The Walking Dead RPG

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Voice without a face
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Harper C. Jackson
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Sujet: Voice without a face   Ven 30 Sep 2022 - 8:05
« Je me dépêche. » Je préfère le dire, maintenant. Ça m'évite quelques coups, si j'ai de la chance, quand on vient me chercher pour m'escorter jusqu'à mes glorieuses tâches. Je passe beaucoup de temps dans les champs, récemment - probablement à cause du changement de saison. Ça ne va pas durer. Mais je suis totalement nulle dans le domaine agricole, de toute façon. Si les enfoirés de New Eden veulent bouffer, ils vont devoir se bouger le cul. Je ne vais pas me forcer pour les nourrir adéquatement alors que je crève de faim dans le bidonville. Je ne sais pas ce qui est le pire, d'ailleurs, entre être ici et là-bas. Dormir au bordel est un enfer, rongée par cette insécurité maladive qui m'afflige depuis peu. Dans tous les cas, je suis toujours toute seule avec mes pensées. Dire que c'était quelque chose que j'appréciais énormément, avant tout ça.

Enfin, la « routine » est la même aujourd'hui. On m'indique le district militaire pour mes corvées de la journée. Et je comprends rapidement que les gens qui sont ici ne sont pas des petits joueurs. Bref, dès le petit matin, je passe des heures à retirer les balles incrustées dans les cibles du champ de tir. Je suis en train de rentrer pour boire de l'eau qu'un soldat me fait presque faire une crise cardiaque en faisant semblant de tirer sur moi - avant de me jeter ma flotte en plein visage. Je rage intérieurement, et c'est dans l'ironie la plus totale qu'on me dirige vers les trois églises du district ensuite. Je dois laver les planchers et décoller les morceaux de gomme à mâcher de sous les bancs.

Sauf que je ne suis pas née de la dernière pluie. Je les entends parler, à travers leurs messes basses. Ils savent qui je suis - et de toute évidence, ils détestent la disgraciée des Scarecrows. Je ne vais pas prétendre que j'en ai quelque chose à foutre: le monde entier me déteste. Même les miens doivent se demander à quel point il faut être idiote pour se mettre les pieds dans les plats de la sorte - ma soeur la première. Bref, je n'ai pas le temps de me faire un sang d'encre pour elle qu'on me déplace à nouveau.

Et c'est toujours accompagnée d'une ribambelle de soldats, tous plus imbéciles les uns que les autres. Je demande à faire une pause pour visiter les toilettes, mais j'ai l'impression que quelque chose cloche quand on m'indique que ma demande est refusée. J'ai un peu de difficulté à tenir sur mes jambes, n'ayant eu aucun temps mort depuis l'aube. Et un soldat en particulier s'approche trop près de moi, un sourire de taré imprimé sur les lèvres. Il cherche la merde, c'est évident.

« Je, arrête - laisse-moi tranquille. » que je lâche sans trop de conviction, passant une main sur mon front comme si mes doigts avaient le pouvoir de chasser le mal de crâne qui s'installe dans ma cervelle. Mais le type continue. Je commence à perdre patience, surtout en entendant les rires du petit groupe de militaires restés derrière lui. Avec les secondes qui passent et les bribes de mots que je capte, je réalise qu'on lui a lancé un défi dont je ne comprends pas la nature. Il me pousse - je suis habituée. Je tente de m'éclipser, mais c'est quand ils bloquent tous le chemin que je commence vraiment à paniquer. Le soldat me demande illico ce qui se passe d'une voix insultante, comme si j'étais une putain de gosse. Je tente de le pousser à mon tour, mais il fait au moins une tête de plus que moi. Alors je le gifle, avant de le marteler de coups sur son thorax, n'ayant rien d'autre que mes petits poings pour essayer de le faire bouger - sans succès. Le pire, c'est que je vois une patrouille pas trop loin, à travers le demi-cercle qu'ils forment autour de moi. Gé-nial. J'ai bien besoin d'encore plus de soldats à la con.


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Sujet: Re: Voice without a face   Mer 12 Oct 2022 - 19:47
C’était le dernier jour avant de repartir à Providence. Je mettais celui-ci à profit en m’assurant que tout était en ordre avant le départ, comme à mon habitude. La situation s’était un peu tassée avec le retrait de Glenwood. Les militaires étaient un peu plus nombreux en ville, là où on avait besoin d’eux pour assurer que la situation ne dégénère pas. Malgré tout, nos rangs étaient clairsemés. La guerre avait prélevé un lourd tribut et Providence réclamait une attention soutenue. Je peinais à mettre des noms dans des cases pour assurer le bon suivi. J’avais fini par combler les trous moi-même pour la patrouille du soir, ce qui me permettait d’être un peu sur le terrain avec les autres, et certainement de me rendre mieux compte des choses aussi.

Ce fut là que je surpris un attroupement de soldats, qui coupait visiblement sa seule échappatoire à une petite souris prise dans leurs filets. Je la désignai d’un signe de tête aux deux autres militaires qui m’accompagnaient, pour les inciter à aller voir de quoi il en retournait exactement. Je n’appréciais pas particulièrement qu’ils se comportent comme une meute de loups affamés, on n’était plus civilisé que ça.

Ma voix claqua dans l’air, alors que les premiers m’avaient repéré. « Qu’est-ce qui se passe, ici ? » La bandoulière de mon fusil à mon épaule, je restais dans une attitude neutre. Je n’avais plus besoin de faire beaucoup d’efforts, ou de rappeler mon grade, pour me faire entendre. Ceux qui ne me connaissaient pas personnellement – et ils étaient rares – me captaient directement avec ma combinaison de Trône désormais. Le plus proche afficha une mine un peu ennuyée, quand je rivai mon regard sur lui, comme pour le prendre davantage à partie. « On s’amuse juste un peu… Sergent. » Il contint un sourire, avant de s’écarter un peu pour me désigner leur cible du moment. « C’est qu’une disgraciée. » Je voyais ça, effectivement.

Sauf que ce n’était pas qu’une disgraciée. Mon regard se planta sur Harper, implacable. Un léger sourire me vint ensuite, qui n’avait rien de bienveillant pour elle. « Harper… tu t’acclimates bien, à ce que je vois. » Les soldats me dévisagèrent, davantage sur la réserve. « Vous la connaissez, Sergent ? » Peut-être qu’ils s’imaginaient que je voulais m’interposer, mais il n’en était rien. « C’est la Scarecrow qui a été jugée à Providence. » La révélation les souffla. Certains se mirent à ricaner, comme si je venais de leur donner le feu vert pour s’y donner à cœur joie avec elle. « Sale pourriture… tu sais ce qu’on fait, à ceux de ton espèce ? »
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Harper C. Jackson
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Sujet: Re: Voice without a face   Dim 16 Oct 2022 - 8:00
Je lève le menton, soudainement attentive aux pas qui se dirigent vers moi. J'ai l'impression de reconnaître cette voix qui demande ce qui se passe, et je ne suis pas certaine d'aimer cette sensation qui semble naître au creux de ma poitrine. La panique, la haine - je sais très bien qui vient de parler. Il parle toujours comme si le monde entier devait constamment lui baiser les pieds. Je le déteste. Mais de toute évidence, ses petits soldats semblent devoir se justifier, prétextant qu'ils ne font que s'amuser un peu, puisque ce n'est que moi. Je souffle du nez, ne pouvant m'empêcher de rire un peu à sa remarque. Quel culot. Comme si eux n'étaient rien de moins que des divinités qu'il fallait adorer, et que le reste de la plèbe devait faire avec.

Je retrouve mon sérieux, pourtant, quand le soldat s'écarte. Je lève les yeux sur Atkins, incertaine. Je le fixe un instant, au même titre que lui, tandis que je ravale ma salive, silencieuse. Sauf qu'il ose prononcer mon nom, et mon regard s'enflamme. Pire encore, il affirme que je semble bien m'adapter à la situation, comme pour enfoncer le clou. Il doit jubiler, là, tout de suite - il doit savourer sa putain de victoire. Je serre les poings, enfonçant mes ongles dans les paumes de ma main sans vraiment le réaliser.

Je dois me taire. Je dois vraiment me taire. J'ai entendu tellement d'histoires au bordel que je commence sérieusement à avoir la trouille. Je suis même plus à l'aise là-bas qu'ici - c'est peu dire. Et même si la rancoeur semble vouloir incendier mon corps tout entier, que j'ai envie de le provoquer juste pour déverser ma colère sur lui, je reste muette. Après tout, je ne fais rien de mal - pour une fois. Avec un peu de chance, il va continuer son chemin et me laisser tranquille.

Or, évidemment, il fait tout le contraire. Je me demande parfois comment je peux être aussi naïve. Mes yeux s'ouvrent grands, quand il parle. Et le silence qui règne après sa révélation est étouffant. Mais il ne dure pas. Parce que l'ambiance change, subtilement. Comme si Atkins venait de prononcer une formule magique permettant soudainement à ses requins de bouffer leur proie. De me bouffer moi. Mes billes se posent rapidement sur celui qui me demande si je sais ce qu'on fait à ceux de mon espèce. « Bien sûr que je sais. Vous leur passez la corde au cou au moindre faux pas. Crois-moi, c'est probablement plus humain que ce que vous me faites subir à la place. À moi et à tous les autres. »

Je regrette immédiatement mes paroles. Je ne contrôle plus ce que je fais - tentant de résister à la frénésie qui embrouille mon crâne, mais je suis trop blessée pour réaliser que je perd les pédales. Le cercle formé par les soldats se referme donc sur moi sans que je ne puisse bouger même un seul petit doigt. Ils savent que tout est permis. C'est trop tard. J'imagine que c'est ce que je mérite. Et j'ai été particulièrement conne de croire que je pourrais m'en tirer. Malgré tout ce qu'ils disent et tout ce qu'ils veulent prouver à grand coup de jolies illusions scintillantes, il n'y a pas de règles, ici. Que du chaos, pour ceux qui ne sont pas du bon côté.

Et la danse débute. Le premier soldat me tire par les cheveux pour me jeter par terre, face la première. Je grimace, goûtant le sang entre mes lèvres. Je tente de me relever aussitôt, mais je n'arrive à rien. Je reste à genoux, du coup, pendant qu'un autre me frappe au visage en m'insultant. Il ne s'arrête plus, du moins pas jusqu'à ce qu'un abruti le remplace en me foutant un coup de pied à l'épaule, question de me renvoyer au sol. Le temps s'écoule vachement lentement, j'ai l'impression de me taper une autre version de mon séjour à Providence, avant le procès. La douleur me fait serrer les dents, je tente de ne pas gémir mais selon l'endroit où ils tapent, c'est difficile.

C'est quand la pire racaille du groupe vient me frapper violemment entre les jambes que je hurle finalement. Il laisse son pied là, après le coup initial, le frottant directement contre mon jeans. Il me regarde soudainement avec un sourire sadique. Et j'ai envie de me pisser dessus tellement je veux crever. Je me relève particulièrement vite, cette fois - non sans un petit malaise au passage. J'ignore la chose, la respiration rapide et sifflante, me tenant l'épaule en le regardant avec toute la haine du monde.

« J'te jure que si tu me touches, espèce d'enculé, je - je - »

Le menacer? Non, je préfère lui montrer. Sans me faire prier, je rassemble toute l'énergie qu'il me reste pour lui cracher dessus. Sauf qu'il s'écarte pile au bon moment pour éviter le pire. Et du coup, c'est Atkins qui est touché. Oh for fuck's sake.


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CASIER DE SURVIVANT
Sujet: Re: Voice without a face   Ven 11 Nov 2022 - 17:18
La panique au fond du regard d’Harper faisait plaisir à voir, parce qu’elle connaissait mieux que personne la puissance des mots. Il en avait suffi d’un seul pour que le feu vert soit donné aux soldats de se défouler un bon coup avec elle : Scarecrow. C’était ce qu’elle était, et ce qu’elle resterait, même entre ces murs. Je ne lui donnais pas ces dix prochaines années à vivre. Ce seul mot concentrait bien trop de haine sur elle. Harper finirait, tôt ou tard, par décéder sous la force des coups.

Elle devait payer pour les autres qui courraient toujours en dehors de ces murs. Mais, contrairement à eux, la petite rousse recroquevillée paraissait bien inoffensive. Elle n’avait pas été capable de faire beaucoup de mal avant qu’on ne l’arrête à temps, et c’était bien tout ce qui lui avait permis de survivre jusque là. « Tu apprends vite. » Parce qu’elle se taisait, même si son regard trahissait ses pensées profondes. Harper avait appris, comme tout le monde ici, où était sa place.

Et quand elle décida de l’ouvrir, ce fut pour prononcer des paroles étonnement pleines de sens. Je soufflai par le nez avec un mince sourire. « Tu vois, Harper… la peine de mort aurait peut-être été plus douce pour toi, finalement. » Il ne faisait aucun doute que c’était ce que j’avais réclamé à cette mascarade de procès, même si je n’avais pas été entendu. Une mort douce et rapide aurait été préférable à l’enfer du bidonville pour elle. « Malheureusement, ils ont tous tenu à te garder en vie pour que tu continues de payer pour tes crimes. » Et ce, jusqu’à ce que mort s’en suive.

L’étau des soldats se refermait sur elle, sans que je ne cherche à les arrêter ou même à les encourager. La violence dont ils pouvaient parfois faire preuve ne me gênait pas quand elle était dirigée vers une cible bien précise. Les Scarecrows s’étaient crus tout permis sur notre territoire, maintenant c’était à elle d’en subir les conséquences. J’étais prêt à me détourner alors qu’ils commençaient leur ballet macabre, à la cogner et l’insulter. Son soudain hurlement, pourtant, réussit à me figer dans mon mouvement. J’eus un rictus dégouté à voir le soldat s’amuser de la sorte. La petite rousse était terrorisée à l’idée de ce qu’il risquait de lui faire ensuite… à raison.

Mais tous les coups qu’elle venait de se prendre ne réussirent pas à lui faire ravaler sa hargne. Comme un petit animal acculé se serait mis à feuler, elle décida de cracher dans sa direction… sauf que ce fut mon treillis qui se retrouva souillé par sa salive. Je baissai les yeux pour constater les dégâts, avant de les relever vers l’ancienne Scarecrow, soufflant entre mes dents serrées : « Petite garce. » Je ne pouvais pas laisser passer ça. Sans crier gare, mon pied décolla du sol pour venir la cueillir en plein visage. Je la laissai se le prendre à deux mains au sol, encaissant la douleur, pour me rapprocher d’elle. Un autre coup de pied à l’épaule la força à se retourner pour mieux me regarder. Je ne la lâchai pas. Je m’appuyai même dessus de tout mon poids jusqu’à l’entendre hurler, me baissant vers elle. « Tu vas lécher maintenant, comme une bonne chienne. Compris ? » Les soldats, derrière moi, se gaussèrent. Ils semblaient bien s’amuser du spectacle.
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Harper C. Jackson
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Sujet: Re: Voice without a face   Mar 15 Nov 2022 - 8:35
Tu apprends vite. Putain de merde. Je vais lui apprendre, oui. Je le regarde, je m'avance vers lui. Je suis à deux doigts de pouvoir le toucher - si près que je peux sentir sa respiration sur moi. Je ne le préviens pas, puis je lui enfonce mon genou dans les couilles, et mon coude dans les côtes. Je le gifle, hors de moi. Je hurle, j'ai les yeux qui pourraient me sortir de la tête tellement je rage. Il est recroquevillé sur lui-même, et je ne peux pas m'empêcher de rire - un rire sombre, alors que je m'éclate, pourtant.

Puis je cligne des yeux. Je ravale ma salive, et inspire profondément - pour revenir à la réalité. Je secoue la tête, un brin confuse. Il est toujours là, immobile, à me regarder comme si j'étais la chose la plus horrible au monde. Et quand il ouvre la bouche, c'est pour me narguer. Me dire que j'ai raison, que la mort serait plus douce que ce que j'endure au quotidien. Je déteste l'entendre me dire ce que je sais déjà. Je me doute que c'était tout ce qu'il voulait, lors du procès, de toute façon. Me voir crever, disparaître. Peut-être que c'est ce que je voudrais aussi, là, tout de suite. Je roule les yeux au ciel, pourtant, quand il mentionne que je dois payer pour mes crimes. Évidemment, lui ne doit rien payer du tout. Comme tous ses copains militaires.

Mais tout ça n'a plus aucune importance quand je mange les coups. Je dois simplement tenter de parer - même si je suis pas très douée me protéger. Les pensées filent à la vitesse de la lumière, dans ma cervelle. Personne ne semble vouloir arrêter ces enfoirés de soldats, et je ne suis certainement pas en mesure de le faire. Je l'entends me traiter de garce, c'est ce qui fait qu'ils cessent enfin de taper. Pour une minute. Je peux voir la gueule du con devant moi. Il semble sous le choc, presque craintif. Je ne comprends pas.

Et je n'ai pas non plus le temps de réagir, d'ailleurs. Je ne vois même pas venir son pied qui défonce mes traits. Je m'effondre au sol, tente de rester au moins à quatre pattes - sans succès. Je pose les deux mains à mon visage qui gonfle déjà, réalisant avec horreur à quel point j'ai mal. Je tente de le regarder, mais je ne vois rien du tout. Tout est flou, et mon oeil gauche ne semble pas vouloir rester ouvert. J'essaie de me relever, de foutre le camp au plus vite, mais la douleur me fige sur place. Je l'entends se rapprocher, jusqu'à sentir le coup à mon épaule. Je hurle de douleur, la voix éraillée, tandis que je réalise que j'ai certainement l'épaule disloquée. Je jure tout bas, avant de tousser un peu - je m'étouffe dans mon sang. Son pied est toujours sur moi, me forçant à rester par terre - et surtout à le regarder. Il fait exprès de mettre tout son poids sur mon articulation, je le sais. J'essaie de ne pas gémir de douleur, mais je n'arrive à rien.

Je me demande si le pire est derrière moi, si c'est le moment où il m'abandonne comme une vulgaire chaussette pour mieux me laisser agoniser. Le moment où je peux souffler. Or, ce qu'il me demande est encore pire que s'il était encore en train de me rouer de coups. Mon unique oeil ouvert le toise, tandis que ma respiration devient presque stridente. Lécher sa botte? Il est sérieux? J'avais tort sur toute la ligne, en fait? Ce type est encore plus con que je le croyais, finalement. Il est complètement disjoncté - détraqué, voir même dément?! C'est un malade, rien de moins. Surtout s'il pense que je vais lui obéir.

« Tu - tu me fais mal, je - j'arrive pas à souffler. » J'essaie de me tortiller pour me défaire de son emprise, mais en toute honnêteté, je suis à bout de force. Et il est beaucoup plus imposant que je peux l'être. Mais plus que je réalise la chose, et plus je me fâche. « Je - je ne suis pas une putain de chienne. » que j'ajoute gravement, en essuyant la salive et le sang qui se faufile entre mes lèvres. « Et je ne suis surtout pas un de tes petits soldats à la con. » Il doit payer. Au même titre que moi, il doit payer.

« Qui va payer pour ce crime là, hein? » Harper, tais-toi. Tais-toi tout de suite. J'ai l'impression d'entendre Vi qui me donne des ordres, elle aussi. Clairement, je divague. « Qui va payer pour tes crimes, pour tous vos crimes?! » J'essaie encore de me relever, de forcer contre son pied, même si j'ai l'impression que je vais perdre la carte. Je ne sais pas si je parle pour me punir moi-même, pour le chercher, ou pour me donner l'impression que je peux le faire chier, moi aussi. Je pleure, et je ne le réalise même pas.

« Tu peux lécher ta botte toi-même - non, mieux que ça - » Je marque une pause pour respirer. « Tu peux te l'enfoncer où je pense. »


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Sujet: Re: Voice without a face   Sam 26 Nov 2022 - 21:01
Je frémis à entendre ses cris déchirants, alors que la douleur lui fait perdre peu à peu les pédales. Il ne me fallait qu’un prétexte, qu’une excuse, pour pouvoir passer à l’action. Je n’avais même pas conscience de vouloir à ce point lui faire mal. Au-delà du seul plaisir de pouvoir la dominer, c’était surtout la vengeance qui m’animait, celle dont on m’avait privé avec cette mascarade de procès. Elle croyait pouvoir échapper à la mort là-bas, mais elle connaîtrait pire entre ces murs. Elle paierait pour les autres qui courait encore dehors et servirait d’exemples à quiconque pensait pouvoir s’en prendre aux nôtres. Jamais plus nos soldats ne seraient capturés et torturés, pour satisfaire les désirs sadiques de quelques fous à lier.

Mais ce n’était pas suffisant. J’attendais d’elle qu’elle apprenne où était sa place, désormais, et se plie à nos exigences en juste compensation. Je n’avais aucune pitié pour elle qui demandait simplement à ce que je cesse de la tourmenter. « Fais simplement ce que je te dis. » Et peut-être que je consentirais ensuite à la laisser respirer un peu ? Mais Harper fit le mauvais choix. Je soufflai par le nez avec l’ombre d’un sourire en retour qui ne présageait rien de bon. « Non, les chiens reconnaissent leur maître et le respectent. Toi, tu es moins que ça encore. » Elle croyait visiblement pouvoir défier mon ordre, sans que ça ne prête à conséquence. « Comme tu voudras, Harper. »

Je finis par me relever, essuyant malgré tout ma botte sur ses vêtements déjà tâchés au passage. Mais elle n’avait pas fini de parler. Elle nous invectivait tous, cette fois. Si nous devions payer pour nos crimes ? L’un des soldats avança vers elle, dans l’intention de lui donner une bonne leçon, mais je fus plus rapide que lui. Je la saisissais sans ménagement en le prenant directement par la gorge pour la soulever de terre. « Nous ne répondons que devant Dieu. » Et nous étions ses soldats, sous l’égide de son messie.

Je l’envoyai de nouveau à terre, devant sa tentative d’humour ratée. « J’ai plutôt une autre idée là-dessus. » Je lui enfonçai la dite botte, justement là où elle le pensait, sous les rires goguenards des soldats rassemblés là. Sauf que je ne m’arrêtais pas là, la frappant encore et encore, jusqu’à ce qu’elle soit en trop sale état pour se relever, et que je sois même assez essoufflé pour m’arrêter. Une fois défoulé, pourtant, Harper continuait encore de respirer et même de bouger un peu. « Encore consciente ? » Dommage pour elle. Ca aurait été mieux qu’elle tourne de l’œil pour qu’on la laisse tranquille. « Je vous la laisse, les gars. » J’en avais personnellement terminé avec elle pour aujourd’hui… mais pas eux. Et ils avaient sans doute d’autres idées en tête de ce qu’ils pouvaient lui enfoncer là où elle pensait. Ca ne me regardait plus.
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CASIER DE SURVIVANT
Sujet: Re: Voice without a face   Lun 28 Nov 2022 - 4:38
Début de soirée. Comme à l’accoutumée, les miliciens travaillant durant la journée quittent les locaux pour rentrer chez eux, laissant la place à leur collègues travaillant de nuit: et c’est durant ce même temps de changement d’équipe, que les bureaux sont pour une fois plongés dans un calme plutôt bienvenu. Quoique relatif. Et si certains s’en vont généralement aussitôt, particulièrement pressés de pouvoir rentrer chez eux, d’autres restent un peu plus longtemps, accaparé par le travail: et sans grande surprise, c’est aussi le cas d’Elijah. Plongé dans un dossier posé sur son bureau, ce dernier ne définitivement pas fait attention à l’heure affichée sur la pendule non loin, bien trop occupé dans sa tâche.

Encore là ? C’est la voix interrogative -quoique peu étonnée- de Nader qui le sort finalement de son travail. Une énième enquête à boucler, explique-t-il dans un soupir. Plus qu’à interroger le suspect. Le plus jeune a un simple haussement d’épaule, tandis qu’il lit l’une des feuilles en diagonale. Depuis quand ils refilent ce genre de dossiers ? Typiquement ceux donnés aux patrouilleurs habituellement, mais il faut dire qu’ils ne sont plus aussi nombreux, depuis le conflit à Glenwood: la plupart y avait été envoyé, et peu en était revenu. Résultat des courses, leurs effectifs se voyaient désormais être réduits, leur laissant sur les bras bien plus de travail qu’auparavant. Tu connais déjà la réponse.

Comme chaque milicien encore en poste. Mais soit, ils n’ont de toute façon pas le choix de faire avec ce manque d’effectif. Bon, allons-y. Et aussitôt dit, les voilà désormais sortis des locaux, déjà en chemin pour rentrer au district quatre… du moins, jusqu’à ce qu’une drôle scène n’attire leur attention, un peu plus loin dans une rue. Plus précisément un groupement de soldats, autour de ce qui semble être une de leur victime du moment, et… River ? Oui, c’est bien lui, et il semble d’ailleurs participer activement à ce tabassage… Tiens donc, les soldats attaquent en meute maintenant, commente Nader, une moue de dégoût imprimée sur le visage. Force est de constater qu’ils n’attendent même plus les ordres pour s’en prendre à qui ils veulent…

De son côté Elijah reste silencieux, tentant de savoir qui est la personne subissant tous ces coups: mais impossible de voir quoique ce soit, de là où ils se trouvent. Mais ils ne ratent pas une seconde de l’acharnement du trône sur elle, avant que ce dernier ne décide finalement de partir. Ou du moins, de s’éloigner. J’y vais, déclare-t-il soudainement avant de se diriger l’attroupement, ne laissant pas le temps à son collègue de réagir. Que se passe-t-il ici ? Son attitude reste neutre, du moins d’apparence, tandis que deux soldats se tournent vers lui: quant aux autres, lorsque son regard se pose sur eux, ils semblent… affairés à essayer de déshabiller leur victime, qui s’avère être une femme. Et qu’il ne reconnaît toujours pas.

Qu’est-ce que vous voulez ? réplique le premier des deux, regardant attentivement les vêtements portés par Elijah. Sûrement le prend-t-il pour un civil un peu trop curieux, alors sans un mot, l’ancien agent du FBI sort son badge de milicien. Pas sûr que cela change grand chose… Oui, et donc ? Le sergent Atkins nous l’a laissée, on va bien s’occuper d’elle. Des rires fusent un peu du petit groupe, puis le second soldat se met finalement à parler. Elle va payer pour ce qu’elle a fait, cette chienne. C’est la scarecrow qui a été jugée à Providence. De nouveau, son regard se pose sur leur victime: et finalement, il la reconnait. Harper. Ou plutôt, ce qui reste d’elle actuellement: plus qu’amochée, Elijah vient à s’en demander si elle est toujours en vie, ou justement comment elle peut encore l’être… Et il contient difficilement une moue de dégoût en les voyant continuer d’essayer de lui enlever ses habits, profitant de son état pour abuser d’elle. Des putains de porcs. Vous la connaissez ?

Il ne répond pas à la question. A la place, son attention se reporte de nouveau sur les autres soldats présents, près d’elle. Vous feriez mieux de la lâcher. Son ton reste neutre, bien que sa phrase sonnerait presque comme un ordre: et c’est justement ce que semble avoir compris le second soldat ayant pris la parole. Pardon, c’est un ordre ça ? Vous êtes un milicien, pas un soldat, restez à votre place. Peu impressionné par cette volonté de montrer la supériorité de l’armée, le cinquantenaire fixe le jeune homme sans ciller. Très bien, je vous laisserais expliquer au Colonel Phillips les raisons de son décès, dans ce cas ? Bon, utiliser la carte Armand est peut-être un peu facile, mais si le nouveau grade du militaire peut au moins servir à quelque chose, alors autant le mentionner… non ?
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