The Walking Dead RPG

Non effectivement, aucun endroit n’était parfait et elle le savait très bien. Pour autant, elle aimait sa situation ici. Pour le moment en tout cas. Elle se rappelle son ancienne vie, elle n’avait pas souvenir que quelque chose n’était pas satisfaisant mais surement avait-elle été trop jeune et trop naïve à ce moment-là. Pour l’heure, elle n’était plus que naïve. Elle avait été élevée dans une bulle ou tout semblait tout rose. Et au fond d’elle, elle avait espéré retrouver cette quiétude entre ces murs et avait vite déchanté. Oui, je crois comprendre. Quand on a cherché cette sécurité et ce bien être depuis le début de la pandémie, je crois que ce genre de futilité nous passe au-dessus de la tête. Elle parle finalement à voix haute, ce ne sont que des constatations qu’elle fait.

Elle prend quelques secondes pour réfléchir avant de finalement répondre. Je suis soulagée c’est vrai et j’imagine que vous aussi. De vous retrouver dans votre position ? Elle avait un époux éminent, des enfants, l’accès à des infrastructures que d’autres pourraient seulement apercevoir en rêve et elle sait mieux que quiconque ce que cela veut dire. Ces paroles sont surement difficiles aux oreilles de la brune en face d’elle, mais elle est convaincue de ce qu’elle avance. Elle est aveuglée par toute cette poudre aux yeux qu’on lui a bien sagement souffler au visage. Peut-être aussi qu’elle ne veut pas ouvrir les yeux et qu’elle se complait parfaitement de sa propre situation actuelle.

Elle sourit légèrement à la jolie brune en face d’elle. Oui, je crois que je n’avais pas été aussi paisible depuis bien longtemps. Dieu m’a testé, plus d’une fois et je crois qu’enfin, il a décidé de me récompenser. Si j’ai tenu aussi longtemps c’est uniquement grâce à lui. Et parfois aussi grâce aux bonnes âmes encore dehors, mais elles se faisaient de plus en plus rares.

Elle reprend une gorgée de thé avant de finalement commencer son récit. Eh bien, j’ai toujours été à l’extérieur, depuis le début de la pandémie. J’ai côtoyé quelques groupes. Au début, tout le monde est toujours gentil et puis, les vrais visages se peignent et tout ne devient que violence. J’ai croisé de bonnes âmes en dehors, des gens qui m’ont aidé, sauvées. D’autres au contraire qui ont souillés mon âme et pas que. J’ai été témoin et victime de violences inédites. Et elle souffle un grand coup. Mais je mentirais si je vous disais que je n’ai vécu que de mauvaises choses. J’ai eu du bon temps. J’ai porté un enfant aussi, mais les soins sont difficiles d’accès, il n’a pas survécu. Et dans un sens, connaissant le père, elle avait presque été soulagée, même si cet enfant n’avait rien demandé. Je crois savoir que vous en avez également. Cela doit être du bonheur ? Qu'elle finit par demander.

Eli, Eli, lama sabachtani ?

Daisy bataillait avec l’idée que le monde parfait dans lequel elle pensait qu’elle allait vivre jusqu’à la fin de ses jours n’étaient en réalité qu’une écran de fumée. Une belle histoire qu’on lui avait raconté, un conte, sauf qu’à la fin de celui-ci, personne ne vit heureux, mais aurait certainement beaucoup d’enfants. Elle ne pouvait haïr ses enfants, son fils, et celui qu’elle portait, c’était peut-être la seule qualité qui la sauverait de la damnation.

A sa question, Daisy boit une gorgée, en hochant la tête. Bien sur, sur le papier, elle avait tout. Le statut, l’époux, les enfants, la grande maison, la pelouse et l’accès à tout. Elle n’avait jamais connu ni la famine, ni la violence terrible de l’extérieur. Sur le papier seulement. La réalité ? Elle vivait avec un monstre. Un monstre aux traits bien humains. Elle partageait sa couche, elle portait ses enfants. Elle avait l’âge d’être sa fille, Daisy n’avait que vingt ans quand elle est tombée enceinte et à peu près le même âge quand elle avait compris qu’en réalité la vraie menace qui pesait au dessus de la tête de son enfant, c’était celle de son père. Homme tout puissant, bien trop haut placé pour être ennuyé par le rampant des mortels.

Elle le ferait tomber, elle se l’était promis. C’est une chance, une vraie, lui accorde t-elle, en lui souriant. Ne voyait-elle pas ? Que l’anneau qu’elle avait à son doigt était aujourd’hui le fardeau d’une existence, le boulet à sa cheville, dont elle ne pourrait pas se défaire de si-tôt ?

Jordane lui raconte ensuite, avec ses mots et ce qu’elle devine comme des euphémismes, la vie à l’extérieure. La peur que cela pouvait alimenter et l’envie de connaître la tranquillité. Tout cela, Daisy, le comprenait. Mais quel était le prix ? Quel était le prix que Jordane serait capable de payer pour s’offrir cette fameuse sécurité ? J’espère que tout coeur, que vous saurez trouver l’apaisement à nos côtés. Dîtes vous que vous pouvez au moins souffler ici, retrouver le sommeil..

Daisy écoute, comprend, sans pour autant réussir à réellement s’identifier aux problèmes qu’avait rencontrer Jordane. Mais quand elle parle de son enfant qu’elle avait perdu, Daisy ne peut que compatir. Je suis vraiment désolée.. Son fils, son enfant, la chair de sa chair, celui pour qui elle était capable de tout risquer, elle ne pourrait survivre sans perdre pied à la mort de sa merveille. Oui, j’ai un fils, répond Daisy, avant de porter sa main sur son ventre. J’attend un deuxième enfant actuellement, reprit-elle, en souriant doucement à Jordane.

Un bonheur, je crois que ce n’est même pas assez pour qualifier l’arrivé de mon premier fils, fit-elle fièrement, Puis-je vous espérer la même chose, sans que cela ne paraisse déplacer ?

- - you're such a bitch sometimes. Well.. i mean yeah. more like all the time.

Il faut avouer qu'elle ne comprend pas encore réellement tout les tenants et les aboutissants de ce qu'il se passe dans l'enceinte même de ce qu'elle pense être réellement un nouvel Eden. Mais peut-on vraiment la blâmer, elle qui ne se doute pas de ce que les femmes ici subissent, elle, à qui la vie avait déjà tellement pris et fait subir ? Tout ça n'était-il finalement pas devenue monnaie courante ? Elle avait surement été aveuglée par son amitié avec Lynn, la compagnie de personnes qui prenaient soin d'elle, et cette apparente tranquillité car on ne l'avait pas encore forcé à se marier, pas pour le moment en tout cas. Elle était passée entre les mailles du filet. Sa vision en avait été alors forcément faussée et sa ferveur renforcée car elle n'avait pas eu la " chance " de subir le pire, ici aussi.

Elle termine finalement la tasse de thé qu'on lui a servis quelques minutes plus tôt. Je suis persuadée que tout se passera bien pour moi qu'elle annonce, si sure d'elle. Ce qui doit paraitre bien hilarant aux yeux de l'épouse en face d'elle. Elle sourit à la brune quand elle parle de son fils, et de l'enfant à venir. Elle avait finalement compris assez tôt que son rêve le plus cher était d'avoir, elle aussi des enfants. Elle avait été faite pour ça. Déjà dans sa communauté, on le lui avait appris tôt, mais c'était un sentiment qu'elle avait elle-même développé. Un véritable amour pour eux, peu importait qu'ils soient les siens ou non. Elle aimait les enfants, c'était un fait indéniable. Elle sourit à sa dernière question. Non, c'est une agréable pensée que vous avez pour moi, un souhait louable rassurez-vous qu'elle lui répond.

Voyant sa tasse vide, et le temps qui à malgré tout filé à une vitesse grand V après les discussions qu'elles ont pu avoir, elle se racle légèrement la gorge et annonce : J'ai été réellement ravie de pouvoir discuter avec vous, en espérant vous revoir pour prendre plus de conseils de votre part. Et peut être d'exemple aussi. Je ne voudrais pas mobilisé plus de votre temps qu'elle ajoute en se levant. Je vous souhaite sincèrement d'être heureuse, avec la venu de ce nouvel enfant. J'espère pouvoir me rendre utile auprès de vous à l'occasion. Merci beaucoup. Elle la salut poliment et prend finalement congé de l'épouse qu'elle quitte avec sérénité sur la suite de sa propre histoire.

Eli, Eli, lama sabachtani ?