supplante peut-être tous les rêves, ajoute-t-elle.

Elle comprend, oui. Comme elle lui a dit, elle saisit ce qui a tant plu aux hommes. Ce n'est juste pas "son truc", même si elle ne rechignerait pas à grimper dans un avion si l'occasion se présente. Il le faisait en amateur, et c'était une autre époque, elle parle des années cinquante, soixante même, jusqu'à l'évolution du Baseball tel qu'eux le connaissent. Mon grand-père a émigré avec ce qu'il lui restait de famille pendant la guerre, il était tout jeune, il a dû s'adapter comme il pouvait et s'est lié avec les coutumes ici, le Baseball est resté si important, comme le Football américain, dans son coeur de vieille personne.

Elle a un sourire nostalgique en parlant de ça : Il était meilleur avec les statistiques, il pouvait établir les temps de courses des joueurs, où ils seraient les meilleurs et comment, avec des stratégies de jeu qui m'échappent totalement encore aujourd'hui, un rire lui échappe, fascinée par ces souvenirs : En réalité, c'était un génie des mathématiques, et j'ai préféré me contenter de cuisine de mon côté, elle n'aurait jamais pu le distancer sur le sujet. Un petit peu oui, mais je n'étais pas très douée, autant l'admettre. Je ne te le fais pas dire,ces moments lui sont plus que précieux. Je n'étais pas proche de mes parents, mais j'aurais donné ma vie pour mes grands-parents, sans aucune hésitation. Tu n'as pas des souvenirs comme ça, avec ta famille ?

Elle ne sait pas dans quoi elle met les pieds, ne cherche pas à le blesser pour autant. Sa question est d'une naïveté affligeante. Quant au reste, impossible que William manque les étoiles qu'elle a dans les yeux : Tu n'aimerais pas en refaire ? Demande-t-elle soudainement : Si tu passes à Nisqually un jour, bon, c'est peu probable mais sait-on jamais. Oui, depuis que je suis là-bas, j'en fais régulièrement, assume-t-elle alors en hochant la tête : Je ne pensais pas aimer autant mais... J'ai été conquise, ajoute-t-elle.

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ANAPHORE

S’il lui adressait un sourire amusé alors qu’elle affirmait qu’elle devrait le sauver, il ne réagit pas plus : il ne croyait qu’à ce qu’il voyait. Même si elle en semblait intimement convaincue. Mais la bravade est légère, leur conversation aussi, preuve qu’elle n’est pas vraiment vexée. De toute façon, il oublia bien vite le défi, alors qu’il se mettait à l’initier à l’une de ses passions. A évoquer avec elle quelques souvenirs d’enfance, sur lesquels il passait en laissant de côté les mauvais moments qu’il ne pouvait en détacher. « Icare s’est brûlé les ailes pour ce rêve, mais ça ne nous a pas dissuadés pour autant. Je me suis toujours demandé ce que ça ferait, de mettre les pieds dans l’espace. La sensation doit être grisante. » Il avait déjà été dans des simulateurs d’apesanteur, mais ça ne devait avoir rien à voir avec le fait de savoir qu’on était réellement dans l’espace.

« Où habitait-il ? Ca n’a pas dû être évident… » Si lui avait déménagé jeune, la différence entre son pays natal et son pays d’accueil n’était pas énorme. « Te parlait-il de son pays ? » En avait-il seulement de bons souvenirs, s’il l’avait fui enfant pendant la guerre ? Il arqua un sourcil, stupéfait, alors qu’elle lui confiait surtout son talent pour les statistiques. « Il n’a jamais pensé à devenir professionnel ? » Entraîneur, ou consultant, ou peut-être commentateur. Même s’il devait pouvoir faire beaucoup, s’il était vraiment un génie des maths.

Il sourit plus grandement, alors qu’elle évoquait son propre talent. « Pour mon plus grand plaisir, et celui de plusieurs autres personnes qui peuvent goûter à ta cuisine, j’en suis certain. » Serrant brièvement les lèvres, il finit par hausser les épaules, comme détaché de tout ça. L’était-il vraiment ? Penser à ses relations avec sa famille lui laissait un goût amer, surtout après l’échec de son propre mariage. « Pas vraiment. Mes parents avaient des emplois importants, et peu de temps à consacrer à autre chose. » Pas l’envie, non plus. Aurait-ce été différent, s’il était resté au Canada ? « Et le reste de ma famille était loin. Loin des yeux, loin du cœur. » Il parlait d’une voix atone, détachée, indifférente, pour proférer ce mensonge : ils n’auraient pas été réellement plus attentionnés, s’il était proche. Ils auraient agi comme s’ils l’aimaient, lui auraient organisé des sorties en famille, bien en vue, mais pas de moment privilégié réel. William se serait peut-être même laissé abuser par ça, pendant un temps, comme les rares fois où il revenait. Il était sûrement beaucoup trop cynique, maintenant, mais il n’avait jamais été aimé par eux.

Mais c’était un sujet glissant, et il ne tenait pas particulièrement à se confier : il répondrait à ses questions s’il en avait, mais il n’y avait que peu à dire. Parler de leurs passions était moins compliqué. « J’adorerais, si j’en avais l’occasion. » Le pourrait-il ? Venir à Fort Nisqually ? Il l’espérait, en tout cas. « Si j’ai l’occasion, je le saisirai. Pour monter à cheval, mais aussi pour retrouver l’excellente cuisinière que tu es, évidemment ! » Évidemment. « Alors, on se jette à l’eau ? » Littéralement.

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