The Walking Dead RPG

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Guilty as charged, broken as it can be | ft. Harper
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Hoani Hayworth
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Sujet: Guilty as charged, broken as it can be | ft. Harper   Mer 26 Oct 2022 - 10:57


Guilty as charged, broken as it can be



New Eden - Bidonville | Harper & Hoani





Du pouce, j’effleure la reliure du livre, n’arrivant pas à m’en départir depuis que je l’ai récupéré à l’Eglise. Obligée de me taper une énième messe pour essayer d’expier mes péchés. Mais bien sûr. Pour autant, il y a un rictus sarcastique qui ne cesse de déformer mes traits, la cause de mon débarquement au bidonville sonnant un peu plus risible chaque jour que je me la récite dans ma tête. Une bible. Une putain de bible. De tout ce que j’ai fais depuis que je suis ici, de toutes les actions que j’ai pu commettre en des années d’enfermement dans cet enfer, c’est un foutu manuscrit qui aura eu ma peau. Quelle blague. Nerveusement, je continue de caresser l'ouvrage, ne parvenant pas à m’en séparer. Il y a quelque chose qui en émane qui me fait vibrer en mon for intérieur, alimentant ces émotions négatives que je porte depuis trop longtemps en moi. Je sais qu’il est question de haine. Que cela est même, à ce stade, beaucoup plus profond pour que je les décrive avec des mots plus adéquats. Mais cela déchire mes entrailles à un point que je peine me reconnaître dans le miroir, lorsque j’ose regarder mon reflet. De toute façon, je n’ai pas besoin de ça pour constater que je ne ressemble plus rien à la femme que j’étais. Non seulement la disgrâce se lit sur mon visage, mais également tout ce qu’il s’est passé avant. Les coups, le traumatisme qui me lancine encore aujourd’hui, la balle qui a traversé mon bras que je ne peux vraiment bouger sans grimacer affreusement. La douleur physique accompagne la charge mentale qui à ce don d’autant m’affaiblir que de me renforcer dans mes convictions. Quoi que. Ce n’est plus vraiment ça, qui m’imprègne maintenant. Juste un désir de tout détruire sur mon passage.

Un soupir. Mon front va frotter la reliure, tapotant à plusieurs reprises contre le bouquin. Ri-di-cu-le. Putain. De. Bordel. De. Merde. « Rrrhaaa ! » De ma main intacte, je saisis le manuscrit que je balance d’un coup sec contre le mur. La bible s’étale par terre dans un bruit bref, et mes ongles s’enfoncent par réflexe dans mes paumes avec violence. J’en tremble de tout mon corps quand une silhouette débarque dans la pièce, me faisant sursauter de stupeur. Par automatisme, ma langue claque, et j’aboie en dévisageant la nouvelle venue d’un air mauvais : « Quoi ?! » Bon. Ce n’est pas comme ça qu’on accueille ses invités. Surtout pas dans un endroit aussi rachitique et qui menace de s’écrouler sur nos têtes à tout instant tant il est mal entretenu. Qu’est-ce qu’il est chouette ce bordel dites donc. Je souffle, très fortement, fermant les yeux un court instant, puisant dans ce je ne sais quoi qui n’est pas totalement bouillant en moi pour me calmer. Zeeen, Hoani, zeeen. Ce n’est pas trop le moment de me mettre à vouloir déchirer les têtes des rares personnes qui me côtoient et me supportent encore, après tout ce que j’ai pu faire. Je rouvre donc les yeux, dardant mes prunelles sur la demoiselle qui me retourne mon inquisition. Mes sourcils se froncent et je penche un peu la tête de côté, n’arrivant pas à déterminer cette bouffée qui est en train de me prendre à la gorge. Pas plus que je ne sais quoi dire face à cette interruption, face à cette femme que je ne connais ni d’Eve, ni d’Adam. Enfin je crois. Ah, mais ne serait-ce pas elle, l’autre personne qui partage notre petit groupe de disgraciés dont m’ont parlé Tasya et les autres ?

Attends, c’est quoi son nom déjà ? Ils me l’ont dit, je n’ai pas vraiment prêté attention à ce qu’ils me racontaient. Probablement encore trop étouffée dans mes pensées, trop paumée pour réellement capter ce qu’il se passait autour de moi lorsqu’ils m’ont récupéré dans leur colocation improvisée. Mmmm, c’est… merde, comment ? Je l’ai sur le bout de la langue. He.. non, Ha… Harper ! Oui, voilà, c’est ça, c’est… Harper ? Les yeux ronds comme des billes, ils s’écarquillent d’eux-mêmes alors que je ne peux plus m’empêcher de l’observer ouvertement, suspicieuse, hébétée aussi. « Harper ? » Mon apostrophe fait écho à mes pensées, et je réitère curieusement : « Attends, c’est toi Harper ? » Non. Ce n’est pas possible. Soudain, je repense à tout ce que m’a dit Elijah. Sur celles qui ont tenté de le tuer, lui et ses alliés lors d’un convoi. Il n’aurait fait partie de ce raid, je n’aurais probablement eu que faire d’une tentative de meurtre sur des miliciens. Mais mon époux était de la partie. Et comme lui, j’ai appris à maudire la survivante de ces assauts, en espérant qu’il ne lui arrive que le pire. Harper, avait-il fini par me confier son nom. Mais non. Je ne peux y croire. Ça ne peut pas être elle. C’est grotesque. Putain, mais tout Walla Walla se fout de moi ou quoi ? Il y a un nouveau ricanement qui filtre à travers mes lèvres. Cette même moquerie qui secoue mes épaules à plusieurs reprises, sans cesse, presque, depuis que je me suis fait matraquer face à l’Adonaï. Ce n’est pas tant que je perds la boule. C’est que plus rien ne fait sens et ne s’accorde à ma vision. C’est donc un rire étouffé que je ne peux pas retenir, qui perdure de longues secondes, tel un désagréable sifflement. Je pense bien que l’autre ne doit rien comprendre. Flash news, on est deux. Avec force, j’en viens quand même à railler : « Pff, je ne peux pas y croire, c’est une caméra cachée. Bon sang, mais quelle plaisanterie, ce serait toi ? » Tu parles d’une terroriste qui se tient devant moi. C'est donc ça, le résultat du procès ? Bordel de chiottes, mais où va-t-on ici.

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Harper C. Jackson
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Sujet: Re: Guilty as charged, broken as it can be | ft. Harper   Jeu 27 Oct 2022 - 4:05
Le bruit me fait sursauter. J'ai l'impression d'entendre du bordel, pas trop loin. Ça semble provenir de notre chambre. Putain, j'espère que ce n'est pas Phoebe qui est en mauvaise posture. Je grimpe le escaliers deux à deux, avant de pousser la porte sans cogner. Sauf que je ne trouve ni Phoebe, ni Ray, ni Tasya. J'imagine que c'est la femme qui débarque à peine. Je n'ai pas été la nouvelle bien longtemps, ironiquement. Mais je me crispe quand je l'entends crier de rage, mes billes noisettes la fixant avec sévérité, avant de se poser sur le bouquin dans ses mains. Et pas n'importe quel bouquin. J'ai le réflexe de me reculer d'un pas - la crainte s'emparant de chaque fibre nerveuse de mon corps. J'ai l'impression d'oublier ce que je fais là, pourquoi je suis montée à l'étage. Je ne peux que la regarder dans un mélange de curiosité, de confusion et de frustration. Surtout quand elle prononce mon prénom.

Je me fige, fronçant les sourcils en me demandant vachement pourquoi elle me toise de la sorte. Je ne lui répond pas, l'écoutant répéter mon nom à nouveau, avec cet air particulier imprimé sur les traits. Je la dévisage quand elle rigole toute seule, m'avançant avec prudence sans vraiment le réaliser. De toute évidence, je me demande si elle va bien, j'investigue à ma façon. La méfiance déforme un peu mon visage, mais je n'ai pas le luxe de me montrer insouciante. Plus aujourd'hui.

Elle semble faible, blessée, à bout. Elle ressemble à une version de moi-même quand je suis arrivée ici, finalement. Je ne sais pas si j'éprouve de la pitié pour elle. Je préfère pas, parce que si je fais preuve de compassion pour elle, alors je dois faire la même chose pour moi. Et j'ai de la difficulté à mettre le doigts sur ce qui se passe dans mon crâne, là, tout de suite. « Une caméra cachée? » Elle divague totalement, la dame? Elle pense peut-être que c'est une plaisanterie, cet endroit? Que la belle vie se cache de l'autre côté du rideau? Ce rideau puant, à l'unique fenêtre de notre chambre poisseuse? Je m'agite un brin - comme à l'habitude, dorénavant, quand je ne capte rien à rien. La faute à mes erreurs passées et au traumatisme des derniers mois, je suppose.

« Je peux savoir ce qui est si drôle? » que je demande en m'approchant encore, sans pouvoir cacher cette pointe d'acidité dans ma voix. Elle n'est pas en état. Elle est malade. Je me demande même si je ne vais pas devoir me taper un exorcisme, à l'instant. Son prochain éclat de rire va peut-être se transformer en convulsions et elle va crever par terre, juste là, entre les lits. J'ai des priorités plus pressantes à gérer, quand même.

« C'est moi, oui. C'est quoi le problème avec mon prénom? » Était-elle au procès? Est-ce qu'elle est ici pour me faire subir encore plus de torture? Je ne peux que penser à mon groupe, à mes agissements. J'ai fait quelque chose pour nous mettre encore plus dans la merde, c'est ça? Je croise les bras sur ma poitrine, faisant de mon mieux pour ne céder ni à la colère, ni à la panique.


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Hoani Hayworth
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Sujet: Re: Guilty as charged, broken as it can be | ft. Harper   Jeu 3 Nov 2022 - 10:15


Guilty as charged, broken as it can be



New Eden - Bidonville | Harper & Hoani





Pendant un instant, je me demande où je suis tombée. Je me demande aussi si ma place ne se trouverait pas plutôt dans un asile de fous au lieu de cet endroit où nous sommes tous entassés comme du bétail. Puis la réalité se rappelle à moi. Je suis déjà considérée comme hystérique, et tous ceux qui participent à ce putain de régime ne sont que des êtres aux neurones défaillants. Finalement, je suis donc bien plus bas que terre. Les asiles n’ont rien à envier à New Eden. Alors, je me contente de lorgner sur la nouvelle venue, mes iris s’attardant sur ses cheveux, sur les traits de son visage presque enfantins. C’est elle, la fameuse Harper qui s’amuse à balancer des bombes sur mon partenaire ? Je retiens un soupir. Mes dents râclent l’intérieur de mes joues sans douceur, mon ongles s’enfoncent à travers le tissu de mon pantalon tant je ne sais plus quoi faire de mes nerfs, qui se jouent de moi autant que tout le reste de cet enfer. La réaction de mon interlocutrice forcée m’arrache un rictus, mes traits dépeignant une certaine mesquinerie que je ne parviens guère à effacer. Je ne sais si c’est un craquage immoral qui est en train de prendre vie ou simplement qu’il me faut survivre en usant de l’hostilité à toutes les sauces, mais je n’arbore aucune attitude compatissante, ni même peinée. Il n’y a que la colère que je tords de tous côtés, que je ressors de toutes les manières possibles. Le mépris en étant une, à priori.

De mes doigts, je me pince l’arrête du nez, mes paupières clignant à plusieurs reprises. La fille répète mes mots d’une tonalité si abasourdie que cela sonne grotesque, plus encore que lorsque c’est moi qui les prononce. Mais il y a autre chose qui perce, sous cette couche d’absurdité. Une rancœur, peut-être, qui commence à pointer le bout de son nez. La voix adopte une teinte aigre-douce qui ne passe pas inaperçue, tendant mon corps cabossé automatiquement. Le silence fait écho à ses questions dès lors que je cesse mes simagrées pour mieux évaluer l’inconnue, commençant à percevoir ce je ne sais quoi qui rend soudainement cette situation moins improbable qu’au premier abord. Il y a une étincelle, quelque part. Prête à s’enflammer au moindre faux pas, je le sens. Est-ce qu’elle aussi, elle est prête à me sauter à la gorge ? C’est un sentiment que j’éprouve à chaque seconde qui s’écoule, et qui empire, maintenant qu’elle est là, à quérir des explications. Je grimace alors, finit par me redresser pour mieux lui faire face. Croisant les bras en un souffle hachuré, la douleur du plomb retiré il y a quelques jours continuant de se manifester, suffisamment pour qu’elle me gêne et que je peine à le maquiller. Ma langue claque enfin, la voix tonnant sèchement : « Disons que c’est un problème uniquement si Harper rime trop bien avec murderer, si tu vois ce que je veux dire ? » Bon. J’ai pas trouvé mieux, mais faut dire que j’en pense pas moins. Je l’examine, presque avec dégoût, prenant lentement conscience que cette jeune femme incarne tout le mal que m’a décrit par Elijah. Et honnêtement… ma détermination flanche un peu. La haine n’est pas aussi virulente que je l’aurais souhaitée, la jeunesse et les traits de porcelaine de l’autre détonnant avec l’idée que je m’étais faite du monstre tapis sous le lit de mon époux. Sous les wagons, plutôt.

Mais… au bout du compte, cela ne change rien, n’est-ce pas ? Si j’ai bien retenu quelque chose du rassemblement de l’Adonaï, c’est que les gamines écervelées qui font du mal aux autres, ça ne manque pas, dans le coin. Ranimée soudainement par les mémoires des deux blondasses qui m’ont autant achevée que leur putain de leader invétéré, je grince un peu plus : « Mais dis-moi si je me trompe. Je m’en voudrais de te prendre pour celle qui a failli tuer mon partenaire. » Je m’avance un peu plus, cette fois, quelques centimètres séparant nos silhouettes respectives. Je tremble, fébrile. En même temps, je tremble tout le temps, depuis que je suis ici. De ressentiment, que je n’ai plus à cacher, maintenant que toute mon existence a été renversée d’un geste. Mes prunelles accrochent un bref instant la bible balancée un peu plus tôt. L’envie de la saisir et de la fracasser sur l’autre me traverse l’esprit, et je me dois faire fureur pour lutter. Quelque chose ne va pas, ne va plus, chez moi. Et il y a Harper qui est là, prête à miroiter ce que je me refuse à reconnaître. Cette déformation, cette âme noircie, que j’ignore encore pour me focaliser sur quelqu’un à blâmer. C’est si facile. « Dis-moi, t’as prévu de placer une bombe sous mon lit aussi, ou sous ceux de mes amis encore ? » L’ironie ne m’échappe pas particulièrement. Tout faire exploser est mon rêve le plus fou. Le lui reprocher est presque scandaleux, mais c’est comme ça. Je veux qu’elle paye, pour avoir failli m’arracher le seul rayon de lumière dans ma vie, qui a su me faire tenir au beau milieu de tout ce merdier. Je veux m'en prendre à quelqu'un, il le faut. J'en ai besoin.


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Harper C. Jackson
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Harp-en-ciel | Modératrice
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Sujet: Re: Guilty as charged, broken as it can be | ft. Harper   Lun 7 Nov 2022 - 5:28
Je ne comprends pas. J'ai l'impression que la femme va exploser d'une minute à l'autre. Mes yeux sont rivés autant sur ses doigts crispés que sur son visage de plus en plus hostile. Et chaque putain de pore de sa peau transpire la colère. Ironiquement, je me retrouve dans ce qu'elle affiche, et je ne peux qu'être dégoûtée en observant cette image qui semble provenir d'un miroir posé devant moi. Je la regarde se pincer le nez tandis que je serre les poings, avant de remarquer cette grimace qui s'affiche sur ses traits. Quelque chose cloche. Je n'aime pas du tout son attitude, et j'ai envie de lui casser la gueule sans même connaître son prénom. De toute évidence, je pourrais facilement la remettre à sa place, vu la difficulté qu'elle semble éprouver simplement en croisant les bras pour me faire face. Je bombe presque le torse, du coup. Je ne bouge pas d'un poil, comme si mon corps savait déjà que je devais faire bonne mesure devant elle. Lui faire peur avant qu'elle ne me charge comme un taureau qui discerne enfin la couleur rouge.

Mais elle parle, au lieu de frapper. Je fronce les sourcils, complètement surprise par ses paroles. Elle veut jouer à faire des rimes, sérieusement? Je pourrais presque rigoler. N'empêche, vu la situation, je doute. Si la tension semble soudainement retomber, mes épaules sont pourtant toujours aussi crispées. Je me braque, même, parce que je me questionne à propos de ses mots. Jadis, me faire accuser de meurtre aurait peut-être été banal - et balayé du revers de la main en une fraction de secondes. Aujourd'hui, par contre, c'est une toute autre histoire. « Je préfère Harder, better, faster, stronger, quand il est question de poésie. » Mes paroles sont pleines de volonté - la volonté de la faire chier, oui. Je chante les quelques notes de la chanson du même nom en me trouvant plutôt marrante, même.

Enfin, jusqu'à ce que mon semblant de sourire s'efface complètement, quand elle ouvre la bouche à nouveau pour me demander si elle se trompe. Tout de suite, j'ai l'impression que la pièce s'écroule autour de moi. Que le froid transperce mes os en même temps que le feu consomme ma peau. J'ouvre la bouche pour répliquer, mais je suis incapable de parler. Elle sait? Comment peut-elle savoir? Je la regarde s'avancer, mais je suis incapable de bouger, cette fois. Je note qu'elle tremble, horrifiée, alors que je semble perdre pied. C'est une question de temps avant que je tremble moi aussi. Elle parle de son partenaire. Et ça me frappe en pleine gueule. Est-ce vraiment la femme d'Elijah, tout juste devant moi?

Je n'ai jamais vraiment envisagé cette possibilité. Celle de faire face à sa famille. Mais je dois m'adapter. Réagir. Elle sait qui je suis, certes. Nul besoin de nier - ce serait particulièrement inutile. Que dois-je lui dire, exactement? Elle en rajoute, le pire, me demandant si je prévois de placer une autre bombe sous son lit à elle. Elle parle comme si j'étais une pure destructrice, comme si je ne faisais que semer le chaos un peu partout, pour le plaisir. Est-ce que quelqu'un va enfin capter que je tentais de faire au mieux pour les miens? Pour ma soeur, pour mon groupe - merde, pour tous ceux qui ne sont pas endoctrinés par New Eden? Mais non. C'est tellement plus simple de me blâmer pour tout.

« Je ne sais pas, t'as l'intention de devenir mon bourreau pour remplacer Elijah? » C'est tout ce que je sais faire, aujourd'hui. Provoquer. C'est la seule chose sur laquelle j'ai au moins un peu de contrôle. La seule chose qui semble faire encore un tout petit peu de sens. Parce que plus rien ne va, depuis mon arrivée ici. Plus rien ne ressemble à ma vie.


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Sujet: Re: Guilty as charged, broken as it can be | ft. Harper   Mar 22 Nov 2022 - 10:15


Guilty as charged, broken as it can be



New Eden - Bidonville | Harper & Hoani





Elle se croit drôle, la gamine ? Pour un peu, sa moquerie pourrait presque fonctionner. Un rictus m’est arraché alors qu’elle pousse la chansonnette, le temps de faire quelques rimes. Clairement, son niveau ne vole pas plus haut que le mien. Et je devrais être horrifiée de ce constat. Elle comme moi, nous sommes poussés dans nos derniers retranchements, et plutôt que de trouver une forme de consolation à notre sort commun, plutôt que de trouver un terrain d’entente, nous dansons sur un terrain de jeu dangereux, nous provoquant mutuellement. A quel but ? Je ne sais pas. Je devrais, c’est moi qui ai commencé, après tout. Mais j’ai juste besoin d’expulser ce qui m’étreint depuis que je suis arrivée ici. Ce qui m’étouffe, m’étrangle, et m’écrase les poumons depuis des jours. Qu’importe la raison pour me dépêtrer de cette terrible sensation. Si cette Harper a été mise sur mon chemin, je ne vais avoir aucune pitié à la faire dégager comme ce putain d’obstacle qu’elle représente sur ma voie. Grimaçant, donc, je retrousse les lèvres, mes ongles pénétrant plus encore dans mes paumes, maintenant que je suis redressée et tendue de tout mon long : « Et dis-moi, ça marche comment exactement pour toi ton « Harder, Better, Faster, Stronger » hein ? T’es tellement douée que tu finis déportée au bidonville, t’es sûre que t’as pigé le sens des mots que tu emploies ? Vraiment, bravo. » Je mime les félicitations, un clap sec formé par mes paumes que je me force à joindre.

Mais je me fige dans mon action, quelque chose bouillonnant, déformant tout mon être entier. Elle peut jouer la gamine fière et effrontée autant qu’elle veut, je lis en elle comme dans un livre ouvert. Ce n’est pas difficile, elle miroite ma propre haine, après tout. « Eh bien, cela dépend, t’as l’intention de me donner d’autres raisons pour ? » Est-ce qu’elle en a seulement besoin ? Bien sûr que non. Et à vrai dire, je suis presque déçue. De ses réponses, de sa flagornerie qui, pourtant, reflète son jeune âge. J’aimerais dire que cela compte pour moi. Que cela change la donne. C’est peut-être le cas, après tout, je ne l’ai pas encore cogné contre le mur derrière elle, ce n’est pas l’envie qui manque. Mais au fond… Absolument pas. Je la pousse. Dressant mon index contre sa poitrine, la forçant à reculer dans ce putain de taudis qui nous sert de chambre, et je lui crache à la figure : « Tu te crois maline, tu penses que t’as accompli quelque chose, pas vrai ? Tu te dis que si t’avais réussi à le buter, t’aurais privé ce monde d’une raclure de plus, hein ? » Je la dévisage, cherchant à percer le fonds de ses pensées. Elijah n’a pas eu besoin de me décrire l’interrogatoire, je sais qu’il n’a pas été tendre avec elle. Et sur le moment, je me disais que le karma pouvait réellement exister, pour certains. Mais c’est un complet mensonge. Ce ne sont pas des gamines qui devraient souffrir des fautes de New Eden, de la dictature de l’Adonaï. Mais ne puis-je donc pas haïr celle qui a failli me priver de la dernière chose donnant un sens à ma vie ? « Tu sais c’est quoi le problème avec les gamines de ton genre ? Vous ne réfléchissez pas. Soit vos neurones sont si pourris que vous gobez les mensonges de New Eden, soit vous êtes si aveuglées par votre stupidité que vous pensez pouvoir régler le problème en claquant des doigts. Une bombe sous un convoi, c’est sûr que ça allait révolutionner le monde, hein ? » On voit le résultat.

Mes iris ne la quittent pas un instant. Je blâme le monde entier, je blâme Harper et sa tentative vaine, qui n’a réussi à personne. Pas aux habitants de New Eden, pas à elle-même. Et j’honnie ce putain d’échec. Je frappe le mur derrière elle du plat de la main, grinçant des dents alors que je vocifère à son encontre : « Elle était où ta bombe quand New Eden se refermait sur nous tous, hein ? T’étais où toi, ces dernières années, tu te la coulais douce et puis un jour tu t’es réveillée avec une envie de jouer les bons samaritains, c’est ça ? Par pitié. » Je me détourne. Lui offrant mon dos alors que la souffrance de mon corps meurtri m’oblige à calmer mes ardeurs. Mes mains fébriles trahissent mon état, et je me retrouve à les presser l’une contre l’autre, pour éviter de perdre pied. Je déteste cette vie, ce monde entier. Je voudrais que tout explose, qu’on mette un terme à ce supplice. A la place, je n’ai droit qu’à Harper et ses sarcasmes, qu’à Harper et son attentat faiblard envers Elijah. Bordel de merde. Mes doigts glissent dans mes cheveux ternes et gras, disgrâce oblige, et je réalise que je me suis mordue la lèvre jusqu’au sang lorsque je l’ouvre une nouvelle fois. « Tu veux tuer quelqu’un, pétasse ? Montre-moi donc ce que tu sais faire, puisque tu n’attends que ça. A moins que tu ne saches agir qu’avec des explosifs ? » Je ricane, sournoise. Ouvrant presque les bras pour la cueillir. Je ne suis plus à ça près. Notre châtiment est partagé, et je ne la laisserai pas s’en tirer comme ça. Ni elle, ni moi-même, d’ailleurs. Il n’y a plus que la vengeance qui compte.

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Sujet: Re: Guilty as charged, broken as it can be | ft. Harper   Mer 23 Nov 2022 - 9:33
Je la regarde en riant presque, l'insolence imprimée sur les traits, quand elle peste par rapport au sens de mes mots, en faisant mine d'applaudir. « Tu vois, à mon avis, je n'ai que deux options. » Je marque une pause, comme pour la regarder se noyer dans sa merde un peu plus longtemps. « Je crève ici, dans ce merdier. Ou bien j'en sors harder, better, faster, stronger - éventuellement. » Certes, l'une de ces options est beaucoup plus plausible que l'autre. Une chose est certaine, elle peut bien se faire enculer si elle pense une seconde qu'elle peut me faire mal avec cette remarque à la con. Comme si je n'étais pas déjà au fond du trou, que je n'avais pas déjà envie de mourir à chaque putain de seconde de chaque putain de minute. Si elle pense vraiment pouvoir m'envoyer six pieds sous terre, elle va devoir faire mieux. Bordel, elle mérite vraiment d'être la connasse qui sert de femme à Elijah.  

Et elle ose en rajouter, le pire. « Je ne t'ai pas donné de raisons jusqu'à présent, je me trompe? » que je fais en levant les mains - je me moque un peu, oui, et je sais que ce n'est pas l'idée du siècle. Mais ce qu'elle m'évoque me brûle le corps et semble laisser des traces sur ma peau toute entière. Du coup, je ne sais pas pourquoi j'ai besoin de lui mentionner ça. Peut-être que mon inconscient tente de lui prouver que je ne suis pas un monstre.

Elle enchaîne en me répétant ce qu'Elijah devait bien me dire tous les jours, à Providence. Avant les séances de torture. Et pendant. Et après. La main de la femme vient s'enfoncer au-dessus de ma poitrine, pour me pousser jusqu'à ce que mon dos épouse le mur. Je la regarde d'un air dégoûté, le feu dans les billes. Je pose la main à son poignet pour l'entourer de mes doigts, serrant son articulation pour qu'elle ne puisse pas la bouger trop facilement. « Et toi tu crois tout savoir. » Elle ne sait rien du tout. « Tu ne sais rien de moi. » que je précise en relâchant son poignet. Sauf qu'elle parle encore.

Elle me reproche cette absence de capacité de réflexion - la mienne et celle de toutes les gamines de mon âge, apparemment. « On a pas vraiment le choix de faire des plans pour révolutionner le monde quand tout le monde reste les bras croisés. » Je m'agite, maintenant. « Alors on fait ce qu'on peut, bordel. » À défaut d'actions révolutionnaires, il faut faire avec le banal et accepter les victimes collatérales. Enfin, c'était jadis la justification. Toujours est-il que mes réflexions sont interrompues par son poing, à quelques centimètres de ma tronche, sur le mur. Je sursaute, la fixant toujours en analysant chaque tremblements de ses mains. Elle perd les pédales, c'est tellement criant que je pourrais presque en avoir de la peine. Si seulement elle pouvait la fermer. Non parce qu'elle gâche absolument tout à chaque fois qu'elle ouvre la bouche.

La preuve, elle me demande encore des comptes. Elle veut savoir où j'étais, pendant que la merde faisait rage. Elle prétend que je l'avais facile, pendant ce temps-là, évidemment - contrairement à eux. Je me fige, levant les cils sur elle, lèvres entrouvertes pour parler. Mais je suis incapable de prononcer le moindre mot, cette fois. Enfin, jusqu'à l'image dégèle et que je secoue la tête. « Oui, c'est ça oui. J'imagine que je me la coulais douce en pleine épidémie, toute seule, avec les licornes et les papillons. » Je suis presque choquée de l'entendre dire une chose aussi ridicule.

Dans tous les cas, la brune se retourne. Je ne sais pas si elle peut sentir mes yeux dans son dos. Je serre les dents, tentant de résister à l'envie de la piéger, de l'égorger vivante. De la regarder se vider de son sang, juste pour voir la réaction d'Elijah quand il découvrirait son cadavre pâle. Mais je résiste. Je ne sais pas pourquoi. Du moins, jusqu'à ce qu'elle reprenne. Pour me provoquer, rien de moins. C'est à mon tour d'avancer vers elle, cette fois.

« Écoute-moi bien. Je vais mettre quelque chose au clair, au cas où. Je - je n'ai plus rien à perdre. » Je parle lentement, de ce ton grave qui s'invite dans mes cordes vocales comme si la noirceur voulait dévorer mon âme. « Je suis plus jeune que toi, plus en forme que toi. » Je regarde ses blessures en le disant. « Et j'ai envie de te faire mal. Tu sais, juste pour - en souvenir de ton tendre époux. » J'en ai les larmes aux yeux, tellement je suis en colère, tellement cette pauvre conne ne fait que raviver une plaie trop fraîche.

« Mais un coup de poing dans la gueule ne pourra jamais se mesurer à la torture pure et dure - celle qui est trop vulgaire pour les enfants, à la télé - qu'il m'a fait subir. » Or, ma main s'élève quand même. Elle s'élève, recule et vient s'abattre sur la pommette de ma victime dans un grondement sourd. Je hurle de rage - et de douleur aussi, parce que je viens de me défoncer la main en tapant sur son petit visage de fausse veuve éplorée.

« Te tuer serait te rendre service. »  


And I roam again, I ain't got no home. On my own again, but I never felt so close to them. My only feeling. A lonely feeling. L o n e l y f e e l i n g s.
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Hoani Hayworth
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CASIER DE SURVIVANT
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Sujet: Re: Guilty as charged, broken as it can be | ft. Harper   Mer 23 Nov 2022 - 21:26


Guilty as charged, broken as it can be



New Eden - Bidonville | Harper & Hoani





Ça n’a aucun sens. Je ne devrais pas m’acharner sur cette gamine, que je ne connais pas. Je ne devrais pas pousser le vice, et lui reprocher le monde entier. Après tout, si on se retrouve en face à face au bidonville, c’est qu’on a merdé toutes les deux. Mais c’est si jouissif, bordel. D’avoir quelqu’un à haïr, d’avoir quelqu’un d’atteignable, qu’on peut insulter, qu’on peut bousculer. Elle a voulu tuer Elijah, elle a failli réussir. Je me répète inlassablement ce constat, ce fait, encore et encore et encore dans ma tête. Comme pour justifier mon entêtement, comme pour m’appuyer dessus, pour me donner raison. Pour me pousser à faire du mal à cette parfaite inconnue, que je m’échine à déshumaniser. Mais qui est vraiment la moins humaine, entre nous deux ? Qu’importe. Je tressaille, sens ma respiration devenir un peu plus bruyante alors que je me contiens de tout mon long. Jusqu’à finalement m’esclaffer, incrédule. Au moins, Harper ne manque pas d’espoir, mais j’ai peine à y croire. « Eventuellement ? » Je secoue la tête. Moi aussi, j’aimerais bien penser comme elle. Mais je commence à comprendre que seule la destruction totale de cet endroit pourra nous en libérer. Ça ou… comme elle dit, la Mort. Faut bien qu’on crève de quelque chose, mais je n’aurais pas cru avoir survécu toutes ces années à Walla Walla pour finir ainsi. Merde. « J’espère que t’as ramené tes joujoux avec toi, parce que ce n’est pas ton poème à deux balles qui va t’ouvrir la porte. » Je la nargue, amenant ma main contre mon front. Mon dieu, mais qu’est-ce qu’elle espère, avec son arrogance ? Que le bidonville va fondre sous ses pieds à force de le couvrir de ses conneries ?

Je souffle, ne masquant ni mon agacement ni même mon mépris. Tout en mon for intérieur me crie de cesser, de rediriger ma colère vers la bonne personne. Vers l’Adonaï, vers tous ces autres cons qui m’ont privé de droits et de liberté pendant des années. Mais Harper, elle, elle est responsable aussi. Elle a joué son rôle, que je lui reproche, ouvertement, ne gobant pas ses dialogues à sens unique. « Oh, donc manquer de tuer mon partenaire, ça ne compte pas, pour toi ? » Je la dévisage, des éclairs à la place des yeux. Elle se fout de moi. Qu’est-ce qu’elle essaye de me prouver au juste ? Qu’elle est une victime à son tour, qu’elle ne savait pas ? Cette gosse n’est là que parce qu’elle s’est trompée de cible. Et l’ironie pourrait ne pas m’échapper, si je n’étais pas autant focalisée sur cette envie de meurtre qui guide le moindre de mes propos. « Si ma vie ici a encore un sens aujourd’hui, si je n’ai pas encore tout détruit sur mon passage, c’est uniquement grâce à lui. Et t’as voulu me priver de ça, t’as voulu tuer la seule personne qui en vaut la peine, tu comprends oui ?! » Un cri suit ma déclaration, mes dents dévoilées en une moue rageuse, antipathique au plus haut point. Quelle conne. Elle ne pige rien. « Tu veux poser des bombes ? Tu veux jouer les héros ? Alors vise les bonnes personnes, abrutie ! Est-ce que tu sais seulement qui est à la tête de New Eden, et comment l’approcher ? Bien sûr que non, tu prépares un coup au hasard, sans même savoir comment cela fonctionne. Et tu pries pour que ça marche. T’es fière de toi, du résultat ? » Je veux qu’elle réalise. Que c’était perdu d’avance, et qu’elle n’en vaut pas la peine. Je veux qu’elle prenne conscience qu’elle s’est fourrée dans un merdier par pure stupidité, et qu’elle va le payer. Peu importe ce qu’Elijah lui a fait. Là, en l’instant, je n’y pense pas, je ne réfléchis pas aux maux qu’ils se sont renvoyés tous deux. A vrai dire, c’est à mon tour de me noyer dans ma souffrance.

Et de l’éjecter par salves furieuses envers ce visage enfantin que je maudis tant. Quand bien même j’en perds les pédales, balançant des phrases qui, en d’autres circonstances, me choqueraient la première. Sa main se referme sur mon poignet et j’en suis révulsée. Je réaliserai plus tard que les déclarations qu’elle me sort, d’autres me les ont déjà hurlées à la figure. Ela, entre autres. Je crois tout savoir. Non, à vrai dire, je m’en fous complètement. Je ne fais que constater. « Je sais que t’as raté ton coup et que tu n’es qu’une paumarde de plus qui n’a pas la moindre idée ce qui l’attend ici. » Je ricane, sentant sa pression se raffermir sur moi. Bon dieu, ce sont des sauveurs dans son genre qu’on nous envoie pour mettre un terme aux agissements de New Eden ? Tu m’étonnes que la dictature a pu s’étendre et qu'elle perdure aussi facilement. « Comme toutes les brebis galeuses de ton genre. Soit ça considère Richardson comme le Messie, soit ça joue sans même comprendre les règles du jeu. » Bordel, ses propos, j’ai l’impression qu’on me les siffle, tellement je les ai entendus. Tellement j’ai pu les sortir moi-même, à ma façon. Qu’à cela ne tienne, ça ne m’empêche pas de me gausser, un arrière-goût en bouche. L’amertume, très certainement, mélangée à une pointe de dépit et de désillusion. « Révolutionner le monde ? C’est comme ça que l’extérieur voit les choses ? Des années que personne ne fait rien, et tu vas me dire que ta petite sauterie allait tout changer ? » Non mais vraiment, il y a une caméra cachée, elle fait exprès de dire ce qu’il ne faut pas ? Bien sûr que je sais que les groupes extérieurs se réveillent enfin et prennent conscience de la menace de New Eden. Mais c’est ça leur solution, leur manière d’agir ? Je surprends son sursaut alors que poing mon frappe le mur, mais ne compte pas m’adoucir pour autant. Au contraire, je persiffle, susurrant à ses oreilles, le venin coulant toujours à flot : « Et dis-moi, ils sont où tes petits copains maintenant ? Ils comptent venir te récupérer en faisant tout sauter sur leur passage ? Où la révolution s’arrête à un putain de convoi qui n’aurait servi à rien quand bien même vous auriez buté ses passagers, hein ? Dis-moi, vous espériez juste prendre des vies au hasard ou vous avez un véritable plan d’attaque, grande rebelle que tu es ? » Je vais lui en foutre, des révolutions au cul, moi. Elle ne sait pas ce que c’est, de résister. La preuve en est sa perpétuelle insolence qui ne la rend capable que de répéter les mêmes défenses, tel un foutu perroquet. Elle ne sait rien de la révolution, elle n’en comprend pas le sens, c’est grotesque.

Sa vie passée, je m’en contrecarre. Je n’ai pas la volonté de savoir comment elle a pu survivre tout ce temps. De toute évidence, pas toute seule, sinon il y aurait bien longtemps qu’elle aurait fini dans les tombeaux de Walla Walla. Et je parle, et j’injure, et je la rend coupable d’un jugement parfaitement subjectif. Jusqu’à déclencher enfin, enfin !, une réaction. Jusqu’à ce que sa colère prenne une forme plus concrète, que sa peine se calque sur la mienne. Que sa souffrance se manifeste en un poing qui m’éclate la tête, me choquant suffisamment pour me faire perdre l’équilibre. Quelques instants, jusqu'à ce que je me redresse, les lèvres retroussées, les larmes de ma hargne et de mon effervescence perlant au creux de mes yeux. Elle est mieux ci, elle est mieux ça, mais au final, elle parle le même langage que moi. Une frénésie me prend, m’arrache toute once de raison. Telle une furie, je m’emporte à mon tour, plaquant la gamine contre le mur, à nouveau, cette fois en la prenant à la gorge. Mes forces sont faibles, je ne sais pas si j’ai de quoi la contenir. A vrai dire, l’idée qu’elle puisse même me buter ne m’impressionne pas, tellement je ne perçois plus ce sort comme une chose à éviter. « Non. Me tuer t’enlèverait une épine du pied, parce que je ne serais plus là pour miroiter tes erreurs. » Parce qu’au final, la vraie raison de ma présence ici, c’est celle-ci : présenter la réalité, celle fait mal. A qui n’ai-je pas balancé mes quatre vérités encore ? Mon front bute contre le sien en un bruit sec, ma migraine reprenant à ce simple choc. « Mon tendre époux t’a fait mal ? Bien. » Elle le mérite. Quiconque se met en travers de nous, de notre survie, le mérite. New Eden nous a réduit à ça. A exploser, au moindre faux pas.

Ⓒslytbitch.


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