The Walking Dead RPG

Elle avait eu un petit coup de mou ce soir, Elizabeth. Elle devait passer sa soirée, comme d'habitude, à traîner avec Don dans le quartier pour une petite promenade à la belle étoile, ou à discuter de tout et de rien dans le salon. Mais ce soir elle voulait pas rester avec son colocataire, même si il avait la particularité de pas être très bavard. Elle qui n'aimait pas tellement ça, c'était parfaitement tombé. Non ce soir, après un tour dans sa chambre à faire le tri dans ses affaires, elle a retrouvé un t-shirt de Noah. Il n'en fallait pas plus.

Au Summer, la métisse a tenté de trouver Zelda pour passer une petite soirée sympathique. Elle aimait bien la gamine, son tempérament de feu, qu'elle ne passe pas par quatre chemins pour affirmer sa pensée. Mais elle était introuvable. Tant pis, hors de question de faire demi-tour. Assise sur le tabouret au comptoir, elle enchaîne les shots sans s'en rendre compte, discutant avec n'importe qui de n'importe quoi. Elle ne se gêne pas pour glisser sa main ici et là, sans vraiment réussir à harponner un beau poisson.

En fin de soirée, malgré son état, hors de question de se faire raccompagner. C'était un coup à s'faire violer dan un coin ça ! Non à la place, elle rejoint sa maison, qui est plus proche que dans ses souvenirs. La porte s'ouvre, elle manque de renverser un petit meuble à l'entrée mais le rattrape in-extremis. Shhhhhht ! Fait-elle à l'objet, retenant un rire. Elle referme la porte maladroitement, rejoignant la cuisine. Mais elle s'arrête. Pourquoi la cuisine est pas au bon endroit ? Et les escaliers ? Et le salon ? Rien est à sa place, et elle se demande si Don n'a pas pété les plombs pendant son absence.

Elle titube, se rattrape comme elle peut en retirant ses talons qu'elle sème sur son chemin. Il lui semble voir une silhouette, pense reconnaître son colocataire. Pourquoi-pourquoi t'as changé.. les meubles de place ?! Demande-t-elle, à ce qui semble finalement être.. une plante verte.

Will avait lutté pour trouver le sommeil, cette nuit-là, comme beaucoup de nuits récentes, s’interrogeant sur la meilleure manière de lutter contre New Eden, et leur flotte aérienne, comme bien des nuits. Évidemment, ils en discutaient à l’aérodrome et s’entraînaient à maîtriser différentes tactiques offensives avec Adrienne et May notamment. Il avait malgré tout l’impression que, quoi qu’ils fassent, leurs adversaires auraient une longueur d’avance. L’idéal aurait été qu’ils mettent la main sur des avions plus récents, mieux équipés, capables de mitrailler les leurs sans même qu’ils ne puissent riposter, mais c’était une utopie. Et pourtant… Ils avaient réussi à piéger l’un d’eux, lorsqu’ils s’étaient attaqués aux barrages. Leur force résidait dans le nombre et la cohésion, la leur étant à n’en pas douter bien meilleure.

Toujours est-il que, quoi qu’il fasse, Morphée ne voulait pas de lui, ce soir-là. Il était malgré tout enfermé dans sa chambre, peu soucieux de déranger Zack et Arizona, qui avait emménagé avec eux récemment, occupant maintenant la chambre du rez-de-chaussée. Une bonne chose, pour que chacun d’eux aient l’intimité nécessaire. Il ne s’étonna donc pas plus que ça, lorsqu’il entendit du bruit à l’étage inférieur.

Jusqu’à, du moins, qu’il entende un chuchotement qui ne ressemblait décidément pas à celui de ses colocataires – et, au final, ce n’était peut-être pas la porte de leur chambre qu’il avait entendu s’ouvrir. Fronçant les sourcils, il avait descendu calmement l’escalier, prêt à neutraliser l’intrus – ou l’intruse – pour l’empêcher de faire du bruit. Il ne se sentait pas réellement en danger. Déjà parce qu’il était suffisamment fort pour se défendre, mais aussi parce que personne n’avait de raison de s’en prendre à lui. L’idée lui vint un instant que c’était Zelda, pour squatter le canapé parce qu’elle avait fait le mur, ou juste parce qu’elle en avait envie, mais elle aurait certainement pas essayé d’être discrète.

Plissant les yeux pour essayer de discerner quoi que ce soit, il vit une silhouette qui lui disait vaguement quelque chose, assise à parler à… son hibiscus. Une silhouette qui n’était clairement pas celle de Zelda, mais assurément celle d’une personne qui n’était pas en pleine possession de ses moyens. Le pilote s’approcha doucement, s’agenouillant à ses côtés, espérant détourner son attention – et ne pas la faire parler plus fort. « Et si je te conduisais à ta chambre ? » En passant par la cuisine pour lui donner un verre d’eau, ou tout un pichet, ça ne lui ferait pas de mal. Il avait reconnu la dresseuse qui avait encadré les chiens en mission. Tommy se remettait bien, même s’il boitait encore un peu. William n’avait pas vu que le chien, sagement assis dans son panier au salon, attendait en bas de l’escalier. Quand il reconnut Elizabeth, il lui sauta dessus pour lui lécher le visage, en signe d’affection – même si ce n’était certainement pas un des comportements autorisés alors qu’elle le dressait, mais il était dans un environnement différent, chez lui, et elle n’était pas vraiment dans son rôle habituel.

D'puis quand on a des-des plantes ? Qu'elle se rend compte au bout d'un certain moment, faisant glisser ses doigts le long des tiges dans un gloussement similaire à celui d'une adolescente. EH regarde. Elle en prend une d'ailleurs pour s'en faire une moustache, accompagné par une grimace ridicule où elle s'amuse même à loucher. Avant de partir une fois de plus en fou rire. Elle y fout ensuite son visage, entièrement, prenant une profonde respiration excessive. Putain ça sent bon ! Gueule-t-elle presque.

Son colocataire finit par la rejoindre, et elle est tellement à l'ouest que s'il lui touche l'épaule, elle ne le remarquerait même pas. Ma chambre ! Mais quelle idée ! Elizabeth ne voulait pas dormir, elle voulait surtout mettre la musique à fond et continuer sur cette bonne lancé. Ainsi elle oubliait les problèmes, elle oubliait surtout le trou béant dans son cœur qu'avait laissé Noah en mourant sous les bombes de New Eden. Mh Mh Mh! Rouspète l'éducatrice en secouant sa tête de gauche à droite. Hors de question qu'elle aille se coucher ! Et même si Don était aussi large qu'un mammouth, ça changeait rien !

Mais elle n'a pas le temps de crier son mécontentement qu'une chose poilu lui fonce dessus, l'envoyant au tapis alors qu'elle tentait dans un maigre effort de tenir en équilibre, accroupi. Désormais allongée, Beth est attaqué à coup de langue baveuse sur le visage, et reconnaît bien vite un chien. Oh non, tu m'as acheté un chien ! C'est un peu trop pour l'éducatrice, qui ne parvient pas à retenir ses larmes sous l'émotion. Elle enlace le chien avec amour, secouée par ses sanglots. C'est-mhf.. c'est trop... C'est trop..

Ah oui, elle devait partir au lit. Finalement l'idée lui semble bonne, elle pourra papouiller son nouvel animal jusqu'à s'endormir. On va le garder hein, mmhpf.. Hein dis ? Putain si elle se voyait actuellement, sur qu'elle se mettrait des baffes. Aidée par son colocataire à se remettre sur ses jambes qui flanchent à plusieurs reprises, la brune se laisse guider jusqu'à la cuisine, en essayant de guider le chien à ses côtés. Un gin tonic sivouplai! Lance-t-elle joyeusement en levant les bras bien haut au dessus de sa tête.

Un sourire fleurit sur les lèvres de William, alors qu’elle caressait carrément la fleur, et semblait réaliser qu’il y avait quelque chose d’anormal. « Depuis que tu n’es pas chez toi. » Réaliserait-elle seulement ce qu’il lui disait ? Probablement pas, ou pas en comprenant réellement, mais ça n’était pas très grave. « Il y en a d’autres à l’étage, qui sentent encore plus bon. » C’était faux, mais quelle importance ? « Viens, sinon je vais devoir te porter comme une princesse. Ou comme un sac à patates, si tu préfères. »

Saisissant sa main avec assez de douceur pour ne pas lui faire mal mais assez de fermeté pour qu’elle ne se dérobe pas, il l’entraîna à l’opposée du salon et de la chambre d’Arizona et Zack, un peu plus loin derrière. Ou, en tout cas, il y serait parvenu si Tommy ne s’était pas infiltré entre lui et elle, faisant joyeusement basculer l’éducatrice canine, à grand renfort de léchouilles sur le visage. Il aurait dû s’en douter, même s’il pensait que le chien piquait un somme actuellement.

« Tommy, monte ! On arrive. » Relevant fermement Elizabeth cette fois, le pilote l’amena dans la cuisine, l’obligeant à prendre le verre qu’il lui tendait. « C’est ta boisson. Sans gin et sans tonic. » Il la resservirait, si elle en renversait. Tant qu’elle en renverserait, plutôt. « Tu connais déjà Tommy, tu l’entraînes régulièrement. Même s’il a été forcé au repos, suite à sa sortie récemment, et sa blessure. Tu te souviens ? » Elle était probablement trop bourrée, mais on ne savait jamais.

Glissant un verre vide dans sa poche arrière, il attrapa – cette fois – le bras d’Elizabeth, le passant sous le sien. Il se figea en bas des escaliers. La dernière fois que… L’image de Maeve, montant ces mêmes escaliers avec lui, l’assaillit avec force. Bien trop de force à son goût. Bordel ! La situation n’était même pas du tout la même. « Allez, on poursuit la fête là-haut, ok ? » Ça la convaincrait bien plus que la perspective d’aller dormir, non ? « A moins que tu ne veuilles prendre un bon bain… » Après tout, pourquoi pas ? Il la mena tant bien que mal en haut de l’escalier, essayant de chasser les réminiscences de Maeve. « Alors, le lit ou la baignoire ? » Tant qu’à faire. Et puis, même bourrée comme elle l’était, elle pourrait se dévêtir toute seule. Il s’assurerait juste que le bain ne débordait pas ou qu’elle ne s’endormait pas la tête sous l’eau. Par acquis de conscience, évidemment, il ne regarderait pas son corps nu.

Elizabeth se retrouve rapidement devant un verre plein, qu'elle porte rapidement à ses lèvres pour le vider d'un trait. Elle fait la grimace face au goût qui se répand dans sa bouche qui n'avait rien à voir avec de l'alcool mais plutôt à quelque chose de fade, sans amusement : de l'eau. Elle repose le verre. Bahh ! C'est dégueulasse. Elle n'avouera pas évidemment que le liquide lui a fait le plus grand bien, mais n'en demandera pas un deuxième. La brune lui lance un regarde interrogateur. Pourquoi tu m'parles de Tommy ? Elle ne voyait pas le rapport avec le chien qu'elle chien de croiser.

A ne plus faire la fête, la métisse commence à ressentir les effets d'une fin de soirée brutale, et donc de l'envahissement rapide de la fatigue. Debout, elle étale le haut de son corps sur le plan de travail, fixant un point invisible vers les placards. J'suis éclatée. C'était la strict vérité. Pourtant, quand celui qu'elle pense être Don récupère son bras pour l'aider à marcher, Beth se redresse brusquement avec un large sourire : C'pas vraaaai ! Que quelqu'un l'assomme.

Traînée devant les escaliers, elle observe le haut et à l'impression que celui-ci s'étire à l'infini. Putain, t'as rajouté d'marches pendant qu'j'étais pas là ?! Elle oblige Don à lui lâcher le bras, poussant un long soupire en se frottant les yeux, se préparant psychologiquement à ce qu'elle pense être la pire épreuve de sa vie. Mains déposées sur les escaliers, elle y arrivera bien mieux en montant à quatre pattes. Le lit, t'es fou, j'vais pas dans l'bain maintenant ! Et puis quand encore ? Elle a déjà la sensation du matelas moelleux sur sa peau.

L'éducatrice grimpe à la force de ses bras, avant de glisser et percuter son voisin dans sa chute. Par chance, elle n'a dévalée que trois marches, mais ne peut s'empêcher de rire à s'en tordre les cotes, luttant pour se calmer rapidement alors que son visage s'inonde de larmes. T'aurais vue ta tête ! Plaisante la brune alors qu'elle reprend son ascension, même si elle ne s'est pas entièrement calmée.

Conduite dans une chambre, Elizabeth n'attend pas une seconde pour se dévêtir, en sous-vêtements dépareillés, histoire de se mettre à l'aise. Et puis Don l'avait déjà vue à poil aussi, donc bon. Oh bordel un lit ! Et elle s'élance dessus sans retenu.

Il secoua la tête, avant de raffermir sa poigne sur Elizabeth, qui allait clairement finir par tomber, s’il en croyait son équilibre précaire. « Bois. » Que ça n’ait pas le goût qu’elle veuille importait peu, il n’avait pas vraiment envie qu’elle se mette à vomir dans toute la maison, et de l’eau lui ferait assurément du bien. Levant les yeux au ciel alors qu’elle lui demandait pourquoi il parlait de son chien, il répondit tout de même avec sérieux. « Tu ne sais vraiment pas où tu es, hein ? » Allait-elle seulement l’écouter ou comprendre ce qu’il disait ? Pas certain.

Fronçant les sourcils alors qu’elle se laissait couler sur le comptoir, William l’obligea à se relever, aussi doucement que possible – elle serait bien capable de s’endormir sur place. Pas que ça le dérange vraiment, mais elle finirait assurément par tomber et se faire mal. Et, même si c’était en réalité le problème de la jeune femme, il aimait autant éviter. « Allez, on sera mieux là-haut. » Pas qu’il lui laisse vraiment le choix. « Évidemment, j’ai détruit le premier étage pour ne garder que le deuxième, et j’ai agrandi l’escalier. » Le ton amusé, légèrement moqueur, de sa voix ne trompait pas, mais elle ne serait pas réellement en mesure de le percevoir, n’est-ce pas ? « Pas de bain, donc. C’est sûrement mieux, vu l’alcool dans ton sang, tu finirais par te noyer ! » Ou par se cogner la tête contre le rebord, plus probablement.

Se crispant alors qu’elle tombait en arrière, il l’attrapa sans ménagement, par réflexe – même si proches, même avec si peu d’élan, pris par surprise, il aurait pu trébucher lui aussi. Il manqua d’ailleurs de peu de le faire. « Allez, ça suffit. » La saisissant par la taille, raffermissant sa prise sur elle, il l’aida à monter les quelques marches restantes, presque prêt à la porter jusqu’à la chambre. Heureusement qu’elle n’était pas vraiment loin, même s’ils devaient passer devant celle de Stan. « Je sais, c’est choquant, un lit dans une chambre, dans une maison ! » Regardant l’intruse se dévêtir à moitié, il croisa les bras. « Tu vas dormir bien sagement, maintenant ? Je serai sur le canapé. » Et si elle réveillait Stan… Peu importait, non ? Leur nouveau coloc ne comprendrait pas forcément la situation, mais c’était le dernier souci de Will. « Je compte sur toi pour rester ici et ne pas chercher à descendre ? » Il n’était pas contre les murders parties, mais l’aspect fictif de la chose était important.

Avant de se jeter sur le lit, la trentenaire s'arrête et titube sur place, difficile de garder l'équilibre lorsqu'on a la tête qui tourne, et ne se gêne pas pour fusiller l'homme du regard. Elle a même un bras qui se lève, un doigt qui pointe vers lui et la bouche prête à le menacer lorsqu'il se moque, mais l'effort est beaucoup trop physique et elle se ravise dans un soupire las avant bien évidemment de se jeter sur le matelas étrangement moelleux. Ses mains baladeuses cherchent déjà la couverture alors qu'un frisson glacé lui hérisse le poil, lorsque la voix de l'homme résonne dans la petite pièce lui faisait l'effet d'une bombe.

Qu-quoi ? Tout ce qu'elle a retenue, c'est le je compte sur toi pour rester ici. Il s'en va ? Mais où ? Son cœur semble soudain boosté à la cocaïne - même si elle n'en connait pas vraiment les effets -, battant à vive allure et comme prêt à exploser. La brune s'extirpe d'un drap qui ne couvrait que ses jambes pour l'instant, mais c'était suffisant pour créer la catastrophe. Elizabeth tente de se redresser un peu trop vite pour courir jusqu'à la porte, mais ses jambes s'emmêlent dans le tissu et voilà que la femme se vautre sur le sol.

Ahhh, ma tête putain.. Mais pas le temps de se plaindre de la douleur - que finalement elle ne ressent pas plus que ça avec son taux d'alcoolémie - que l'éducatrice tente se relever avec l'aide d'un foutu meuble qui traînait par là. Dans un maigre effort et le visage sérieux, vidé de toutes émotions positives, la brune saisit le bras de William qui s'apprêtait à partir. N-non, reste s'il te plait. Putain, si ça elle sobre la voyait, elle n'aurait pas hésité à lui foutre un coup de pied droit dans la mâchoire.

Elizabeth se met debout, péniblement. Une main se perd dans ses cheveux tandis que son regard évite soigneusement son voisin, et de sa main libre, la brune retourner jusqu'au lit avec toute la grâce d'un rôdeur plus frais depuis longtemps. J'suis désolé, Don.. J'balise sévère. Elle parvient à s'asseoir au bord du lit, se frottant le visage, la mâchoire serrée. T'sé que ça fait.. un an. Un an qu'elle avait perdu Noah, un an que lui-même avait perdu sa femme. Parfois encore, dans ses cauchemars, elle revoit sa maison exploser sous les bombes de New Eden. Désolé.. De lui en reparler, alors qu'il essayait sûrement de pas y penser. Elle trouve la force de s'allonger. J'veux juste pas être seule.