Sujet: One may walk over the highest mountain one step at a time. Ven 23 Sep 2022 - 9:53
Un sac à dos entre les mains, je marche d’un bon pas à travers le district. J’ai pris le temps de discuter avec les miliciens stationnés, bien décidé à entretenir autant que possible les bonnes relations avec un maximum d’entre eux. Histoire d’espérer avoir des alliés inattendus le jour où les choses finiront par déraper. Autant dire que, depuis l’attaque du barrage, les tensions semblent comme être montées d’un cran. Et, forcément, certains d’entre nous se disent qu’il y a là un coup à ne pas rater. Si New Eden commence à vaciller, autant essayer de mettre ce système à terre pour repartir sur de meilleures bases.
Je me demande quand même parfois si ce sera vraiment possible. Si la meilleure option ne serait pas de tout détruire pour partir, recommencer ailleurs. Garder en tête les erreurs commises ici pour surtout ne pas les refaire. Mais, quand je circule dans les rues de cette ville, je réalise à quel point nous avons pu tous œuvrer pour cet endroit. Et que ce serait dommage de tout foutre en l’air. Il n’y a pas que du mauvais. Pas uniquement. Et le bon doit être préservé. Je sais, ça peut paraitre naïf. Pour autant, j’ai envie de croire qu’on peut arriver réellement à construire quelque chose de juste pour tout le monde ici. Malgré ce qui a pu se passer. Même avec la situation qui semble un peu plus dégénérer à chaque jour qui passe.
Un soupir, alors que, forcément, je repense aux filles et que je me rapproche de la maison des Hawksley. La question n’est de toute façon pas à l’ordre du jour. Nous en sommes même loin, même si leur manifestation a permis un vrai bond dans le traitement fait aux femmes. En attendant, il y a encore beaucoup à faire. Et c’est dans cette optique que je vais frapper à la porte. Je sais qu’Elijah n’est pas là, c’est bien pour ça que j’ai décidé de passer à cette heure-ci. Et quand Hoani ouvre la porte, je souffle d’un ton léger. « Bonjour ! Mia a oublié son sac à dos quand elle est passée hier. » Evidemment que ça aurait pu attendre qu’elle repasse. Ou que les enfants se croisent, vu qu’ils se voient constamment. Et j’ajoute, non sans me dire que ce n’est ni la première, ni la dernière fois que je dis ça. « Tu as quelques minutes à m’accorder ? » Ou probablement un peu plus. Beaucoup plus, selon sa réponse. « J’ai un rendez-vous tout à l’heure et je pense que tu serais contente de m’accompagner. » Si on peut appeler ça un rendez-vous. Ce serait plutôt un motif de pendaison ou quelque chose du genre si les autorités l’apprenaient. Enfin, vu tout ce qui se passe dernièrement, ce serait juste une ligne de plus dans une liste beaucoup trop longue pour que j’espère être épargné. Hum. Passons.
Sujet: Re: One may walk over the highest mountain one step at a time. Mar 27 Sep 2022 - 17:44
One may walk over the highest mountain one step at a time
New Eden - 15 septembre | Mason & Hoani
☽ Les minutes s’égrènent et je me sens comme un lion en cage. Je ne cesse de tourner et retourner les phrases dans ma tête. Le discours, d’excuse, d’empathie, à émettre, histoire de me rabibocher avec Louisa. Merde, je ne pensais pas que notre querelle durerait aussi longtemps. C’est déjà le cas avec Ela, que j’ai à peine croisé depuis notre dernier échange, alors que ma meilleure amie fasse perdurer le traitement du silence encore ? Non merci, j’ai passé l’âge pour de telles broutilles. Je sais que je n’y suis pas allée de mains mortes, ce jour-là. Et maintenant qu’Elijah est revenu, je ressens plus encore le vide laissée par ma sœur de cœur depuis ces trop nombreuses semaines. Alors il est temps. Que je prenne mon courage à deux mains, et que j’aille enfin m’exprimer sincèrement auprès de la militaire. Au fond, nous nous comprenons mieux que personne. Il n’est pas envisageable de demeurer ainsi séparées alors qu’enfin, le monde avance. A petits pas, certes, mais il évolue. Et je n’y suis pas pour rien, et elle non plus. Bon sang, j’aimerais bien qu’elle me dise ce qu’elle fait de ses journées, maintenant qu’elle n’est plus qu’une simple nounou à temps plein. Est-ce donc trop espérer ? Cela me manque, de partager les petites victoires de la vie avec ma meilleure amie. Je dois absolument arranger les choses, j’en ai assez perdu comme ça.
En soupirant, je me prépare pour quitter la maison. Mia n’est pas dans les environs, pas plus que son père, toujours fidèle au poste. Quant à Lucy, j’ai pu la confier – sigh – à une autre de mes voisines. L’occasion, donc, de parler avec mon alliée en toute confidence. Virevoltant une dernière fois, je me rapproche de l’entrée, prête à ouvrir la porte une bonne fois pour toutes. Si je n’y vais pas maintenant, c’est sûr que je n’irai jamais, ce n’est donc pas le moment de me dégonfler. Et j’ai à peine l’occasion de presser la clenche que je sursaute au son de coups portés à même cet accès que je m’apprêtais à déverrouiller. En fronçant les sourcils, je réponds à l’appel surprise et adresse un regard étonné à l’homme qui se découvre derrière le bois dégagé. Mason me tend un sac, donation qui n’est pas pour me captiver, et il me faut sa sentence suivante pour enfin m’effacer du chemin : « Je t’en prie, entre. » Bon, Louisa devra attendre, il semble qu’il y ait plus urgent. La dernière fois qu’il s’est pointé à l’improviste comme ça, il était question de faire du repérage de bouches d’égouts, avant de lancer une exploration de ces derniers. Dois-je comprendre qu’il me réserve un cadeau du même acabit ? Je l’invite à faire comme chez lui, avant de commenter, un brin narquoise : « Mmm, si c’est comme ça, je suppose donc que je n’ai pas à te proposer un thé d’accueil ? » J’ai un fin sourire à cette mention. Qu’est-ce que j’en ai marre de ces liquides fades et imbuvables. Si on peut se passer de ces fausses bonnes manières, cela m’arrange. Et sa proposition ne manque pas de m’intriguer. « Un rendez-vous, tu dis ? Me voilà piquée au vif. De quoi s’agit-il exactement ? Je te préviens, à ce qu’il paraît, je suis difficile à contenter. » Mes dents se dévoilent un peu plus. Je suis tentée de plaisanter sur une nouvelle tentative de tout faire péter, mais quelque chose me dit que c’est plus subtil que ça. « Je suis toute ouïe, vas-y. » En espérant qu’il ne me propose pas de taper la discute à McCoy. J’en ai assez soupé, de cet enfoiré.
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Sujet: Re: One may walk over the highest mountain one step at a time. Mer 28 Sep 2022 - 13:43
Je rends un sourire poli à Hoani, alors qu’elle me laisse entrer chez elle. Je me doutais bien que je n’aurais pas beaucoup à insister, surtout que, même si je n’avais pas évoqué le rendez-vous auquel je veux qu’elle participe, elle se doute que je ne suis pas du genre à venir discuter juste pour le plaisir. Non que je ne l’apprécie pas, mais nous ne sommes pas vraiment ce qu’on peut appeler des amis. Des complices, liés par la même envie de faire tomber le système en place. Et qui pourraient risquer très gros en cas de raté d’un côté comme de l’autre.
Cette fois, le rire que je laisse échapper à sa répartie est plus franc, naturel. Le fait d’être déjà entre ces murs et non dehors, au risque d’être surpris par des regards indiscrets, aide à ce que je me détende un minimum. Si tant est que ce soit réellement possible avec tout ce qui se passe dernièrement. Une brève inspiration, alors que je souffle, d’un ton amusé. « Je sais que tu es difficile à contenter. Et tu imagines bien que je ne serais pas venu si c’était juste pour discuter avec toi de la pluie et du beau temps. » Un bref silence, avant de reprendre, me faisant plus sérieux. « Alors… j’ai rendez-vous avec Alphonse Jenkins. » Normalement, elle ne devrait avoir besoin de trop de temps pour se rappeler de qui je parle, d’autant qu’elle a fait partie de ceux qui ont exploré les égouts Mais je lui laisse quand un peu de temps pour se mettre sur la même longue d’ondes que moi et je continue, toujours sur le même ton. « Et il est possible que ce rendez-vous n’ait pas lieu à la surface. » Une œillade complice. « J’aimerais discuter avec lui de ce qui pourrait éventuellement amener les habitants du bidonville à … être de notre côté. Si demain nous avions besoin de nous battre par exemple. »
Je sais que ce n’est pas à l’ordre du jour, mais je suis sûr que c’est un travail qui prendra du temps. Gagner leur confiance, leur montrer qu’on peut être fiables. Connaitre leurs attentes. Ce genre de choses. « Et… au vu de ton investissement dans tout ça, je me demandais si tu serais prête à être une espèce de … lien. Entre ce qu’on essaie de faire et le bidonville. » Ou, tout du moins, si elle est déjà prête à me suivre aujourd’hui. Le reste viendra probablement après la discussion que nous aurons avec Jenkins, même si je suis étonnamment confiant quant à l’issue de cette rencontre. Après tout, il a accepté immédiatement, c’est déjà un bon signe.
Sujet: Re: One may walk over the highest mountain one step at a time. Jeu 29 Sep 2022 - 10:08
One may walk over the highest mountain one step at a time
New Eden - 15 septembre | Mason & Hoani
☽ Je rends son rire à Mason. Entre les murs de la maison, nous sommes plus francs l'un envers l'autre. Je sais qu'il n'est pas là pour une simple visite de courtoisie. Et si j'ai mis un temps indéterminé à lui faire confiance, je sais désormais qu'il fait partie de ceux qui agissent le plus pour bousculer les choses. Si nous ne sommes pas spécialement des amis, lui et moi sommes tous deux acolytes du changement. Aussi, c'est naturellement que je lui prête une oreille attentive, et qu'un rictus flotte encore sur mes lèvres quand il dévoile les vraies raisons de sa venue ici. « Jenkins ? » Je fronce les sourcils. Je sais qui est le type, encore que parfois, j'ai dû mal à retenir tous les noms de ceux qui nous entourent, mais heureusement, j'ai eu vent de son existence. Je me demande vaguement ce qu'il peut nous apporter, mais le brun enchaîne très vite sur des explications qui me font hocher la tête. « On est de nouveau parti pour jouer à ratatouille, donc. » Je commente sobrement, dans un premier temps. Me souvenant de notre dernière épopée dans les égouts, qui a apporté son lot de découvertes, certes, mais aussi d'interrogations.
Je me souviens de ce que nous ont raconté Neela et Hailey, et enchaîne : « La dernière fois, il réclamait de la nourriture. Si on veut que le bidonville se joigne à notre cause, il faudra répondre à leurs besoins en premier. Ce qui risque d'en faire. » De prendre du temps, surtout, pour acquérir leur confiance. Et qu'est-ce qui les motiverait mieux que de leur apporter du confort pour donner de la force aux troupes, à défaut de leur rendre la liberté ? Cet état de fait n'est pas négligeable, d'autant plus que ces derniers jours, la populace s'est agrandie. Je serre les poings en pensant à certains camarades échoués là-bas, et soupire. « Quand est prévu le rendez-vous ? » Histoire de savoir si on a encore quelques minutes pour se mettre au point, et surtout, comprendre ce que je peux apporter de plus que lui-même ?
Comme s'il lisait dans mes pensées, l'homme se confie un peu plus, et je le dévisage en me mordillant les lèvres. Hun. Être le lien entre le bidonville et le reste ? Ce n'est pas spécialement ce à quoi je m'attendais. Mais après tout, je suis enfoncée dans les égouts depuis le début alors... « Pourquoi pas. Je n'y suis pas opposée, mais avant de décider quoi que ce soit, faudrait-il voir ce qu'il va découler de ce rendez-vous avec ce Jenkins. Tu sais que je suis prête à faire ce qu'il faut, mais je préfère en savoir un peu plus, sur lui, sur le bidonville, avant de m'engager à l'aveugle avec eux. Il faudra bien des garanties des deux côtés pour que cela marche. » Me salir les mains ne me dérange pas. Accorder ma confiance et dépendre de promesses des uns et des autres, en revanche oui. « Le mieux est de se présenter officiellement. » Et ensuite, de parler franchement.
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Sujet: Re: One may walk over the highest mountain one step at a time. Dim 2 Oct 2022 - 21:49
La confiance est quelque chose de précieux ici, entre ces murs. Elle est difficile à gagner, encore plus à conserver, surtout quand on ne sait pas qui, au final, pourra être celui qui vous dénoncera auprès des autorités. Pourtant, il faut accepter de ne pas tout maitriser, de laisser la place à des inconnues et, surtout, de savoir avec qui avancer. Et, si Hoani est moi ne sommes pas amis, je sais qu’elle entre dans cette catégorie. Je sais qu’avec elle, nous pourrons avancer. Ou en tout cas, tout faire pour que les choses changent, quand bien même chacune des batailles entreprises semble parfois perdue d’avance.
Je lui rends un sourire quand elle hoche la tête. « C’est à peu près l’idée oui. On connait plutôt bien le chemin après tout. » Je m’y suis rendu moi-même plusieurs fois depuis mon retour de Seattle, histoire de savoir où je mets les pieds. Et, quand Hoani reprend la parole, j’ai un temps. « Je sais oui. Et avec les récents évènements, je sais que ça restera en tête de leurs demandes. Ce qu’on peut leur faire passer ne sera pas suffisant. » Surtout si on les veut réellement de notre côté. « Mais ça peut aussi faire partie de l’arrangement. Trouver comment leur amener plus de nourriture. Et surtout nous engager à ce qu’ils retrouvent des vraies conditions de vie. » Forcément, je pense à Tasya et Phoebe et mes mâchoires se contractent à l’idée de l’enfer qu’elles doivent être en train de vivre.
Et ma discussion avec la mexicaine me revient de plein fouet. J’ai une brève inspiration avant de reprendre. « Dans une heure. Je me suis dit que ça nous laisserait le temps de discuter un peu. Et d’essayer de te convaincre de venir. » Mais on dirait que là, je n’ai pas grand-chose à faire de plus. Ce qui ne m’étonne pas au demeurant.
Je me fais un peu plus clair sur mes attentes à propos dudit rendez-vous et quand elle reprend, j’ai un bref sourire. « C’est normal. Et je veux aussi que, avant que nous partions là-bas, je t’explique pourquoi j’ai pensé à toi. » J’ai un temps avant de reprendre, plus sérieux. « Je ne te propose pas ça parce que tu es une femme ou que je pense être à même de distribuer des rôles. » Je sais que ça peut paraitre évident, mais je préfère le préciser. « Mais tu fais partie des piliers de cette rébellion. Tu es de celles qui ont allumé le brasier. Et le lien avec le bidonville est pour moi un des meilleurs moyens d’arriver à vraiment renverser la vapeur. » Le respect que j’ai pour elle transparait dans mes propos, d’autant avec ce qu’elle vient de me dire. « Tu as des questions avant qu’on y aille ? » Probablement que oui, surtout que c’est un petit saut dans l’inconnu, quand bien même elle connait déjà les égouts.
Sujet: Re: One may walk over the highest mountain one step at a time. Mer 5 Oct 2022 - 15:44
One may walk over the highest mountain one step at a time
New Eden - 15 septembre | Mason & Hoani
☽ La situation n'est clairement pas idéale. Plus nous faisons part des attentes fort probables du bidonville, plus je songe que nous risquons plus de perdre de temps à les contenter pour les rallier à notre cause qu'à réellement avancer avec eux à nos côtés. Je réfléchis quelques instants, pensive, emmagasinant tous les renseignements explicités par mon compatriote du moment. Quelque peu perplexe, je partage ses propos, mais m'autorise à émettre quelques remarques : « Ce que je crains, c'est qu'on essaie trop de les séduire et que cela empiète sur nos actions. » Je ne sais pas si c'est très clair, aussi dis-je les choses sans détour : « Répondre à leurs demandes, c'est normal, mais il ne faut pas que ce soit à sens unique. Si le bidonville s'attend à ce qu'on leur fournisse tout sur un plateau avant de lever le petit doigt, on risque de ne pas s'en sortir. » Quand bien même certains de nos infortunés proches se retrouvent disgraciés, force est de reconnaître qu'à moins d'y avoir vécu à notre tour, nous ne savons pas vraiment comment ils fonctionnent, là-bas. Le rapport de force doit être omniprésent, et bien que Jenkins daigne nous accorder son attention, il ne faudrait pas que cette situation se retrouve plus à leur avantage qu'au notre. Négocier à terres égales me semble nécessaire. « Si arrangement il y a, il faut surtout s'assurer que le bidonville respectera ses promesses. Par conséquent, s'ils veulent quelque chose et qu'on leur apporte, il faudrait un geste de leur part qui démontre qu'ils sont avec nous également. » De simples remerciements ne peuvent suffire, les paroles en l'air, on les connaît un peu trop.
Je me détends un peu, réalisant que je m'imprègne un peu trop de l'affaire, comme si j'en faisais déjà partie. « Désolée, je suis peut-être un peu trop dans l'expectative, c'est plus fort que moi. » J'ai un petit rictus, dévisageant Mason alors qu'il se confie cette fois sur son choix. Un peu surprise par cette confidence, je ne l'en apprécie pas moins, et j'hoche la tête, touchée par ce respect dont il m'honore. « Eh bien, je ne savais pas que tu en pensais autant. » De moi, de cette rébellion, de tout ça, à vrai dire. Sa déclaration porte toutefois son effet escompte et je me surprends à avouer à mon tour : « Quand je vois l'implication de certains hommes au sein du groupe qui, pour certains, semblent s'être trouvé une conscience du jour au lendemain, je ne te cache pas que je craignais que les premières personnes concernées par la résistance finissent par être reléguées au second rang. Mais cela me rassure de voir que tout ne passe pas inaperçu, et que chaque action relève de la même importance à tes yeux. J'ai bien conscience de tout ce que tu fais pour nous, et des risques que tu prends. Sache que je t'en remercie, même si je ne l'exprime pas forcément. » Je sais, après tout, que je ne suis pas la femme la plus facile à aborder, peu importe qu'on soit du même camp ou non. Rares sont les fois où je fais montre d'appréciation, autant profiter de cette occasion.
Qui passe très vite, d'ailleurs, à la préparation du rendez-vous à venir. Le temps s'écoule sans que je n'en ai conscience, et je m'empresse de partager mes questionnements : « A vrai dire, oui. Mes informations sur le père Jenkins sont limitées, est-ce qu'on en sait un peu plus sur lui ? Il semble avoir accepté ton invitation sans mal, si je comprends bien. Son importance est-elle aussi grande qu'on semble le prétendre au sein du bidonville ? » Il faut bien dire, pousser des gamins à réclamer de la nourriture dans les égouts, pas mal de personnes peuvent le faire. Qu'est-ce qui nous garantie qu'il est le mieux placé pour nous entendre et s'allier à nous ? « Ne devrions-nous pas déjà amener avec nous un gage de bonne volonté, pour faire bonne impression à ce premier rendez-vous ? » Après tout, si cela se passe comme on l'entend, les rencontres vont s'accumuler, autant montrer qu'on en vaut la peine dès maintenant. « Et toi Mason, tu sais déjà à quoi t'attendre de ce rendez-vous ? » Il a ouvert la porte, il est le mieux placé pour en savoir plus sur cette affaire. La question est de savoir si nous y sommes, l'un comme l'autre, suffisamment préparés pour en tirer profit.
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Sujet: Re: One may walk over the highest mountain one step at a time. Mar 11 Oct 2022 - 9:05
J’écoute Hoani avec attention, hochant la tête pour ponctuer ses propos. Ce qu’elle dit fait sens et effectivement, c’est un risque à prendre en considération. Pour autant, nous pouvons difficilement nous passer d’eux, du bidonville. « J’ai envie de croire qu’ils seront… réalistes. Ils savent que nous n’avons pas les moyens de leur offrir quoi que ce soit en amont de nos actions. Mais il y a des centaines, des milliers de personnes qui ont les dents contre le système en place. Et pouvoir trouver comment organiser tout ça pour que ça soit un de nos leviers pour renverser l’Adonaï et ses hommes, serait à mon sens ce qui pourrait nous aider à faire la différence. » Dehors, ils sont trop peu nombreux pour vraiment tout briser. S’ils peuvent nous aider, ce n’est qu’à l’intérieur qu’on pourra réellement faire quelque chose.
Je me frotte la nuque, pensif. « J’étais dans l’optique de leur parler de leurs conditions de vie si nous finissons par l’emporter. Si ce n’est pas le cas, nous irons, au mieux, leur tenir compagnie de toute façon. » Une grimace, alors que j’ai quand même une lueur de colère qui brille dans mes yeux alors que, forcément, je pense à Tasya et Phoebe.
Mais j’ai tout de même un sourire quand elle reprend. « Je préfère ça que l’inverse. Au moins, tu te dis qu’il y a quand même un coup à jouer dans cette histoire. » Et ça me conforte dans l’idée qu’elle, comme les autres, seront de celles qui feront vraiment la différence. Si je peux aider, c’est tant mieux. C’est là qu’est mon rôle au fond. Et je la fixe quelques secondes alors qu’elle me répond, laissant filer un silence avant de souffler, dans un murmure. « Tu sais ce qui m’a fait changer d’avis ? Réellement, je veux dire ? » Un temps, qui semble comme s’étirer. « Sonia. Une femme prête à mourir pour sauver des inconnues, sans même l'ombre d'un regret. Parce que c'était ce qui était le plus juste à ses yeux. » Alors oui, je comprends ce qu’elle veut dire. Et j’ajoute, toujours sur le même ton. « C’est notre inaction à tous qui a mené à ça. Ca me parait l’évidence même de tout faire pour renverser la vapeur. Et je te garantis que tant que je serais là, je ferais tout pour que vous ne soyez pas reléguées au second rang. » Je leur dois au moins ça. Pour Mei, pour les autres.
Une brève inspiration, alors que la discussion dérive sur notre rencontre du jour. « J’ai fait quelques recherches oui, pour savoir pourquoi il a été disgracié. Comme tu peux t’en douter, le dossier est très mince. » Mais pas vide non plus. « C’était un ancien professeur. Il a commencé à tenter de se faire entendre l’année dernière, arguant que les femmes devaient avoir les mêmes droits que les hommes ici. Il a fini par le dire une fois de trop. » Je me demande même comment il a pu s’en sortir sans glossectomie, mais je ne vais pas m’en plaindre. Du reste, j’ai un froncement de sourcils pensif. « Tu penses à quoi comme gage de bonne volonté ? » Même si le fait même qu’il ait accepté un rendez-vous me parait à moi aussi un bon début. « Il semble avoir vraiment de l’influence oui. C’est quelqu’un de posé, d’intelligent. Qui saura fédérer le bidonville, j’en suis persuadé. » Et, à sa question, j’ai un temps de réflexion. « A quoi je m’attends ? A ce qu’il sache que nous ne restons pas les bras croisés de notre côté. Que nous voulons travailler avec eux pour faire tomber la barricade entre eux et nous. Que ça ne peut pas durer comme ça et qu’ils ont autant de droit que nous voulons en avoir pour tout le monde. » Et j’ai un mince sourire. « Quelque chose du genre en tout cas. »
I will walk by faith even if I cannot see.
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