The Walking Dead RPG

Ils étaient montés, tout en précaution pour ne pas faire de bruit, mais à l’écart des morts, finalement. Tant mieux sûrement. Kaycee jeta un regard en bas, alors qu’elle grimpait les marches sans trainer à la suite des autres. Elle ne prêta pas vraiment d’attention à la dépouille de cette pauvre femme enceinte. Elle ne ressemblait plus à rien d’identifiable…

Ils arrivèrent ainsi au troisième étage et Kaycee se chargea d’éliminer l’un des rôdeurs, à l’aide de sa batte de baseball, quand le grincement de la porte en attira quelques-uns. Ils seraient plus tranquilles en faisant le ménage. La créature, un ancien médecin, retomba au sol, la face déchiquetée par les clous de son arme. Derrière lui, un enfant s’approchait. Il lui arrivait peut-être à la poitrine. Mais la petite blonde ne se laissa pas intimider et elle adapta son mouvement pour lui exploser le crâne à son tour.

Lennox était déjà parti fouiller une première pièce. Elle se rendit dans la seconde, alors qu’il alpaguait les deux autres avec sa trouvaille. Elle haussa un sourcil devant une note, gribouillée à la va-vite certainement, accrochée à la porte :

« Ils ont pris le premier étage et le secteur dentaire au second. Nous avons barricadé les portes. Les grognements viennent des profondeurs. Nous ne pouvons plus sortir. Une ombre s'avance dans le noir. Nous ne pouvons plus sortir. Ils arrivent... Ils arrivent. » Hum… ça ne l’avançait pas à grand-chose.

Elle pénétra davantage dans la pièce pour la fouiller. Elle mit deux minutes peut-être à dénicher un plan, ou ce qui ressemblait à un plan. Elle le tourna dans tous les sens pour bien le comprendre. La bouche en cul de poule, moyennement convaincue, elle ressortit de la pièce pour noter la présence d’un panneau à moitié effacé. Elle s’approcha pour le déchiffrer. La plupart des lettres avaient complètement disparues ! Ce fut finalement en passant un doigt dessus qu’elle parvint à lire l’indication.

- Hey, murmura-t-elle pour attirer l’attention de ses compagnons. La pharmacie serait sur la droite, les informa-t-elle en montrant le couloir correspondant. Et j’ai trouvé ça, ajouta-t-elle en brandissant son simili-plan. Sans savoir s’il pourrait lui servir à quelque chose.

~ Kaycee,

Easy as a kiss we'll find an answer
Put all your fears back in the shade
Don't become a ghost without no colour
Cause you're the best paint life ever made

J’essaie de calmer les battements de mon cœur alors qu’on progresse dans l’escalier qui est peuplé de rôdeurs dans des états de décomposition avancés. Je sais que la meilleure façon de ne pas faire de bruit, c’est de respirer par le nez, mais là, c’est juste pas possible avec l’odeur. On progresse les uns après les autres dans ce dédale humain et puant, sans trop d’encombres. Merci le camouflage écœurant. Je ne regarde pas les morts. Du moins, je ne m’attarde pas sur eux et refuse de les considérer comme autre chose que de la chair pourrissante. C’est mieux ainsi. Le grincement de la porte attire l’attention sur nous. Des rôdeurs lents et maladroits, heureusement. Je prête main forte à Kaycee pour nous en débarrasser promptement et continuer sans avoir à nous en soucier.

Lennox s’engouffre dans une des deux pièces face à nous et y trouve un enregistrement, les notes d’un médecin sur son patient, probablement. Un des premiers contaminés, quand on ne savait encore rien, je suppose. Il y a une indication dans cet ultime message.

Kaycee ne chôme pas de son côté non plus, trouvant une note, mais aussi un plan. La pharmacie, ça c’est bon pour nous, mais il faut faire attention à ce pas libérer quelque chose de trop gros pour nous. Si les portes sont barricadées, ce n’est pas pour faire joli. Et les divers indices trouvés par mes compagnons indiquent qu’ils ont cherché à se protéger de quelque chose. Se bloquant ainsi la sortie. Pouah…  Lennox propose d’aller jeter un œil aux barricades. Dommage que l’on ai pas davantage d’indications concernant l’aile condamnée. On sait les étages du dessous infestés. C’est d’eux qu’ils voulaient se protéger.

J’avance précautionneusement vers la pharmacie, dans le couloir de droite indiqué par Kaycee. Tout est silencieux, rien ne bouge. Porte barricadée de droite, mais rien qui ne nous empêche de passer vraiment. Des chaises, des meubles légers, loin des grosses armoires que l’on peut trouver ici, ou même des bureaux ou même des lits. C’est étrange. « Psst. » J’attire l’attention de mes compagnons vers cette porte, les laissant regarder à leur tour. « Par là ? » Je suppose qu’en forçant un peu, on devrait faire céder cette pathétique barricade. La bonne nouvelle, c’est que si des rôdeurs étaient derrière, ils l’auraient fait céder avec le poids non ? Je préfère me raccrocher à cette idée pour me rassurer.

Spoiler:

Freedom in my veins

« Seul le présent nous appartient. Les beaux rêves sont écrits sur le sable. Le vent souffle... Il n'en reste rien.» by Wiise

Spoiler:

On monte, lentement, slalomant entre les morts sans en attirer l’attention. J’évite de trop les regarder, pour la même raison, je doute de pouvoir encore identifier qui que ce soit de toute façon. Et puis, quelle importance ? Plus personne ne doit les chercher ou les attendre. Des silhouettes autrefois humaines qui hantent ce lieu autrefois plein de vies, comme les dizaines d’autres que j’ai exploré. C’est terrible la façon dont on s’habitue même aux pires atrocités, tout comme c’est incroyable cette façon dont le cerveau fractionne et compartimente les informations pour nous permettre de continuer à vivre. Et force est de constater que je suis devenue très douée pour ça… Ou je l’ai peut-être toujours été,


La montée s’est faite sans souci, merci le camouflage donc l’odeur va mettre des jours à disparaître de notre peau, mais il fallait bien qu’un petit accroc arrive. Et nous avons déjà de la chance que la porte qui grince n’attire pas l’attention les rodeurs de l’escaliers en plus. Kaycee et Tiago prennent les devants pour mettre les morts présents dans le hall de l’étage hors d’état de nuire. A défaut d’être utile dans l’immédiat, j’observe les couloirs, alors que Lennox et Kaycee fouillent les pièces. Je pourrais presque voir les ombres fantomatiques des personnes ayant survécues ici avant d’y mourir, tellement ce genre d’endroits semble imprégné par une obscurité ayant dévoré lentement l’espoir et les vies qui s’y trouvaient. Et je devrais sans doute arrêter de lire Lovecraft et autres…

J’attrape l’enregistreur que Lennox me tend en grimaçant. « Pas sur moi. » Je tente de le démonter rapidement, avant de soupirer et de le ranger dans mon sac, s’il fonctionne, je pourrais peut-être en tirer quelque chose. Je tourne la tête en entendant Kaycee, me rapprochant d’elle et du couloir de droite. Un coup d’œil sur le plan, puis sur la porte vaguement barricadée. Pas de bruit, ni de mouvement visible de l’autre côté. « Par là. » Je pousse une peu la porte, qui bouge de quelques centimètres, et qui stoppe, bloquée par quelque chose. « Fait chier. » Je tente de forcer un peu, sans succès. « C'est coincé. » Je soupire en m’écartant, un peu renfrognée, et je fais un large geste du bras. « Honneur aux bourrins ! »

Spoiler:

“Peu importe ce qu’on pourra vous dire, les mots et les idées peuvent changer le monde.“

Soupir de circonstances, Moon m'indique qu'elle a pas mieux en stock pour essayer de refaire fonctionner ce machin, j'le lui laisse quand même parce qu'elle en fera meilleur usage que moi au quotidien. On a qu'a dire que c'est un cadeau de Noël en avance. J'prends la suite des autres et quand on s'retrouve face à une autre porte, la coréenne s'écarte et annonce déjà la couleur. Aux bourrins ? J'regarde le gabarit d'Tiago qui ressemble à une allumette, le mec pourrait passer derrière une affiche sans la décoller. Et Kaycee ? Oh merde, sérieusement.

J'hallucine... que je râle, comme d'ordinaire en leur demandant d's'écarter un peu. J'essaie d'ouvrir une première fois à la force des bras juste pour voir c'qui coince, avant d'comprendre qu'il va falloir un peu plus. Impossible d'faire doucement, alors j'y vais franchement. Plusieurs coups d'épaules plus tard, voilà qu'l'espace est fait et qu'tout le monde peut rentrer. Je referme derrière eux en essayant d'discerner mieux la zone : Faut tout faire avec vous, de vrais gosses, qu'j'souffle alors.

J'avise autour d'nous, le couloir qui s'sépare, la salle de surveillance aussi, la direction d'la pharmacie. Bon. Ca va aller pour ouvrir les autres portes ou faut que j'vous tienne la main ? Ouais j'continue, ouais, c'est un peu mon carburant d'râler, j'vais pas me gêner. Quoi qu'il en soit, j'me détourne un temps. A eux d'voir s'ils veulent me suivre ou m'attendre, ou s'ils ont mieux à faire. J'profite d'être devant cette autre porte pour l'enfoncer aussi, sans grand ménagement avant d'me faire agresser par l'odeur.

Charmant, que je tousse en avisant l'pendu devant moi, qui oscille au bout d'sa corde. Parfait. J'soupire, en profite pour l'achever avant d'faire le tour des lieux. Un nouveau message. Un des enfants est mort. Il s’était caché sous une table, on ne l’a pas vu tout de suite. Pas à temps. Ils… Tout le monde… Je voulais les protéger. J’ai échoué. Ils sont morts. Je crois qu'ils sont tous morts. Pardonnez-moi.. Evidemment, j'dois avoir l'air d'un prêtre pour prendre les confidences d'tout le monde.

It is not how you hit the mat

it's how you get up

- Tu es un ange, murmura la jeune fille alors que Lennox se dévouait – encore – pour jouer les gros bras. Il fallait se rendre à l’évidence, ils apportaient chacun un petit quelque chose à cette expédition. Et qu’il n’en doute pas : c’était les muscles pour leur quadra en chef. S’il pouvait voir le verre à moitié plein, il se dirait qu’il n’était pas encore bon pour la casse ! C’était bien, ça, non ? Malgré son grand âge de papa…

Kaycee n’ajouta pas un sourire à sa réplique, l’endroit était bien trop sinistre. La situation bien trop stressante. Car l’heure n’était toujours pas à la déconne. Des morts – de toute évidence - s’agitaient derrière plusieurs portes. Les murs étaient barbouillés de sang. La blondinette ne s’en formalisait plus et elle compta les ouvertures dans sa tête. Ils étaient certainement nombreux. Combien de déviants parmi eux ? Avec leur accoutrement, ils pouvaient leurrer sans mal les rôdeurs lambda, mais ce n’était toujours pas complètement prouvé pour les autres. Elle serra un peu plus sa batte de baseball cloutée en prenant le chemin de la pharmacie.

Elle passa doucement devant chaque porte, pour ne pas éveiller encore plus les créatures derrière. Ils n’avaient pas noté leur présence et leurs bruits étaient de simples râles ou des frottements avec le mobilier. Elle avait le cœur qui battait la chamade. Elle jeta un regard vers Tiago qui évoluait dans son dos. Lenny fouillait pour sa part la salle de surveillance. D’un mouvement de la main, en articulant les mots sans émettre un son, elle prévint son copain qu’elle allait refermer une porte devant elle. S’ils voulaient passer tous les quatre par ici, dans un sens, puis dans l’autre, ils allaient devoir redoubler de vigilance. Et mine de rien, une porte close était toujours une assurance. Par chance, le battant était positionné près d’elle. Elle ignorait ce qui se trouvait derrière, mais avec douceur, elle poussa la porte. L’action se produisit au ralenti, elle retint son souffle. Mais aucun grincement n’accompagna son geste et la jeune fille attrapa finalement la poignée, pour l’abaisser et clore parfaitement l’ouverture, avant de la relâcher.

Elle ne perdait pas de vue son objectif : celle qui renfermait la pharmacie. Elle ne pouvait que prier qu’ils y dénicheraient quelque chose. Que ces efforts n’étaient pas vains et ces risques inutiles.

Spoiler:

~ Kaycee,

Easy as a kiss we'll find an answer
Put all your fears back in the shade
Don't become a ghost without no colour
Cause you're the best paint life ever made

« Merci papa. » Je souffle à Lennox qui râle de devoir tout faire, surtout quand il s’agit de forcer un passage coincé. Eh quoi ? Il a la stature d’un buffle comparé à moi. Je ne suis pas fait pour ça. Me faufiler à travers l’ouverture par contre… Mais là n’est pas la question et Lennox nous ouvre la voie, non sans galérer un peu. Comme quoi, ce n’était pas si simple… « Attention, tu ramollis. » Je lâche en passant et en me tenant loin de là, pour éviter un coup en représailles, on ne sait jamais. Cependant mon sourire s’éteint en voyant à quel point ce couloir est glauque. Et les traces laissées par des enfants. Ah non… Pas des enfants rôdeurs. Lennox nous rappelle que lui être homme fort et adulte responsable du groupe.

J’observe le couloir et sa configuration. Les bruits nous rappellent qu’ici aussi il y a des rôdeurs, enfermés à l’intérieur… Des patients condamnés. Tu parles d’une mort… Je suis tranquillement Kaycee, en silence. Inutile d’exciter les morts du coin. Faites comme si nous n’étions pas là. Lennox se charge de la salle de surveillance. Kaycee referme une porte tranquillement et je hoche la tête, prenant une inspiration et la dépassant pour avancer encore. Du coin de l’œil, je vois un mouvement dans la pièce ouverte, un enfant, plus rapide que je ne le pensais alors qu’il m’agrippe, mais que j’arrive à m’en défaire avec agilité, mettant un coup de pied pour le repousser, avant de refermer la porte pour l’emprisonner de nouveau dedans. Bordel… Je me fige, mon cœur battant plus vite dans ma poitrine et faisant un vacarme d’enfer dans mes oreilles sans le silence ambiant. J’espère ne pas avoir fait trop de bruit, mais il me semble que non.

Je coule un regard à Kaycee, hochant la tête pour lui assurer que tout va bien pour moi, malgré la frayeur. On continue vers la pharmacie. La porte est fermée et je m’attelle à l’ouvrir le plus discrètement possible. J’ai un sourire satisfait quand j’entends un léger déclic. Et bien voilà. Je souris à Kaycee, plutôt fier de moi pour le coup. Cependant, j’attends avant de l’ouvrir complétement, guettant du regard Lennox et Moon, pour m’assurer qu’ils calculent bien où nous sommes en cas de problème. Je ne suis pas assez aventureux pour disparaître de leur champ de vision, même si j’ai Kaycee avec moi.

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Freedom in my veins

« Seul le présent nous appartient. Les beaux rêves sont écrits sur le sable. Le vent souffle... Il n'en reste rien.» by Wiise

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Mon infime moment de vexation s’efface en entendant Lennox. Un sourire prend le relai, mitigé par une grimace en le voyant devoir forcer un peu. Mais pas de quoi se faire mal, donc tout va bien. Evidemment, Tiago en rajoute et je secoue la tête en le voyant s’esquiver comme un gamin venant de faire, ou de dire en l’occurrence, une connerie. Pas un pour rattraper l’autre. « Merci. » J’effleure la main du ronchon, faisant un clin d’œil en passant. « On se fera une balade romantique plus tard. » Un murmure qui se voulait amusé, mais qui s’éteint alors que j’avance dans le couloir. Okay, je préfère cent fois les bâtiments non médicaux, ou ceux abandonnés depuis des lustres. S’ils peuvent être aussi sinistres et potentiellement terrifiants, beaucoup ont perdus cette atmosphère… dérangeante. Et les morts y sont, si ce n’est rares, au moins adultes.

Le couloir de gauche ne laisse voir quasiment que des portes fermées. Je me demande s’ils les ont laissés mourir à l’intérieur ou s’ils ont simplement tentés de contenir ceux déjà morts. J’espère qu’ils étaient déjà morts, même si cela ne change rien au final. Un regard au pendu quand Lennox ouvre la salle de surveillance, détaillant rapidement la pièce quand il l’achève. Il n’y a visiblement pas grand-chose d’intéressant et je suis les autres, un peu en retrait, surveillant les portes ouvertes. Kaycee se débrouille pour en fermer une, Tiago pour se faire attraper. J’ai ma batte à la main quand il repousse le mort et referme la porte de la pièce dans laquelle il se trouvait. Je me fige une seconde, avant de laisser filer un soupir inaudible.

Ils trouvent la pharmacie et Tiago s’occupe de la serrure. J’avance un peu, m’arrêtant devant une pièce munie d’une fenêtre intérieure. Salle de jeux. Des couvertures sont entassées ici et là, des restes de jouets et de livres sont semés un peu partout. Et du mouvement. Je m’approche de la porte, en silence, et je ferme la porte en profitant que la silhouette me tourne le dos. J’ai beau être rapide, ça ne m’empêche pas de voir les traces de sang, une tétine, un chausson de bébé ensanglanté et d’autres détails dont je me serais fort bien passés. La main sur la poignée, je ferme les yeux et secoue la tête.

Je me baisse en passant devant la vitre pour rejoindre les autres devant la porte ouverte, baissant la voix en leur parlant « Joli travail. » C’est un peu le fatras à l’intérieur, mais il semble y avoir… un peu de tout, de ce que je peux voir. Pinces en tout genre, gants, masques, pèse-bébé, doppler, bandes de gaze, set de suture, compresses, tulles gras, etc, en plus ou moins bon état. « On devrait trouver pas mal de trucs… » J’esquisse un sourire en les regardant. On s’est bien débrouillés. Et on a eu pas mal de chance jusque-là. « On embarque ce qu'on peut et on ressort avant qu'ils ne se réveillent. »

“Peu importe ce qu’on pourra vous dire, les mots et les idées peuvent changer le monde.“