The Walking Dead RPG

Fried comprend finalement ce qui me travaille, alors que je relève le nez vers lui quand il change soudainement d'attitude. Il tente de balayer mon trouble avec un entrain que je ne lui connais pas. Mes yeux se portent sur lui, se font rond, j'ai l'impression de le découvrir autrement à cet instant. Comme le véritable ami qu'il est pour moi : Tu es sérieux ? Un rire m'échappe, qui ne parvient pas à cacher le trouble que je ressens en le voyant ainsi. Et son sourire charmeur m'arrache un sourire à moi aussi.

Même avec moi ? Un petit slow, collé serré ? Que je suggère soudainement en me moquant, plus amusée qu'autre chose et loin d'être sérieuse : Ou mieux, un twerk ! Je prends directement une moue d'enfant qui espère qu'il cèdera à l'idée, même si je ne peux pas lui en demander autant, surtout le connaissant. Tu joues d'un instrument ? De la guitare, du piano, du violon ? Que je lui demande finalement, après un temps de réflexion. J'ai bien envie de jouer de la musique, ou de chanter, et d'être accompagnée pour ça.

Don't make me sad, don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high : The road is long, we carry on, try to have fun in the meantime

On pourrait toujours accuser la fumette de le mettre dans cet état-là - parce que c’était sans doute le cas. Même si Clayton pouvait témoigner que le scientifique n’était pas aussi guindé qu’il n’y paraissait, les amitiés n’étaient pas monnaies courantes chez Friedrich.

Alors, évidemment que ça question la surprend. Mais quand elle capte qu’il est sérieux, voilà une étincelle qui s’allume dans ses prunelles. C’est bien mieux comme ça, se dit-il. Le rire qui s’échappe de sa propre bouche le surprend ; c’est si sincère. « Un slow à la limite c’est faisable mais… C’est quoi un Twerk ? » Avait-il réellement envie de savoir ?

« Je me suis essayé au piano, il y a longtemps. Le fonctionnement est un peu mathématique finalement… Si tu me trouves un clavier, on peut essayer ça. » S’amuse-t-il, pour lui faire plaisir. Il n’en avait pas dans le laboratoire - c’eut été trop facile. « Je serais curieux de t’entendre chanter Summer ! » Dit-il, sincèrement curieux.

( crawling back to you )

i die everytime you walk away, don't leave me alone with me, see, i'm afraid of the darkness, and my demons, and the voices – see nothing's gonna be okay.

Tu ne sais pas ce qu'est un Twerk ? C'est un rire qui m'échappe surpris avant de réfléchir à comment lui expliquer ça : C'est euh... Je pince les lèvres. Pitié qu'il ne me demande pas une démonstration, je ne suis pas sûre de savoir encore le faire. On peut parler de mes années d'adolescence, même après à fêter tout et n'importe quoi pour m'amuser. Mais ça fait si longtemps maintenant... Un pas de danse qui consiste à se secouer les fesses, littéralement, que j'ajoute alors en haussant les épaules. En fait, autant aller au plus simple.

Je me relève, titubante. Mais je suis partante pour le slow plutôt, même si Fried semble motiver plutôt pour faire de la musique avec moi, et ça m'étonne un peu. Cependant, impossible de cacher le sourire joyeux que j'ai soudainement à cette idée. Mon oeillade est aussi pétillante qu'ivre, à l'évidence, je ne sais plus trop ce que je fais mais ça n'est pas bien grave : Tu as de la chance, j'ai déjà assez bu pour en avoir rien à faire ! Et je bats la mesure avec enthousiasme : ♫ Lately, I've been, I've been losing sleep dreaming about the things we could be... ♪

Je ne peux m'empêcher de repenser à ma conversation avec William, lorsqu'il m'a amené voler. Le fait de le faire quand je me sens en confiance, de ne pas hésiter, d'y aller parce que ça me fait plaisir. Et c'est sans doute pour ça que libérer de mes limites, je me laisse y aller. La voix chaude, ronde, presque faite pour le jazz. Elle se mêle au silence, devant un spectateur unique qui se voit ravi de sa curiosité en un rien de temps. Et je suis lancée, en me mettant aussi à danser, comme si personne ne pouvait me voir ou m'entendre.

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Pour tout dire, Friedrich est un peu dubitatif sur le fameux twerk dont elle parle. Parce que non, il n’en avait jamais entendu parler et il se représentait assez mal la chose avec les explications de son amie. Mais visiblement, c’était suffisamment gênant pour qu’elle ne lui propose pas une démonstration. « On en regretterait presque l’ère d’internet… » Dit-il, en s’interrogeant malgré lui - pourtant, il se passerait bien de l’image s’il savait.

Et puis quelques instants après, elle se met à chanter. De curieux, il passe à captivé. C’est fou comme elle rayonne à l’instant T. Cent fois plus qu’à son arrivée à cause des nuages noirs qu’elle se traine depuis longtemps. Non, là, dans la nuit… Elle rayonne. Elle chante, et puis elle danse aussi. Il se sent un peu gauche sur son transat. Et puis, il est suffisamment désinhibé pour ne pas trop réfléchir quand il finit par se lever, irresistiblement attiré par l’aura qu’elle dégage. Il a un grand sourire, alors qu’elle s’éclate définitivement. Il ne sait pas vraiment comment la rejoindre alors, il saisira un instant.

Un instant où en dansant elle se rapproche, sans doute pour le pousser à bouger lui aussi, un instant où il lui saisit la main pour l’attirer vers lui. « Tu es vraiment très belle sans tes soucis. Et tu chantes vraiment bien. » Il place une de ses mains sur sa taille, l’autre entrelace ses doigts aux siens. Il n’a pas besoin de la coller à lui, juste comme ça, ça lui suffit pour essayer de prendre un rythme un peu plus dans ses cordes. « J’aime comme tu rayonnes, Summer. » Dit-il, avec comme un restant de rire dans sa voix. Subjugué, lui ? Si peu. Complètement shooté ? Oui ça se pourrait.

( crawling back to you )

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Je me sens happée soudainement et lorsque je reviens sur terre, la gorge échaudée par la chanson, Fried est juste en face de moi, le bras autour de ma taille. Qu'est-ce que tu fais ? Que j'articule avec un rire aussi amusé que troublé. C'est la première fois que nous sommes aussi proches, et je ne sais pas si c'est l'alcool, mais je me sens étrangement en adéquation avec ce qu'il se passe. Le coeur emporté, j'ajuste mon tempo au sien en nouant mes doigts, en posant ma main sur son épaule.

Je croyais que tu ne dansais pas, que j'ajoute alors tout bas, dans un balancement régulier. Un sourire sur les lèvres, qui rayonne et dénote avec mon quotidien si sombre, je reste les yeux plantés dans les siens : ♪ When a woman loves a man, can't keep her mind on nothing else... Il doit connaitre ce morceau, il me semble qu'il est bien plus porté sur le jazz que tout autre musique. Du moins, il en a l'air. Ou alors, le classique ?

Pourquoi je me pose ces questions ? On s'en fiche, totalement. D'autant plus quand il me fait tourner doucement, avant de me ramener contre lui. L'occasion pour moi de passer mes bras sur ses épaules, et glisser innocemment mes doigts sur sa nuque, à la naissance de ses cheveux. Si on demande, le sourire mutin que je porte n'est pas du tout pour le défi. Et peut-être que ce moment aussi étrange que réel me donne l'impression d'une parenthèse, d'un nouveau souffle. Depuis combien de temps je ne me suis pas sentie aussi désirable et belle ?

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La musique, ils sont les seuls à l’entendre - mais qu’importe. Faut dire que l’alcool aide et puis, il croit l’entendre encore chanter à son oreille. « J’ai dit “Un slow à la limite” » La reprend-t-il, par réflexe, avec un sourire faisant écho au sien. La bulle est en-dehors du temps, et c'est mieux. Lui aussi apprécie la parenthèse, apprécie d’oublier un peu le poids qui pèse sur ses épaules.

Et puis oui, elle est rayonnante. C’est différent. Et elle se remet à chanter, sur une note plus adaptée, une chanson qu’il a déjà entendue et reléguée à de lointains souvenirs. « Surprenant, Summer… » Murmure-t-il, sans trop élever la voix pour ne pas gâcher l’instant.

Sans trop de maladresse, il vient la faire tourner doucement avant de la ramener à lui. Ils sont plus proches maintenant, elle a ses bras autour de ses épaules tandis que ses mains se retrouvent toutes deux dans le creux de ses reins. Il est happé par son regard, par la mélodie qu’il entend encore et puis ; elle est belle. C’est incontestable. Il hésite et puis se lance, se penche un peu en avant pour venir embrasser ses lèvres - presque… timidement ? Sans doute un reliquat de sa retenue habituelle avec elle.

Puis il la regarde, la sonde un instant. « Si c’est déplacé, arrête-moi… » Murmure-t-il, avec sincérité. Il ne faisait que répondre à ce qu’il ressentait sur l’instant. A la légèreté du moment, aux inhibitions levées, à l’ivresse. Il avait juste suivi cet instinct qu’il n’écoutait guère d’ordinaire.

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C'est une proximité que je n'imaginais pas possible avec Fried. Aussi étrange que ça puisse paraitre pour nous deux cependant, je ne la fuis pas. J'en suis émue, même, troublée évidemment, alors que mes yeux sont plongés dans les siens. J'en ai le souffle suspendu à cet instant, l'homme se rapproche d'autant plus que ses lèvres se posent finalement sur les miennes, et mon cœur fait une embardée folle. C'est indescriptible, je ne sais pas ce que je ressens, cependant sa douceur me fait un bien terrible.

Et en ne s'écartant que de quelques centimètres, ses mots effleurent mes tympans. Un sourire perce sur mes lèvres, il n'y a plus de musique, puisque je ne peux plus chanter, cependant nous sommes toujours enlacés et j'adapte ma voix à cet instant : J'apprécie ta prévenance, je lui chuchote ça en haussant doucement les épaules, comme une petite fille qui éprouve un plaisir coupable : J'ai envie que tu recommences, que j'ajoute alors dans un chuchotement un peu espiègle, en me mordillant la lèvre.

Cette fois, il n'a pas besoin de faire la distance tout seul. Nous nous retrouvons au milieu pour un baiser encore timide, qui prend un tour plus appuyé et savoureux l'instant suivant alors que ma main se perd contre sa joue, l'autre dans ses cheveux. Je n'ai aucune idée de ce que je fais ni pourquoi, je me permets seulement un temps en espérant ne jamais retrouver ma route pour m'éloigner de cet endroit que je hante depuis trop longtemps.

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