Sujet: Re: The little moments Lun 2 Jan 2023 - 5:12
Profiter de ce qu'elles ont, oui. Même s'il est parfois difficile pour la petite de rester dans le présent, de ne pas se projeter dans ces scénarios catastrophes qu'elle imagine trop souvent. Un sourire étire tout de même ses lèvres devant la sagesse de son amie - surtout qu'elle la connaît trop bien, puisqu'elle affirme tout de suite que c'est plus facile à dire qu'à faire. Son soupir ne passe pas sous le radar de la blonde, pourtant, venant poser la main à son épaule comme pour lui rappeler qu'elle est là. Qu'elle non plus n'est pas toute seule.
Et tandis qu'elle lui annonce être dans le secret des Dieux, May l'écoute parler de progrès scientifique. Des bombes, des virus pouvant s'autodétruire, des soldats à tuer par centaines. Liv ravale sa salive, fixant son verre un instant. Certes, il faut ce qu'il faut. Elle est d'avis qu'il faut absolument continuer à se battre - surtout quand il est question de New Eden. Tout le monde sait à quel point son caractère de feu désire les voir brûler. Mais d'entendre son amie expliquer exactement comment Bainbridge compte faire pour les débarrasser de la menace est particulier. Jones a beaucoup plus de courage qu'elle, au volant de son avion, des mètres au-dessus de ce qui se passe vraiment quand elle bombarde, et quand elle tire ses missiles.
Or, si ces soldats ne meurent pas dans l'agonie la plus totale, elle suppose que c'est au moins ça. Certains le mériteraient, sans aucun doute. Il est donc surprenant que le laboratoire prenne de telles précautions. « Vous ne chômez pas, en tout cas. » lâche-t-elle finalement, impressionnée. Peut-être que c'est rassurant d'entendre une telle chose. Peut-être même que la princesse a l'impression de regagner un brin de contrôle, l'espace d'une minute.
Alors elle trinque à la liberté et à la vie, buvant une gorgée avant de finalement baisser les armes pour de bon, pour cette précieuse soirée avec sa copine.
***
« Comment peux-tu accepter une telle chose, enfin?! » lance May en faisant littéralement irruption chez la brune. Elle vient d'entendre l'annonce, sur la place publique. Le discours de June flotte encore dans son crâne, laissant ses nerfs à vif et sa rage voler autour d'elle comme une aura empoisonnée. Ce grand rationnement - quelle bonne blague. Tous leurs efforts réduits à néant, plutôt. Elle comprend la nécessité de concentrer leur énergie sur leur plus grand problème, mais de là à se foutre du reste? Comment pouvait-elle se tenir aux côtés de la rousse - et la soutenir - alors qu'elle annonçait des conneries pareilles?
Elle se plante à côté de Layla, se prenant le visage entre les mains avant de les passer dans ses mèches dorées, découragée. Mais Liv soupire, réalisant douloureusement qu'il est particulièrement injuste de déverser son venin sur celle qui devait broyer du noir. Cendrillon se rapproche doucement, déposant ses doigts dans le haut du dos de Jones, ne pouvant s'empêcher de penser à elle et Jeremiah - même si les pirates flottent aussi sournoisement dans son esprit, à son plus grand désespoir.
« Je, je - » Comment peut-elle être aussi idiote? « Désolée, je sais bien que - » Nouveau soupir. À quoi bon tenter de justifier ses états d'âme. Layla devait déjà la trouver particulièrement égoïste. « Co - comment tu gères? »
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
Sujet: Re: The little moments Ven 6 Jan 2023 - 18:53
Elle sursautait, alors qu’on faisait irruption chez elle de manière impromptue. Layla ne retirait pas ses mains de son visage pour autant, ne changeant pas sa posture d’un poil, car elle savait de qui il s’agissait. La seule en fait qui se permettait ce genre d’entrée. La voix qui s’écriait par la suite et qui l’accusait ne fit que confirmer la présence de May en ces lieux.
Comment faisait-elle pour accepter la situation ? Elle n’avait pas eu le choix lorsqu’il avait fallu prendre la décision de sauver la population plutôt que des disparus… aussi importants étaient-ils. Elle n’avait pas eu le choix de faire passer le travail avant le cœur, pas eu le choix d’éteindre ce dernier au profit d’une communauté dont elle était en partie responsable.
Les mots ne sortaient cependant pas. La gorge nouée, les lèvres scellées, la présence de son amie à ses côtés, son contact aussi, avaient quelque chose de réconfortant malgré la confrontation que semblait avoir d’abord cherché la blonde. Cette dernière se rétractait de toute façon, réalisant ce qu’elle venait de faire. Si d’ordinaire la brune était rancunière et fière, May était déjà pardonnée.
- Ne t’en fais pas, le coup de l’émotion… Elle n’avait même pas la force de terminer sa phrase de toute façon.
Comment allait-elle ? Se redressant finalement, Layla venait planter ses deux orbes polaires dans celles de son amie. Il n’était pas difficile de voir tout le poids qui pesait sur les épaules de l’Anglaise, toute la rancune, toute la culpabilité, toute la peine surtout… Les yeux rougis, elle n’avait pourtant pas pleuré même si son corps le lui quémandait. Le masque n’avait pas lieu d’être, pas en présence d’une de ses rares amies.
- Publiquement, bien. En privé, mal. Avouait de but en blanc Layla. Crois-moi, si j’avais pu, je n’aurais pas imposé tous ces rationnements. Toutes ces restrictions. J’en suis la première touchée durement. N’était-ce pas même encore plus souffrant d’être dans cette position ? Et toi ? Je suis désolée que nous en soyons arrivés là. Ce n’est qu’une pause avant de reprendre notre élan… Tentait-elle d’expliquer néanmoins.
Sujet: Re: The little moments Ven 17 Fév 2023 - 7:55
Son regard est probablement ce qui lui fait reprendre contact avec la réalité. May est capable de lire toute la douleur qu'elle ne cache plus. Et ce n'est pas tous les jours que Jones laisse filtrer cette détresse qui semble couler dans ses veines. Mais Layla est une amie précieuse, une fidèle alliée sur qui elle pourra toujours compter, elle en est persuadée. De la voir dans cet état lui crève le coeur, du coup. Elle excuse le comportement de la blonde, le pire, avant de lui dire qu'elle ne va pas bien. Évidemment. Comme si Liv pouvait espérer une réponse différente. C'est ce qu'elle voudrait, là, tout de suite. Pouvoir reculer - arrêter le temps et jouer avec la réalité jusqu'à ce qu'elle puisse être assez satisfaisante pour la brune devant elle.
« Je sais, je sais. » souffle la petite à la façon d'une mère qui console un gosse, quand Layla affirme qu'elle aurait tout fait pour ne pas en arriver là. Goldie cherche le regard de son amie un instant, avant d'ancrer ses billes dans les siennes. « Je suis vraiment désolée que tu doives gérer une situation pareille. » affirme-t-elle en ne la quittant pas des cils. Elle passe ensuite son bras autour de son épaule, brièvement - tout juste le temps de l'amener à la cuisine, et de la forcer à poser les fesses sur une chaise par crainte de la voir s'effondrer.
Elle la laisse un instant, cherchant quelque chose à boire dans les cabinets. Et dès qu'elle trouve un fond de bouteille, elle s'en empare. Elle ne note pas ce que c'est, ne cherche même pas à trouver des verres. Elle dévisse le bouchon d'un coup sec, prenant une gorgée avant de tendre la bouteille à son interlocutrice. Sa copine a d'ailleurs la gentillesse de demander comment elle va, malgré tout le tumulte qui doit s'agiter dans son crâne.
« Oh, t'inquiète pas pour moi, enfin. » Elle soupire, ne sachant pas trop par où commencer, en réalité. Ne sachant surtout pas à quel point ses problèmes se mesurent aux siens, pour être honnête. « Une pause, oui. » Elle souffle du nez, ne croyant visiblement pas ses paroles malgré toute sa bonne volonté. « J'ai l'impression que c'est le début de la fin, tu sais? Comme dans les films, quand ça commence à être la merde? » Elle pause à nouveau, prenant une autre gorgée. « J'ai l'impression que tous nos efforts vont s'évanouir dans la nature et je - » Putain, la frustration recommence déjà à lui faire bouillir le sang. « Je ne veux pas abandonner. Je veux me battre contre ces enfoirés, crois-moi, mais - » Elle comprend ce qu'elle veut dire, si?
« Mais j'ai l'impression de laisser les pirates gagner. Et d'abandonner les nôtres. » Ses derniers mots sont prononcés avec plus de précaution, plus de finesse, pour cacher la rage. C'est un sujet délicat. Et encore une fois - elle sait très bien ce que c'est que de ne pas savoir. « T'as une idée de combien de temps ça va durer, tout ça? »
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
Sujet: Re: The little moments Mer 1 Mar 2023 - 17:57
Désolé… ils l’étaient tous. Certains moins que d’autres, mais d’autres plus que certains. Il s’agissait cependant d’un fait immuable : une société avancée se faisait des ennemis de taille. La guerre était inévitable, mais sans jamais en avoir vécu une, la plupart découvraient ses horreurs. Telle une onde lorsque l’on jetait un pavé dans une mare, les répercussions allaient loin et touchait des choses inattendues.
Le bras qui venait de passer autour de ses épaules la réconfortait bien plus que la jolie brune n’aurait pu le penser. Docilement, elle se laissait guider par son amie vers la cuisine, ou plutôt, le premier endroit en vue pour la faire s’asseoir de force.
May pendant ce temps semblait fouiller les armoires, mais revenait bien rapidement avec le seul remontant possible pour elles deux. Aller savoir ce qu’il y avait dans cette bouteille, la mémoire de l’intendante lui faisait défaut actuellement. Il n’y avait qu’un bourdonnement de pensées pêle-mêle dans son crâne, rien de bien déchiffrable ou du moins, peut-être ne souhaitait-elle pas ressasser tout cela pour se protéger en fait.
Layla lançait un regard équivoque en coin à son amie, alors que cette dernière lui disait de ne pas s’inquiéter pour elle. Elle ne s’en sortirait pas comme ça. Si l’égoïsme de l’Anglaise avait peu de limites, il n’était pas moins qu’inexistant en présence de ses proches.
- Tout est relatif d’une personne à l’autre. La souffrance ne peut être comparée à une autre. Donc, oui, je m’en fais pour toi et oui, je suis là pour t’épauler, peu importe la situation. Que ce soit très clair entre elles.
Prenant une grande gorgée brûlante d’alcool, la brune redonnait la bouteille à sa comparse d’infortune, l’écoutant attentivement.
- Oui, je vois exactement ce que tu veux dire. Les efforts inutiles, l’abandon des leurs, la guerre qui ne finira jamais, cette impression de fin imminente… Je ne sais pas. Pour le rationnement, quelques mois. Le souci sera vraiment d’un niveau alimentaire. Nous allons épuiser rapidement nos stocks sans l’aide de The Haven. Si cependant nous mettons l’emphase davantage sur nos cultures, nous ne fournirons plus au niveau des munitions ou du carburant. Il nous faut donc attendre un peu pour voir comment les choses vont évoluer, avant de se réajuster. Maintenant, si je parle avec mon cœur… ça dure depuis déjà trop longtemps et nous perdons un temps précieux pour retrouver les autres… Je cauchemarde de retrouver Jeremiah fraichement décédé, juste un peu trop tard pour le ramener sain et sauf, simplement parce que ce rationnement nous aura couté… du temps.
Ce disant, l’Anglaise se passait une main sur les yeux, réprimant des larmes. Elle se saisissait de nouveau de la bouteille pour prendre en prendre une gorgée qui servirait à ravaler toute sa rancune, sa colère, sa peine.
Sujet: Re: The little moments Mer 29 Mar 2023 - 17:57
May souffle du nez, affichant un maigre sourire quand Layla lui assure qu'elle souhaite réellement l'épauler, peu importe la situation. Oh, elle a bien capté le regard qu'elle lui lançait un peu plus tôt. Cette menace silencieuse qui lui fait réaliser que son amie la connaît probablement trop bien. Mais c'est plus fort qu'elle, Cendrillon s'inquiète beaucoup plus pour l'intendante que pour elle-même, là, tout de suite. Et ce, même si son propre petit coeur plonge dans les abysses, par moments. Et la détresse acide et étouffée de Jones ne peut que lui rappeler la sienne.
Sauf qu'elle capte tout. Chaque mot qu'elle prononce, quand la princesse exprime ses craintes et ses états d'âmes. Elle ne la juge. Elle lui offre même des réponses, estimant la durée de ce rationnement à quelques mois, peut-être. Elle ne semble pas tout à fait certaine, et la petite ne pourrait pas la blâmer pour ça. Elle avale une nouvelle gorgée, résignée, avant d'écouter la suite. Épuisement des cultures, des munitions, du carburant. Sans nos alliés, nous sommes particulièrement petits, finalement. Un soupir s'échappe d'entre ses lèvres, sourcils froncés. Ce n'est rien de bien rassurant. Et la suite pèse lourd dans son âme, quand Layla ose avouer ses pires craintes. Retrouver son homme, alors qu'il est trop tard. Liv reste plantée là, figée par cette douleur criante qui émane de sa copine. Et quand elle passe la main sur ses yeux - pour cacher ses larmes, sûrement - May ne peut que s'avancer pour la serrer contre elle, presque violemment.
Ce n'est pas dans les habitudes de la brune, elle le sait. Mais ce n'est pas un geste banal. Liv la serre contre elle comme si elle pouvait absorber cette noirceur qui ne semble plus vouloir la quitter. Et même si elle sait qu'elle ne pourra jamais la soulager de cette douleur, elle tente quand même. May reste là pendant de longues secondes, immobile, s'accrochant à elle comme si elle attendait un putain de miracle. Mais les miracles sont pour les gosses, sûrement - alors elle recule finalement, avant de parler.
« On devrait sortir quand même. » Elle le dit en rigolant, prenant encore une gorgée - avant de réaliser que ce n'est probablement pas l'idée du siècle. La reine soleil ne serait peut-être pas surprise d'un tel comportement venant de sa part, mais elle le ferait certainement payer à Layla. Enfin, Liv range sa rébellion au fond de gorge, avant de continuer. « Jeremiah est rusé et débrouillard. Il va survivre aussi longtemps qu'il le faudra pour te retrouver. » Elle le croit sincèrement. « Et je serai la première dehors dès qu'on le pourra. » Nouveau soupir. Quelle belle merde.
« En passant, tu ne dors pas toute seule ce soir. Et il est temps de fermer tes jolis yeux, mademoiselle. » Layla allait partager son lit avec elle, qu'elle le veuille ou non. Son ton ne laisse pas de place à la négociation, de toute façon. Alors elle se lève - s'assurant que la bouteille d'alcool allait les suivre à l'étage - attendant sagement que son amie accepte son sort.
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