Installé à table, Yuan observe les alentours, curieux. Voilà quelques jours déjà que la péniche des Gentle Bastards s’est amarrée chez eux et il n’a pas encore eu l’occasion d’y faire un tour. Pour autant, ce n’était pas l’envie qui manquait. Il n’avait jamais eu l’opportunité d’y aller du temps où la Cage était à Seattle et n’avait eu droit qu’aux rumeurs concernant le lieu. Alors, décidant de laisser un peu de temps pour que Lara et Zelda se retrouvent toutes les deux, il s’est décidé. Aller boire un verre, se faire une idée des nouvelles têtes présentes sur cette péniche. Sait-on jamais, ça pourrait être utile à l’occasion.
Un sourire distrait à l’attention de la femme qui lui sert un verre et il entend des éclats de voix un peu plus loin. Visiblement, un combat est en préparation, tout du moins, il en a l’impression. Il n’a pas encore pris le temps de saisir tous les tenants et aboutissants de l’endroit. Mais, pour être parfaitement honnête avec lui-même… il apprécie l’ambiance. Il y a une espèce de fébrilité, d’adrénaline qui flotte dans l’air et qui n’est pas pour le laisser indifférent. Sans savoir pourquoi, il se dit que Maxine apprécierait l’endroit. Peut-être même qu’elle était déjà allée à la Cage du temps de Seattle. Ou même sur la péniche. Il n’en a aucune idée et note dans un coin de sa tête de lui poser la question à l’occasion. Si tant est que l’occasion se présente réellement. Un froncement de sourcils à cette pensée qu’il tente tant bien que mal de chasser. Sans succès en vérité.
Et c’est un soupir qui lui échappe, alors qu’il cherche ses cigarettes dans sa poche. Un bref regard autour de lui, pour s’assurer que Zi ne sera pas là pour lui arracher des lèvres une fois de plus. Mais il imagine mal son ex-femme venir faire un tour dans les parages. Quoique, à des visées sociologiques ou quelque chose de cet acabit. Mais il a tout de même une hésitation. Avant d’aviser plusieurs personnes qui fument. « Ma foi… » Briquet sorti, il inspire longuement et profite de la première bouffée de tabac avec un profond soupir de contentement. Finalement, il attrape son verre pour se rapprocher de ce qui semble être le ring, ou quelque chose du genre. Et il souffle, curieux, sans vraiment prêter attention à la personne à côté de lui. « Comment ça fonctionne alors ? »
"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."
Fort Ward, le nouvel arrêt pour nous et la Cage. Je dois dire que j’ai été plus que curieuse durant tout le trajet de savoir enfin à quoi cette ville pouvait ressembler. Les Remnants, j’en avais largement assez entendu pour me faire une idée, mais je dois dire que c’était bien plus impressionnant que ce que j’avais réellement pu m’imaginer. C’était strict, trop strict à mon gout, mais au moins, ce serait l’occasion de rencontrer de nouvelles têtes. On pouvait dire que le fait que la Cage soit mobile nous permettait de rencontrer de nouvelles personnes, de voir de nouveaux endroits.
Je suis pensive, c’était bien, mais ça rendait les rendez-vous avec Liam beaucoup plus complexe à mettre en place. Mais on ne désespérait pas. Chaque minute avec lui valait la peine de tous les risques que nous prenions.
Je sers quelques verres avant de me rapprocher du ring ou un nouveau combat est sur le point d’être lancé et décide de faire une petite pause. J’ai misé gros sur ce combat alors je ne veux rien raté de ce qu’il va se passer.
Je me pose alors à côté d’un homme qui fume et surtout d’un homme que je n’ai jamais vu. Je l’observe, il fait propre sur lui, à l’air assez confiant, du style arrogant surtout. J’ai un petit sourire sur les lèvres quand il me demande, malgré lui je pense, comment fonctionne la Cage. Mais je suis d’humeur taquine et joueuse alors je lui réponds simplement “ Et bien … Tu tapes sur l’autre et t’évites que lui te tapes dessus “ Oui, vous avez bien compris, je lui décris comment fonctionne un combat. Juste parce que ça me fait exploser de rire intérieurement. Je pose un regard moqueur sur lui, pour lui faire comprendre que je le taquine évidemment. Je ne suis pas là pour faire fuir les clients après tout. Alors je rigole délicatement et ajoute “ Faut parier sur celui que tu penses gagnant. Si c’est le cas, jackpot. Sinon, faut passer à la caisse. J’crois que ça ne change pas vraiment des paris qu’on pouvait faire avant lors d’un combat de boxe “ Simple résumé mais je n’avais pas vraiment grand-chose d’autres à dire je crois et je me contente de hausser les épaules, apportant mon verre à mes lèvres pour en prendre une gorgée.
Puis je continue “ Première fois pour toi ? “ et je repose mes yeux sur lui “ La Cage, je veux dire “ Et j‘ai à nouveau un petit sourire moqueur sur mes lèvres.
La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.
Dire qu’il est intrigué est un euphémisme. S’il avait déjà entendu parler de cet endroit avant de finir à Fort Ward, à l’époque où il tentait de survivre et de retrouver Zi à Seattle, il n’y avait jamais mis les pieds. Et là, c’est une bonne surprise. Il aurait même tendance à se laisser porter assez facilement par l’ambiance, par les gens qui s’agitent autour de lui. Et, d’une certaine façon, il a l’impression de retrouver l’atmosphère des circuits au pic d’une course. Ca doit probablement être la même chose pour les autres sports, pour les autres activités où les êtres humains se réunissent sans leur vernis de civilisation et pour faire autre chose que réellement s’entretuer.
Et il aime ça oui. Même si c’est difficile de l’admettre du fait de son éducation ou de son propre passif. Il n’est pas supposé apprécier ça, il en est persuadé. Il devrait même probablement froncer les sourcils, la mine désapprobatrice. Mais non, au lieu de ça, il a un mince sourire qui flotte sur ses lèvres et une curiosité piquée au point d’interpeler une parfaite inconnue.
A la réponse de la brune, il se fend d’un rire clairement amusé en secouant la tête. « D’accord, ma question était stupide, je veux bien le reconnaitre. » Verre levé dans sa direction, avant qu’il ne boive quelques gorgées, le regard toujours curieux. « Oh je vois. » Des paris, ça semble terriblement simple, mais quelque chose l’interpelle. « Et qu’est-ce qu’on parie alors ? » Probablement des ressources, mais il a du mal à imaginer comment ils gèrent tout ça. Et forcément, son côté marchand reprend le dessus l’espace d’une seconde, alors que, un peu plus bas, deux hommes entrent dans l’espèce de piscine, encouragés par des sifflements et des applaudissements.
A son sourire moqueur, il a une œillade narquoise. « Si j’avoue que oui, j’ai droit à un traitement de faveur ? » Il a un silence avant de reprendre, d’un ton toujours aussi léger. « J’avais entendu parler de vous au tout début. Mais je n’avais pas vraiment les moyens de me payer un verre ou de même envisager de parier. Alors je suis resté sur les rumeurs concernant cet endroit. » Sa période à Seattle n’a clairement pas été la plus reluisante de sa vie. Entre les dettes qu’ils avaient accumulées pour qu’il soit soigné et les recherches pour retrouver Zi, Oliver et lui avaient passé des mois difficiles. Avant que la situation n’empire un peu plus. Mais il n’a pas envie de trop s’appesantir dessus ce soir. « Je commence à regretter de ne pas avoir sauté le pas avant. » Il aurait probablement passé un bon moment, même s'il n'avait pas la tête à ça à l'époque. Un temps. « Sur qui avez-vous parié alors ? »
"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."
Elle rigole forcément à la remarque que l’homme lui fait. Elle apprécie qu’il rentre dans son jeu, voilà une personne qui semble intéressante et elle est contente d’être tombée sur lui. Elle lui rend son sourire et bois également une gorgée de son verre. Elle l’observe alors qu’il continue ses questions, un petit curieux hein ? Parfait, après tout, il ne pose que des questions logiques “ Hmm, ça dépend. Des ressources principalement. Plus elles sont rares, plus elles ont de valeurs. En réalité, ça reste assez simple “
Encore une fois, il rentre dans mon jeu et j’apprécie ce petit côté taquin qu’il a aussi. De plus en plus intéressant “ Hmm, un traitement de faveur ? Je peux voir ce que je peux faire “ Je vais surtout en profiter pour le saouler un peu et essayer de voir ce que je peux en tirer. Toujours dans le respect et la bienveillance, évidemment … J’écoute ensuite ce qu’il me dit, je suis curieuse évidemment, toujours “ Vous étiez à Seattle ? Avant je veux dire ? “ Avant de vous retrouver ici à Fort Ward, sous-entendu “ Il faut dire qu’avant de rejoindre la faction, je ne crois pas que j’aurais vraiment eu les moyens non plus “ J’crois qu’on est tous passé par des moments plus ou moins difficiles dans nos vies, surtout dans celles qui ont suivis la pandémie. Pour ma part, rien de glorieux avant de rejoindre les Bastard, c’était même plutôt l’inverse. Il faut croire que j’ai bien changé depuis.
Je continue de lui sourire quand il indique regretter de ne pas avoir sauté le pas avant “ Il n'y a rien qui vous en empêche maintenant. Enfin, sauf si vous avez la trouille ? “ que je demande, le taquinant toujours un peu. Au moins, je peux savoir s’il est intéressé par un combat, ce serait bon à savoir.
Je reprends une gorgée de ce liquide qui brule ma gorge. Il y a des points d’améliorations à voir sur cette boisson, mais ça permet de passer de bons moments alors je ne vais pas m’en plaindre “ Sur celui qui va gagner, j’espère … “ que je lui réponds. Et puis mes yeux se pose sur ce fameux verre, que j’ai finis par vider. Je souffle un coup, lève les yeux au ciel “ Je vous en sers un autre tant que j’y suis ? “ que je lui propose “ On voit bien les combats du bar aussi, si ça vous dit “
La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.
L’ambiance des lieux pourrait presque lui faire reprendre certains des ses vieux travers. Ou continuer certains autres qu’il a un peu trop développer ces derniers temps, comme l’atteste le paquet de cigarettes dans la poche de sa veste. Et le rire de la jeune femme, alors qu’il rentre dans son petit jeu, n’est pas pour l’inciter à être raisonnable et à rentrer chez lui. « Je vois. Même principe que quand il fallait troquer au no man’s land donc. » Jusque-là, ça reste logique. « Et qu’est-ce qui est rare à vos yeux ? » C’est toujours quelque chose qui l’a intrigué. Si certaines ressources sont importantes pour tout le monde, il sait bien que pour d’autres, c’est bien plus subjectif. Et c’est quelque chose qui l’intrigue toujours. Probablement son côté homme d’affaires qui reprend le dessus.
Son sourire se fait plus mutin quand elle lui répond. « Ce serait bien aimable de votre part. » Un sourcil haussé à sa question « Au tout début de tout ça oui, j’étais de Seattle. Mais j’ai passé beaucoup plus de temps dans la région que dans la ville elle-même. Jusqu’à ce que je rejoigne ce groupe. Et vous ? Ca fait longtemps que vous êtes dans cette faction ? » N’ayant pas la moindre idée de qui l’a créé et de comment ils fonctionnent, elle pourrait lui répondre n’importe quoi qu’il serait obligé de la croire sur parole. Mais ça n’a pas grande importance de toute façon.
Au reste, il se fend d’un autre sourire, franchement amusé cette fois. « Pour un peu, je pourrais croire à un défi. Mais la trouille comme vous dites si bien, donne aussi tout son intérêt à ces paris non ? Un petit pic d’adrénaline quand on attend de voir si la personne sur qui on parie gagne ou non… c’est aussi pour ça que les gens viennent là. Je me trompe ? » Et pour gagner des ressources, évidemment. Mais il y a des façons bien moins hasardeuses de le faire. Alors, comme pour les courses automobiles, il se dit que c’est aussi ça, ce que les parieurs cherchent. Une œillade amusée à sa réplique, alors qu’il finit par hocher la tête à sa question. « Et je suppose que c’est moi qui l’offre ? » Il ne voit aucun problème à aller s’installer au bar et la suit sans se faire prier, jetant des coups d’œil régulier en direction du combat, toujours aussi curieux. Parce qu’il sent la tension monter d’un cran autour d’eux, alors que les combattants vont bientôt arriver. Et autant dire que ce n’est pas pour lui déplaire, loin de là.
"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."
Je souris à sa question, qu’est-ce qui était rare aujourd’hui ? A l’époque j'aurais dit tout ce qui avait une valeur monétaire supérieur au PIB du Yémen, comme ma garde-robe, mais aujourd’hui, les ressources les plus simples étaient souvent les plus rares. Je réfléchis un instant “ Hmm. L’essence, les munitions, les clopes, les médocs “ Ce qui était essentiel. Encore que la nourriture et la boisson, moins finalement car beaucoup de groupe avait réussis à retrouver un semblant de potager ou ce qui y ressemblait, ou avait des accords commerciaux avec les producteurs locaux “ Mais ce n’est peut-être pas si rare que ça pour vous ? Pour votre groupe ? “
Les discussions avec les nouvelles personnes se ressemblaient presque toutes, les mêmes questions posées, plus ou moins les mêmes réponses données, en fonction de ce qu’on souhaitait dévoiler ou non, si on voulait donner des détails ou non “ Disons que j’ai fait mes preuves “ que je lui réponds simplement en continuant de lui sourire “ J’ai connu des gens qui sont morts, d’autres qui nous ont rejoint par la suite “ Ça fait un peu mystérieuse, enfin, c’est ce que moi je crois. En dire sans trop en dire, mais je crois remarquer que le type ne ressemble pas à un arriéré. Il devrait réussir à comprendre.
“ Et si je vous répondais oui, vous iriez vous inscrire ? Vous avez peut-être des choses dont vous auriez besoin en gagnant votre combat. Ou une dame à séduire peut-être ? “ Qui ne tente rien n’a rien. Notre job ici ce n’est pas seulement de servir des verres, c’est aussi de trouver l’animation de la soirée. Certains, par appât du gain se laissait facilement convaincre, d’autres étaient un peu plus froussard, ou carrément nul en combat.
Finalement, nous arrivons tous les deux au bar et je rigole sincèrement à sa remarque “ Vous avez tout compris “ quand il me demande si c’est lui qui offre “ Mais je vous offre celle d’après, si vous la méritez “ que j’enchaine. Je nous serre donc les deux verres, trinque avec l’homme en face de moi “ Au fait, je suis Lexie. Et vous ? “ Histoire qu’on puisse se débarrasser de toute cette fausse bienséance. Et puis, curieuse je continue “ Vous faisiez quoi avant tout ça ? “ Parce que vu son style, sa façon d’être et de parler, je doute que M. ait été simple vendeur en épicerie fine.
La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.
Il lui lance un regard curieux, attendant sa réponse qui, au fond, ne le surprend pas vraiment. Au fond, tout le monde cherche les mêmes choses. Ou presque. « J’aurais pourtant cru que certains chercheraient de la nourriture. Ou de l’alcool. Ca n’arrive jamais ? » Du reste, il se fend d’un sourire en coin avant de hausser une épaule. « Il n’y a pas grand-chose de rare pour mon groupe. » Après tout, leur taille et leur force de frappe n’est pas un secret, surtout pour leurs alliés. Et ils ont bien vu comment les Remnants pouvaient aider à la tenue de Kitsap. « Mais je vous avouerais que les cigarettes sont abominablement rares. »
D’ailleurs, il en profite pour fouiller sa poche et en sortir une cigarette, non sans en proposer une à la jeune femme. Et surtout, il jette un œil rapidement autour de lui, à peu près persuadé que Zi pourrait apparaitre comme par enchantement juste derrière lui pour lui arracher du bec. Heureusement, ce n’est pas le cas, sinon il finirait par virer rapidement parano sur le sujet. Il lui lance une œillade amusée quand elle continue, sans réellement répondre à sa question. Mais c’est un jeu habituel pour de nombreux survivants. Ne pas trop en dire, ne pas trop en dévoiler. Ca évite les mauvaises surprises. « Vous avez fait vos preuves hein. Je vois. » Soufflé d’un ton plus léger avant qu’il ne fixe les alentours, curieux de voir d’autres membres de leur groupe. « On dirait que vous avez su trouver votre place en tout cas. » Elle a l’air passablement à l’aise sur cette péniche, c’est une évidence.
Du reste, il a un rire et secoue la tête. « Il m’en faudrait plus pour me motiver. Et il n’y a pas grand-chose que vous avez à offrir qui pourrait m’intéresser. Quant à séduire une dame… » Il arque un sourcil, un brin pensif. « Même si je suis à peu près sûr qu’elle apprécierait le spectacle, elle n’est pas là. Donc inutile de me fatiguer pour rien non ? » Il n’a vraiment aucun mal à imaginer Maxine déchainée au milieu du public et à lui dire de cogner plus fort. L’image lui arrache même un sourire avant qu’il ne se fasse embarquer au bar. « Le message était tout de même facile à comprendre. Mais avec plaisir pour l’autre verre donc. » Attrapant le verre plein au passage, il est presque surpris d’entendre la femme se présenter. « Ah oui. Yuan. Enchanté donc. » Et, à sa question, il a un sourire amusé. « Vous voulez que je vous réponde directement ? Sinon, vous pouvez essayer de deviner. Et vous savez que je vais vous renvoyer la question dans tous les cas. » Elle a l’air plutôt observatrice. Et puis, une réponse claire n’a pas grand intérêt. A ses yeux en tout cas.
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