Evidemment, il se fend d’une œillade amusée à la réplique de Lexie. « Mmmh me montrer directement n’étant plus en option, je serais tenté par l’idée de vous demander un dessin. Juste pour avoir une idée de vos talents. » Parce que l’idée le fait réellement sourire. Plus que d’avoir à réfléchir au fait que, pour la première fois de sa vie, il n’a qu’une seule femme en tête et qu’il n’arrête pas de penser à elle. Ca le dérange, ça commence à le rendre totalement dingue, surtout qu’il n’a pas le moindre contrôle dessus. Et qu’une part de lui aurait peut-être préféré voir jusqu’où ce petit jeu aurait pu aller avec Lexie plutôt que d’avoir à se demander ce que peut être en train de faire Maxine.
Réprimant un soupir, il préfère tenter de s’ancrer tant bien que mal dans le présent, hochant brièvement la tête à la remarque de la brune. « Je comprends. La seule période où j’ai vraiment bougé, j’ai détesté ne pas avoir mes repères habituels. » A croire que ça, même la fin du monde n’arrive pas à le faire changer. Du reste, il a un temps, se faisant plus songeur. Avant de souffler, avec un sourire un peu triste. « J’ai essayé. De faire payer les hommes à qui j’en voulais. » Comme à chaque fois qu’il y pense, il a l’impression que les cicatrices qui parsèment son torse le brûlent. Oh, il est bien conscient que c’est purement psychologique, mais ça a quelque chose de presque fascinant. Il faudrait qu’il en parle un jour avec Zi, pour avoir son avis sur le sujet. « J’ai été laissé pour mort. Alors… je me dis que non, la vengeance ne m’a rien apporté de bon. » Parce qu’il s’y est mal pris, c’est certain. Mais même aujourd’hui, il ne serait pas de taille à lutter contre les Hell’s Angels, il le sait très bien. « Et vous avez toujours envie de vous venger ? Ou avoir trouvé votre famille vous suffit maintenant ? » Il est curieux, autant le dire tout de suite, alors qu’une part de lui se demande si cette douleur pourra un jour réellement s’apaiser sans qu’il n’ait à tuer les responsables.
L’asiatique ne cache quand même pas sa surprise quand il apprend que Liam est le compagnon de Lexie. Et peut-être qu’une petite – toute petite – part de lui est soulagée de savoir le brun déjà casé, ce qui est totalement ridicule, il en conviendra. Et il est bien heureux que personne ne soit, en cet instant précis, capable de lire dans son esprit. Il laisse tout de même filer un sourire à la réponse de Lexie quand elle parle d’égoïsme. « C’est pourtant tentant non ? De vouloir être égoïste. » Pour avoir ce qu’on veut, même si ça va à l’encontre des envies de liberté de l’autre. « Vous en avez parlé ou pas du tout ? » Il est curieux, probablement parce qu’il a l’impression de voir un peu sa propre situation, même si sa relation avec Maxine est bien moins aboutie, moins officielle. Ce qui ne manque bien évidemment pas de le travailler en plus du reste.
Son rire fait écho à celui de la brune alors que leur conversation continue. « Je ne sais pas vous, mais j’ai trouvé que l’humanité avait bien plus de résilience que je ne l’aurais soupçonné au premier abord. » Les hommes sont capables du pire, ça il a pu le constater. Mais aussi de survivre à beaucoup de choses qui semblaient impossibles à surmonter. Sinon ils ne seraient pas là pour en parler. « J’ai envie de croire que nous sommes assez malins pour continuer à nous adapter en tout cas. » Il n’a pas beaucoup de doutes concernant la femme qui lui fait face. Et, quelque part, s’il peut être amené à la recroiser via Maxine et Liam, il ne sera pas mécontent de voir comment elle s’en sort, bien au contraire.
Son changement d’attitude, quand ils parlent de son travail, est bien visible. Et appréciable. Il peut voir son œillade intéressée et lui-même se fend d’un sourire intéressé. « Je vois. Vous travaillez toujours comme détective alors ? Retrouver des gens par exemple ? Quoi d’autre ? » Ce genre de contacts pourrait être très utile en effet.
"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."
J’éclate presque de rire à sa remarque. Je ne suis pas certaine que vous aimeriez me voir dessiner. Encore que, je crois pouvoir dire que je pourrais me débrouiller.
J’écoute ensuite ce qu’il me dit, l’homme est censé et semble posé. Son expérience parle pour lui c’est certain et je dois dire que c’est aussi agréable de discuter avec des personnes avec qui on peut avoir un minimum de discussion. Peut-être que ce n’était effectivement que des banalités, mais c’était tout à fait rafraichissant. Je continue à la suite de son indication. Ouai, j’crois que j’y aurais aussi laissé ma vie aussi si Bill ne m’avait pas demandé de les rejoindre. Je prends un temps avant de continuer. Mais … j’crois que maintenant je vais mieux. Après tout, j’avais trouvé une nouvelle famille. Plus aimante que celle que j’avais eu avant. Moins barbares aussi. Enfin, sur certains points. Mais il m’arrive encore de penser à Élise que je lui confie. Enfin, ça a l’air de faire des lustres maintenant que j’ajoute en haussant les épaules.
J’ai été la peste égoïste, fille à papa toute ma vie, ou presque que je lui réponds. J’pense que j’ai dû changer. Mais … J’crois que c’est juste parce que j’aime Liam plus que tout. J’vais pas vous cacher que sur certains points, si je peux y trouver mon compte d’abord, je n’hésite pas. J’ai … Juste mes préférences que j’ajoute avec un petit sourire pour Yuan, l’air de dire que je n’ai pas tant changé que ça. Eh bien … On en a rapidement parlé oui. Mais quand on se voit … On ne parle pas vraiment. Et je mime un geste obscène même si j’imagine qu’il avait déjà compris. Et vous ? Vous le vivez comment ?
Je pince mes lèvres et hoche la tête de haut en bas. Des paroles sages dites-moi que je rétorque en riant légèrement. Je fais ensuite mine de réfléchir. Trouver des gens oui, obtenir des informations, parfois … Des choses plus sensibles. Autrefois elle avait eu des demandes pour des kidnapping, des tortures ou des meurtres même. Maintenant, en fonction de ce que vous voulez, on pourra négocier le tarif en fonction de la demande. Je fais mine de chercher un truc dans ma poche. J’vous aurais bien donner une carte de visites, mais … Je me contente alors de déposer un baiser sur le poignet de l’homme. Mon rouge à lèvre s’y dépose et je termine : Vous savez comment me joindre beau gosse.
Et après un dernier clin d’œil, je laisse ma nouvelle connaissance au bar et retourne à mes occupations.
La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.