Dehors, il y avait une petite pluie fine d’automne. Le genre qui vous glaçait jusqu’aux os. Layla en avait profité pour allumer un petit feu dans l’âtre de la cheminée, au salon. L’orangé des flammes avait quelque chose de réconfortant durant cette saison grise et pluvieuse. Puis, la chaleur venait allègrement réchauffer le rez-de-chaussée de la maison silencieuse.
Layla terminait quelques dossiers en lien avec l’attaque qui allait avoir lieu sous peu, entre The Haven et New Eden. Ils avaient eu énormément de chance d’apprendre à l’avance que ce groupe de fanatiques allait s’en prendre à eux. Contrairement aux Remnants, ils avaient pu préparer un piège et une fausse adresse, laissant le temps à leur population de déménager dans un endroit plus sécuritaire. Fort Ward s’était relevé cependant et ils pouvaient en être fiers. Mieux armés, mieux organisés, il ne s’était pas laissé raser, ni même attaquer si facilement. On ne pourrait pas en dire de même pour ces… campagnards. Pas qu’elle le pensait de façon si péjorative, mais il fallait se rendre à l’évidence. Leur mode de vie était rustique et ils n’avaient aucune chance face à une attaque militaire.
Bref, son regard trouvait l’horloge au mur au-dessus de la cheminée et l’intendante commençait à ranger ses dossiers. Son amie ne tarderait pas à arriver et la jolie brune voulait passer du temps avec celle-ci, loin des prévisions de stocks.
Layla n’avait rien prévu en particulier cette fois, peut-être sortiraient-elles, peut-être resteraient-elle à l’intérieur. À dire vrai, elle s’en fichait un petit peu, cela lui faisait réellement plaisir de passer du temps avec la blonde, cette dernière après tout avait été peu présente au campement depuis les derniers mois. Toutes les missions et les offensives qui avaient été lancées avaient laissé l’Anglaise fort inquiète pour Arizona et May. Elle ne prenait plus rien pour acquis désormais, ne repoussait plus la possibilité d’une disparition loin dans son esprit. Pas depuis Jeremiah.
Soupirant, elle s’étirait longuement avant de revenir au salon tout en déposant une bouteille de l’hydromel qu’elle avait fabriqué avec May. Un petit cadeau qu’elle souhaitait lui offrir vu son retour presque indemne au Fort.
Sujet: Re: The little moments Lun 24 Oct 2022 - 3:49
« Layla? C'est moi - désolée pour le retard. » lâche-t-elle en ouvrant la porte de la propriétaire dans un vacarme relatif. Elle avait cogné pour annoncer son arrivée, certes - mais elle est trop impatiente pour attendre dehors. Surtout que la pluie la congèle sur place. May sait-elle seulement être à l'heure, de toute façon? Probablement pas. La blonde retire sa capuche, puis son manteau, l'accrochant à l'entrée avant de frissonner quand quelques gouttes d'eau s'infiltrent dans son dos. Elle serre son pull sur elle, avançant doucement vers le salon jusqu'à croiser le regard de son amie.
« Je suis contente de te voir. » Un sourire tendre étire ses lèvres - malgré un brin de tristesse, l'espace d'un instant. Liv n'est pas sans savoir que Jones doit se sentir misérable, par moment. Oh, elle ne pourra probablement jamais l'avouer - pas à elle, dans tous les cas. Mais la brune n'a pas toujours besoin de parler pour s'exprimer. May ne pourra jamais oublier le regard qu'elle affichait, quand elle est rentrée de cette mission de malheur - sans Jeremiah, sans Roza et sans Maeve. Elle sait aussi à quel point le fait de ne pas savoir est un mal qui ronge sournoisement.
« Est-ce qu'il y a du nouveau? » Cendrillon le demande sans avoir besoin de préciser de quoi elle parle. Elle se doute que l'intendante n'arrêtera pas ses recherches aussi facilement, après tout. « Tu tiens le coup, sinon? June te fait bosser jour et nuit? » Changement de sujet, oui. Et difficile de cacher cette pointe d'acidité envers Phelbs, à travers ses mots. Cette dernière doit être sur le dos d'un peu tout le monde, depuis les récents événements, en lien avec New Eden. La princesse s'imagine bien que la rouquine ne ménage personne, question de se préparer à la merde qui pourrait très bien leur tomber sur la tête.
Enfin, la miss remarque le feu qui brûle dans la cheminée, s'approchant des flammes sans se faire prier pour se réchauffer. Les mains devant elles, Goldie réalise pourtant que d'approcher son attelle si près d'une source de chaleur n'est peut-être pas l'idée du siècle. Elle ramène donc son poignée fracturé contre elle, non sans un inconfort certain. Au moins, les ecchymoses à son visage sont en train de disparaître. C'est déjà ça. Bref, elle semble se détendre un tantinet, avant de noter la bouteille qui trône sur la table basse. Ses billes se posent sur Layla, puis sur le trésor à nouveau.
« Attends, est-ce vraiment le fruit de notre dur labeur?! » Elle s'approche, s'emparant de la bouteille en l'observant comme si c'était la huitième merveille du monde. « Je ne savais pas que tu avais embouteillé! » Enfin, elle n'était pas trop présente pour le réaliser, en vérité. La petite sautille légèrement sur place, ayant envie de goûter, ne serait-ce que par curiosité - enfin, probablement pour beaucoup plus que ça.
« Je sais pas si j'ai le droit, avec ma commotion. Mais j'en ai rien à foutre. » Évidemment.
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
Sujet: Re: The little moments Dim 30 Oct 2022 - 18:04
On toquait à sa porte, puis quelqu’un entrait. Il n’y avait que son amie pour faire cela. Se levant, Layla voulait aller accueillir May, mais celle-ci la rejoignait la première au salon, toute tremblante vu la pluie automnale dehors.
- Ne t’en fait pas. La rassurait la brune avec un sourire. Elle était bien trop contente de la revoir pour se soucier d’un quelconque retard. Pour les autres qui ne lui étaient pas proches cependant, il s’agissait d’une erreur qui était notée mentalement et jugée par l’Anglaise. Moi aussi. Viens te réchauffer un peu. Lui proposait-elle d’un signe de main pour désigner le salon.
La blonde lui posait une question douloureuse, mais qui était tout à fait légitime. Avaient-ils fait des avancées quant à la disparition de Jeremiah, Maeve et Miss Votiakova ?
- J’ai bien peur que non. Nous avons une zone à fouiller, puis quelques indices, mais pour l’instant nous ne trouvons rien de notable. Ils ne baisseront bien sûr pas les bras.
Une réponse, c’était réellement ce qu’ils souhaitent trouver. Même s’il s’agissait de la confirmation de leur décès… Il fallait dire qu’Arizona et Layla étaient assez entêtées comme femmes aussi, elles ne s’avoueraient pas vaincues facilement.
Malgré la lourdeur du sujet abordé, l’intendante laissait un petit rire s’échapper de ses lèvres à la mention des demandes plus insistantes de leur dirigeante.
- Je crois de Mrs Phelbs apprécie grandement les heures supplémentaires que je lui offre, oui. Cela m’occupe en ce moment et vu la situation… je ne m’en plains pas. Je crois que d’autres responsables doivent moins bien vivre cette soudaine augmentation de la charge de travail attendue cependant. Il faut dire que certains ont des familles après tout…
Laissant son amie s’approcher de la cheminée, Layla prenait le temps de la détailler davantage. L’attelle à son poignet, les ecchymoses sur son visage… Comme elle souhaiterait que May n’ait pas à risquer sa santé ou sa vie pour qui que ce soit. Tout comme Arizona ou Madisson d’ailleurs. Le monde d’aujourd’hui était malheureusement ce qu’il était. Les Remnants avaient une chance incroyable d’avoir tout cet équipement, toute cette organisation et tous ces individus prêts à se battre pour protéger ce bastion de l’humanité. Bon, il y avait bien une grande tranche de leur population qui ne valait pas les éloges qu’avait en tête l’intendante, mais Layla était fière de ses proches, de ceux qui avaient fini par lui devenir chers.
- Oui ! J’ai quelques bouteilles pour toi dans la chambre à l’étage. Je trouvais important de fêter votre réussite et ton retour en un seul morceau. Un énième rire quittait la gorge de l’Anglaise face à la réponse de la blonde. Je ne sais trop, mais nous avons des médecins au besoin. Ce n’était pas sage de sa part, mais May méritait cette bouteille, pourquoi l’en priver ? Comment vas-tu ? La question était importante à ses yeux et elle serait toujours là pour épauler son amie, physiquement et mentalement.
Sujet: Re: The little moments Mer 2 Nov 2022 - 4:00
Le sourire de Layla est toujours source de réconfort pour la blonde. Difficile de croire que son amie puisse sembler si froide alors qu'elle est tellement chaleureuse, une fois la glace brisée. May n'hésite donc pas à la suivre au salon, l'écoutant répondre à sa question en lui donnant une explication presque trop parfaite, cartésienne. Elle lui expose des informations basiques - sans prendre la peine d'ajouter sa vision de la chose, se retirant de l'équation sans trop de mal. C'est volontaire, sûrement. Oh, Liv ne pourra jamais la blâmer pour ça. Elle fait exactement la même chose, la plupart du temps.
« Je suis consciente que, que je suis un peu amochée, mais - » Enfin, plus qu'un peu, certes - elle en porte les marques, après tout. « Mais si je peux aider d'une quelconque façon, n'hésite pas. » Surtout que Cendrillon faisait partie des équipes affectées à leur recherche, lors de leur plus récentes sorties. Nul besoin de mentionner qu'elle est prête à mettre la main à la pâte - même avec son poignet en miettes. N'empêche, difficile de cacher son inquiétude et sa déception, face à ce qu'affirme la brune par rapport au trois absents.
« Phelbs devrait plutôt essayer de te donner un peu d'espace, si tu veux mon avis. » La princesse est consciente que le boulot est ce qui lui permet de tenir, de continuer - Layla ne s'en cache pas, d'ailleurs. Encore une fois, la miss lui ressemble tellement qu'il est vachement compliqué de lui reprocher quoi que ce soit. « Je sais que le boulot c'est l'excuse parfaite, que c'est plus facile de faire taire sa cervelle en bossant, mais je - » Elle penche un peu la tête sur le côté. « Je veux juste que tu puisses aussi prendre soin de toi. » C'est sincère. Et Goldie va la surveiller personnellement, si c'est ce qu'il faut.
Mais un sourire éclaire à nouveau ses traits quand son amie parle des quelques bouteilles qui attendent Liv à l'étage. Elle éclate de rire, amusée, quand elle affirme même que des médecins sont à disposition, dans le pire des cas - concernant sa commotion cérébrale. « Puisque tu insistes... » Regard entendu. « Je me demande parfois où tu trouves le temps de faire tout ça, sérieusement. » Elle n'attend pas nécessairement de réponse à sa question, ne faisant qu'exprimer tout haut ce qui lui passe par le crâne.
Goldenberg ne perd pas de temps, du coup. Elle ouvre la bouteille en regardant sa copine, le regard pétillant comme celui d'un gosse qui ouvre ses cadeaux à Noël. Pour une fois qu'elle ne doit se soucier de rien. Ses yeux bleus cherchent dans quoi verser le liquide un instant, croisant les billes de Layla avant de se diriger à la cuisine avec elle. Et elle lui demande comment elle va. Aussitôt, la petite souffle du nez, ne sachant pas du tout quoi répondre. Elle hésite, ayant tout de suite le réflexe de se refermer, au lieu de parler. Mais ce n'est pas n'importe qui, devant elle. C'est Layla.
« Pour tout te dire, j'en ai aucune idée. C'est étrange d'être de retour à la maison après tant de temps dehors. Je - » Soupir. « Je suis inquiète. » Elle relève les cils vers l'intendante. « Enfin, je suis totalement prête à célébrer notre victoire et notre retour, mais - » May cherche les mots, pendant quelques secondes. « Je ne sais pas si c'est vraiment une victoire, tu vois? Je crois que j'ai la trouille. Je crois que j'ai peur de ce que New Eden nous réserve. »
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Sujet: Re: The little moments Lun 14 Nov 2022 - 16:27
May proposait son aide, même malgré son état, ce qui touchait Layla. Elle posait une main réconfortante dans le dos de son amie, un geste qui se voulait aussi être un remerciement en quelque sorte.
- Je sais que tu étais dans l’équipe de recherche au départ… et j’espère que tu ne nourris pas une quelconque culpabilité. J’apprécie que tu offres ton aide, mais tant que ce n’est pas motivé par ce sentiment. L’Anglaise n’allait pas par quatre chemins, elle avait trop d’estime pour la blonde.
C’est pourquoi elle méritait que l’on aborde le sujet, même s’il était délicat. Layla voulait simplement s’assurer qu’elle ne prenne pas des responsabilités qui ne lui revenaient pas.
- La vérité c’est que je ne suis pas certaine de ce que je ferais de temps libre. Avouait la jolie brune avec une petite pointe de gêne. Rapidement un sourire revenait étirer les lèvres de la Britannique. Je comprends. C’était bien le genre de choses qu’elle répétait sans cesse à Ari, non ? Prendre le temps de prendre soin d’elle ? Il faudrait donc le mettre en pratique également de son côté. Tant que toi aussi tu te reposes un peu, on t’a beaucoup sollicitée dernièrement. J’ai bien conscience que nous menons une guerre, mais il faut prendre soin de nos troupes. J’avoue ne pas être totalement neutre ici, puisque tu es une amie. Ajoutait Layla avec une pointe de malice.
Il était qu’elle n’avait pas la même considération pour les autres soldats, pour ses proches cependant, il était difficile de ne pas vouloir les couver un peu. Spécialement après les derniers événements. Chaque personne importante de sa vie pouvait disparaitre du jour au lendemain après tout…
- Ah ça ... Layla hausse les épaules avec un petit air malicieux, laissant planer le faux mystère sur la façon dont elle gère son temps.
La vérité ? Elle dormait trop peu, mais ce n’était pas nécessaire de l’indiquer. La dernière chose qu’elle voudrait ce serait d’inquiéter ses amis. Elles ouvraient donc plutôt la bouteille et se dirigeaient vers la cuisine. Layla en profitait pour demander à son amie comment elle allait, réellement.
- Oui, je comprends tout à fait. Nous avons un peu se réflexe désormais qu’à chaque événement positif, nous nous préparer à un revers de fortune. Sortant deux verres, elle les posait sur le comptoir pour que leur petit duo se serve. Vous avez frappé fort cependant. Nos scientifiques travaillent sur un projet intéressant également. Nous sommes plus avancés technologiquement que New Eden, nous savons désormais également à qui nous avons à faire… Mais il nous faut profiter des moments d’accalmie. Maintenant que tu es de retour, avant la prochaine mission, repose-toi. Profite de ton entourage et des bonnes choses que nous avons à Fort Ward. Il faut se ressourcer et se reposer. Encourageait-elle son amie.
Sujet: Re: The little moments Ven 18 Nov 2022 - 6:58
Une quelconque culpabilité? Comment Layla peut-elle si facilement lire en elle? Enfin, la culpabilité est une sensation particulièrement familière, pour May. Le simple fait d'être en vie alors que tant d'autres sont morts est un fardeau lourd à porter. Alors quand il est question de personnes aussi importantes, elle ne peut s'empêcher de se poser tout un tas de questions. Peut-être aurait-elle pu mieux faire, peut-être avait-elle manqué le détail qui aurait pu les faire avancer. Peut-être que sa poisse légendaire aurait pu épargner le trio d'absents, si elle n'avait pas été là, tout simplement. Mais il vaut mieux ne pas s'enfoncer dans cette spirale infernale, sûrement.
La main de la brune à son dos la ramène à la réalité, au moins - même si la petite n'ose pas vraiment répondre à ce qu'elle avance. Elle lui offre un sourire sincère, se doutant bien que son silence parle probablement pour elle plus qu'elle ne le souhaiterait. N'empêche, elle est toujours prête à aider son amie, peu importe les raisons qui la pousse à agir. Elle espère vraiment qu'elle le sait. « T'inquiète, je comprends. » qu'elle ose avouer à sa copine, quand il est question de temps libre. « Je sais qu'on est tous accro à la même drogue. » lâche-t-elle en riant un peu. Le boulot. L'espoir qu'un jour, le travail acharné pourra leur garantir une vie digne de ce nom.
Mais Jones précise sa pensée, insistant sur la nécessité de se reposer malgré la guerre qui se dessine. Liv hoche de la tête, prenant une grande inspiration avant de reprendre. « Je vais me reposer quand tu vas le faire aussi. » Elle pose ses yeux bleus sur son amie, le regard complice. Évidemment, elle déconne - enfin, en partie. Après tout, même Nathan lui reproche d'en faire trop. Il faudrait peut-être qu'elle écoute, à un moment.
Dans tous les cas, la blonde se faufile jusqu'à la cuisine avec l'intendante. Elle ouvre la bouteille, versant le précieux liquide dans les deux verres déposés sur le comptoir. La miss écoute avec attention, n'ayant jamais vraiment réalisé que c'était ce qu'elle faisait depuis le tout début, au final. S'attendre au pire après chaque bon coup. « C'est pas que moi, donc? » demande-t-elle avec un brin de sarcasme, n'attendant pas nécessairement de réponse. Or, Liv est tout de même satisfaite de l'entendre dire que les frappes du WASP semblent aider Fort Ward. Les pilotes travaillent avec acharnement pour atteindre l'excellence. Et même si elle est bien loin de se retrouver à un tel sommet, elle est fière de leur équipe.
« Un projet? Quel projet? Et puis, qu'est-ce qu'on en sait, du niveau de New Eden? Ces illuminés sont capables de tout, je - » Elle soupire. Ce n'est pas le moment de s'emporter. Profiter de l'accalmie, oui. Elle baisse les cils un instant, et réalise qu'elle n'a toujours pas goûté à l'hydromel. Clairement, il est temps d'en faire sa priorité. Elle lève donc son verre, les billes rivées sur son amie.
« À toi de me dire à quoi on boit? »
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Sujet: Re: The little moments Mer 14 Déc 2022 - 15:44
Difficile de ne pas sourire à la mention de cette « drogue » dont beaucoup dépendait ici à Fort Ward. Le travail était à la fois un exutoire et une diversion de choix pour les moins… nonchalants d’entre eux.
- Faites ce que je dis et pas ce que je fais, dit le proverbe. Taquine la brune.
Elle ne peut en vouloir à ses amies d’êtres… comme elle-même l’est. Le même genre de réponses qu’elle offrirait lui sont souvent servis de la part d’Arizona et de May. Même de Madisson. Qui se ressemble s’assemble, ne dit-on pas ? Même si elles sont toutes bien différentes néanmoins.
Faisant glisser le verre empli d’hydromel à son invitée, l’Anglaise ne peut qu’hausser les épaules à la rhétorique de la blonde.
- Il semble que c’est un comportement bien humain. Pour autant, nous devrions apprendre à profiter de ce que nous avons et non nous en faire pour un demain encore imprévisible. Faisant tournoyer le l’alcool dans son verre un instant, Layla relevait le regard de nouveau sur son amie. Plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas ? Souriant, puis soupirant, l’intendante avait du mal ces derniers temps.
Et si ceux qu’elle côtoyait ne pouvaient le déceler chez elle, avec ses proches la brune laissait tomber sa garde. Inutile de garder ce masque avec eux, inutile de faire comme si la situation ne la touchait pas. C’est pourtant un regard pétillant qui retrouvait celui de May.
- Tu es dans le secret des dieux. Plaisantait la Britannique. Le laboratoire fait des tests actuellement pour fabriquer une bombe à partir des spores du virus. Ils cherchent à modifier le virus pour qu’il s’autodétruise dans l’hôte, c’est là toute la difficulté de ce projet. L’on ne souhaite pas créer des armées de supers-rôdeurs, mais juste de contaminer le plus de soldats possibles afin que le virus les tue immédiatement.
C’était très prometteur comme arme et surprenamment quelque peu éthique.
- Pour New Eden, outre ce que tu sais déjà, je n’ai pas de nouvelles informations.
Il était pourtant l’heure de trinquer et les nouvelles n’étaient pas toutes mauvaises après tout.
- Trinquons au fait que nous sommes en vie et libres. Son verre venait se cogner contre celui de May et toutes deux goutaient enfin ce fameux hydromel maison.
***
Mi-novembre 2022
Accoudée au comptoir de la cuisine, Layla avec les yeux fermés, le visage au creux des mains. Elle venait tout juste de faire l’annonce des nouvelles restrictions suite au bombardement de Providence. Essayant de ne pas craquer, son cœur était sur le point d’exploser dans sa poitrine.
Elle était celle qui avait dû prendre cette décision avec Mrs Phelbs et pourtant… elle aurait tout fait pour ne pas en arriver là. Pour ne pas avoir à retirer les troupes, arrêter les recherches, abandonner provisoirement la seule chose qui pourrait lui offrir des réponses, qui pourrait lui ramener son homme…