Il a au moins raison à propos d'un truc - l'alcool de Yulia lui défonce la gueule, littéralement. May ne tarde pas à le noter, sentant sa peau se réchauffer et ses épaules se détendre un peu plus. Sauf que Logan semble complètement perdre la carte quand il capte qu'elle sait très bien qui est la mère de son enfant. « À Kitsap, évidemment. » Évidemment, oui, parce qu'il y était aussi, non? Elle ne sait plus. Mais plus elle s'explique, plus il râle, et ce n'est pas pour plaire à la blonde. Quel casse-couilles, bordel.
Sauf que May est un peu surprise d'entendre que Yulia semble avoir quelques dents contre nous, qu'elle ne veut rien savoir de venir se poser ici, à Fort Ward. C'est ironique, quand même. Liv se surprend à rire un brin, tant la situation est particulièrement. Elle aussi détestait Bainbridge, jadis. Elle a même quitté l'île enceinte, sachant très bien que le plus facile était probablement de rester. Dur de blâmer la copine de Logan, du coup. Elle hoche la tête, écoutant son pote qui ajoute qu'il n'a pas été en mesure de lui parler depuis Crescent. Son agressivité lui fait froncer les sourcils. C'est quoi son problème, à la fin? « Bien sûr que non, je pensais pas ça, je - »
Pas le temps de finir qu'il reprend de plus belle. Et cette fois, c'est au tour de Goldie de s'emporter. « Pourquoi j'te demande ça? Tu veux peut-être parler de la météo, plutôt? Ça va, le culot? Et puis c'est quoi cette attitude de petit pleurnichard, là? Tu veux bien me parler mieux que ça? Tu fais chier, putain. C'est toi qui me demande de l'aide. » Chose que May ne fera jamais, elle - mais la petite ne lui dira certainement pas une telle chose.
Qu'est-ce qu'il attend, en fait? Qu'elle lui dise qu'il est paumé, que tout est terminé? Qu'il vaut mieux tout abandonner? Pauvre petit Castle, totalement démonté par l'arrivée d'un minuscule petit être humain complètement inoffensif, sur notre planète de merde - quel drame, vraiment.
« Les gens crèvent, Logan. Dans la torture, dans d'atroces souffrances, dans la guerre. Tu le sais mieux que personne. Ils sont seuls, malades, tout ce que tu veux. Alors oui, avoir un bébé, c'est flippant. Mais ce n'est pas la pire chose au monde. Si tu pouvais te rentrer ça dans le crâne, ce serait nous rendre service à tous. » Surtout à la mère de son gosse, en vrai.
Elle cale son verre, fermant les yeux quelques secondes, en soupirant. Il faudrait probablement qu'elle se calme un peu, qu'elle ralentisse la cadence. Mais ralentir c'est pour les faibles. « Écoute-moi bien, pauvre idiot. Je suis de ton côté. T'es pas au front, t'as pas besoin de te battre avec moi. Mais je vais pas tolérer de te voir me crier des bêtises toute la soirée, alors tu décides. » Qu'il se calme, qu'il accepte de parler - de vraiment parler, au lieu de grogner. Autrement, il peut continuer de boire tout seul.
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
P’tain c’qui m’énerve avec les meufs, et avec c’te meuf là en particulier, May, c’qu’elles pensent toujours avoir raison… Et ensuite, c’qu’elles arrivent toujours à retourner la situation à leur putain d’avantage… Franchement, comment qu’elles font c’te genre d’conneries hein ?! P’tain… Ouais ok, c’moi qu’ai d’mander d’l’aide, mais c’pas compliqué d’comprendre que j’suis surtout paumé complet non ?! Et qu’d’avoir un gosse ça m’fait royalement flipper ? P’tain d’merde…
« Ok ok… Ok c’bon p’tain d’merde… » J’me calme, m’servant un verre d’whisky qu’j’avale DI-RECT. J’souffle profondément, parce qu’j’sais pas trop quoi faire d’plus… ça m’casse les couilles… « J’suis flippé c’tout. »
Ouais voilà faut que j’l’admette. J’suis flippé. D’toute ma vie, j’pensais vouloir être soldat… J’voulais n’faire qu’la guerre, gagner du galon, d’venir puissant dans la hiérarchie militaire. J’voulais m’foutre sur la gueule sur l’plus d’monde possible, voyager l’plus loin pour m’taper des missions ultra dangereuse… Mais avoir un gosse ? P’tain, ça m’semblait vraiment être l’dernier truc qu’je voudrais faire d’toute ma vie…
Avoir une famille n’ma jamais intéressé d’toute manière. Et pis, comment qu’on pourrait fonder une famille avec un mec comme moi ? J’m’énerve tout l’temps, quand j’pète une pile ça d’vient violent… J’passe mon temps à râler et à m’battre, j’bute des gens dès que j’suis énervé… Et là faudrait qu’j’accueille un p’tiot ou une p’tiote dans c’monde de merde ? Sérieusement, c’bizarre tout ça… Y’aura fallut qu’le monde parte en couille pour pouvoir m’trouver une famille ?! Quelles conneries… P’tain d’conneries d’merde…
« J’veux dire… R’garde rien qu’là… » Que j’lui dis. C’t’un putain d’exemple là quand même… « J’demande ton aide… Et j’me prends une gifle parce qu’je m’comporte comme une sacrée merde ! Un vrai fils d’pute ! » Faut l’avouer quand même… « T’vois c’que j’veux dire ? Et c’seulement toi ! Imagine si c’t’un foutu rejeton qu’me pose une question qu’je sais pas répondre ?! Imagine qu’ce foutu rejeton il soit chez sa folle d’merde, et qu’j’apprenne qu’ils sont attaqués ?! J’serais fou ! Une tornade ! J’vais quand même pas buter l’monde entier sur un coup d’colère non ?! »
J’prends mon verre et j’le ressers. J’vois qu’il n’nous reste plus qu’un fond d’bouteille… P’tain… On est vraiment dans la merde… « Fait chier… » P’tain d’merde ça m’casse les couilles. « J’suis juste paumé… Et j’ai peur d’pas pouvoir gérer… D’toute ma vie, j’me suis vue buter des gens, m’battre, prendre des balles… Mais avoir un gosse ?! P’tain… »
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
May l'observe, un instant. Non parce que normalement, Logan gueule aussi, quand elle gueule. Et là, il ne fait que s'avouer désarmé, flippé, comme un gosse qui abandonne quand il réalise que le Père Noël n'existe pas. La blonde soupire légèrement, ses billes bleues toujours posées sur lui. Elle l'imite, quand il avale son verre d'une traite, se disant que son discours était peut-être trop raide - même pour un type comme lui. Il est terrorisé, de la tête aux pieds. Liv ne le réalise qu'à cet instant. Elle penche la tête, alors que son regard change un brin. Elle est désolée de le voir réagir de la sorte, sincèrement. Désolée qu'il ne puisse même pas être heureux d'une telle nouvelle. Désolée que leur monde puisse être tellement laid, aujourd'hui, que même une grossesse ne puisse plus illuminer leur quotidien.
Mais voilà qu'il affirme que cette conversation est l'exemple parfait pour prouver son point. Qu'il n'est qu'un fils de pute, rien de moins. Et si Cendrillon crève d'envie de lui dire qu'il a raison, qu'il est une grosse merde mais pas plus qu'à l'habitude, la petite reste pourtant silencieuse. Il questionne son propre comportement, ses moindres réactions, se comparant finalement à une tornade - et à pire encore, le jour où son gosse sera en danger. « Enfin, tu n'es pas non plus un long fleuve tranquille à la base. » Elle a été témoin de ses éclats de colère dans le passé, après tout. Ses gestes sont parfois démesurés, certes, mais il n'est pas une mauvaise personne pour autant.
Elle pose les yeux sur le fond de bouteille, le laissant se resservir en passant son tour, cette fois. Peut-être qu'il en a plus besoin qu'elle. May fait courir ses doigts sur le bord de son verre vide, l'écoutant toujours parler en espérant que de s'exprimer de la sorte puisse l'aider à se poser. « J'ai vu des gens en tuer d'autres pour moins que ça, en vrai. » lâche-t-elle en rigolant bêtement, quand il mentionne ce qu'il pourrait faire sous le coup de la colère. Ce n'est probablement pas ce qu'il veut entendre, mais bref.
Castle affirme à nouveau qu'il est paumé, n'empêche. Il est prisonnier de cette peur viscérale qui semble lui bouffer les entrailles. Il ne s'en cache pas, au moins. Cette conception qu'il avait jadis de ce que serait sa vie était particulièrement bousculée. Liv ne peut pas vraiment le lui reprocher. « Cette épidémie nous pousse vraiment dans la merde un peu plus à chaque jour, hein. » C'est peut-être un peu noir, comme vision des choses. Mais là n'est pas la question.
Goldie fait signe au type derrière le bar. Le mec sait très bien qui ils sont, tous les deux. « Tequila. » demande-t-elle avant de se concentrer sur son copain. « Quand t'es en mission, en tant que SEAL, vous avez des protocoles pour tout, non? » Il ne comprendra peut-être pas où elle veut en venir, mais la princesse s'en balance. « Vous devez faire quoi si - je sais pas, c'est vraiment la merde, et que vous êtes confrontés à une situation complètement nouvelle - un truc complètement fou, vous n'avez pas une goutte d'informations ni la moindre idée de ce que vous devez faire pour combattre, pour rentrer en vie? »
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J’suis pas un long fleuve tranquille d’base… Y’a des gens qu’on tué pour moins qu’ça… P’tain, elle en a des conneries à dire… Même si, dans l’fait, elle n’a pas forcément tort… J’crois pas qu’ça m’avance à quoi qu’ce soit en vérité, m’enfin. J’fini la teille… C’te whisky était d’la merde, mais il a l’mérite d’plus m’faire sentir mes doigts, d’me donner chaud, et d’me sentir un peu tout chose. J’sens les effets d’l’alcool qu’montent… J’dois dire qu’ça m’va bien tout ça. Ouaip, plus mon corps s’engourdit, moins j’arriverais à penser. Au final, j’m’y retrouve, j’trouve.
J’entends qu’la blonde d’mande une tournée d’Téquila. Bon, dans l’fait, c’pas c’que j’préfère, mais par les temps qu’courent, j’dois pas faire la fine bouche. Et c’qu’elle m’dit ensuite, ça m’fait giga bizarre… Enfin, j’comprends c’qu’elle veut faire… Elle veut m’faire faire le parallèle avec l’armée et tout, histoire d’voir qu’quand fallait j’pouvais m’adapter, faire l’taf, pas paniquer, être l’meneur d’homme et l’exécuteur d’ces foutues unités d’SEAL. C’vrai… En tant qu’sous-officier commandant, j’devais m’occuper d’mes gars, les r’présenter d’vant les officiers, m’assurer qu’soient bien, entendus, en sécurité, et qu’ils aient d’quoi s’battre. J’devais les commander au feu aussi… C’tait cool ça.
« Bah… C’pas qu’on a des protocoles mais… D’procédures quoi. J’veux dire… D’grands principes d’bases d’combat, d’survie, d’distinction et d’analyse d’l’environn’ment… » C’vrai. Qu’ce soit la merde au milieu d’désert, sur l’pont d’un navire, dans la flotte, ou dans une ville, c’pas pareil… C’même carrément pas pareil putain !
« Heum… Bah j’sais pas… Là dit comme ça, c’pas clair. J’veux dire nos missions étaient toujours préparées au millimètre quoi… » Même si c’nous est d’jà arrivé d’devoir improviser et d’nous adapter… « Bah… D’jà, faut savoir c’qui fou la merde… Est-ce qu’c’est l’environn’ment ? Est-ce qu’c’est l’ennemi ? L’météo ? Nos gars ? » La base quoi… « Ensuite faut analyser l’coin où qu’on est… Est-ce qu’on peut s’enterrer, prendre des lignes d’tirs, et attendre l’ennemi ? Ou est-ce qu’on doit s’dépêcher d’décarrer fissa histoire d’pas s’faire réduire en bouilli par l’premier lanceur d’patate un peu chanceux ? » Bah ouais…
« Et ensuite… Bah c’sont les principes d’bases : distances d’sécurités… Travail en binôme… Règles d’engag’ment, d’couvertures, d’suppression… Histoire d’garder toujours l’avantage quoi… » Pourquoi que j’lui dit tout ça moi ?! P’tain, j’suis sûr qu’j’ai réussi à embrouiller l’début d’idée qu’elle avait pour m’faire sortir la tête de l’eau…
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Évidemment que Logan s'éternise en lui expliquant de long en large les procédures des forces spéciales de la marine. Ce n'est pas vraiment ce que la blonde veut entendre, en vrai. Castle est tellement dans sa tête qu'il coule dans une spirale qui l'empêche de voir clair, de toute évidence. Et l'alcool, malgré l'effet apaisant, ne doit certainement pas l'aider à se démerder. Surtout que May est définitivement embrouillée elle aussi - même si elle ne se prive pas de célébrer quand la commande de Tequila arrive enfin à leur table. Elle soupire un peu, regardant longuement son copain qui tente encore de lui expliquer la vie avant de finalement s'arrêter.
« Arrête de jouer au con, enfin. Tu sais très bien pourquoi je demande ça. » Liv est même très sérieuse en le disant. Elle avale une gorgée de Tequila, ne se servant même pas d'un verre parce qu'à quoi bon. La princesse tend la bouteille à Logan avant de continuer. « J'essaie juste de te montrer ce que tu sais déjà. » Il va falloir être plus précise, oui. « Hey, tu m'écoutes? » Elle prend même sa main dans la sienne, pendant une seconde, pour capter son attention. Mais la blonde la relâche rapidement, avant de finalement préciser ce qui habite son crâne.
« Je te dis pas que ce sera le paradis à toute heure du jour et de la nuit. Évidemment que ce sera difficile. » Une vie difficile dont elle aurait bien voulu, elle, mais là n'est pas le sujet. « Mais au même titre que tu le fais déjà en mission, tu seras vite en mesure d'identifier les problèmes, de les régler, de t'adapter. Arrête de flipper, petite nature. » Faut bien l'insulter un peu. Ce sont parfois les seuls mots qu'il semble comprendre, honnêtement.
« Je sais bien que c'est pas le miracle que t'attendais. Mais c'est un miracle quand même, dans notre monde de débile. » Nouvelle gorgée de Tequila, au point où la petite commence presque à ne plus savoir comment poser le cul sur sa chaise sans avoir l'impression qu'elle va tomber. La commotion cérébrale n'aide pas, surtout qu'elle utilise son poignet fracturé - alors qu'elle ne devrait absolument pas, même si elle porte son attelle. La douleur est un peu gelée, certes - mais May est tout de même en mesure de ressentir le besoin de la noyer. Surtout que sa tête est pleine de doutes, dernièrement.
Enfin, Goldie secoue un peu le crâne, essayant de voir plus clair et de se concentrer à nouveau sur Castle. « Et puis, la bonne nouvelle, c'est que tu seras pas tout seul. » Fort Ward est probablement ce qui est le plus adapté pour un gosse, au final, avec un système qui se rapproche de ce à quoi ils étaient habitués, avant. Ils vont même à l'école, putain. Les choses pourraient être pires - même si c'est exactement ce qui étouffe la blonde, ces temps-ci. Et si tout ça n'était qu'un mirage, qu'une fausse sensation de sécurité?
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« Hum… » J’me fait arrêter dans mon élan comme un p’tain d’camion par un mur d’béton. Direct ! Net ! Et avec pas mal d’dégâts et d’bavures… J’sais pas c’vous avez d’jà vu c’que ça fait, un 44 tonnes qu’fonce et qui s’fait arrêter net par un mur… Bah moi si. Et j’vous l’dis direct : d’la charpie. D’la bonne grosse charpie, pire qu’un p’tain d’steak haché prit chez l’boucher, v’savez, avec c’te machine où qu’il pousse la viande pour en faire… Bah… Du haché quoi. Mouais bref.
Bon, j’suis clairement pas éclaté non plus par c’que m’dis la blondasse. J’dois bin’ avouer qu’ça m’travaille, parce qu’bah… Quand elle dit que j’vais faire c’que j’fait déjà – trouver d’solutions aux problèmes – ça m’rassure pas. Généralement, m’solutions sont toutes trouvées et elle s’font rarement dans la dentelle quoi… Alors… Bon… J’sais pas si tabasser la p’tiote ou lui tirer une balle dans l’crâne s’soit la meilleure solution.
Et quand elle m’parle d’miracle là… Mouais… J’avoue que j’sais pas trop quoi en penser d’tout ça. Miracle ou pas, j’me dis surtout qu’c’est une sacrée connerie que d’se retrouver avec une gosse par d’temps pareils. Avec la chance qu’j’ai, on va s’prendre une bombe d’New Eden pile l’jour d’l’accouchement, j’vous l’dis… M’enfin.
« Ouais bah… » Ouais j’vais l’lui dire… Sa dernière phrase, ça m’rassure pas d’tout, et y’a une bonne raison p’tain d’merde. « … Fort Ward, la p’tiote l’verra pas longtemps. Elle… Yu… Elle n’veut pas rester. Dès qu’la p’tiote s’ra suffisamment en bonne santé, elle r’tournera chez les siens. Donc… Qu’ques jours seulement après quoi. Hum… »
Et après ? Bah après, j’sais pas comment que j’vais faire pour pouvoir aller la voir quoi… J’verrais pas ma gosse, et j’verrais pas Yu alors que je… Je… Bah… Rhaaaa merde, ça y’est, ça r’deviens tout compliqué putain d’merde ! J’suis carrément amoureux de c’te folle d’Ruskov et ça m’casse bin’ les couilles… « S’il arrive qu’que chose à la p’tiote, ou à Yu… J’serais même pas là pour les aider. Et j’dois dire qu’ça m’bouffe pas mal… T’me connais… Si j’apprenais qu’arrivait quoi qu’ce soit… J’pourrais pas rester ici a n’rien faire. »
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« J'ai pas droit à plus de crédit que ça? Peut-être que je vais la convaincre de rester! » Elle ne sait pas si elle pense vraiment pouvoir la faire changer d'avis, mais elle n'a rien à perdre. Après tout, beaucoup de choses peuvent changer dans la tête d'une mère, après l'accouchement, et elles sont copines, non? « Et puis, même si elle n'est pas officiellement toujours ici, elle sait qu'elle est toujours la bienvenue. Qu'elle peut nous faire confiance, si quelque chose ne va pas. » Et ça, ce n'est que la vérité pure et simple. Si Yulia déteste l'île, May pense sincèrement qu'elle n'hésitera pas à revenir si elle rencontre un problème quelconque. Pour la santé de son propre enfant, la brune ferait probablement n'importe quoi. « Vous avez un moyen de communiquer? »
Mais il parle à nouveau, affirmant maintenant qu'il n'est pas particulièrement heureux de cette dure réalité. Celle de ne pas pouvoir les voir, tous les deux, dans le futur. Liv hausse un sourcil, buvant une gorgée de Tequila au passage. Honnêtement, il faudrait probablement qu'elle lève un peu le pied. « Il ne leur arrivera rien. Pas tant que je serai là pour veiller sur Yu et la crevette. » Elle compte bien tenir cette promesse, le pire, le disant avec tout le sérieux dont elle peut faire preuve à l'instant. Mais elle marque une pause, soudainement.
« S'il arrivait un truc à Yu, hein. » souffle la blonde en réfléchissant. Elle plisse les yeux, avant de finalement avoir un déclic. Elle ouvre la bouche en croisant les bras, levant les cils sur son pote comme si elle venait de découvrir une mine d'or. « Du coup, si je résume, t'es complètement perturbé de la nouvelle et tu voudrais clairement faire marche arrière, mais tu t'inquiètes de ce qui pourrait se produire en ton absence? Du fait qu'ils soient loin de toi, tous les deux? » Ses lèvres s'étirent en un sourire presque malicieux. « Bordel, mais Logan! Attends, je - j'arrive pas à croire une telle chose - » Elle éclate de rire, trépignant presque comme une gamine à la table qu'ils occupent. Et Castle ne doit rien comprendre du tout, le pauvre.
« Tu serais pas amoureux, par hasard? » Évidemment que sa réaction est un brin exagérée - l'alcool n'aide certainement pas sa cause, ici. Mais peut-être qu'elle a raison? Peut-être qu'elle va obtenir une confession? Elle pose le menton dans ses deux mains, plantant ses billes claires dans les siennes comme pour exiger une réponse. Il ne peut pas fuir, et elle ne va certainement pas lâcher le morceau - pas dans cet état. Elle est beaucoup trop heureuse de la simple possibilité de voir sa brute préférée ouvrir son petit coeur tout sec à quelqu'un - et à Yulia, en plus. Pourquoi diable serait-il dans un tel état, autrement? Tout fait tellement de sens, maintenant.
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