The Walking Dead RPG

Sujet: Rare as is true love, true friendship is rarer. Lun 7 Nov 2022 - 16:42

J’ai un froncement de sourcils, alors que j’écoute le milicien qui me pose encore et toujours les mêmes questions. Et je resserre ma couverture contre moi, comme pour me protéger d’une menace invisible, alors qu’il a un profond soupir. « Bon, on reprend. Vous êtes en train de me dire que vous avez été blessée par balle par erreur et que vous étiez juste là pour voir l’Adonaï ? C’est votre version définitive ? » Il arque un sourcil, clairement pas convaincu, alors que je hoche la tête et que je souffle, d’une petite voix. « C’est exactement ce qui s’est passé. Il… il y a des témoins. Nous avons pris sa défense et… » Il lève une main et me coupe, dans un ricanement, le ton de sa voix changeant drastiquement. « Il a pas besoin d’être défendu par une gamine qui s’est marié avec un déviant. Alors me prends pas pour un con. »

Je pique du nez, refusant de lui montrer que j’ai les larmes aux yeux. Et je chuchote, d’une toute petite voix. « C’est la vérité. » Il referme son carnet, levant les yeux au ciel. « Bon, j’ai pigé, t’as pas envie de coopérer. Pourtant, avec ton mec disgracié, je pensais que tu serais un peu plus encline à nous dire la vérité. » Le rouge me monte aux joues, alors que je finis par relever la tête, la mine outrée. « Je n’ai rien à voir avec ce qui a pu lui arriver. » Et c’est l’agacement qu’il provoque qui me permet de soutenir son regard jusqu’à ce qu’il le détourne. Ce qu’il n’apprécie guère, alors que je croise les bras sur mon ventre passablement arrondi. « Vous avez terminé ? »

Et là, il plisse des yeux avant de secouer la tête. « Oh, c’est loin d’être terminé pour toi ma jolie. Mais on verra ça plus tard. » Sans attendre de réponse de ma part, il quitte la pièce en sifflotant, me laissant coite, alors que je fixe le vide. Je sens que je tremble des pieds à la tête et j’ai juste envie de me cacher sous les couvertures en attendant que… que quoi au juste ? Que ça s’arrange ? Que les miliciens arrêtent de venir me voir tous les jours pour me poser encore et toujours les mêmes questions ? Je ne comprends pas pourquoi ils insistent comme ça et j’ai l’impression de payer à la place de Ray. Alors que je n’ai rien fait de mal. Et la colère que j’éprouve à l’encontre de mon ex-mari ne fait que grimper d’un cran.

Pourtant, je prends une grande inspiration, m’efforçant au calme, alors que je pose mes deux mains sur mon ventre. Et je commence à chanter une berceuse à l’attention du bébé, lui murmurant que tout ira bien, que je suis là pour lui. C’est un vrai miracle qu’il soit en vie. Dieu veille sur lui. Sur nous.

Je finis par relever la tête quand la porte s’ouvre de nouveau, persuadée qu’ils reviennent à la charge. Mais non, c’est Jordane. Et mon regard s’embue alors que je tends les bras dans sa direction, sans même réfléchir. Des jours que nous sommes à l’hôpital et je n’avais pas encore eu l’occasion de la voir ou de savoir comment elle va.

Be Brave - Be Kind - Be You

Quelques jours déjà que Jordane est dans ce lit. Ce lit, qu’elle n’a que trop bien connu les premiers jours où elle est arrivée ici. Des souvenirs dont elle aimerait bien se passer, mais encore une fois, la voilà blessée pour avoir soutenue ses convictions. C’est un sentiment surtout de colère qu’elle ressent dans un premier temps. A cause de ces ingrats, de ces hommes et femmes qui ne respectent rien qu’elle se retrouve ici, Lynn et elle. La blonde a d’ailleurs demandé des nouvelles de son amie et tout ce qu’on a pu lui dire c’était qu’elle était vivante, elle et son bébé. Voilà déjà une bonne nouvelle.

Des miliciens sont passés, lui ont posé toutes sortes de questions et bizarrement, beaucoup plus sur Lynn que sur ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là. Elle ne comprend d’ailleurs pas pourquoi ils s’acharnent sur elles, n’étaient-elles pas les blessées dans l’histoire ? Pourquoi cherchait-on à connaitre les raisons de leur présence ce fameux jour-là. N’était-ce pourtant pas claire ? Elles étaient venues pour voir l’Adonai, pour avoir une chance de lui parler. Et qu’avaient-elles récoltés ? Des blessures, dont une qui aurait clairement pu couter la vie de sa meilleure amie et de son bébé. Oui, elle était réellement en colère contre tous ces fauteurs de troubles.

Finalement, on vient lui annoncer une bonne nouvelle, Lynn va mieux et elle peut recevoir de la visite. Alors évidemment, elle s’empresse de se lever, elle s’habille, prend ses béquilles et se dirige vers la chambre de son amie. Si elle va mieux elle aussi, sa jambe continue de la lancer alors, elle prend son temps pour finalement arriver à destination. Elle voit des miliciens sortir de la chambre de Lynn et sa colère gronde à nouveau en elle. Mais que leur veulent-ils bon sang ? N’avaient-elles pas assez démontré leur dévotion ? Que fallait-il qu’elles fassent de plus ? Tant de question qui restaient pour le moment sans réponses.

Elle est devant la porte et l’ouvre, délicatement. Son regard s’illumine et toutes les douleurs ou tous les mauvais sentiments qu’elle a pu ressentir disparaissent instantanément alors que son amie tend les bras vers elle. Aussi vite qu’elle peut, elle se rue vers Lynn « Oh ma chérie ! » Elle la prend dans ses bras et la serre aussi fort qu’elle le peut, mais pas trop, pour ne pas risquer de lui faire mal « J’ai eu si peur pour toi ! Comment tu vas ? Et le bébé ? »

Eli, Eli, lama sabachtani ?

Je sais que je devrais être forte. J’ai promis à maman de l’être et j’essaie. Tous les jours. Mais là, c’est trop pour moi. J’ai déjà perdu tellement que là, si j’avais dû perdre le bébé, je ne suis pas sûre que j’aurais réussi à surmonter cette épreuve. Je sais que Dieu ne nous éprouve pas plus que ce que nous pouvons supporter. Pourtant, j’ai peur. Tout le temps. J’ai eu beau entendre le cœur de mon bébé battre, ça ne disparait pas.

Et c’est sans compter sur ces fichus miliciens. J’aimerais que papa soit là. Lui saurait quoi faire pour qu’ils me laissent tranquille. J’essaie de ne pas éclater en sanglots, par fierté plus qu’autre chose. Mais heureusement pour moi, Jordane finit par arriver dans la chambre. L’espace d’une seconde, j’ai un peu peur qu’elle fasse demi-tour, effrayée par mon comportement, mais au contraire, elle se précipite vers moi et me serre dans ses bras. Je lui rends son étreinte sans réfléchir, laissant les larmes déborder sans chercher à les retenir cette fois. « J’ai eu tellement peur qu’il te soit arrivé quelque chose. Quand j’ai vu tout ce sang et… » Je sens les mots se bloquer dans ma gorge alors que j’ai du mal à reprendre mon souffle. « Tu… tu vas bien ? C’est certain ? » Dieu aura forcément veillé sur elle, surtout après tous les malheurs qu’elle a déjà dû subir avant d’arriver ici.

J’ai un soupir, alors que je finis par la relâcher, essuyant tant bien que mal les larmes qui ont roulé sur mes joues. « Je… désolée. J’ai du mal à garder mon calme. » Je déglutis avant de reprendre, à mi-voix. « Le bébé va bien. Il n’a… il n’a rien. C’est un vrai miracle Jordane. » J’ai un sourire tremblant, alors que je pose ma main sur mon ventre arrondi, recouvert par un pansement que j’espère provisoire. « Je ne sais pas ce que j’aurais fait si… » J’écarquille les yeux à cette pensée, sentant de nouveau mon souffle se faire court alors que la panique pointe de nouveau le bout de son nez. Mais je dois être plus forte que ça. « Tu… les miliciens sont venus te voir aussi ? » Le changement de sujet est un peu abrupt, mais j’ai peur d’éclater de nouveau en sanglots incontrôlés. Et je ne veux pas faire peur à mon amie qui n’aimera certainement pas me voir dans cet état.

Be Brave - Be Kind - Be You

L’ancienne amish étreint son amie aussi fort et longtemps qu’elle le peut et prend le temps de sentir son odeur, comme pour vérifier que tout ceci est bien réel, qu’elle ne rêve pas et que son amie et son bébé sont bien vivants tous les deux. Elle sent aussi les larmes qui lui montent aux yeux, mais elle ne veut pas pleurer, il faut qu’elle se montre forte aux yeux de sa meilleure amie « Et moi donc Lynn, j’ai cru que tu étais morte ! » qu’elle ajoute à son commentaire « Je te promets, tout va bien ! Ma blessure a été rapidement prise en main, j’aurais juste une nouvelle cicatrice à ajouter à la liste » finit-elle par répondre en rigolant délicatement.

Puis sa sœur de cœur lui annonce que le bébé va bien également, quel soulagement. Elle sent son cœur battre un peu plus fort, elle a eu terriblement peur. Mais encore une fois, Dieu leur montre à toutes les deux qu’il est là. Présent pour elles. Prenant les mains de son amie dans les siennes elle lui sourit. Elle passe ensuite l’une de ses mains sur la joue de la future maman « Tu as raison, c’est un miracle. Dieu a veillé sur nous, comme il le fait toujours » Comme un encouragement pour la suite. Un signe qu’elles sont au bon endroit, avec le Seigneur qui veille sur elles « Et puis, ne pense pas à ça d’accord ? Le bébé va bien, il est fort comme sa maman ! » Elle pose ses yeux sur le ventre de Lynn « Dieu a décidé de le sauver, je suis sûr qu’il sera amené à faire de grandes choses ! » Et elle y croit, dur comme fer.

Puis changement de sujet, elle lui demande si elle a aussi subit les interrogatoires des miliciens « Oui, ils sont venus me voir aussi. Mais j’ai l’impression qu’ils se sont moins acharnés sur moi. Deux fois seulement, et ils ont rapidement comprit que nous étions toutes les deux des victimes ! » C’est en tout cas le sentiment qu’elle avait ressenti quand ils sont venus lui poser toutes ces questions « J’ai cru comprendre qu’ils venaient te voir régulièrement. Tu sais pourquoi ? » Peut-être à cause du bébé ? Pour être sûr que tout allait bien. Elle n’en savait rien en réalité et elle n’avait jamais été confrontée à la milice. Elle n’en connaissait clairement pas tous les rouages « Ta famille a pu venir te voir ? » s’inquiète-t-elle finalement.

Eli, Eli, lama sabachtani ?

Je ne pensais pas que ça me ferait aussi bien de serrer Jordane contre moi. Mais sa présence me rassure et me rappelle que je ne suis pas seule dans cette épreuve. Si tant est que j’avais eu un doute à ce sujet. Elle est présente avec moi à chaque instant, surtout ces derniers mois et j’ai une chance folle de la connaitre. Il n’y a pas un jour où je ne bénis par le Seigneur pour sa présence et son soutien. Mais en cet instant, c’est surtout une angoisse sourde qui continue de pulser et qui met un voile sur tout le reste. « J’ai cru aussi que ma dernière heure était arrivée quand j’ai entendu le coup de feu et la douleur… j’ai surtout eu peur pour le bébé. » J’essaie de me répéter encore et encore qu’il va bien, mais j’ai du mal à le croire entièrement.

Je prends une longue inspiration, chassant comme je le peux les larmes qui perlent au bord de mes cils, avant de lui rendre son sourire, serrant avec force sa main dans la mienne. « Il veille toujours, même si certains impies semblent persuadés du contraire. » La colère flamboie un instant mais retombe aussi sec. Je suis bien trop épuisée pour ça à dire vrai. Et trop inquiète sur ce qui pourrait nous arriver ensuite. A sa remarque, j’ai un sourire mais j’ai surtout un haussement d’épaules. « Je ne sais pas si je suis forte Jordane. Mais je me dois d’essayer de l’être. Cet enfant a besoin qu’on veille sur lui, à tout prix. C’est notre avenir à tous. » Chaque bébé est un miracle dans ce monde dévasté par la mort et la souffrance. Et nous devons tous faire de notre mieux pour les protéger.

J’attrape la main libre de Jordane pour la poser sur mon ventre. Elle peut sentir un premier coup. Puis un deuxième. « Il t’entend tu sais. Il réagit à chaque fois que tu parles. » Contrairement à Ray mais ça, je préfère ne pas y penser. Parce que de toute façon, il a perdu tous les droits sur cet enfant en tuant un homme de Foi. Plus encore, en se laissant manipuler, abuser par une femme et en faisant comme si je n’avais jamais existé. Mais il le paiera. Dieu fait toujours payer les hérétiques. « Je ferais tout pour qu’il soit digne du cadeau qui lui a été fait. » Celui de survivre à cette terrible journée.

Du reste, j’ai une grimace, suivie d’un profond soupir. « Je… je crois qu’ils viennent me voir à cause de Ray. Ce qu’il a fait entache énormément ma réputation tu sais. Et… enfin… » Je me mordille la lèvre, hésitante. « Je comprendrais que tu ne veuilles plus qu’on soit vues ensemble. Ca pourrait aussi te nuire tu sais. » Rien que d’y penser, j’ai de nouveau les yeux qui s’emplissent de larmes. Je ne veux pas perdre ma plus chère amie, mais elle ne mérite pas d’être éclaboussée par ce scandale. J’ai tout de même un hochement de tête quand elle continue. « Jena vient tous les jours avec April oui. Elles sont très inquiètes. Maelys est passée aussi. » Même si je me demande à quel point elle avait réellement envie d’être là. Enfin, qu’importe. « Tu as eu de la visite toi ? » Je sais qu’elle n’a plus de famille, mais peut-être des proches qui s’inquiètent pour elle.

Be Brave - Be Kind - Be You

Jordane aussi a eu plus que peur pour son amie. Elle ne sait pas si elle réussirait à continuer de vivre en perdant une nouvelle fois une personne aussi chère à son cœur alors quand on lui a annoncer qu’elle allait bien, et que le bébé aussi allait bien, elle s’était sentie véritablement soulagée.

Serrant les mains de son amie avec force, elle lui sourit, hochant la tête pour affirmer ce qu’elle entend de la part de Lynn. Puis avec ce même sourire sincère qu’elle a quand elle est en présence de la blonde, elle tente de la rassurer comme elle peut. Je t’assure que tu es bien plus forte que tu ne le pense. Tu es une personne merveilleuse. Et je serais toujours là pour te soutenir, ou que tu sois, je te le promets ! Ce n’était surement pas la première fois qu’elle lui disait ce genre de chose, mais aujourd’hui, ses sentiments étaient d’autant plus forts, plus vrais. Elles avaient toutes les deux survécus à une attaque surprise des impies et des rebelles. Elles avaient eu, encore une fois la preuve que Dieu les accompagnait, les guidait, les protégeait.

Elle pose ensuite sa main sur le ventre bien rond de son amie. Un énorme sourire apparait sur ses lèvres alors qu’elle sent un coup. Des étoiles brillent dans les yeux de la jeune amish qui, pour un peu se mettrait elle aussi à pleurer. Oh Lynn ! Je le sens donner des coups ! Elle se met à rire. Elle penche légèrement sa tête vers le ventre de la future maman. Salut toi. J’espère que tu entends ça ? Je suis là et je serais toujours là pour toi petit cœur. Elle fait glisser sa main, délicatement pour éviter de lui faire du mal.

Elle ressent une pointe de colère quand elle entend Lynn parler de Ray. Ce qu’il a fait, a fait plus que nuire à son amie et, même si elle ne le connait pas plus que cela, elle n’aime pas l’idée que même disgracié, il puisse continuer de lui nuire. Quoi ? Mais non ! Hors de question ! Je serais toujours là avec toi. Je n’ai pas peur de ce qu’il peut se passer. Elles sont de ferventes croyantes, des filles douces, attentives et généreuses. Elles s’en sortiront, toutes les deux. Tu voudrais que j’essaie de parler en ta faveur ? Je ne sais pas si cela changera quoi que ce soit. Peut-être il y aurait-il quelqu’un qui pourrait nous aider ? Elle ne connait malheureusement pas assez de monde pour ça.

Un peu plus de douceur avec la nouvelle que sa famille a pu venir la voir. Oh, c’est bien. Je suis contente que tu ne sois pas seule. Puis elle se met à réfléchir. J’ai croisé Victor Ross dans les couloirs, il a été très aimable de me raccompagner jusqu’à ma chambre. Il est vraiment très gentil. Nous avons rediscuté de livre et de musique. Sa femme est ici. Et continue. Mais tu sais, je n’ai plus vraiment de famille ici, toi mis à part. Mais ça va.

Eli, Eli, lama sabachtani ?

La présence de Jordane, si elle rend tout ce qui s’est passé bien réel, me permet aussi de comprendre et d’accepter le fait que le pire est derrière nous. Je ne suis pas encore totalement sereine, mais parce que j’aimerais rentrer à la maison. J’aimerais aussi que papa soit là, mais je ne sais pas s’il a été informé de ce qui se passait. A dire vrai, je ne suis même pas sûre de savoir où il est et je me sens toujours aussi démunie en son absence.

Pourtant, j’arrive à puiser en Jordane une énergie et une force que je n’imaginais même pas possible. Le lien que nous avons tissé ces derniers mois est particulièrement fort et, aujourd’hui, je ne saurais plus vivre sans elle. Probablement aussi parce que je n’en ai pas la moindre envie. Et, si j’ai les larmes qui me montent aux yeux aux paroles de mon amie, j’ai du mal à totalement m’en convaincre. « Je ne sais pas Jordane. Tout semble si… difficile. Pourquoi les gens en veulent autant à notre Sauveur ? Ils ne réalisent pas la chance qu’ils ont. Nous sommes à l’abri, loin de tous ces monstres. Et pourtant, ils ne sont pas reconnaissants. » C’est quelque chose qui m’échappe totalement. Nous avons des sacrifices à faire, bien évidemment, mais la contrepartie en vaut la peine. « Et tu sais que je serais toujours là pour toi hein. » C’est une évidence, mais elle est un peu plus claire chaque jour.

Le sourire que je lui offre à sa réaction quand le bébé donne des coups semble comme effacer, l’espace d’un instant, les cernes qui cerclent mes yeux et la fatigue sur mon visage. « Je te l’ai dit, il réagit toujours quand tu parles. Et il est content de te savoir près de nous. » Ce qu’elle dit m’émeut plus que je suis prête à le reconnaitre et je tends la main pour effleurer la joue de mon amie. « Merci. De dire ça. » J’en ai besoin. De savoir qu’il n’y a pas que ma famille proche prête à veiller sur ce petit miracle.

Mais je perds mon sourire à l’évocation de mon ex-mari. Je soupire, laissant filer des mots que je n’ai pas envie de prononcer mais nécessaires à mes yeux. Elle peut encore s’éloigner de moi si elle ne veut pas que sa propre réputation soit entachée. « Je ne veux pas que… que ça te pèse Jordane. Je tiens trop à toi pour penser juste au fait que je ne veux pas te perdre. » Et je secoue la tête quand elle reprend. « Non, j’en parlerais à papa quand il sera revenu. Il saura quoi faire pour calmer les choses. » Je l’espère de tout cœur en tout cas.

Et j’ai un bref hochement de tête quand nous parlons de ma famille. Avant de froncer les sourcils. « Grace est ici ? Tu sais pourquoi ? » J’ai l’impression d’avoir raté quelque chose, mais impossible de savoir quoi. Tout semble si flou et, depuis la naissance de sa fille, j’ai l’impression que mon amie s’est éloignée de moi. C’est peut-être aussi pour ça que je me raccroche autant à Jordane. Et pas du tout pour ce que je peux éprouver en sa compagnie. C’est une amie, probablement la meilleure que je pouvais rêver d’avoir. « Tous les Ross sont gentils. Son père est quelqu’un de vraiment bien. Tu le connais ? » Au reste, j’ai un sourire plus doux, alors que je vais serrer la main de Jordane. « Je suis là alors, ça tombe plutôt bien. Non ? »

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