Frances ! C'était un sourire sincère qui se dessinait sur ses lèvres, en reconnaissant la silhouette de la militaire, arrivée plus tôt dans la journée. Et si elle avait brièvement croisé Nima, revoir l'afro américaine lui arrache néanmoins un soulagement supplémentaire en constatant qu'elle se porte au mieux de sa forme, malgré quinze jours à parcourir les terres désolées. Ses cheveux enroulés négligemment en chignon alors qu'elle laisse tomber l'intégralité d'un sac de rangement à même le sol de la section tipi pour venir à sa rencontre, avisant le feu encore allumé et le reste de café qu'elle avait préparé tôt le matin avant de rejoindre l'infirmerie. Tout juste de quoi s'en faire une tasse, et une autre pour Frances avant de se laisser tomber à ses côtés sur la souche d'arbre qui leur servait de siège, esquissant un nouveau sourire, quoi qu'un peu fatigué sans doute.
Je n'ai pas pu être là ce matin, désolée. Souffle la rouquine, lui tendant la seconde tasse quand elle vient entourer la sienne de ses doigts pour les réchauffer quelque peu, avisant le déménagement de masse alentour. On à commencé à ranger le plus gros avec Tucker, tu voudras de l'aide pour tes propres affaires ?
Le pas vif et la tête penchée en avant, Frances taille sa route, direction le tipi. Celui-là même qu'elle a dû refaire avec Nima et les autres après la tempête, et qui n'aura pas eu à la loger bien longtemps avant de la pousser à ranger ses affaires. Une voix familière lui fait toutefois redresser le front, et entre dans son champs de vision l'un des rares visages capables de lui arracher un sourire systématique. Quoi qu'elle n'en soit pas à dévoiler un peu trop la blancheur de ses dents, le rictus en coin et les prunelles rayonnantes suffisent à indiquer son plaisir à revoir la rouquine.
Elle la suit ainsi d'office dès lors qu'elle se pose sur cette souche qu'elles ont l'habitude de partager, et émet un « hum » comblé lorsque la jeune femme lui tend une tasse de café. Humant quelques instants les arômes qui enivrent agréablement son esprit, elle se mordille les lèvres avant de couver le profil de son amie d'un regard apaisé. « Ne t'excuse pas. Il y a beaucoup à faire au camp. » Elle détaille d'ailleurs la demoiselle par-dessus sa tasse, avalant une gorgée de ce liquide si cher à son cœur, avant de s'enquérir : « Dis-moi toi, comment tu vas ? Comment se sont passés ces derniers jours ? » Elle s'excuserait presque de son absence prolongée, mais la rousse sait mieux que personne pourquoi il a fallu s'en aller. Cela étant, elles sont toutes les deux là, maintenant.
Ca... Il y avait effectivement de quoi faire, et pas le temps de s'ennuyer oui. Et les cernes sous ses yeux parlent sans doute pour elle, esquissant un sourire à l'attention de la militaire, avant de la suivre en prenant à son tour une gorgée de café, fermant un instant les yeux pour en savourer le goût.
Ca a été... Mouvementé. grimace la rouquine, ramenant ses yeux clairs dans ceux de Frances, haussant les épaules. Entre ceux qui ont choisi de rester pour se battre, le déménagement... Bill, qui à encore fait l'imbécile, pour changer. Elle s'en serait bien passée à dire vrai, même s'il à mérité sa gifle, et un laxatif dans son verre. Mais autant se concentrer sur le positif, non ?
Mais vous êtes revenus plus tôt que prévu, les déménagement à bien avancé, et Tucker à retrouvé sa famille. C'est le plus important, non ? fait remarquer la rouquine avec un sourire. Pas du genre à se formaliser si elle n'était pas comptée dans le lot, reprenant par ailleurs. Et toi ? Vous avez trouvé un lieu, quelque chose de viable alors ?
Sans doute que oui, pour être revenues aussi vite. Mais tout de même. Sa curiosité prend rapidement le dessus sur l'angoisse, alors qu'elle vient reprendre une gorgée de café, avide d'en savoir un peu plus.
Elle hoche la tête à l'énumération, pas forcément satisfaite non plus de la tournure des événements, et plus encore, des divisions du groupe causées par ceux-ci. Frances fronce toutefois les sourcils à la mention de Bill, demandant sèchement : « Qu'a-t-il fait ? » Le encore est sous-entendu, tout autant que la proposition d'aller lui dire deux mots également. Néanmoins, elle patiente que Quinn se confie, enchaînant sur ce que la rouquine retire de positif.
Les lèvres ourlées en un rictus énigmatique, elle se reprend une gorgée de café avant de commenter : « Hmmhmm, oui, au moins avons-nous une destination pour notre groupe. Cela risque d'être une adaptation difficile, toutefois, on est loin d'avoir trouvé un second Fort Nisqually. Un travail massif de sécurisation nous attend. » S'ils ont eu à le faire avec le Fort à leurs débuts, cela n'a probablement jamais été du niveau de ce qui va leur tomber dessus, à la réserve. Sans compter qu'il va falloir apprivoiser les nouvelles terres, et cohabiter avec des survivants bien trop abimés par des étrangers. « Tu es prête pour ce changement ? » La Dame sonde la plus jeune, les iris rendues curieuses et concernées.
Si Frances n'en dit rien, elle se doute de sa fatigue à l'idée de ce qu'à pu faire Bill, haussant les épaules. Comme d'habitude. Il à profité que Nima et toi soyez absentes pour chercher des crosses à Tucker. Et même si elle s'était interposée... Il n'empêchait. J'ai essayé de tempérer, mais ... Il à dit des choses horribles. La comparer à une traînée, évoquer Connor, toutes ces horreurs à l'encontre du brun. Pinçant les lèvres en baissant brièvement le regard, reprenant. Je n'ai pas réussir à me contrôler, et je l'ai giflé. Assez pour qu'il tombe au sol. Et... J'ai peut-être mis de l'huile de lin sur la poignée de sa porte, le lendemain, et bloquer les toilettes. Tu savais qu'on se touche en moyenne trois fois le visage en une minute ? Lui offrant un regard coupable, quoi qu'elle ne regrette en rien son geste. Bill s'était empoisonné tout seul, en ne songeant pas une seconde à se laver les mains sitôt qu'il était sorti de chez lui. Il n'avait pas à s'en prendre à Tucker de la sorte. Bill avait jeté la première pierre, assurément.
Mais au moins, en attendant la sentence, la brune lui évoque la destination, et tout le travail qu'il faudra effectuer pour en faire un endroit viable. Elle s'en doute, pour ainsi dire. Et ce n'est pas ce qui l'effraie le plus. Alors, à la question de Frances, elle hausse les épaules, sans doute un peu fataliste. Je le suis, oui. Ce n'est pas comme si on avait le choix, de toute manière ? C'était un fait. Rester à Nisqually, avec le risque que New Eden vienne les crucifier ? Hors de question.
J'ai vu des camps tomber, des amis mourir. Si la seule solution pour que ça n'arrive plus jamais c'est de quitter Tacoma, tu me verras à tes côtés. Même si ça incluait de s'éloigner d'Elena, ou de Connor. Relevant ses yeux clairs dans ceux de la militaire, reprenant. Et puis, qui te ferait un aussi bon café, si je ne venais pas ? Quoi que ce ne soit pas la seule raison. Tucker, Frances, Nolan. Le monde qui vivait autour d'elle avait du bon. Lui donnait cette raison d'avancer, bien plus que ce qu'elle ne connaissait auparavant.
Et toi ? Tu te sens comment, vis à vis de tout ça ?
Elle pince les lèvres, autant agacée par la mention du garçon impétueux. Cela ne tiendrait qu'à elle, Frances le saisirait par le col et lui briserait la mâchoire pour que le tristement célèbre Bill cesse de l'ouvrir à tout va. Mais bon, le concerné n'est pas stupide, à toujours agir dans le dos des aînés. « Quelle sombre bouse. » colore t-elle donc son commentaire, quoi qu'il soit un poil retenu. C'est assez rare quand la militaire se lâche sur des jurons plus vulgaires. A la mention de la gifle, elle arque un sourcil, et retient un rictus quand la rouquine confesse sa bêtise suivante. Ah, la vendetta, elle a bon goût quand même. « Mmm, de ce que j'entends, il vous a cherché et il t'a trouvée. La prochaine fois, je peux performer ton crochet, si tu veux. » Histoire de ne pas se contenter d'une claque, si l'envie reprenait à Bill de lui chercher des noises. « Veux-tu que j'aille lui causer deux mots ? Seule à seul ou avec toi. Une mise au point pourrait peut-être le calmer. » Et sinon... eh bien, Frances n'est pas connue pour sa patience légendaire.
Le café est apprécié à sa juste valeur alors qu'elles en viennent à parler de leur avenir incertain. « Si on veut protéger les nôtres et reconstruire notre refuge, non. » Pas de doute là-dessus. Mais le choix, il est toujours existant, quoi qu'il ne soit pas spécialement plaisant pour ceux qui ont souhaité identifier d'autres options. Les yeux de la militaire brillent, une lueur de reconnaissance que seule la plus jeune peut déceler. « Je préfère t'avoir à mes côtés. Savoir que tu es d'accord me réconforte. » La Dame s'autorise à avouer, haussant les épaules. « Il est évident que je ne pourrais pas survivre sans ton café. » Comme si c'était le seul motif à cet attachement.
Un bref temps d'arrêt est marqué, et O'Connell émet un claquement de langue un peu frustré, peut-être. « Je ne suis pas ravie par la situation, cela est certain. » Elle est plus du genre à mener la guerre qu'à prendre la tangente, il faut bien dire. « Mais je suis prête à faire ce qu'il faut pour aider les nôtres, pour que tout ce que l'on a assemblé jusqu'ici ne soit pas pour rien. » Une main passe dans ses cheveux. « Quoi que mes sombres instincts me dictent, il faut se montrer pragmatique. S'engager dans la bataille contre New Eden n'est pas propice, actuellement. » Mais il faudra bien trouver un moment adéquat, un jour ou l'autre.
Entendre Frances devenir vulgaire lui arrache un haussement de sourcils étonné. C'était comme son humour. Ca n'arrivait jamais, et l'entendre était toujours une expérience ... Particulière. Quoi qu'elle ne s'en formalise que de moitié, haussant les épaules. Gros connard. Le terme scientifique, c'est gros connard. Qu'elle souligne pour la forme, secouant doucement la tête non sans esquisser un sourire, soulagée de constater que Frances ne semble pas s'émouvoir de ce qu'il s'est passé, proposant même quelque chose qui l'intéresse au plus haut point. En fait ... J'aimerai beaucoup que tu m'entraînes. annonce finalement la rouquine en baissant brièvement le regard, reprenant. Preston part à Talequah, et ... Je sais que je ne paie pas de mine. Mais je peux apprendre vite, j'ai même survécu à la résistance à la torture de Nihima. Et elle survivait tous les jours à Jenifael. Des Oblivions ne pouvaient pas s'en vanter, quoi qu'elle ne puisse donner ce secret à l'afro américaine. J'ai pas la carrure d'une valkyrie, je le sais. Mais si je dois sauver des vies, je veux savoir me défendre si on cherche à m'en empêcher. Et son air décidé pouvait en dire long sur sa bonne volonté. Tu serais d'accord ? C'était le plus important, après tout. Quand à parler à Bill ?
Non. Qu'il me traite de pute ou de sorcière tous les jours si ça lui chante, je m'en fiche. Je veux juste qu'il oublie Tucker, et qu'il le laisse tranquille. et si Frances s'en mêlait ? Elle doutait fort que ça n'arrive. Quand à l'avenir ... Entendre la brune annoncer qu'elle la préfère à ses côtés lui arrache un sourire ému, quoi qu'elle n'en dise rien. Sachant à quel point la guerrière pouvait être secrète sur ses ressentis, ne cherchant pas à l'embarrasser. Privilégiant un rire sincère à sa remarque sur le café, plutôt. Bien sûr, le café, oui. En espérant qu'il y en ait las bas. et sans surprise, Frances n'était pas ravie de cette exode, mais la validait malgré tout. Hochant la tête à sa remarque, reprenant. Même si certains ici sont bons combattants, il faut se rendre à l'évidence. La bataille contre New Eden doit attendre. Etait-ce un mal ? Quelque part, sans doute. De devoir à nouveau courber l'échine. Mais je vois le nombre de vies sauvées, en leur épargnant une bataille contre un ennemi mortel. Elle restait médecin, avant d'être guerrière.
C'est comment, la-bas ? Sa curiosité revient prendre le dessus sur l'angoisse, offrant un regard brillant à Frances. Différent d'ici, plus grand, moins connu ?