P’tain… D’puis qu’on est de retour de cette foutue expédition de merde du côté de Crescent Bay, j’dois dire que j’cogite de dingue. J’ai vu l’bide de Yulia… Il a grandi de ouf… C’qui veut dire que l’p’tiot qu’y’a là-d’dans, il grandit aussi… Et donc, qu’il se développe, et donc, qu’bientôt, j’sais pas quand, y’aura l’accouchement… Putain d’merde… Ouais, putain d’bordel de merde, ça va arriver vite… Et j’vais faire comment moi ?
J’sais pas tenir un gosse ! J’sais pas m’occuper d’un gosse ! Qu’est-ce qu’on fait quand ça chie partout ? Quand ça gueule ? Quand ça a faim ? J’veux dire… J’sais pas, j’sais qu’les femmes elles peuvent allaiter, mais moi pas ! Et si un jour j’ai l’gosse à ma charge pendant qu’ques jours ou qu’ques semaines… J’fais comment ? Toutes les femmes peuvent nourrir un p’tiot ? Et le p’tiot acceptera l’lait d’toutes les femmes ? P’tain mais… J’vais faire comment ?! J’vais quand même pas lui coller une balle dans la gueule dès qu’il m’cassera les couilles ?! Et comment j’l’empêche de devenir aussi casse couille et inutile qu’Zelda ?!
Putain… Faut qu’j’aille picoler. J’ai d’quoi faire, Yulia m’a filé du whisky… Mais j’me sens pas d’picoler par chez moi… J’vais aller au Summer’s. Ouaip… Et ça va m’permettre d’me changer les idées, j’suis en repos aujourd’hui. C’décidé. J’prends ma bouteille, et j’me dirige vers l’Summer’s… J’dois traverser une partie de c’te foutu fort… Mais bon.
Et là, j’croise May. La princesse semble plutôt dispo, j’sais pas… J’la croise, et j’l’invective. « Yo ! Comment qu’va ? » Que j’lui demande, après quoi j’reprends… « T’es occupée là ? J’ai b’soin d’décompresser et j’ai d’quoi faire… » J’agite la teille… « Et j’ai b’soin d’toi… »
J’sais que j’la met en haleine en lui balançant tout ça… Mais bon. On arrive bien vite au Summer’s, et j’agite la bouteille pour dire qu’cette fois, j’vais pas défoncer leurs rations et leurs stocks… Ils nous laissent une place… J’m’installe… Y’a un verre que j’sais pas qui nous donne… Et j’le rempli… Puis celui d’May. J’prends l’miens cul-sec… Et j’dois dire qu’ça m’fait du bien en vérité… Ouais… L’fait d’sentir ma gorge qu’s’auto-détruit, ça m’fait penser à autre chose et c’bien… « P’tain, ça réveillerait un cadavre ! »
Mauvaise blague ouais…
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
Elle n'arrive pas à dormir. Pas même à se reposer, en toute honnêteté. Comme si son corps était bel et bien rentré à Fort Ward, mais que son crâne était toujours quelque part en mission. Elle est inquiète, et fatiguée. Surtout que la blessure de Nathan pèse lourd sur ses épaules. Même si le brun fait de son mieux, chaque fois que Liv ose faire quelque chose, elle a l'impression de l'entendre le lui reprocher. Parce que lui est prisonnier de cette putain de blessure. La blonde se dirige donc vers le Summer's, peut-être qu'elle pourra y trouver Casey. Au pire, elle trouvera le fond de son verre. Mais c'est plutôt Logan qu'elle croise, tout juste à quelques pas du bar. Et elle est heureuse de le voir, évidemment. Son sourire traduit plutôt bien la chose. Contre toutes attentes - ce con lui manque.
« J'suis pas occupée du tout. » Pour une fois, bordel. Et de toute évidence, elle se dirige vers le même endroit que lui. « On me suggère d'ailleurs de ne pas m'occuper du tout, depuis notre retour. » Ses blessures parlent pour elle. Sauf que Cendrillon pose les yeux sur le whisky, avant de relever les cils vers son copain. « La bouteille est toujours utile, pour décompresser. » qu'elle ajoute en rigolant un peu, avant de l'entendre dire qu'il avait besoin d'elle. Elle s'arrête, bientôt devant la façade du bar, les traits plus sérieux qu'auparavant.
Non parce qu'elle n'est pas sans savoir que la vie du SEAL est plutôt compliquée, ces temps-ci. Leur dernière mission ensemble n'était pas l'endroit approprié pour en parler, mais Goldie est au courant, pour la grossesse de Yulia. Plus que ça, même, puisque Yulia a partagé avec elle des détails plutôt personnels. Enfin, sait-il seulement qu'elle sait? Qu'elle a examiné la mère de son enfant à venir? Merde, qu'elle la considère presque comme une amie? May réalise peu à peu qu'ils n'ont pas trop eu le temps de discuter, dernièrement. Logan et elle sont toujours en train de se faire chier dehors, finalement. À eux d'en tirer leur propre conclusion.
Elle ne fait que le regarder, du coup, avant de s'engouffrer à l'intérieur et de s'installer à une petite table en retrait. Le bar n'est pas particulièrement plein, mais le bruit de fond semble presque la calmer, étrangement. « J'ai probablement besoin de décompresser, moi aussi. » affirme-t-elle en l'observant manipuler la bouteille avant de s'envoyer le liquide au fond de la gorge. Elle l'imite, ignorant sa blague ridicule en un simple regard désapprobateur. C'est qu'elle est plus occupée à réclamer un autre verre, le glissant sur la table pour l'approcher du poison à nouveau. Visiblement, elle en a besoin, et pas qu'un peu.
« Qu'est-ce qui se passe, Castle? Raconte. » Elle tente de cacher cette inquiétude qui s'invite dans sa voix, mais c'est difficile de mentir. Surtout à lui. La princesse baisse les yeux sur l'attelle qui garde son poignet fracturé en place, posant sa main saine sur son bras blessé, comme pour le cacher. « J'ai pas l'habitude de te voir comme ça. Je vais finir par croire que t'es bien un humain, et non pas un robot. La nouvelle est choquante. »
Il n'est pas le seul qui est capable de faire des mauvaises blagues, après tout.
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
« Hmm… » J’dois dire que si j’suis content d’pouvoir boire avec ma pote, j’suis plutôt inquiet face au fait qu’elle s’jette sur la bouteille presque aussi vite que moi. J’veux dire… J’crois pas qu’elle soit enceinte… Et, bin’ qu’elle soit blessée, j’crois qu’l’alcool n’va pas la détruire plus que c’que ces fils d’putes ont d’jà fait à son poignet. Mais… J’sais pas. J’dis pas qu’l’alcool c’bon pour les mecs, et mauvais pour les meufs… J’suis pas c’genre d’misogyne. Mais… J’dois dire qu’avec Yulia qu’doit faire gaffe à tout c’qu’elle bouffe, boit, fait… J’commence à prendre le réflexe d’faire attention à deux trois autres trucs aussi… Bref, c’pas l’sujet.
J’me ressers un autre verre d’ce whisky fait maison par ceux d’Yulia. Si l’première gorgée était pas folle, l’seconde fait du bien j’dois dire. C’doit être ça, les alcools fait avec d’l’alcool maison, d’derrière une barraque m’voyez ? On n’contrôle pas vraiment l’alcool, d’coup, on n’sait pas si c’t’alcool rendra saoul… Ou aveugle. M’enfin bref.
« C’qu’il s’passe… » Ouais, j’sais, c’moi qu’ai demandé d’l’aide et tout, mais j’dois dire qu’j’n’ai pas l’habitude. Là, j’ai envie d’me barrer… Mais j’sais bin’ que j’peux pas l’faire, ça s’rait bizarre. Enfin… ça ferait un peu schizophrénique quoi, m’voyez ?
La blague qu’elle m’fait à propos d’ce côté humain qu’j’aurais peut-être ou p’t’être pas, ça m’fait tiquer. Yulia a eu l’mêmes réactions dans c’te cabane… Elle m’disait qu’j’n’étais pas un vrai monstre. Parce qu’j’avais flippé face au fait qu’elle était enceinte, et qu’j’avais des principes, tout ça tout ça… J’dois dire qu’même plusieurs semaines après tout c’bordel, j’suis pas sûr d’comprendre réellement, et d’être d’accord avec ça… J’peux pas être un humain en vrai… Plus maintenant… J’crois pas non…
« Hmm… » sa blague était vraiment pas mal en vrai… Mais… Bon, m’voyez quoi. « Je… J’t’emmerde Princesse ! » Que j’lui dis, en lui offrant un p’tit sourire parce qu’elle m’fait rire. « J’sais bin’ qu’ça fait longtemps qu’j’suis plus humain. J’n’aurais pas tué tant d’monde sinon. » M’enfin… « Je… J’sais qu’tu connais… Rha merde ! J’vais être papa putain ! Et j’sais absolument pas quoi foutre d’tout ça ! J’sais pas m’occuper d’un gosse… J’sais juste m’battre, torturer, tuer et détruire ! P’tain d’merde… »
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Est-ce que Logan sait encore parler? Non parce qu'à part des sons peu compréhensibles, la blonde en doute, un moment. Certes, c'est peut-être l'état normal de son copain - peut-être que ce n'est que la commotion qui lui fait croire que le type est capable de s'exprimer, en temps normal. Elle l'observe boire, un instant, tente de lire un brin ce qui le dérange, ce qui le préoccupe. Parce que l'angoisse est imprimée sur ses traits. Ce n'est pas la première fois qu'elle note une telle chose à son visage. Et c'est exactement ce qui l'inquiète. Il tente de parler, se ravise. May ne le pousse pas - elle n'est sotte à ce point. Peut-être qu'il lui fallait un peu plus de poison dans le sang pour finalement avouer ce qui l'étouffe de la sorte.
N'empêche, le soldat parle enfin - pour déconner, sans grande surprise. Elle rigole à son tour, avant de tremper les lèvres à son verre. « Je t'emmerde aussi, t'inquiète. » Aussi bien mettre les choses au clair, quoi. Or, son sourire s'efface un brin quand il affirme ne plus être humain, pourtant. Qu'il avait trop tué pour ça. Sauf que la blonde ne trouve pas la force de rire d'un tel commentaire.
Mais l'abcès crève enfin quand il annonce finalement qu'il va être papa - et qu'il panique carrément de ne pas savoir comment faire. « Félicitations, d'abord et avant tout. » C'est important de le dire, à son avis - surtout que personne d'autre ne le ferait, sûrement. « Okay, soldat. Reprends-toi. » qu'elle lâche ensuite pour le calmer un peu, et pour qu'il se taise. « Déjà, tu sais faire la chose que tous les parents font: c'est-à-dire s'inquiéter. C'est un bon début, tu crois pas? » Elle se moque juste un tout petit peu. Mais c'est pour son bien. « C'est surtout ce qui fait totalement de toi un humain, désolée. » Il faudrait bien qu'il se regarde dans la glace, après tout, à un moment.
« J'ai la solution parfaite pour toi, n'empêche. » Elle prend une nouvelle gorgée, ne se pressant pas pour révéler cette idée magique qui pourrait lui permettre de continuer d'avancer - sans devoir se taper une crise comme celle-là à chaque putain de fois. « C'est quelque chose que les humains font normalement tout au long de leur paisible petite vie. » Le sarcasme est présent, évidemment - ils savent tous les deux que cette vie est absolument tout sauf paisible.
« Apprendre. » Un concept avec lequel il n'est pas particulièrement familier, de toute évidence. Cendrillon le fixe un moment, avant de rire un tantinet. « C'est comme ça que tu pourras gérer. » Liv le pense sincèrement.
« Et puis bon, si tu veux lui apprendre à tuer et détruire, tu peux aussi. »
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
Hein ? Félicitation d’abord et avant tout ? Pourquoi ?! D’puis quand faut d’abord féliciter quelqu’un d’avoir un gosse dans c’monde d’merde maintenant ?! P’tain mais… Entre les rôdeurs qu’veulent tout bouffer, ceux qui s’concentrent dans des p’tains d’sectes de merde… Y’a tellement d’raisons d’plus vouloir faire d’gosses sur c’te planète de merde. Ils s’feraient bouffer à la moindre occasion… Savent rien faire ces foutus gosses, à part brailler et bouffer. J’vois pas en quoi ça doit être félicité p’tain d’merde.
Elle s’remet à m’parler en m’parlant comme on parle à un soldat. Bon, j’dois dire qu’ça arrive à m’capter mon attention… Mais pour m’aider, j’engloutis un autre p’tain d’shooter dans l’fond d’mon gosier. Enfin, shooter… J’sais pas, j’l’ai pas dosé comme il faut… C’devait être plus qu’un shooter. M’enfin, j’m’en fou.
Elle m’dit que j’agis d’jà comme un parent. J’avoue que j’comprends pas vraiment… l’fait d’m’inquiéter, ça fait d’moi l’début d’un parent ? Ou elle essaie d’me passer d’la pommade là ? J’comprends pas trop là… « Hmm… » J’comprends quedal là…
J’me ressers un verre parce qu’sinon, j’peux pas trop suivre. Ou alors, ça m’donne envie d’me barrer et j’ai pas envie. « T’es folle ou quoi ? » Non mais c’vrai… « J’m’inquiète parce qu’toute c’te foutue planète essaie d’nous bouffer ou d’nous tuer ! Même derrière ces foutus murs ! Alors un gosse ?! Qu’sait n’faire qu’chier, bouffer et pleurer ?! P’tain d’merde… » Niveau survie c’la merde p’tain… « J’vois pas c’qui ferait d’moi un humain. »
Bordel… J’m’attendais à d’voir m’inquiéter d’mes munitions, d’qui buter, d’qui sauver, d’comment détruire New Eden, d’comment rejoindre Portland pour fumer tous ces enfoirés… Pas… D’accueillir un gosse.
« Grumpf… » Apprendre ?! C’quoi ces foutus conneries putain d’merde ?! Elle m’fait quoi là ?! Elle picole avec moi, et elle m’dit qu’après faut qu’j’apprenne pour faire face ? « Apprendre ?! Apprendre quoi ?! A être humain ?! » Que j’lui balance. C’quoi ces conneries là ?! Sérieux ? « Et toi t’apprends quoi en picolant plus qu’moi ? » Ouais parce qu’la p’tiote elle picole carrément de ouf ! Y’a p’t’être qu’un routier d’cinquante ans qu’pourrait picoler plus qu’elle ! Et encore ! « J’veux dire… C’quoi ces conneries sérieux… Apprendre ? Apprendre quoi ?! A pas détruire l’p’tiot en lui parlant d’mes exploits ? P’tain mais… j’y comprends quedal… »
Finalement j’remplis mon verre et j’l’avale d’un trait.
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
Si elle est folle? « Probablement, oui. Je croyais que tu le savais déjà. » Nouvelle gorgée, tandis qu'il s'entête à lui expliquer pourquoi le monde est à chier, depuis l'épidémie. Comme si elle ne savait pas. Certes, c'est un monde hostile, dehors - autant pour les gosses que pour les adultes. Mais c'est pourquoi il faut tenter de reconstruire, de continuer. Pour eux, pour que le monde dans lequel ils vont grandir puisse être un peu moins moche, non? « C'est comme si t'étais dans un jeu vidéo, à un niveau vraiment difficile, tu vois. Genre le boss final. Et je t'ai jamais vu avoir peur d'un boss, alors... »
Mais non, il ne voit rien du tout. Il préfère répéter qu'il ne capte pas en quoi avoir des émotions fait de lui un humain. Quel putain de con. Elle plisse les yeux, l'observant en silence en se demandant si Castle avait peut-être manqué d'air à la naissance. « La partie « chier, bouffer & pleurer » ne dure pas longtemps, si jamais tu savais pas. » qu'elle ajoute en se demandant sincèrement s'il sait comment un gosse fonctionne, à la base.
Sauf que ses paroles ne peuvent que l'énerver encore plus, il s'agite comme un imbécile, ne pouvant que répéter les paroles de la blonde encore et encore. Liv ouvre la bouche pour parler, mais elle ne sait vachement pas quoi dire. Elle soupire, avant de l'entendre lui reprocher sa consommation d'alcool relativement lourde, dernièrement. Tout de suite, elle se lève de sa chaise, se penche au-dessus de la table pour venir le gifler de sa main saine, comme ça, sans prévenir. « HEY. Calme-toi. Respire, merde. » Elle reste debout quelques secondes, avant de poser son cul à nouveau - évitant de croiser les regards qui se posent sur eux, tout autour.
« Regarde qui parle, putain. Tu n'es pas le mieux placé pour me reprocher ça. Et puis c'est dégueulasse, de toute façon. Qui est-ce qui t'as filé cette bouteille, bordel? Yulia? » Dégueulasse ou pas, pourtant, elle termine son verre à nouveau, avant de poser le dos sur la chaise, plus calme. « Apprendre, oui. Faut bien commencer quelque part, avant d'enfiler tous ces exploits dont tu parles. C'est la même chose avec tout le reste. » Elle s'empare de la bouteille pour remplir son verre. « Et puis, aussi bien te faire à l'idée qu'il te faudra apprendre, parce que le gosse ne va pas magiquement disparaître de son bide, hein. » Elle précise, au cas où, faisant de son mieux pour ne pas lui reprocher son manque d'entrain alors qu'elle n'avait plus sa propre fille dans ses bras.
« Je l'aime bien, en passant. » Cette fameuse Yulia. May sait bien que Logan ne cherche aucunement son approbation, mais quand même. C'est une façon comme une autre d'introduire le sujet. Non parce qu'il faudrait bien parler de la brune, à un moment. « Est-ce qu'elle va venir s'installer ici? » Cendrillon se doute que non, simplement parce qu'elle connaît un peu la mère du bambin, un minimum. Mais peut-être que sa décision pourrait être influencée par les récents événements. « Quand est-ce que tu lui as parlé, la dernière fois? »
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
J’avoue qu’là, j’comprends plus trop c’qu’il s’passe. C’souvent comme ça quand mon cerveau bourdonne pire qu’une p’tain d’ruche. Et ça n’m’arrive pas souvent… Faut dire qu’depuis l’apocalypse, l’monde est d’venu nettement plus brutal et… Simple, d’une certaine manière. J’veux dire, quand on est formé à souffrir, à s’dépasser, physiquement et psychologiqu’ment… Qu’on est entraîné au combat, à donner la mort, à la voir, à s’faire torturer, à torturer aussi, à défoncer la gueule d’premier qu’croise not’ route… Bah tout d’un coup, quand l’monde tourne d’la même manière qu’vous, bah ça aide quoi.
Et j’dois dire qu’depuis l’apocalypse, j’me suis bien adapté. Tuer, ou être tuer… Bah j’bute des mecs à tour d’bras. Et des meufs aussi… M’enfin, ç’pas forcément une fierté. Pas qu’j’sois misogyne hein… Mais buter une meuf, j’sais pas, y’a pas d’gloire quoi. Bref.
Et là quoi, faudrait qu’ce soit en pleine apocalypse qu’j’apprenne à fonctionner « normalement » ?! Avec un gosse et toutes ces p’tains d’conneries typique d’une foutue sitcom ?! Sans déconner… Plutôt aller chier un obus d’105 millimètres ouais… Foutues conneries, putain d’bordel d’merde.
La gifle d’l’autre folle à l’avantage d’me remettre un peu les idées en place, et d’me calmer. J’bouge à peine la tête… Faut dire qu’j’ai vu pire qu’une claque d’l’autre tarée d’blondinette. Franchement. Y’a pire. J’la regarde, un peu vénère quand même… « Grumpfhummm… » D’toute manière, j’sais qu’grogner moi. Un p’tain d’ours qu’on a réveillé d’son hibernation j’vous dis. Et d’la même manière, j’vous bouffe et j’vous chie dans la foulée. Bande d’macaques.
« Eh ! Moi j’t’emmerde aussi princesse ! » Même si elle l’sait déjà. « Ouais, c’l’alcool d’Yulia. Ils font l’leur. C’est d’la merde, mais ça défonce plus qu’une vodka d’paysan russe. » Faut l’avouer, c’dégueu, mais ça filerait une hépatite à un p’tain réverbère. « Rhaaaaa mais p’tain d’merde… » Elle m’parle d’apprendre au gosse, d’apprendre DU gosse… Mais à chaque fois qu’elle m’fait comprendre que j’vais avoir un p’tiot, ou une p’tiote, ça m’fou presque la gerbe p’tain…
Par contre j’m’attendais pas à la suite. « T’las d’jà vue où toi ?! » Ouais v’là seulement que j’percute. Ou alors j’ai d’jà oublier… J’sais plus. Faut dire qu’l’alcool monte un peu… « Non. Elle a qu’ques dents cont’ nous. D’jà, elle n’sait même pas comment qu’elle a pu baiser avec un Remnant, alors s’y installer… » Mais bon… Avec c’gosse, faudra au moins qu’elle vienne pour l’check-up… « Bah quand on était à Crescent. T’as cru qu’j’allais jusqu’là-bas l’soir et que j’revenais l’matin ?! »
J’m’énerve à nouveau tout seul… C’dingue comme j’peux pas fonctionner autr’ment qu’par l’combat ou la confrontation… Elle m’fait rien la p’tiote… Mais c’plus fort qu’moi faut qu’j’morde… « Pourquoi t’me demande ça ?! »
Aller, encore un canon pour la route…
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
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