Sujet: Stuck up in my head Jeu 10 Nov 2022 - 17:13
Tu peux poser ça là, elle se tourne un temps vers Clint, qui tient une large caisse de provision. Elle a un soupir de circonstance, relevant les yeux vers lui un temps. Ok, ça devrait le faire. Les provisions sont bonnes, il y aura de quoi faire pour le prochain mois, pour tous les groupes qui passeront à Kitsap. Elle pourra revenir au campement ensuite, regagner sa chambre, profiter d'une nuit de sommeil vraiment réparatrice avant de repartir vers d'autres aventures. En attendant, autant se concentrer sur ce qu'il y a là : Tu es sûre que tu n'auras pas besoin d'aide pour le montage de tout ça ? Elle hausse les épaules.
En vérité, il n'y a pas de quoi s'ennuyer ici, mais la brune n'en est pas vraiment à s'inquiéter de tout ça. Elle pince les lèvres et esquisse un sourire : J'ai la journée devant moi pour me débrouiller, non ? Alors ne t'en fais pas pour ça, ça prendra le temps que ça prendra, et même une partie de la nuit, tant qu'elle fait quelque chose qu'elle aime, elle s'en moque totalement. Très bien, bon courage, Liv, souffle l'homme en embarquant un dernier truc qui n'a rien à faire sous sa tente, pendant qu'elle entame le rangement exigé. De quoi jouer des muscles et travailler l'endurance.
Elle défait, regarde, ordonne, compte, anote, avant de sentir surtout une évidence : Merde... grogne-t-elle. Quelqu'un rentre dans la tente, elle imagine Clint, rien de dingue : Ah tu tombes bien ! En fait, j'ai trouvé une caisse de produit frais, à part si on a un groupe électrogène, il faut trouver une manière de les passer entre ce soir et demain pour ne pas les perdre ! Elle la tire en arrière pour la dégager du reste. Il faudra inviter les autres groupes pour un repas collectif ce soir, c'est pour le mieux. La voilà qui se tourne. En face ? Pas vraiment le grand brun qu'elle s'imaginait. Plutôt un grand blond, qui a l'air confus : Tu n'es pas du tout celui que j'attendais, précise-t-elle.
Et il tient dans les bras une caisse qui ressemble à s'y méprendre à l'une des leurs. Clint t'a refilé ça pour moi ? Demande-t-elle avec un sourire en s'approchant. En effet, elle n'a qu'un regard à lancer pour réaliser qu'il s'agit de l'une des leurs. Des fruits, de quoi les conditionner rapidement et les stocker. Heureusement, elle a ce qu'il faut. Même si pour le coup, ça va lui demander du temps de transformer tout ça en confiture et en compote. Heureusement, la cire est prête et elle a quelques jours devant elle pour bien travailler. Merci ! Fait-elle en rattrapant la caisse pour la porter sans aide.
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Sujet: Re: Stuck up in my head Jeu 17 Nov 2022 - 0:18
William n’avait pas prévu d’être là, encore moins d’y rester, mais il avait dû acheminer quelques uns des leurs sur la base partagée avec les autres groupes, et attendait pour rapatrier des armes, lui semblait-il ? Il n’avait pas encore été informé de la teneur exacte de ce qu’il devrait ramener, mais quitte à patienter, il avait été sollicité pour apporter son aide à… à qui ? Il n’en avait aucune idée, mais il finirait bien par trouver. Une petite brune, qui devait pas être en mesure de voir son visage à moins de se hisser sur la point des pieds, avec un tablier rose fluo et une louche à la main, ça ne devait pas être si compliqué que ça à trouver. Même s’il chercherait plutôt le contraire, à peu près sûr qu’on s’était payé sa tête.
Au moins, la destination qu’on lui avait donnée devait être la bonne, à défaut. Le Québécois se retourna brièvement vers l’homme qui lui indiquait quelques caisses à acheminer : « attends, c’est quoi ton nom déjà ? » L’intéressé haussa les épaules, lâchant un Clint laconique, avant de rajouter. « Et elle, c’est Olivia ! Fais gaffe à ce que tu portes, c’est la seule chose que t’auras à manger. Et elle a beau être une magicienne pour cuisiner, elle appréciera pas que les aliments soient pas en bon état. »
Hochant brièvement la tête à l’attention de Clin, Will saisit l’une des caisses, plus lourde qu’il ne l’imaginait, et se détourna de l’homme, pour la porter comme si elle ne pesait rien vers l’endroit où elle était attendue. Impatiemment, de ce qu’il en croyait. Il remarquait déjà une silhouette courbée, concentrée, alors qu’il s’approchait davantage. « C’est une de mes qualités : arriver toujours au bon moment. » Ou qualifier de bon moment celui où il se présentait, qui savait ? Souriant, il s’apprêtait à déposer la caisse dès qu’elle lui aurait dit où la mettre, mais elle le devança, la prenant à bout de bras. « Laisse-moi deviner, je suis plus grand, bien plus agréable à regarder et une surprise inattendue mais bienvenue ? » Il lui adressa un petit clin d’œil, avant de s’avancer sous la tente.
« Je ne me targuerai pas d’être un bon cuisinier, mais je ne vais pas repartir de suite, et il semblerait que le mieux que j’ai à faire soit de me rendre utile en attendant. Je peux être un bon commis, par contre ! Après tout, Clint m’a demandé de te rendre service, je peux continuer… »
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Sujet: Re: Stuck up in my head Jeu 17 Nov 2022 - 0:51
Elle fronce les sourcils en l'écoutant et s'arrête un temps pour le scruter en récupérant la caisse à bout de bras. Les lèvres pincées, elle le regarde de haut en bas sans laisser rien paraitre de son opinion sur la question, étrangement. Si tu m'amènes bien toutes les caisses que je vais devoir traiter dans les prochains jours, je veux bien te concéder le fait que tu es une surprise inattendue, bienvenue et pratique, souffle-t-elle en haussant les épaules avant de s'écarter de quelques pas : Pour le reste, disons que je garderais mes commentaires pour moi, ajoute-t-elle.
Elle imagine sans doute que la conversation peut et devrait s'arrêter là, mais se fourvoie sans doute plus qu'elle ne l'imaginait. Car il reprend la parole sans vraiment se présenter, et enchaine finalement sur le fait qu'il doit lui être dédié. On m'a offert un Toy Boy ? Demande-t-elle avant d'esquisser un sourire amusé, décidément, les siens ont un humour qu'elle ne comprend pas toujours : Donc tu vas être mon commis sur la durée de ta présence ici ? Questionne-t-elle sans vraiment attendre de réponse. C'est ce qu'il a annoncé, à ses risques et périls.
Très bien, pas de flirt pendant le service, et encore moins avant le coup d'envoi : je déteste être déconcentrée, glisse-t-elle en venant aviser du contenu de la caisse avant de s'en détourner, et se saisir celle des produits frais qu'elle hisse sur le plan de travail - ou ce qui en fait office dans cette cuisine de camping : Tu sais écailler du poisson ? Lave-toi les mains, fait-elle en venant lui préparer rapidement son espace de travail, avisant de ses propres outils pour lui filer ce dont il aura besoin : Il faudra ensuite le vider, les tripes sont à mettre à part, je les préparerais pour les animaux de la base, ajoute-t-elle. Les chiens notamment auront droit à un repas de roi.
Un soupir lui échappe, elle lui confie de quoi se désinfecter les mains jusqu'à s'emparer de son couteau qu'elle avise un temps. Elle n'en a qu'un, et devra s'en passer pour cette fois : Tu t'en sortiras mieux avec cette lame, fait-elle en lui confiant donc son arme, un couteau à la lame fine et légèrement recourbé. Pour elle, elle s'empare d'un pilon large, avec des crans en fer : Ici, c'est Cheffe, mais tu pourras m'appeler Olivia, ou Liv, une fois qu'on aura fini la mise en place, annonce-t-elle en commençant efficacement l'écaillage avant de mettre l'animal sur la planche à découper en face d'elle. En rythme, ils iront plus vite.
Un bref instant de silence, elle a un soupir : Tomas s'est fait plaisir sur ses prises, mais ça devrait convenir pour deux jours, en effet. Autant tout préparer ce soir, ça permettra de tenir ce soir le ventre des soldats, et demain ceux des The Haven qui viendront se restaurer. Qu'est-ce que tu fais ici, à part commis d'infortune sous les ordres d'un tyran de moins d'un mètre soixante ? Demande-t-elle en relevant un temps les yeux vers lui. Ah, quelque chose lui traverse l'esprit : Si tu croises un de tes confrères, tu peux l'inviter ce soir à un repas de groupe, il y en aura pour tout le monde, ajoute-t-elle alors avec un bref sourire.
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Sujet: Re: Stuck up in my head Ven 25 Nov 2022 - 0:40
Haussant les épaules, le Québécois finit tout de même par acquiescer. « C’est dans mes cordes. Elles sont toutes à l’endroit où j’ai récupéré celle-ci ? » Ce n’était pas certain, selon leur provenance, et les gens qui s’en étaient chargés. Mais ça ne changeait pas grand-chose, au final. Peut-être pourrait-il au moins trouver une sorte de chariot pour en transporter plus d’une à la fois. « Entendu, on en reparlera peut-être plus tard. » Ou peut-être pas, ça ne restait qu’une boutade, de toute façon.
« Je ne mélangerai pas le plaisir et le travail, voyons. » Sauf si son travail était sa passion de toujours mais ce n’était clairement pas le cas de la cuisine – c’était une nécessité pour survivre, mais pas davantage pour lui. A moins que l’on cuisine pour lui, évidemment. Ou qu’il cuisine pour quelqu’un. « Exactement. A moins que tu ne désires quelqu’un d’autre. » Mais, sans l’avoir vu l’aider, elle n’avait pas vraiment de raison de le renvoyer.
« Entendu, madame. Vos désirs seront des ordres. » Elle n’avait pas l’air hostile à sa présence, mais peu désireuse de perdre son temps pour autant. Ce qui se comprenait, si elle devait cuisiner pour tous les gens présents. « Combien sommes-nous, actuellement ? » Ou plutôt : combien de repas devaient-ils préparer, pour combien de bouches ? « Pas vraiment, mais j’apprends vite. » Inutile de faire preuve de fausse modestie, il se savait capable de le faire.
Hochant la tête, il se:lava consciencieusement les mains, avant de saisir le couteau qu’elle lui tendait, l’observant brièvement. Il n’avait jamais manipulé de couteau aussi finement ouvragé et, s’il n’y connaissait rien, il devait en reconnaître la finesse. « Bien, cheffe. Moi c’est Will, ou William. » Prenant le plus grand des poissons, il la regarda un bref instant, pour mimer ses gestes et commencer l’écaillage. S’il n’appréciait pas vraiment, pas du tout même, le contact gluant du poisson sur ses mains, il ne fit mine de rien, s’attelant à la tâche sans rechigner – et sans briser le silence dont elle semblait avoir besoin. Pas que ça ne lui pose problème : il était habitué à s’adapter aux autres.
Il tourna toutefois légèrement la tête vers elle, alors qu’elle le faisait de sa propre initiative. « Pas grand-chose de différent : j’obéis aux ordres d’une femme de poigne d’un peu plus d’un mètre soixante, pour acheminer diverses choses et personnes ici par hélicoptère. » Il lui adressa un sourire amusé, avant de préciser. « Je suis pilote pour les Remnants. Et je ne manquerai pas de les convier. » Reprenant sa tâche ingrate, il tourna la tête vers elle, s’assurant qu’il ne risquait pas de se couper avant cela. « Tu es seule pour faire tout ça ? » Si oui, ça ne devait pas être simple. « Mais tu es peut-être habituée. C’était ton travail, avant tout ça ? » Quoi qu’elle puisse avoir appris sur le tas.
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Sujet: Re: Stuck up in my head Ven 25 Nov 2022 - 11:39
Sur la base, je crois une bonne trentaine ces derniers jours, analyse-t-elle un temps avant de froncer les sourcils : Probablement un peu plus, elle compte que les membres de son groupe sont actuellement un peu plus nombreux pour le genre de gros oeuvre qui opère ici. Mais les personnes des Remnants présentes doivent peut-être être quasiment autant : De toute façon, c'est toute la caisse qu'il doit y passer actuellement si nous voulons éviter les pertes, explique-t-elle à l'homme avec un sourire contrit, ça va demander du travail : Sans de quoi conserver, je ne peux pas faire grand-chose, ajoute-t-elle.
Ce que ça implique : un frigo, voire un congélateur, donc une consommation d'énergie assez monstrueuse pour ce que c'est. Et le sel a des avantages, mais pas pour toute cette quantité, soupire-t-elle en pinçant les lèvres, le temps de relever brièvement le nez vers lui et réfléchir : Enchantée, William, ajoute-t-elle, bienveillante évidemment dans sa manière d'être. Elle n'a jamais été contre rencontrer de nouvelles personnes, même plutôt curieuse de découvrir d'où ils viennent et comment ils ont terminé où ils se trouvent désormais.
Un rire lui échappe alors qu'elle secoue la tête : J'ai de la concurrence en matière de tyrannie ? Voilà qui pourrait presque la contrarier. Quoi qu'on ne mène pas une cuisine à la baguette comme un guide une équipe dans un aérodrome, songe-t-elle : Je vois, tu tombes assez loin de ton champ de compétence avec moi, rit-elle de plus belle. Mais si ça peut te rassurer, il n'y a rien de plus simple que la cuisine. Si tu pilotes des avions alors ici, tu peux tout faire, il aura de toute façon les réflexes pour tenir le cap, sans aucun doute !
Et un nouveau rire : Si c'est Clint qui t'envoie, j'augure qu'il veut échapper à la basse besogne que je lui donne d'ordinaire, ça serait bien son genre, elle a un petit air désolé pour William l'espace d'une seconde donc, puisqu'il est celui qui doit subir sa présence désormais. En effet, j'étais cheffe dans un restaurant à Seattle avant ça, explique-t-elle : J'ai travaillé en France, en Italie aussi, précise-t-elle, petit air mutin sur le visage en haussant les épaules : Mes meilleures années, c'était pizza tout le temps !
Son rythme de travail cependant est plus efficace que celui de William, mais elle préfère qu'il prenne le temps qu'il faut pour ne pas se blesser. Elle s'active néanmoins, il y a de quoi faire ici, toujours. Ce n'est pas vraiment comme à l'époque mais, on compense comme on peut. On va dire que cheffe cuistot dans un camping de fortune, ça n'est pas si mal comme promotion, même si ça ne vaut pas la gastronomie qu'elle faisait avant. Est-ce qu'on a le vertige dans un avion ou dans un hélicoptère ? Demande-t-elle soudainement : Je suis sûre que c'est une question qu'on doit te poser très souvent, rit-elle en secouant la tête.
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Sujet: Re: Stuck up in my head Dim 27 Nov 2022 - 19:39
Une trentaine ? Ce n’était pas négligeable, mais était-ce suffisant ? Il n’avait pas vraiment d’avis sur la question, en réalité. N’ayant pas visité la base et n’ayant pas prévu de s’attarder, il était bien mal placé pour juger le manque d’engagement des gens dans sa réhabilitation. Même s’il était présent pour le moment. « Entendu, toute la caisse passera entre nos mains expertes, alors. » Entre celles d’Olivia, du moins. Même s’il serait appliqué et qu’il ferait de son mieux, il ne pourrait atteindre, en un après-midi, l’excellence de quelqu’un dont c’était le métier et qui avait fait ça toute sa vie.
« Et en faire sécher une partie ? » Était-ce seulement possible, et ce avant de perdre une partie du contenu ? Il devait bien admettre qu’il n’en savait rien, et qu’il ne savait même pas vraiment combien de temps se conservait du poisson séché. La cuisine n’avait jamais fait partie de ses nombreuses compétences, hormis des choses simples pour son quotidien et quelques plats plus complexes sélectionnés par avance et pour lesquels il s’était entraîné, afin de convier ses conquêtes à dîner. Il n’était même pas sûr d’avoir réellement cuisiné, pendant son mariage. Il répliqua du tac-au-tac, alors qu’elle affirmait être enchantée, un sourire sur le visage. « Pas autant que moi. » Elle avait interdit le flirt pendant qu’ils travaillaient mais techniquement, ils n’avaient pas encore commencé, après tout. Et, s’il avait plus ou moins été contraint à l’assister, il appréciait rencontrer de nouvelles personnes, après tout.
Haussant les épaules, il hocha la tête malgré tout. « Je doute que tu les rencontres un jour ici, quoi que, sait-on jamais. Mais plusieurs, même. Trois, pour être exact, même si elles ne risquent pas de manier un couteau et d’exiger que j’en fasse de même pour vider des poissons. » Plutôt des armes à feu ou des armes explosives placés sur les avions. « Je suis presque prêt à te croire sur parole, mais ça n’a jamais été mon point fort. Je préfère te prévenir, que tu ne tombes pas des nues. » Bon, tant qu’elle ne lui demandait pas quelque chose de très sophistiqué, ça irait.
Continuant à sourire, il prit un air un peu plus charmeur, malgré tout. « Eh bien, j’ai tout à y gagner. Après tout, qui refuserait un tête à tête avec une cuisinière hors pair qui, j’en suis certain, va faire un festin digne des plus grands de tout ça ? Et qui pourrait bien se révéler de bonne compagnie, de surcroît ! » En tout cas, elle n’était pas avare de discussions, c’était un plutôt bon signe. « Que de qualités ! Tu faisais un mélange de ces deux cuisines, revisité à l’Américaine, alors ? » Il était habitué aux plats raffinés, de par son éducation, et il était à peu près sûr que les chefs qui travaillaient pour sa famille n’avaient rien à lui envier, mais il se garderait bien de dire ça. « Dis moi donc, quel était le meilleur plat que tu aies jamais fait, et que tu préfères parmi tous ? » Elle lui en mettrait sûrement l’eau à la bouche, mais… ça ne faisait pas grand mal, de rêver à tout ça, même s’ils en avaient perdu la maîtrise, non ? « Tu viens régulièrement ici ? Pour mériter ce poste unique ? » Il ne pensait à vrai dire même pas que quelqu’un cuisinait pour les autres, mais peut-être était-ce logique. Une organisation bien rodée semblait s’être mise en place.
Tournant légèrement le regard vers elle, s’arrêtant dans sa tâche bien qu’il soit déjà moins efficace que la brune, il lui adressa un sourire amusé. « Tu n’imagines pas. Je travaillais pour une entreprise touristique qui faisait survoler le grand canyon et autres lieux spéciaux à qui pouvait payer. Ils recevaient des appels constants à ce sujet. Mais, bien que ça ne reste que théorique parce que je ne souffre pas de vertiges et que je n’ai que le retour des gens dont c’est le cas, la sensation n’est pas la même que si l’on est en hauteur mais bien sur le sol, et que le vide nous appelle. Dans un avion ou un hélicoptère, le vide est la norme. C’est cette réalité tangible, autour de nous. Et, attachés, assis, la sensation n’est pas celle du vertige, a priori. Les peurs inhérentes à un vol sont toutes autres. » Lesquelles exactement ? Il n’était pas en mesure de le dire, n’ayant jamais eu ces craintes là. « As-tu déjà eu peur, en avion ? Quand tu t’es rendue en France ou en Italie, par exemple ? » C’était de longs vols, après tout. Mais elle ne souffrait sûrement pas de vertige, sinon elle ne lui aurait pas posé de question à ce sujet.
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Sujet: Re: Stuck up in my head Dim 27 Nov 2022 - 21:24
Beaucoup moins facile à faire qu'on ne le croit, figure-toi, souffle-t-elle avec un sourire complice à l'égard de William : On fait sécher de la viande à The Haven, ça prend des mois, il faut une pièce particulière, constamment ventilée, une vérification quotidienne de la température, c'est beaucoup de travail ! explique-t-elle. D'autant plus que ça dépend aussi si on valorise un séchage à chaud ou à froid, pas le même conditionnement, le même travail. En bref, ces dernières années, Olivia a beaucoup appris sur toutes ces choses et doit bien l'admettre : ceux sont des métiers à part entière ! Même si le résultat est toujours plutôt bon ! Assume-t-elle avec enthousiasme.
Cependant, c'est un rire qui lui échappe alors qu'elle revient le fixer et le menacer du bout de son pilon : Qu'est-ce que j'ai dit sur le flirt ? Rit-elle en secouant la tête : Garde tes phrases toutes faites pour plus tard, Jolicoeur ! Elle y sera bien plus réceptive une fois qu'elle n'aura plus besoin de se concentrer sur cette préparation. Pour le mieux, n'est-ce pas ? Elle hausse les épaules, se contente de s'y remettre, efficace comme toujours, l'aide de William n'est pas de trop : Trois ? Reprend-t-elle en fronçant les sourcils : Cligne deux fois des yeux si tu es maltraité, souffle-t-elle tout bas : Trois si tu es juste masochiste, ajoute-t-elle avec un sourire.
Elle fait ça juste pour se moquer, Olivia ne parvient jamais à se défaire de son tempérament chipie, même si en cuisine, lors des coups d'envoi, ça n'est plus la même. Travailler dans la bonne humeur est toujours un plus, même si elle se métamorphose en meneuse d'opéra. Spécialisée en cuisine méditerranéenne effectivement, c'est sans doute celle que je préfère cuisiner, même si je n'ai rien contre les spécialités asiatiques, précise-t-elle en hochant la tête. Et en stoppant ses gestes, la voilà qui se penche légèrement vers William et lui dit tout bas : Tu es sûr que tu veux savoir ? Tu risques de vouloir que je te le prépare dès que je commencerais à en parler, lui murmure-t-elle. Elle lui adresse même un sourire qui ne se défait pas de sa fierté assumée.
On pourrait la croire arrogante, mais Olivia est surtout consciente de ses capacités. Pas de quoi en rougir, au contraire ! Et puis, si elle-même n'est pas contente de ce qu'elle fait, alors qui le sera à sa place ? Plutôt en effet. Toi, c'est la première fois non ? Un si beau commis, je l'aurais remarqué avant ! Plaide-t-elle alors. Ah mince, qu'a-t-elle dit à propos du flirt déjà ? Zut. Elle pince les lèvres avec un petit air coupable, si la règle ne s'applique pas non plus à la cheffe de cuisine, ça risque de créer des émules. Non, jamais, assume-t-elle après l'avoir écouté avec application : En plus je n'étais même pas embêtée par les sièges avant, je suis si petite que je ne touche pas le sol !
Verticalement contrariée, aime-t-elle rappeler. Et je n'ai jamais eu le vertige pour quoi que ce soit, il faut bien l'admettre, précise-t-elle cependant avant de soupirer : Ok, du coup... C'est quoi le pire vol que tu ais pu faire ? Ou le pire client ? Demande-t-elle tandis qu'ils viennent doucement mais sûrement au bout de la caisse. Elle abandonne son outil pour écailler et saisit un couteau, pour vider et retirer les arêtes. Une fois, un client dans le restaurant où j'étais cheffe à Seattle m'a demandé de modifier six fois la cuisson de son saumon, confie-t-elle : Six fois ! Insiste-t-elle. Un enfer ! C'était de la semelle au bout du compte, immangeable. Et il a voulu m'apprendre, le culot... Mon chef de salle m'a empêché de lui envoyer la batterie de cuisine à la figure, j'étais à deux doigts de lui enfoncer son crâne chauve et luisant dans le four encore allumé, ajoute-t-elle avec un sourire et un haussement d'épaules.
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