The Walking Dead RPG

- Et voilà pour Madaaame !

L'opération séduction commence ! C'est avec mille précautions que Zelda s'est glissée dans la chambre de sa mère pour la cueillir au saut du lit. Et puis, surtout, déposer sur ses genoux ce merveilleux petit plateau repas qu'elle a elle-même confectionnée. Elle voulait le faire bien plus tôt mais comme cette foutue gastro l'a confinée au lit ou aux toilettes, bah... Salut ! claque-t-elle ensuite, armée d'un grand sourire, après avoir déposé le petit déj' et pris place aux pieds du lit. C'est déjà le quatrième jour que Lara passe à Fort Ward et elle compte bien faire de cette journée la plus belle qu'elle ait passé depuis de longues années, et l'époque ou les morts restaient morts.

J'ai l'plaisir de t'annoncer qu'aujourd'hui je suis entièrement ta disposition ! Et que j'ai prévu pleiiiin d'trucs cool ! Au programme ? Ben pleiiiin d'trucs cool, justement ! C'est une surprise ! Inutile d'en dire trop, il faut laisser l'imagination de sa génitrice faire le reste. Elle, de son côté, elle se retrouve à nouveau debout en train de s'agiter. C'est que ça fait déjà un bon moment qu'elle est réveillée, elle. Mais mange déjà tranquillement, va prendre une bonne douche et tout l'tralala ! Moi j't'attends en bas, dans l'salon ! Elle trouvera bien un truc pour s'occuper. Taquiner Yu', peut-être ? Ouais, pourquoi pas !

L'adolescente s'éloigne déjà et claque la porte sans vraiment le vouloir dans son sillage. Le fruit de son enthousiasme, pas d'une quelconque fronde. Elle revient d'ailleurs entrouvrir la coupable pour glisser sa tête à l'intérieur de la chambre : Eh, M'man ? J'suis trop contente qu'tu sois là ! Et elle le prouve d'un autre sourire avant de s'éclipser et de partir à la recherche de Yu'. Aux dernières nouvelles il était encore dans la cuisine quelques minutes plus tôt...

~~~~~

- Alors on commence par une visite guidée !

Zelda lui expose la première partie du programme tandis qu'elles quittent la maison et rejoignent l'allée dans une brume matinale. Merde. Elle espérait qu'il fasse beau aujourd'hui... Couplée à la balade du chien, si ça t'ennuie pas ! Dyna doit se dégourdir et les accompagne donc en trottinant joyeusement dans leurs jambes. Tu parles d'un chien de combat... J'sais pas si on t'a déjà présenté l'Fort mais désolée, j'suis obligée d'le faire aussi ! Ce n'est pas trop négociable. C'est à elle que revient le droit légitime de présenter son lieu de vie à Lara, non ?

Là y'a Ka' et Clay' qui habitent. Et moi aussi, avant que j'me fasse... déménager chez Yu' ! Elle évite de préciser qu'elle a fait un détour pendant quelques mois par la forêt du camp. Ca ne donne pas une bonne image, ça, d'être SDF. Tu l'as déjà rencontrée, d'ailleurs, Ka' ? Ce sera l'une de leurs priorités si ce n'est pas le cas. Zelda tient à lui présenter la femme qui fait battre son coeur, même si elle ne sait pas si elle aura le courage de la présenter ainsi.

Le duo tourne à l'angle de l'allée pour se diriger vers l'école. Avant de marquer une petite pause en songeant aux gens que sa mère a eu l'occasion de croiser. En fait, maintenant que j'y pense... T'as déjà parlé à qui depuis qu't'es arrivée ? À cause de son bide récalcitrant l'australienne n'a pas pu réellement garder un oeil sur Lara. Et elle craint que des gens peu recommandables aient déjà pu échanger avec elle. Y'a des prénoms qui t'viennent à l'esprit, comme ça ? Qu'elle sache si les serpents de ce camp ont déjà eu l'occasion de lui raconter des saloperies à son sujet ou si elle a encore des chances de sauver le coup, quoi.

À peine ouvre-t-elle les yeux et se prépare-t-elle à se glisser au bord du lit, que la porte s’ouvre en trombe et que Zelda fait irruption dans sa chambre. Lara a à peine le temps de se redresser, encore toute endormi, que sa fille pose un plateau déjeuner sur ses jambes. Clignant quelques fois des paupières, le réveil est rude, mais à voir le sourire de Zelda… il est bien difficile de lui en vouloir.

- Salut. Répond la maman en retour, avec un sourire amusé.

Sa petite tête blonde - bien que plus grande qu’elle et plus châtaine ne vieillissant que blonde - lui partage le planning de la journée. Elle semble bien remise de sa gastro et ne travaille visiblement pas aujourd’hui, puisqu’elle précise être entièrement libre. Les « trucs cools » qu’elle a prévus rendent Lara un peu appréhensive, mais curieuse tout du moins. Qu’est-ce que Zelda peut bien avoir en tête ?

Déjà elle repart cependant, en lui disant de manger et de se doucher, non sans claquer la porte sur son passage. Lara se retient de sursauter. C’est beaucoup de stimulation, 1 minute après le réveille. LA porte s’ouvre de nouveau tout doucement et c’est la bouille souriant de Zelda qui réapparait pour lui dire qu’elle est contente que Lara soit ici.

***

- Ne t’en fais pas ma chérie. Que ce soit pour la visite ou pour le chien, l’important est de passer du temps entre elles.

Le duo mère et fille se mets donc en marche et rapidement cette dernière pointe une première maison.

- Ah. Son ancien tuteur et la jeune Kassandra donc. Elle réprime une petite grimace au premier, mais sourit davantage pour la deuxième. Ton amie qui t’avait accompagné au quai quand nous sommes venus de chercher, si je ne me trompe pas. Songe tout haut la maman. Non, je l’ai seulement aperçu au loin. Ajoute Lara avec un sourire.

Dynamite est tout content d’être en balade, même si pour l’instant il y a une petite brume et un ciel gris. Continuant d’avancer dans les rues de Fort Ward, elles tournent à l’angle d’une rue et la maman reconnait l’école plus loin.

- Pour l’instant, j’ai préféré veiller sur toi. Elle noue son bras à celui de sa fille se disant. Outre la responsable de la sécurité et Yuan, personne d’autre que toi mon Koala d’amour. Les derniers mots sont soufflés plus bas et Lara est complètement hilare.

Elle sait que Zelda ne veut pas que l’on connaisse ses petits surnoms, aller savoir pourquoi, ça semble lui faire peur quant à sa crédibilité auprès des autres.

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- M'man...

Si Zelda proteste, c'est sur ce ton qui oscille entre la résignation et l'amusement. Mais oui, Lara a récidivé ! Ce n'est pas bien grave puisqu'elles sont seules mais tout de même... J'suis plus un p'tit koala ! C'est un animal mignon et innocent. Et elle n'est plus ni l'un, ni l'autre. En fait elle ne sait pas exactement ce qu'elle est devenue. Les koalas n'butent pas les gens... Pas à sa connaissance, du moins. Mais peut-être que cette espèce particulière a pu contracter le virus, elle aussi ?

Quoi qu'il en soit l'australienne est soulagée d'apprendre que sa mère s'est non seulement dédiée à elle, mais également qu'elle n'a pas eu l'occasion d'échanger avec beaucoup de monde, si ce n'est Yu' et Ari'. Elle s'entend bien avec ces deux-là, ils n'ont sûrement pas dit beaucoup de méchancetés. Ou de vérités. Tu vas adorer Ka', tu verras ! Tu sais, c'est surtout grâce à elle que j'suis pas devenue cinglée... glisse-t-elle. Sans trop savoir si elle se contente d'énoncer un fait ou si elle prépare également le terrain pour lui avouer leur relation. Enfin, pas complètement cinglée ! Inutile de prétendre que tout va bien non plus. Son tuteur doit de toute façon lui avoir déjà fait un topo.

Zelda cogite tandis qu'elles avancent bras dessus, bras dessous. Leur marche les mène ainsi jusqu'à leur première destination, et un bâtiment que l'australienne s'acharne souvent à fuir. Voilà l'école ! annonce-t-elle plus ou moins fièrement. Avec d'vrais profs dedans! Pas comme à Tacoma... glisse-t-elle dans la foulée, l'air de rien. Tu veux visiter ? Y'a pas encore classe à cette heure donc tu pourras voir un peu les salles de classe et tous ces charmants lieux de torture ? Elle plaisante. Et quoi qu'elle puisse prétendre, elle a aussi pris du bon temps en ces lieux.

Mais avant d'aller plus loin, l'adolescente a besoin de parler un peu plus sérieusement avec sa voisine. Elle marque une pause pour lancer le bâton à Dyna puis croise ce regard clair dont elle a hérité : Tu sais, j'avais dans l'idée de faire en sorte qu'tu n'entendes que des trucs chouettes sur moi pendant ton séjour. Mais maintenant j'me rends compte que j'ai pas vraiment envie d'te mentir... Sans trop savoir pourquoi, d'ailleurs. Peut-être parce qu'elle se rend compte qu'on ne peut pas emmurer la vérité éternellement ? Ou peut-être encore parce qu'elle se contente de mûrir gentiment ?

J'suis pas une sainte, m'man... continue-t-elle à se confier. En fait j'crois qu'on peut même dire que j'suis une putain d'pétasse ! L'australienne lève sa main pour étouffer toute éventuelle contestation. C'est comme ça que j'me qualifierais, moi, en tout cas ! Pour diverses et longues raisons qu'il lui faudrait trop de temps pour évoquer maintenant. Mais j'espère juste qu'en passant un peu plus de temps avec moi tu t'rendras compte que j'suis pas que ça ! Elle baisse le regard et se mordille un peu la lèvre. Elle déteste parler à coeur ouvert. C'est vraiment pas son truc, ça.

Mais quitte à le faire, autant que ce soit le moins possible. Et puisque le barrage a déjà partiellement cédé.. Tu veux m'poser des questions sur c'que j'ai fais ou...pourquoi j'l'ai fait ? Peut-être au sujet d'Isa ? Ou de ses passages à Fort Nisqually ? J'te mentirai pas ! promet-elle. C'est le moment où jamais. Zelda se demande si elle ne va pas le regretter. Non, en fait, elle commence déjà à le regretter... Mais est-ce qu'elles peuvent repartir sur de nouvelles bases sans confiance, et vérité ?

- C’est dangereux un Koala ! Rétorque la maman en prenant un air faussement sérieux, préférant occulter le fait que ça fille parle de tuer des gens. Un surnom ne fait pas de toi qui tu es. Laisses-donc ta maman te donner des surnoms d’amour ! La supplie théâtralement la blonde pour faire rire un peu Zelda.

Lara pousse même à mettre le revers de sa main sur son front. Elle reprend bien vite son sérieux cependant, alors que son koala lui parle de son amie Kassandra. L’information vient toujours au compte-goutte, mais la jeune Ka’ – comme l’appelle Zelda – semble être une jeune fille bien.

- Nous le sommes tous un petit peu avec ce monde. Elle serre le bras de sa fille contre le sien, toujours noués ensemble. Je suis là, Yuan aussi et le Docteur Shèng. Tu as Kassandra aussi. Nous allons t’épauler et nous ferons un pas à la fois avec toi.

Elle est impatiente de parler avec la femme de Yuan d’ailleurs. Bien des questions lui taraudent l’esprit.

- Tu restes ma fille quoiqu’il advienne cependant. Qu’elle aille mieux ou que les choses restent ainsi. Je ne t’aimerai pas moins et je ne t’abandonnerai pas. C’est important de le lui rappeler, pour qu’elle n’écoute pas cette petite voix pleine de traumatismes dans son esprit.

Ça, la quarantenaire en est certaine, avec tout ce qu’elle a appris sur Zelda, elle est terriblement marquée par tout ce qui lui est arrivé. Comment ne pas l’être ? Qui ne le serait pas ?!

Voici que le duo mère fille s’approche de l’école et la cadette en profite pour parler des professeurs, mais elle revient vite à son cas. Pour être honnête, Lara ne s’attendait pas à cela. À cette franchise que lui propose soudainement Zelda. C’est un mélange de peine et de fierté pourtant qui se lit dans le regard de l’Australienne.

- Yuan m’a dit. Je sais ce que tu as fait ou dit et ce qui t’est arrivé en conséquence. J’aimerais que tu m’en parles toi-même cependant. Que tu m’expliques… comment tu penses dans ces moments ? Elle se tourne vers sa fille et lui prend les mains, pour lui montrer que même en sachant, elle est là.

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- Alors une migale, c'est dangereux ! Un scopion et un serpent aussi !

Tout le monde sera d'accord là-dessus. Ces bestioles, même si elles n'ont pas de venin, sont vraiment des grosses saloperies. On dirait qu'elles existent uniquement pour pourrir la vie de l'humanité. Un peu comme les rôdeurs, quoi, mais en moins tenace. Pas un Koala ! Ca non ! conteste-t-elle ensuite malgré l'air dramatique de sa mère. Elle doit être forte, là. Ne pas céder aux caprices de l'adulte. Moi j'te donne pas d'surnoms, en plus... J't'appelle juste maman, pas ma petite loutre... poursuit-elle gentiment. Le ton est agréable mais la frustration est malgré tout évidente. La gêne, aussi. C'est plus de son âge tout ça...

Mais là où elle se sent vraiment honteuse, Zelda, c'est lorsque Lara souhaite se montrer rassurante. En lui disant qu'ils sont tous pareils, que ses amis et elle sont là pour l'épauler. C'est touchant. Mais ça heurte aussi sa fierté et cet esprit d'indépendance qu'elle s'acharne à se forger, aussi. On dirait presque qu'j'ai un cancer en phase terminale, à t'entendre... grogne-t-elle doucement avant de baisser le regard jusqu'à ses chaussures. Qu'elle n'est pas seulement malade, mais condamnée. Un cas irréversible, une fatalité qu'il faut se coltiner.

Mais Lara n'a visiblement pas dans l'idée d'abandonner et le fait de s'entendre rappeler qu'elle est sa fille et qu'elle ne l'abandonnera ne peut que réconforter l'adolescente. Elle hoche la tête et tente de sourire. Ce discours, malheureusement, elle l'a entendu un peu trop souvent. Et si sa mère tenait tant que ça à elle, elle insisterait sans doute un peu plus pour venir habiter ici. Zelda aurait bien de la peine à tenir sa résolution, alors. Isa n'a pas totalement pris ma place, alors ? L'australienne n'a certainement pas oublié l'irlandaise, et son irritante propension à vouloir lui voler sa génitrice. Elle aussi, j'pourrais la rajouter sur la liste des espèces dangereuses... tente-t-elle de plaisanter. Mais seulement à moitié. C'est trop tôt ?

Ah oui ? Donc Yuan lui a bien dit des trucs... Et gênants, visiblement, puisque tout ceci ressurgit dans la conversation sur sa santé mentale. Tu sais, des fois, il présente les trucs d'un point d'vue un peu... communiste ! Rapport au fait qu'il soit chinois et élevé par ce parti unique qui commande tout, là, si elle a bien compris. Mais faut qu'tu m'dises c'qu'il t'a dit sinon j'aurai d'la peine à t'expliquer... Il t'a parlé de quoi exactement ? L'adolescente plisse un peu les yeux, méfiante. Qu'est-ce qu'il sait ? Et qu'est-ce qu'il a jugé bon de garder pour lui ?

Quant à ce qu'elle ressent dans ces instants où elle se laisse aller... De la colère ? se hasarde-t-elle à répondre. Par habitude, presque. Zelda s'accorde pourtant un instant de réflexion supplémentaire avant de poursuivre, avec moins d'aplomb mais plus de naturel : De la peur ? Oui, ce serait plus juste de présenter les choses ainsi. L'australienne hausse les épaules, impuissante : J'en sais trop rien. J'm'abandonne à mon instinct mais j'le choisis pas vraiment, tu vois ? C'est juste que... Ouais, j'en sais rien... Parfois elle ne maîtrise plus rien et se laisse simplement guider par cette autre elle. J'obéis à mes pulsions et je sais même pas pourquoi. Un peu comme un chat qui voit un papilllon passer et qui se sent obligé d'gambader après ? L'adolescente écarte les bras pour les laisser retomber sur ses flancs. Elle aura bien du mal à expliquer ce qu'elle ne comprend pas à elle-même...

- Maman c’est un surnom en quelque sorte. Rétorque Lara avec un grand sourire malicieux.

Elle abdique cependant. Bon, elle a toujours appelé sa fille son koala, mais elle peut faire un effort pour lui faire plaisir. Réfléchissant quelques instants, elle avait bien une idée.

- Et si je t’appelais mon petit Diable de Tasmanie, hein ? Propose-t-elle toujours avec cet air malicieux. C’est que, ça lui allait comme un gant ! Pour le bon et le mauvais. Taz pour les intimes. Soufflait la maman presque hilare.

Lara reprend bien vite son sérieux cependant, alors que Zelda lui lance qu’elle a l’impression d’être une cancéreuse, vu la façon dont on parle d’elle.

- Non, ma chérie. Je t’explique que tu as des proches. Que même si les choses sont parfois difficiles ou que tu fais des erreurs, on sera là pour toi. Et non. Isalin ne prendra jamais ta place. Vous avez chacune la vôtre et je te le répète, tu es irremplaçable mon cœur. Si tu savais combien ton père et moi t’avons espéré, t’avons voulu. Tu es un vrai bébé d’amour. Mon petit miracle inespéré.

On en revient un peu à cette peur d’être remplacée et si Lara en sait un petit peu sur le parcours de sa fille, elle ne sait pas tout. Outre ce qu’il s’est passé entre leurs deux groupes à l’époque, l’a-t-on blessé par la suite ? Abandonnée de nouveau ?

- Zelda. La réprimande déjà sa mère. Yuan explique les faits. Ce ne sont pas des faits qui sont plaisants je comprends, mais tu ne peux pas dire que c’est communiste, ou fasciste ou que c’est un gueux ou je ne sais quoi d’autre simplement parce que tu n’es pas fière, que tu n’acceptes pas quelque chose ou que c’est différent. De quoi ont-ils parlé ? De tout. Le dossier complet sur sa fille autrement dit.

Elle se tait par contre, parce que Zelda veut bien lui expliquer, veut bien partager ce qu’elle ressent et pour la maman, c’est un instant très précieux.

- Je vois. Lara passe son bras autour des épaules de sa fille et lui pose un baiser sur la tempe. Nous avons tous à apprendre à contrôler nos pulsions. Parfois, c’est moins facile tout de même. Surtout si on a vécu des choses difficiles. Personne n’est parfait. On fait des erreurs ça arrive. Je n’ai pas toutes les réponses, mais ce que je peux te dire ma chérie, c’est qu’il faut apprendre à ne pas toujours poursuivre le papillon qui passe. Tu comprends ?

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- Taz c'est pas l'truc qui parle comme un mongole et qui postillonne partout ?

Yeux plissés, sourcils froncés, Zelda ne sait pas vraiment si la nouvelle proposition de sa mère est un véritable pas dans sa direction, une plaisanterie bizarre ou une insulte tout juste déguisée. Ben c'est à dire que... Heu... L'adolescente ne sait pas vraiment que répondre. L'idée d'être associée à un diable, elle trouve ça cool. Mais si elle l'appelle ainsi tout le monde pensera au personnage débile des dessins animés. Dilemme, dilemme. Tu serais pas un p'tit peu en train d'te foutre d'ma gueule, là, m'man ? Ouais, elle comprend enfin et même si elle est blasée de s'être laissée avoir, elle ne parvient tout de même pas à retenir un sourire. Au final elle devrait surtout se féliciter que les années n'aient pas sapé l'humour de sa mère...

Ah non ! Pas ça, s'te-plaît ! Zelda recule presque d'un pas lorsque sa mère lui indique qu'elle a des proches qui seront là pour elle. Pas les phrases rassurantes à la con ! J'ai passé l'âge de croire à ces conneries, vraiment ! Ca fait du bien, oui, mais ce n'est qu'une illusion. Il y a de multiples impératifs qui peuvent justifier l'absence d'une personne dont on a besoin. La mort n'est que l'une d'entre elles. Et dans les faits l'adolescente s'est souvent sentie seule ces dernières années. Proches ou non. Quant à Isalin... Il n'y avait qu'une seule place, avant ! Et ça vous convenait très bien à Papa et toi ! Zelda se sent menace par l'islandaise, oui, mais elle se sent surtout insuffisante aux yeux de sa propre mère. Si j'te proposais de rester à Fort Ward à partir d'aujourd'hui, tu l'ferais ? Sachant que ça signifierait aussi la laisser derrière ? L'adolescente en doute. Et si jusque-là elle ne s'est pas abaissée cette question c'est qu'elle ne se sentait pas assez forte pour encaisser la répons qu'elle redoute. J'peux encaisser, tu sais ? J'suis pas faite en fibre alimentaire ! Ou peu importe comment on dit. Tout ce qu'elle demande aujourd'hui à sa génitrice, Zelda, c'est la vérité.

L'australienne continue en tout cas à naviguer entre cette profonde sensation de tendresse qu'elle éprouve pour Lara et cette impression que sa propre mère ne la comprend pas aussi bien qu'elle le souhaiterait. C'est une façon d'parler... Elle n'est toujours pas sûre de savoir ce qu'est le communisme, à vrai dire, si ce n'est qu'il régit la Chine. Et quand tu dis tout, c'est... vraiment tout ? Elle déglutit et lâche un petit soupir contrarié. Autant partir du principe qu'il s'est montré beaucoup trop loquace, donc. Même l'histoire de la bombe ? Bon, cette fois, c'est elle qui plaisante. Mais principalement parce qu'elle ne sait pas vraiment comment faire face à cette nouvelle. Perplexe, l'adolescente se masse l'arrière du crâne. J'sais pas trop quelle fille Yu' t'a décrite mais j'peux t'assurer que c'est pas moi ! Ou pas entièrement moi, en tout cas ! Il y a du bon en elle. C'est juste qu'elle ne sait plus vraiment comment l'exprimer. Ou plutôt, qu'elle craint de le faire.

Ouais, 'fin... C'est plus facile à dire qu'à faire, tu sais ? De contrôler ses pulsions, de ne pas courir après ce foutu papillon. Elle savoure le baiser de sa mère en affichant cet air un peu blasé que les ados adorent adoptent en grandissant face aux preuves de tendresse. J'aimerais bien me maîtriser, moi ! Et les autres aussi puisqu'on m'blinde de médocs pour demeurés et qu'on m'file même d'la beuh sur prescription ! Putain, on m'a même refilé un clebs ! Elle écarte les bras, les laisse reposer sur son flanc. Elle n'est pas certaine que c'était la démarche de Yu' en lui offrant Dyna' mais oui, parfois, elle se demande s'il souhaitait lui faire plaisir ou avoir la paix. Mais au fond d'moi, quand j'y pense, j'peux pas m'empêcher de m'demander si c'est vraiment dans mon intérêt de devenir une sorte de... d'caniche domestiqué ! J'imagine qu'en tant qu'membre de ton espèce d'Conseil Associatif des Gueux ça fait un moment qu'tu t'es pas rendue à l'extérieur sans toute une armée mais j't'assure que l'monde dehors, là, il aime pas trop les bisounours ! Ou alors dépecés, pour l'petit déj'... La fille hausse les épaules pour marquer à la fois son impuissance, et son désarroi. Pourquoi personne se dit que j'suis juste... C'que j'dois être pour survivre ? C'est l'évolution ! Comme dans la théorie de l'autre, là... Garwin ? Et c'est sûr que ceux qui ont passé le plus clair de leur temps dans un monde sans cadavre qui déambulaient doivent avoir un peu de peine à se faire à cette idée...