The Walking Dead RPG

Keira grimace, pas du tout convaincue par l'idée de laisser sortir un enfant par son entre-jambe. Non, ce n'est pas du tout dans ses projets actuels ou futurs, eurk. « Je comprends » affirme-t-elle quand Faith lui dit que c'était le pire jour de sa vie. Ouais, vraiment, l'accouchement ça fait pas rêver. Beurk beurk. La grossesse non plus d'ailleurs. « C'est pas prêt d'arriver le jour où un mec me mettra enceinte » grommelle-t-elle. Oui, non vraiment, elle passe son tour !

« Ok ! » C'est parti pour un aller-retour du coup, rapide si possible. Keira relève le visage vers sa mentor du jour. « ça va, je ne suis pas en sucre » assure-t-elle quand son aînée lui dit qu'elle n'est pas obligée. Hors de question de laisser Faith y aller toute seule. « Et puis, j'ai pas d'enfant moi, je suis moins sensible à ça, forcément. » Ce n'est pas qu'elle n'a pas de cœur mais elle a déjà vu des rôdeurs un peu trop souvent.

Elles rentrent dans la pièce et l'odeur se fait de plus en plus forte. Par réflexe, la brunette relève le col de son t-shirt pour le placer sur son nez. L'horreur de ce qu'elles trouvent dans la pièce n'a pas de nom. Interdite, Keira reste scotchée devant les petits lits. Elle finit par avaler sa salive et par se tourner vers sa partenaire du jour. Elle hoche doucement la tête, inutile de finir sa phrase, elle a compris. Les femmes ont fini par tuer les enfants, incapable de les voir souffrir probablement. Ou peut-être leurs pleurs attiraient-ils trop de rôdeurs ici, qui pouvait bien le savoir ?

Keira prend une inspiration et tente de ravaler la nausée qui la prend. Elle finit par se redresser un peu plus et se dirige vers les placards. « Allez. » souffle-t-elle. « On est venu là pour une bonne chose. » Elle ouvre le premier tiroir et tombe sur des bodys. Elle les fourre dans son sac à la va-vite. Elle trouve également des hochets qui viennent rejoindre le reste dans ses affaires. Elles n'ont pas fait tout cela pour rien, c'est certain.

Si tu peux l'éviter, je te confirme que tu ne regretteras pas un accouchement ouais. confirme sans mal la brune, haussant les épaules quand Keira s'insurge. Ce n'est pas une question d'être en sucre. C'est juste une question... Oh, et puis zut. Elle n'essaie même pas de discuter d'avantage, hochant la tête à sa remarque. Non, elle n'avait pas d'enfant. Mais ça n'empêchait pas la sensibilité des uns et des autres à l'idée. Et l'odeur qui les prends à la gorge n'est rien, en comparaison du spectacle macabre. Bloquant sa respiration dans sa gorge pour venir suivre la remarque de Keira, et se saisir à son tour de la première commode à sa portée pour remplir son sac de ce qu'elle y trouve. Biberons, tétines, bodys... Tout y passe, jusqu'à ce que son sac soit plein à craquer, récupérant au passage quelques peluches qui une fois nettoyées, pourraient égayer un peu la chambre du futur nouveau né.

Mais il n'empêche. C'est comme un frisson qui remonte le long de son échine, alors que les lieux sont infiniment calmes. Terminant leur besogne dans la pièce avant de ressortir, refermant la porte dans son dos avant d'aviser la brune. Ca va ? S'enquit la sexologue, une ride soucieuse barrant son front, avant de reprendre.

Y'a quelque chose qui m'échappe. Admet-elle finalement, relevant les yeux sur le couloir. La porte était fermée de l'intérieur, non ? C'était bien pour ça, que Keira avait dû forcer la serrure. Et d'y penser, c'est comme si un sens au fond d'elle même lui disait de quitter les lieux, et vite à l'idée.

Si tous les enfants ont été tués... Ou sont ceux et celles qui ont fait ça ?

Ils n'avaient assurément pas pu sortir d'ici ? A moins de passer par une fenêtre ? Ou alors ... Il restait encore quelques corps dans un coin. Fronçant les sourcils à l'idée, avant de jeter un regard inquiet à sa partenaire, attendant son avis sur la question.

On prend le risque de fouiller un peu plus, ou on se tire pour revenir un autre jour ? Leurs sacs étaient déjà bien remplis, après tout ...

'Cause my monsters are real

ANAPHORE

« T'inquiète pas, on prend nos précautions ! » réplique Keira. Il ne manquerait plus que Rafaël et elle fassent par inattention un bébé. Rien qu'à cette idée, elle a un nouveau frisson. Elle l'aime bien son brun, ils s'entendent à merveille sur beaucoup de sujets, mais pas de là à vouloir fonder une famille ensemble. Cela n'a rien à voir avec de l'amour ou de l'affection, seulement, la brunette ne se voit pas devenir maman dans cette vie-là. Tout est trop dangereux. Elle angoisserait beaucoup trop si elle devait avoir un bébé à sa charge. Elle laisse ce petite plaisir, ou ce non-plaisir, à d'autres et se contente des plaisirs charnels tout en faisant un minimum attention.... pas comme si les préservatifs ou la pilule couraient encore les rues malheureusement.

« Oui, je comprends » la rassure Keira. « On a pas forcément la même sensibilité, mais ça va aller, ne t'inquiète pas maman ! » La brunette lui lance un petit regard complice avant de fouiller la chambre, essayant de faire-fi de l'abominable odeur qui règne. Elle remplit son sac également de tout ce qu'elle peut trouver. « Tiens, regarde, un porte-bébé ! » lance-t-elle. Cela peut surement être efficace pour se promener autour du domaine, non ? Lorsqu'elles ont fait le tour de la petite pièce, Keira hoche la tête, oui, elle va bien.

Face aux questionnements de la sexologue, la brunette réfléchit aussi de son coté. C'est vrai que ça ne fait pas sens. « Il y  a peut-être une autre sortie ? » suppose-t-elle. Une entrée cachée, un soupirail, une porte donnant sur une arrière cour, qui sait ? « Hmm, on entend rien » Autant dire qu'il n'y avait pas de rôdeur dans les pièces autour d'elles, alors poursuivre l'exploration ne devrait pas être trop dangereux. « Et on a pas encore vu les salles de bain, on peut peut-être y trouver des trucs intéressants comme des couches ? » Et des médicaments par exemple. Du paracétamol serait bien utile.

« Allez, on va fouiller ! » Il ne faut pas qu'elles aient l'impression de ne pas avoir fait le tour de la maison. Keira s'avance vers l'escalier.

Maman. Ses yeux bruns fusillent en silence Keira, venant la bousculer en douceur pour la faire passer devant elle. Maman, mais sexy. Se contente t-elle de répliquer non sans une oeillade amusée, réceptionnant le porte bébé. Oh ça, c'est clairement un truc dont j'ai manqué. Mais Elena en serait ravie, elle le savait déjà. Pas besoin de se bloquer les bras pour tenir un enfant qui gigotait dans tous les sens, un vrai plaisir, en somme.

Quand à la sortie ? Elle n'y croyait pas. Nan... Elle n'aimait absolument pas ça. Lui faisant signe de humer l'air, mimant une grimace écoeurée. Ca sent la mort. Beaucoup trop, pour les corps qu'on à trouvé. Un suicide ? Peut-être. En espérant qu'elles aient visé le crâne, alors... Pinçant les lèvres à l'idée, avant d'hocher la tête à la question de Keira.

Avec un peu de chance, ouais. Même si elle doutait fort que la date de péremption ne soit pas dépassée ... Mais ça valait toujours le coup d'essayer, après tout. Leurs stocks étaient loin d'être au beau fixe, et avec l'hiver qui arrivait, mieux valait espérer pallier au mieux aux potentielles maladies...
Mais plus que le reste, c'était surtout l'odeur qui la dérangeait. Et qui semblait ne jamais vouloir s'en aller, alors qu'elles avançaient en direction de l'ancienne salle d'eau, faisant signe à la brune.

Tiens toi prête. Dans le doute.

Pas un râle, en tout cas. C'était déjà mieux que rien, du moins le supposait-elle ? Venant poser sa main sur la poignée de porte avant d'ouvrir d'un bond et se décaler sur le côté quand une odeur vicié vint la prendre à la gorge, étouffant une quinte de toux dans sa manche. Oh merde...

Un massacre. Voilà ce que c'était. Dans l'odeur de décomposition mêlée à l'humidité, alors qu'elle comprenait mieux l'état du plafond, à l'étage d'en bas. Encore dans la baignoire réservée au personnel, baignant dans un mélange abstrait d'eau et de fluides en tout genre, gisait encore le corps décomposé de deux silhouette humaine. Hommes ou femme, elle aurait incapable de le dire;

Un suicide, sans doute. Plutôt compréhensible, vu l'enfer qu'il semblait y avoir eu ici. Remontant le col de son haut contre son visage pour espérer respirer moins de miasme, reprenant à l'attention de Keira.

On fouille la pharmacie, et on se casse...

'Cause my monsters are real

ANAPHORE

Lorsque Faith vient la bousculer en faisant mine de ne pas être contente, Keira laisse échapper un petit rire. « C'est vrai, t'es la femme la plus sexy que je connaisse ! » Et de loin ! « T'as un truc pour ça ? » Elle farfouille parmi les objets rangés dans les tiroirs. « Enfin, je veux dire, si je veux être un peu sexy, t'aurais des conseils ? » Des fois, si elle pouvait se montrer un peu plus sexy aux yeux de Rafaël, elle ne dirait pas non... Et elle ne se rend pas compte que de discuter de cela dans un endroit aussi lugubre est un peu déplacé. Comme à son habitude, Keira fait preuve d'une grande naïveté et d'un trop grand détachement.

Faith ne croit pas en une autre issue à cette maison. Keira hume à son tour et c'est vrai que ça sent fortement la mort. Elle a presque un haut le cœur. Et puis, sa coéquipière du jour lui demande de se tenir prête. Quand elle pousse la porte, l'odeur devient vraiment insupportable. Des cadavres complètement décomposés se tiennent dans la baignoire. La brunette reste bloquée quelques longues secondes devant cette vision macabre. C'est Faith qui la tire de ses pensées lugubres pour affirmer qu'elles doivent visiter la pharmacie puis partie. « Je... Oui oui.. Désolée » Elle se force à se détourner des deux corps pour se diriger vers la pharmacie.

Elle trouve effectivement quelque chose : un paquet de couches déjà bien entamé. Elle le montre à Faith : « Mais vu l'odeur, même moi je mettrais pas mes fesses là-dedans. » Le futur bébé de Elena risque de sentir le cadavre à des kilomètres à la ronde s'il porte ça. Elle finit par jeter le paquet un peu plus loin. Tant pis. Ses doigts finissent par tomber sur quelques flacons dont l'étiquette s'est effacée avec l'humidité. « C'est bête, ils sont presque pleins mais on ne sait pas ce qu'il y a dedans » Elle interroge Faith du regard, est-ce que ça vaut le coup de les prendre du coup ?

« J'ai envie de vomir » souffle-t-elle en continuant sa fouille. Elle a l'impression que l'odeur lui pénètre dans tout l'organisme malgré le tissu posé contre sa bouche et son nez. C'est insupportable. Elle trouve alors une veste d'homme accrochée au porte-manteau et en fouille ses poches. Elle finit par tomber sur une plaquette de pilules. « Viagra » lit-elle à voix haute. « C'est quoi ça ? » Son regard se pose sur Faith, interrogative. « Est-ce que ça peut être utile ? » Elel hésite à le mettre dans son sac du coup.

La femme la plus sexy ? La remarque lui arrache un rire surpris, secouant doucement la tête. Oh, j'ai pas qu'un truc. Je dois même avoir de la lingerie qui pourrait te convenir, si ça t'intéresse. Ou ... Quelques idées de jeux à faire avec ton homme. Qu'elle propose non sans un clin d'oeil lourd de sens, avant que la suite des événements ne l'incite à se concentrer. Evitons de les prendre oui. souffle t-elle concernant le paquet de couche. Prends les médicaments, je me chargerai de vérifier si on peut les identifier. Peut-être que l'aluminium avait tenu le coup ? Il n'y aurait qu'en vérifiant à l'abri qu'elle pourrait en être persuadée, alors...

Alors... Pas besoin de viagra, par contre. En lire l'étiquette lui arrache un sourire, alors qu'elle réceptionne des antalgiques qui ne semblent pas avoir trop souffert de l'humidité ambiante. C'est pour que le soldat reste au garde à vous. Qu'elle explique d'ailleurs rapidement, terminant de remplir son sac.

Allez, on file. Il n'y à plus rien pour nous ici. Autre que des cadavres d'enfants et des regrets. Et elle préférait s'éviter de ressentir une quelconque empathie pour les morts, qui avaient dû subir une attente intolérable. Redescendant la première en évitant les gravats à même le sol, contournant le tout pour rejoindre la porte par laquelle elles étaient passées la première fois, jetant un coup d'oeil dehors.

Pas de rôdeurs. On peut a y aller.

- FIN -