The Walking Dead RPG

Il avait acquiescé à la mention de l’homme qu’ils avaient effectivement interrogé. Il n’était pas surpris que la jeune femme ait eu le cran de faire ce qu’elle avait fait. Elle l’avait déjà aussi vu faire. Sans nécessairement beaucoup de résultat également. Certains étaient coriaces, effectivement…

Ils se remirent à marcher, tout en évoquant The Haven. Stanley se souvenait de son séjour chez eux l’année passée, même si cette période lui paraissait un peu floutée. Il avait rencontré Nihima aussi à cette époque. Et Selene.

- J’ai pas eu l’occasion d’lui parler, admit-il, en évoquant la mère biologique de Zelda. La femme n’était pas venue spécialement à lui et il n’avait pas fait l’effort d’aller la voir non plus. Pour lui dire quoi ? En réalité, il savait comment était leur jeune prodige. C’était une combattante brillante. Mais aussi fortement perturbée. Les réserves qu’il avait à propos du sujet Caleb le prouvaient. Il l’adorait à sa manière, parce qu’il fallait bien l’admettre : il avait sa part de responsabilités dans ce qu’elle était. Mais il n’était plus certain s’il pouvait encore lui faire confiance… Il parait qu’elle est sage. C’est difficile à croire quand on connait sa fille. Il força un sourire. Pour être honnête, le cas de Zelda le travaillait un peu.

Maddison enchaina alors en évoquant Preston. Si Stan allait faire sa connaissance très prochainement, à Kitsap, ce n’était pas encore le cas. Il en avait entendu parler bien sûr toutefois. Surtout à cause de cette bataille qui s’annonçait imminente entre son groupe et les New Eden. Il hocha la tête.

- En effet… le New Eden… Il t’a inspiré quoi ?

Parce qu’il était séparé de Casey, elle ne lui avait pas partagé le béguin de sa sœur pour le transfuge. Il ne pouvait même pas un instant le soupçonner.

Contrairement à Stan, j'ai pu m'entretenir à de nombreuses reprises avec Lara. Chacune de nos conversation a été très constructive et je ne peux qu'acquiescer à la remarque du militaire. « Oui, en effet. Elles ne se ressemblent pas du tout. Le comportement de Zelda l'inquiète énormément d'ailleurs. » Mais que pouvons-nous bien faire pour arranger les choses ? A vrai dire, j'ai arrêté de m'en faire pour l'adolescente depuis bien longtemps. Nos relations ont toujours été compliquées... Mais depuis qu'elle a trouvé amusant d'aller raconter des histoires à May, en lui disant que Nathan la trompait avec moi... J'ai tiré un trait sur la blonde depuis...

Stanley me questionne ensuite sur Preston. Là encore, j'ai pu échanger longuement avec le militaire. Il a pris le temps de me parler des raisons qu'ils l'ont poussé à fuir New Eden, le destin tragique de sa famille, de sa volonté de faire bouger les choses... « C'est un homme qui a l'air d'avoir la tête sur les épaules. Ses explications concernant son départ de New Eden m'ont parues cohérentes, il avait l'air sincère. C'est quelqu'un qui me paraît très humain, qui aspire à faire changer les mentalités et qui n'approuve pas les dérives extrémistes de la politique menée par les dirigeants de son ancien groupe. Après... Je n'ai pas eu l'occasion de le voir suffisamment pour creuser un peu plus, peut-être que tu auras l'occasion de le croiser. Tu es sûrement plus doué que moi pour sonder les gens... » Évidemment, je ne lui parle pas de notre correspondance, préférant garder ça pour moi...

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- C’est quoi ses explications du coup ? Si tu t’en souviens. Ses motivations ? Il ne posait pas la question pour la piéger, il était simplement curieux. Ouais j’aim’rais bien. L’occasion s’présent’ra sûrement. Enfin s’il survit à la bataille qu’ils doivent mener là… Celle de Tahlequah. Elle était d’ailleurs imminente, alors qu’ils discutaient. J’ai compris qu’il avait un rôle à jouer. Sans savoir lequel toutefois.

Maddie resta distante et son beau-frère – aucun préfixe « ex » qui ne tienne – ne se douta évidemment de rien sur l’ambiguïté que pouvait représenter cette amorce de relation. Ils avaient pris la route et marchaient au moins aussi vite que des escargots, Rafael imposant son rythme. Ils se turent un instant, la jeune femme se retrouvant occupée à motiver son fils qui avait décidé qu’il était vital de s’intéresser à des pommes de pin sur le trottoir. Stan observa le petit garçon, se souvenant d’Esther à son âge, et repensant aussi un bref instant à Esca. Il força un sourire quand ils échangèrent un regard.

- T’as discuté avec Casey dernièrement ? Enchaina finalement le garçon. Innocemment ? Pas vraiment, mais Maddison pouvait s’en douter, non ? Sans attendre de réponse à sa question, il avait enchainé : comment elle va ?

Quand Stan évoque la prochaine bataille de Tahlequah, je ne montre rien qui puisse trahir mon inquiétude vis-à-vis de Preston. J'aimerais qu'il ne lui arrive rien ; mais je reste impassible, me contentant de répondre à ses questions. « D'après lui, il était très investi au sein de New Eden. Il faisait de son mieux pour protéger les gens là-bas, pour aider les gens qu'il croisait dehors. Mais les choses ont changé, il a perdu sa femme et ses enfants. Il avait de plus en plus de mal à accepter les règles mises en place, la condition des femmes, les mauvais traitements réservés aux traitres ou aux personnes déviantes. » Il m'a racontée tellement de choses horribles sur ce qu'il se passe là-bas. « Il ne se sentait plus utile là-bas, il ne voulait pas participer à tout ça. Partir n'a pas été simple, risqué aussi. C'est les raisons qu'il m'a donnée. Encore une fois, il m'a parue sincère... »

Nous poursuivons notre marche, jusqu'à être stoppés par la curiosité de Rafaël qui s'arrête pour ramasser des pommes de pin. Je souris tendrement avant de le motiver à avancer. Il me tend ses trouvailles avec un grand sourire et il continue son chemin sans broncher. Nous avons de la chance avec Nathan, il n'est vraiment pas difficile... Plutôt sage et intéressé par tout ce qui l'entoure.

Puis en me tournant à nouveau vers Stan, le militaire aborde finalement un sujet bien plus compliqué. A ses questions, je prends un air plus grave. « Mal... » Que je lui réponds dans un soupir. Je ne vais pas lui mentir après tout. « Pour être honnête avec toi, on ne s'est pas parlé depuis un moment. La dernière fois que j'ai voulu lui parler, de toi, de vous... Nous nous sommes disputées. »

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La réponse de Maddie se fit nette. Stanley n’était pas réellement surpris, il avait parlé avec Indiana une dizaine de jours auparavant. Il prenait d’ailleurs sur lui depuis ce jour, rongeant son frein pour garder ses distances avec la mère de ses enfants.

- Indiana m’a dit qu’ça n’allait pas fort fort, ouais, répondit-il. Son air sombre indiquait que ça le peinait évidemment. Il pinça les lèvres en apprenant que les deux sœurs s’étaient pris la tête. C’était… typique… Elle fait toujours ça : elle envoie chier ceux dont elle a l’plus besoin.

Depuis qu’ils se connaissaient, ce n’était pas la première fois que Casey envoyait bouler sa frangine. On pourrait ainsi croire qu’elles ne s’entendaient pas, qu’elles n’étaient pas proches, mais c’était pourtant tout le contraire. Leur lien était certainement le plus fort de tous. L’ennui, c’était que la jeune femme avait la rancune tenace.

- Désolé… D’entendre ça. Mais tu sais qu’il faut pas lâcher… Stanley avait cette résistance avec sa compagne. Il n’avait aucun soucis avec le harcèlement et c’était souvent par ce biais qu’il la faisait flancher. Il savait revenir à la charge, inlassablement. Parce qu’il avait toujours eu une confiance aveugle en leur amour. Aujourd’hui, c’était un peu différent. Il fit une moue navrée. Pour moi, c’est pas gagné, mais toi… tu dois pas la lâcher.

Je vois bien que cette situation attriste énormément le militaire. Et lorsqu'il évoque les sautes d'humeur de Casey, cela me peine forcément. Mais je ressens une certaine rancœur dans ses mots. Ce n'est pas la première fois que je me dispute avec ma sœur, mais cette fois, je suis la seule fautive.

J'accorde un regard désolé à Stanley, lui soufflant à mon tour « Vous avez perdu votre fils, c’est normal qu’elle aille mal… Si je le perdais, je ne sais pas si je pourrais m'en remettre. » Je jette un regard triste vers Rafael avant d'affirmer à mon beau-frère. « Bien sûr… Tu sais bien que je serai toujours là pour elle. » Malgré les disputes, malgré nos différends. Elle est ma sœur et je l'aimerais toujours, quoi qu'il arrive.

D'ailleurs, je ne peux pas m'empêcher de me livrer sur ce sujet, sentant la culpabilité revenir. Affichant une légère moue, je lui explique « Je… C’est ma faute. Je n’aurais pas dû me mêler de vos histoires. Je… Je lui dis que vous deviez essayer de vous soutenir, de surmonter tout ça ensemble... » Je secoue légèrement la tête avant d'ajouter « C'était... Stupide... »

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Oui il savait le lien qui unissait les deux sœurs. Pourtant la distance qu’elles s’imposaient, quand elles se fâchaient, était réelle. Maddie serait toujours là pour son ainée, comme lui pour sa femme. Dans leurs cœurs. Mais concrètement, actuellement, ils ne l’étaient pas.

- Arrondis les angles avec elle, vraiment, s’il te plait. C’est maint’nant qu’elle a b’soin toi. Pas dans six mois, ou quand ils seront tous morts.

Il lui jeta un regard appréciateur alors qu’elle avouait avoir essayé de parler en sa faveur. Ça le confortait dans son idée qu’ils n’avaient effectivement rien à faire séparés. Que toute cette histoire était d’un non-sens absolu ! Bon elle n’employa pas des mots aussi forts, mais c’était bien l’idée ? Il entendait toutefois aussi la réaction que cela avait provoqué chez Casey. Pour le coup, elle ne semblait pas vraiment d’accord. Il pinça les lèvres.

- J’sais qu’elle a la rancune tenace. On en est à un point où… même si elle voulait faire un pas vers moi, j’crois qu’elle y arriverait pas. J’ai l’impression qu’on est… tell’ment loins. C’était le décès d’Esca qui avait lancé ce couperet. Avant, Stan n’y voyait rien d’autre qu’un contre-temps, persuadé qu’ils sauraient remonter la pente ensemble. Mais depuis… il n’était plus si sûr. C’était comme si Casey lui échappait véritablement. Il soupira.