“ La nourriture, pas tant que ça, ou en tout cas, moins qu’avant. L’alcool … Il le paie directement au bar “ Des choses qui sont finalement devenues moins rares avec le temps “ Ça doit être bien de ne pas se soucier de manquer de ces choses si basiques, au fond. Nous on est toujours en vadrouille. En recherche constante de quoi améliorer notre quotidien mais … “ Et j’ai un sourire énorme sur les lèvres “ Mais des clopes, ça … Je peux en avoir ! “ Et je lui fais un petit clin d’œil.
Il m’en propose ensuite une et forcément je rigole “ Vous trouvez les cigarettes rares, mais vous m’en proposez quand même une, vous êtes du style altruiste ? “ Ou c’est peut moi qui suit plus égoïste que la moyenne. S’il ne m’en restait pas beaucoup, croyez-moi, je n’en donnerais à personne. Surtout pas à quelqu’un que je viens de rencontrer “ Ouai, presque deux ans à côtoyer ces fous. Ça permet de trouver sa place c’est certain “
J’essaie ensuite d’analyser ce qu’il me dit. Il n’est pas intéressé par ce que l’on peut lui proposer, mais l’idée de se battre pour une dame retient son attention. Elle n’est pas là. Dommage, je dois dire que je suis curieuse de voir quel genre de femme pourrait attirer son attention. Je lui souris, penche ma tête légèrement sur le côté “ Hmm je vois. Madame a des choses plus importantes à faire ? “ Oui, c’est vrai, je le cherche un peu, mais c’est mon côté taquin qui ressort, surtout que j’ajoute assez rapidement “ Je connais ça, le mien aussi est en vadrouille “ Histoire qu’il ne croit pas que je me moque. Je subis assez la séparation et la distance avec Liam pour ne pas comprendre ou savoir que c’est le genre de relation difficile. Mais il paraitrait que quand on aime, on est prêt à tout. Va savoir.
Pour le reste, je dois dire qu’il me plait de plus en plus, il rentre dans mon jeu, ne semble pas être un individu à l’esprit trop étroit alors pourquoi ne pas continuer. Je plisse les yeux, l’observe de bas en haut, me pince les lèvres et finis par lui sourire “ Hmm, je dirais que vous étiez quelqu’un de plus ou moins important. Vous avez une bonne allocution, vous faites propres sur vous, êtes observateur. Vous comprenez les sous-entendus que je fais. Vous êtes calme, curieux et semblez assez intelligent “ Après, ce n’est qu’une première impression, je me suis déjà faite avoir, mais j’aime à penser que j’en ai vu assez avec le vieux Franck pour reconnaitre ce genre de détail “ Je dirais que vous étiez … Dans la finance ? Vice-directeur financier d’une entreprise connu ? “ Ça pourrait coller. Et je le regarde en haussant les sourcils. Ça se trouve, c’est un ancien tueur en série ?
La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.
Il a un bref hochement de tête, la mine curieuse. « C’est surprenant. Les gens qui travaillent pour nous cherchent quand même le plus souvent de la nourriture. Donc ici… pourquoi ils se battent alors ? » Parce que si ce n’est ni pour la nourriture, ni pour l’alcool, il y a de quoi s’interroger. « J’avoue que c’est un confort que j’ai été heureux d’avoir quand je suis arrivé ici il y a deux ans. Surtout après des mois à mourir de faim. » Littéralement. Parfois, il n’arrive même plus à se rappeler comment ils ont réussi à tenir à deux aussi longtemps sans avoir de groupe. Et il se penche vers elle, avec un sourire en coin. « Par contre les clopes, vous m’intéressez là… » Surtout qu’il en a perdu beaucoup trop à cause de Zi.
Son sourire se fait plus large à la répartie de la brune. « Peut-être que c’est un investissement, allez savoir. » Il n’est pas vraiment altruiste. C’est même tout l’inverse. « Deux ans ? Ce n’est pas mal du tout. Et… je suis curieux alors. Qui a décidé de la péniche ? » Une idée vraiment judicieuse, surtout après la descente des New Eden sur Seattle. Etre mobile comme ça leur permettra de s’échapper plus facilement cette fois. « Et vous vous imaginiez dans ce genre de groupe avant ? » Là encore, il est curieux, surtout que les Bastards sortent vraiment de la norme.
Au reste, il a un bref haussement d’épaules. « Madame ne fait pas partie de ce groupe surtout. Parce que je suis à peu près sûr qu’elle aurait été aux premières loges sinon. » Une œillade amusée, alors qu’il réalise vaguement qu’il n’a aucun mal à imaginer Maxine comme sa compagne donc. Malgré tous les échanges qu’ils ont eu à ce propos, malgré le fait qu’elle ait refusé qu’ils soient ensemble. Il ne peut pas faire autrement. « Il fait aussi parti de votre groupe ? Il a… des choses plus importantes à faire ? » Reprenant ses paroles, non sans une pointe de malice dans les yeux.
Une nouvelle gorgée de son verre, alors qu’elle s’essaie à son petit jeu. Et il se fend d’un rire quand elle se lance. « Et bien, tant de compliments d’un coup. Je vais finir par me demander ce que vous attendez de moi. » Il tend un index vers elle pour la désigner, non sans perdre son œillade amusée. « Mmmh vous n’êtes pas loin de la vérité. Vous êtes plutôt du genre observatrice. C’était en lien avec votre métier ou c’est naturel ? » Forcément, vu les termes qu’elle a utilisés pour le décrire, il y a de quoi s’interroger. Elle sait manier les bons mots. « J’étais PDG d’une entreprise de produits de luxe. »
"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."
Je me contente de lui répondre avec un simple sourire malicieux quand il me parle des clopes. Je sais qu’en général c’est le genre de truc qui part aussi vite que c’est arrivé chez nous. Une chance que je ne sois pas une fumeuse, une vraie je veux dire. De temps en temps pourquoi pas, mais rien de plus. Je profite beaucoup plus souvent de l’alcool ici.
Un investissement, avec moi ? Je dois dire que je rigole intérieurement, il ne sait vraiment pas à qui il a à faire avec moi. Je ne suis pas du genre retour sur investissement. Mais il n’a pas vraiment besoin de le savoir alors je prends la cigarette qu’il me tend, la cache derrière mon oreille “ J’ai déjà une belle idée de quand je vais la fumer “ en souriant toujours, malicieusement. Oui, je sais exactement.
Qui a eu l'idée de la péniche hein ? Bonne question. En réalité je n’avais jamais vraiment demandé les origines “ Hmm, quand je suis arrivée, le roi c’était Bill. Je crois qu’il avait une associée je n’ai jamais vraiment demandé mais … Il s’est fait capturer pendant … Notre fuite du NML. Maintenant la cheffe c’est Thaïs, et elle s’en sort très bien “ Je ne sais pas vraiment si c’est ça qu’il a demandé alors j’ajoute “ Mais ceux qui ont créé cet endroit ont été des génies. Ça rapporte vraiment gros “ Et puis je prends un instant pour réfléchir. Je hausse les épaules avant de répondre “ J’ai été dans un groupe avant ou … Ce n’était pas autant la bonne entente et la fête. Pas comme ça en tout cas “ Plutôt à coup de vol, pillage et mise à tabac des plus faibles “ Et vous ? Vous vous imaginiez … Ici ? “
“ Oh, elle fait partie de quel groupe ? Peut-être que je la connais ? “ que je demande, avec peut-être un peu trop d’enthousiasme. Mais la curiosité, ça a toujours été mon truc. Elle rigole sans vraiment se retenir à sa remarque “ Vous marquez un point. Il était dans ce groupe avant, mais on lui a confié une mission qui fait qu’il est souvent sur les routes. Heureusement il a trouvé des jeunes filles avec qui survivre, ça me rassure de savoir qu’il n’est pas tout seul “
Adossée, les bras sur le bar, je plisse les yeux et me mords la lèvre en lui répondant “ Peut être que c’est un investissement, allez savoir ? “ en parlant des compliments. Puis je dois dire que j’avise un air assez fier quand il me dit que je ne suis pas loin de la vérité, et m’indique son ancien métier “ Oh, c’est vrai quelle marque ? Je devais surement en avoir un tas dans ma penderie ! “ Avant que mon empire ne s’effondre.
“ Hmm vous n’êtes pas loin non plus, j’étais détective privée, effectivement “ Lui aussi, semble être un bon observateur “ Du coup, ça ne vous manque pas trop ? Tout le luxe et ce qui va avec ? “ Parce que moi, je rêve parfois de mon ancienne vie, et je dois dire que je suis assez nostalgique là-dessus.
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Il continue de l’observer, sans cacher sa curiosité. Pour ne pas parler carrément d’intérêt. Tout comme les personnalités qui semblent habiter cette péniche. Songeant vaguement que Zi y trouverait beaucoup de sources d’études, il se fend d’un sourire en direction de la brune. « Ah ? Et quand est-ce que vous comptez le faire alors ? » Soit elle en dit trop, soit pas assez. Mais, vu l’œillade amusée de la jeune femme, il se doute bien que ça fait aussi partie du jeu.
Et il se fait curieux, sur le passif de leur groupe. Un bref froncement de sourcils, songeur, alors qu’elle parle d’un certain Bill. « Ca me dit vaguement quelque chose. » Durant les quelques mois qu’il a passés au NML, c’était ce nom qui était sur les lèvres quand on parlait de la Cage. Il a tout de même une grimace compatissante quand elle évoque leur fuite de Seattle. « Vous avez perdu beaucoup de monde ? » Les petits groupes ont vraiment souffert de cet épisode, bien plus qu’eux. « L’idée est astucieuse oui. Vous êtes bien plus en sécurité sur cette péniche que coincés à Seattle. Et vous apportez les festivités directement à domicile ou peu s’en faut. C’est tout bénéf’ pour tout le monde. » Vraiment, l’idée est vraiment une des meilleurs qu’il ait pu entendre depuis longtemps. « Mmmmh bonne question. » Est-ce qu’il s’imaginait ici ? Difficile à dire. « A dire vrai, je n’ai passé que quelques mois seul, sans être dans un groupe. Et j’avoue que venir vivre ici, c’est retrouver un peu de cette civilisation que nous avons perdue. Ce qui est tout sauf désagréable. » De là à perdre ces habitudes acquises durant ces mois, ces années dehors ? Il espère bien que non. « Je ne pensais même pas qu’un tel groupe pouvait encore exister. Alors difficile de s’imaginer y vivre. Mais je ne regrette pas le moins du monde. » Il ajoute, d’un ton léger. « Ca ne vous fait pas envie ? »
Et, à l’évocation de Maxine, il a une brève hésitation. Est-ce qu’il peut réellement parler d’elle comme ça ? Si lui ne la voit pas autrement que comme sa compagne, il sait bien que, pour la rousse, c’est bien plus complexe. Mais, foutu pour foutu, autant continuer. « Mmmh Junktown, ça vous parle ? » Et son regard se fait espiègle à l’entendre rire. « Et il n’a pas envie de revenir dans votre groupe ? » S’il en avait l’occasion, est-ce que lui-même n’essaierait pas d’être plus souvent avec Maxine ? Vaste question à laquelle il n’est pas prêt à répondre.
Il se fend d’un rire à sa répartie. « Un investissement, voyez-vous ça. » Secouant la tête, franchement amusé. « Et dans quel but alors ? » Soufflé d’un ton amusé, avant de reprendre, à peine plus sérieux. « Je m’occupais surtout d’exporter les marques des grands créateurs en Chine. Il y avait un gros marché à l’époque, tout le monde voulait son sac Louis Vuitton ou son tailleur Chanel. Vous aussi je suppose ? » Ca ne l’étonne pas vraiment vu sa posture et sa façon de parler. Comme quoi, certains clichés ont encore la vie dure, même près de 7 ans après la fin du monde.
Le reste le surprend un peu plus. « Détective privée ? Wow. » Un sifflement impressionné alors qu’il la regarde d’un autre œil l’espace d’une seconde. « Là, vous avez titillé ma curiosité. Comment vous avez décidé de faire cette carrière-là ? » Il était vraiment à mille lieues de s’imaginer une telle occupation. Et il a un bref haussement d’épaules à sa question. « Ca dépend des jours. » Puis, il a un rire. « Bon, soyons honnêtes, ça me manque oui. J’ai réussi à m’y faire et à relativiser, surtout après des semaines passées à crever de faim sans pouvoir prendre une douche. Le luxe prend d’autres aspects. Comme une douche chaude ou une chemise propre. » Mais il comprend où elle veut en venir. « Je rêve quand même parfois d’un repas de sushis et d’un costume neuf. » Un clin d’œil pour ponctuer ses propos. « Et vous ? »
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J’ai un petit sourire amusé quand il me demande quand est-ce que je compte la fumer, me doutant qu’il en a, en réalité déjà une petite idée. J’vais pas avoir besoin de vous faire un dessin je pense. Et je lui fais un clin d’œil.
J’suis toujours nostalgique quand on parle de ceux que l’on a perdu. Bill, Chris et les autres. La façon dont on avait été chassé par les New Eden nous avait fait subir de lourdes pertes. Et pas que des hommes et des femmes qui comptaient pour nous. Disons qu’on n'en est clairement pas ressortis indemne. On a galéré pendant un moment avant de finalement trouver l’idée de la péniche. Et, effectivement c’est une idée de génie. Mais on reste nomade et parfois … C’est contraignant.
J’écoute ensuite ce qu’il me raconte sur sa vie ici, au fort. Une vie qui semblait bien plus agréable que sur les routes, ou dans tout autre endroit où elle avait pu atterrir. J’comprends. Je n'ai pas été seule très longtemps non plus. J’ai toujours réussi à trouver un point de chute. Sauf avant les GB. On a tué mon amie et j’ai cherché à me venger. Mais … Je n’ai jamais trouvé ceux qui avait fait ça. Je prends quelques instants avant de continuer. Je ne dirais pas non à une vie un peu moins … nomade, mais je suis avec ma famille, mes amis. J’me vois pas de les quitter, à moins de n’en avoir vraiment pas le choix. Mon côté égoïste commence doucement à disparaitre, ou bien, c’est le fait que j’ai réussi à vraiment trouver ma place dans ce groupe, depuis trop longtemps que ça ne m’était pas arrivé.
Junktown ? Attendez … Et là je tilt. Mais Liam doit la connaitre alors ! Un air plus que surpris s’affiche sur mon visage. Liam c’est mon conjoint. Il est resté là-bas un moment, avec … Une Maxine je crois. Les filles l’ont trouvé et l’ont soigné. Je leur ai rapporté quelques bricoles en échange. Comme quoi, le monde est petit malgré tout ce que l’on dit. Si, que je continue, c’est difficile pour nous deux, mais il s’est engagé à trouver des combattants pour nous alors, il tient sa parole. Mais c’est vrai qu’il me manque énormément. Nos moments passés ensemble se font rares, mais au moins, ils sont intenses.
Et bien, quand j’en aurais une idée, je sais ou vous trouver, que je lui réponds, toujours le sourire sur les lèvres. Du Chanel, Louis Vuitton, et biens dis-donc Yuan, vous savez parler aux femmes que je lâche en rigolant. Mais … Oui c’est certain que je devais avoir tout ça dans ma penderie. Mon père était un riche entrepreneur de Seattle. Avant de finir en taule, laissant sa fille crever de faim dans la rue. Détails. J’imagine que ça a dû vous changer de vous retrouver à devoir survivre, au même titre que tout le monde ?
Je reprends un peu de mon sérieux, resservant un verre à mon nouvel ami de la soirée. Disons que … J’ai vécu une chute impériale avant la pandémie. C’est un ancien détective qui m’a sortie de la drogue et de la prostitution. J’ai appris avec lui. Par défaut. Et … J’ai de nouveau un sourire sur mes lèvres, empreint de nostalgie, mais positive. Ça a été les meilleures années de ma vie que j’ajoute en rigolant. J’ai rapidement du m’faire à la misère de ce monde. J’ai trainé dans un groupe où il fallait tuer pour ne pas être tuer. Alors … Les clopes sont le seul luxe que je peux me permettre de m’offrir. Je hausse les épaules pour accompagner ma remarque.
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Cette fois, c’est une œillade franchement amusée qu’il rend à la jeune femme. Décidément, elle a du piquant et le sens de la répartie, c’est une excellente surprise. « J’aurais presque envie de vous en offrir une autre pour la peine. » Tout est dans le presque, évidemment. Il est bien trop accro, surtout depuis cet été, pour avoir envie d’en sacrifier une de plus, même pour les beaux yeux de la brune.
Du reste, il se fait un brin plus sérieux quand elle continue de lui parler de la péniche. Un bref regard autour de lui avant de souffler, curieux. « Contraignant ? Parce que vous êtes toujours en mouvement ? C’est plutôt une force non ? » Même s’il n’est plus vraiment sûr aujourd’hui qu’il aimerait avoir à se déplacer constamment. Probablement qu’il a passé l’âge, ou quelque chose du genre.
Et, alors qu’elle lui parle de sa propre vie avant son groupe actuel, il l’écoute avec une attention non feinte. Il est toujours curieux d’en savoir plus sur les gens avec qui il a l’occasion de discuter. Sans compter que Lexie est plus qu’intéressante. « Je suis navré pour votre amie. » Il ne comprend que trop bien ce désir de vengeance, pour avoir vécu la même chose sans succès. « Je me demande si réussir à se venger apporte réellement la paix. » La question continue de le tarauder, même après toutes ces années. Et il n’est pas sûr qu’il aura un jour une réponse. Au reste, il continue, songeur. « J’ai toujours du mal à imaginer les gens qui apprécient de rester seuls, toujours sur les routes. Probablement parce que je suis trop installé dans mon petit confort ici. » Et il a un sourire. « Il parait que le foyer, c’est là où se trouvent nos proches. Alors, vous êtes chez vous dans cette péniche non ? »
Mais il est surpris quand elle rebondit sur Junktown. « Liam ? Je le connais. Nous nous sommes croisés cet été. » Il a un rire. « Je suis à peu près certain qu’il me prend pour un snob coincé et inutile. » Mais il n’a pas vraiment fait d’efforts pour l’aider à croire le contraire. « Et c’est Maxine. La jeune femme que je fréquente. » Voilà, c’est un bon compromis entre dire qu’ils sont ensemble ou nier tout lien avec elle non ? Et puis, il n’a pas envie de s’en cacher. Quand elle parle de sa relation avec Liam, l’asiatique à un temps, fronçant imperceptiblement les sourcils. « Comment vous faites ? Pour gérer tout ça ? » Le manque. L’absence. Il a beau savoir qu’il reverra Maxine dans quelques semaines, il l’espère tout du moins, c’est comme s’il avait du mal à respirer correctement tant qu’elle est loin de lui. Il se sait idiot et irrécupérable, surtout qu’il n’est toujours pas sûr que ses sentiments soient entièrement partagés.
Un clin d’œil quand elle continue, accompagné d’un hochement de tête. « N’est-ce pas. J’avais de quoi vous faire tourner la tête à une époque vous savez. » Il a une œillade curieuse quand elle évoque son père. Si ça se trouve, il l’a croisé, à fréquenter les hautes sphères de Seattle. Et il pointe un index dans sa direction, la mine amusée. « En effet, les premiers mois ont été… compliqués. » Doux euphémisme pour parler de cette chute interminable durant la première année de l’épidémie. « Mais j’ai fini par me trouver une certaine … résilience. Même quand j’ai du porter autre chose que des costumes sur-mesure donc. » Soufflé d’un ton léger, quand bien même son regard s’est perdu dans le vide l’espace d’un instant. « Au final, on ne s’en sort pas si mal non ? » Même si, alors qu’elle déroule un peu plus son histoire, il apprend que sa chute à elle date d’avant la fin du monde. « Vous étiez probablement mieux armée et préparée que beaucoup de monde, avec ce qui vous avez vécu. Et vous étiez une bonne détective alors ? » Soufflé d’un ton curieux. Au reste, il a même un rire. « Je suis à peu près sûr que je peux vous trouver un sac Chanel si ce n’est que ça. » Verre levé dans sa direction pour ponctuer ses propos.
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Pour que je vous fasse le dessin ou pour que je vous montre directement ? Que je demande avec un air taquin. Dans d’autres circonstances j’aurais joué le jeu à fond, mais les choses dernièrement avait changé. Je n’aurais pas pensé le dire un jour, mais Liam occupe toutes mes pensées et je ne me vois pas lui faire du mal.
Une force oui, nous sommes en mouvement en permanence, mais j’aimerais pouvoir m’installer dans un endroit bien à moi des fois. Un brin de nostalgie de notre maison à Seattle. Nous avions quand même un confort incomparable à celui que nous avons actuellement, bien que nos Tiny House s’y apparente de plus en plus.
C’est du passé maintenant. Bien que je repense souvent à Elise. Mais mon désir de vengeance avait failli me couter bien plus et à l’époque cela m’importait peu. Ne dit-on pas que celui qui recherche la vengeance devrait commencer par creuser deux tombes ? Que je demande, presque perdue dans mes propres pensées. Mais n’avez-vous jamais voulu faire payer quelqu’un pour ce qu’il aurait pu vous faire subir ? Les meurtriers d’Elise, mes parents, Standard. Je continue, peut être que je suis avec ma famille, mais ce n’est qu’un bateau qui se déplace de port en port, en haussant les épaules.
Eh bien, dites-moi, le monde est petit. Et je continue en rigolant, oui ça ne m’étonne pas de Liam ça. Et je le regarde à nouveau, plus en détail. Ça ne m’étonne pas que Maxine ait pu craquer pour lui, et l’inverse est vrai aussi. Je n’ai pas eu l’occasion de la voir beaucoup ou même de discuter avec elle, mais mon pompier m’en avait assez parlé pour comprendre qu’elle avait l’air d’être une femme de caractère. J’crois surtout qu’on n'a pas vraiment le choix. Il avait pris sa décision de partir sur les routes avant qu’on soit ensemble, ça aurait été égoïste de lui demander de ne pas partir, et lui, de me demander de partir avec lui. Je repense à lui forcément. Mais je dois dire que certaines nuits sont compliquées quand je n’ai pas de nouvelles depuis un moment.
Je rigole à ses remarques. Oui, mais quand on n'a pas le choix, on s’y fait forcément. Le tout c’est de trouver un bon compromis entre ce que nous avions avant et ce que nous avons maintenant. Mais j’ose imaginer qu’on est assez malin pour ça que je j’ajoute avec un petit sourire malicieux.
C’est un tout nouveau sourire qui s’affiche sur mon visage, plus intéressé cette fois-ci. Eh bien, si vous avez besoin de mes services, je vois que vous avez quelque chose qui pourrait m’intéresser. Vous saurez tout de suite ce que je peux valoir.
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