The Walking Dead RPG

Un sourire s'était posé sur les lèvres de Lisandro sitôt qu'il avait évoqué cette jeune femme. Eden. Cruelle ironie dans un contexte où New Eden tyrannisait la région, alors qu'elle.. Elle, semblait à l'inverse un cocon de douceur qui avait su envelopper et faire à nouveau battre le cœur du chilien. Sa sœur -bien qu'ils n'aient aucun lien de parenté- avait évidemment aussitôt laissé parler la curiosité qui la caractérisait, lui posant mille question sur la concernée. Oh, elle n'était pas jalouse, à aucun moment elle n'avait ne serait-ce qu'effleuré l'idée qu'Eden pourrait lui voler son frère. Elle avait une entière confiance en lui, et par extension en elle -avec d'avantage de réserve bien entendu-. Une femme l'avait déjà détruit, et même si elle aimait cette dernière infiniment, elle ne voulait pas que ça puisse se reproduire.
Lis' en était presque devenu fou, et elle, la cubaine, l'avait accompagné dans cette descente aux Enfers pour veiller sur lui, retenant ses larmes de le voir dans cet état.
Toujours est-il qu'elle n'était en rien jalouse. Tout au plus l'enviait-elle d'avoir retrouvé l'amour alors qu'elle, avait perdu les siens successivement, élevant désormais son enfant seule.

Elle avait tardivement appris la venue de la jeune femme au Fort avec d'autres membres de sa communauté, et Tesa avait sauté sur l'occasion, trop belle pour la laisser passer.
Quelques heures après leur arrivée, elle avait pris soin de discipliner -au mieux- sa longue et épaisse tignasse, enfilé un débardeur et un jeans sans trous ni tâches de sang, puis avait pris son fils dans ses bras pour faire le tour du camp. Dans un premier temps, son but n'était pas de lui sauter dessus pour la passer à la question, mais simplement de passer son trop plein d'énergie et d'impatience, tout comme de faire prendre l'air à Alejandro. Ils s'étaient arrêté vers les chevaux, prenant tout le temps pour les caresser, leur donner quelques brins de d'herbe à manger et leur parler -ou gazouiller- avec cette étrange impression qu'ils comprenaient leurs dires.

Puis ils avaient repris leur promenade, avant de finalement, au loin, apercevoir Eden. La brune hésita un moment, la voyant en grande discussion, et se décida à rester largement en retrait le temps qu'elle se libère.
Après de longues minutes qu'elle tua en jouant avec l'enfant de tout juste un an, elle vit l'autre femme s'éloigner de son interlocuteur, et se mit en marche à son tour, pressant le pas pour la rattraper. A quelques mètres d'elle, elle l'interpella doucement :

- Hey..! Eden, c'est bien ça ? Un sourire vint naturellement se poser sur son visage, remontant les cicatrices du sourire d'Ange qu'on lui avait taillé au couteau, du coin des lèvres au milieu des joues. Elle la rattrapa en quelques longues enjambées en reprenant. Je m'appelle Teresa, je suis.. disons.. la sœur de cœur de Lisandro. Elle hocha pour elle-même à cette brève description, avant d'ajouter enfin. Il m'a beaucoup parlé de toi. En toute honnêteté, j'avais très envie de faire ta connaissance.

Smile, cry, laugh or scream.
But live, as long as you can.

Eden ne resterait en réalité que quelques jours tout au plus. Si elle avait accepté l’idée de s’éloigner de ses enfants pour retrouver Lissandro, la mère de famille se trouvait incroyablement tendue sans entendre les élucubrations curieuses de son fils ou les remontrances enfantines de sa fille. Elle avait pu se rendre compte que les grandes communautés comme celle de The Haven était en capacité d’accueillir des familles et des enfants en bas âge. Malgré le fait qu’elle n’avait été séparée d’eux que quelques heures, Poppy et Adriel lui manquait déjà affreusement.

Lisandro avait été appelé à autre chose et si l’arrivée d’Eden sonnait quelque peu le glas et l’éclatement de cette bulle qu’ils avaient su se créer quand ils se trouvaient tous les deux à Sanctuary Point, elle le déplorait un peu sans trop le regretter. Pour les quelques jours où elle se trouvait dans les enceintes de cette communauté, elle pourrai découvrir dan plus de détails la vie que menait Lisandro. Entre sa famille et ses amis, elle n’avait encore croisé personne mais peut-être aurait-elle du se présenter en réalité. Eden n’avait pas de problème à avouer que les conventions sociales d’usage lui avait toujours semblé un peu archaïque. Il était, selon elle, préférable de créer des opportunités et d’en profiter plutôt que tout rendre profondément solennel.

Alors qu’elle terminait une conversation, au sujet d’une consultation avec une jeune femme, elle fut interpellée, par une autre. Une autre qui connaissait son prénom. Elle se présenta, Teresa, comme la soeur de Lisandro. Il lui en avait fait vaguement la mention, mais Eden fut étonnée des stigmates que portait Teresa au visage, mais elle fut vite distraite par l’enfant que portait sa nouvelle interlocutrice. Oui, Eden, c’est ça. lui répond t-elle.

Eden continua sa marche, invitant par un hochement de tête Teresa à l’accompagner. À vrai dire, Eden ne s’attendait pas vraiment à faire la rencontre de qui que ce soit dans la vie de Lisandro, autre peut-être que ses filles. La mère de famille était venue pour lui, pour le voir, le reste, en réalité, elle n’y avait pas beaucoup pensé. Elle n’y avait pas pensé.  Lisandro avait des liens qu’Eden n’avait pas. En bien, j’espère, fait-elle, pensive, alors qu’elle n’avait pas beaucoup d’opportunité de parler de Lissandro. Leur histoire n’était un secret pour personne à Sanctuary Point, mais Eden ne se voyait pas vraiment, par pudeur, s’étendre sur le sujet auprès de qui que ce soit.  Quel âge a -t-il ? lui demande t-elle ensuite à propos du jeune garçon qu’elle portait.

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

Elle avait de jolis traits fins. Teresa se fit la réflexion que c'était souvent le cas des asiatiques, cette élégance naturelle qu'elle n'aurait jamais. Elle, elle était aussi brute de traits que de caractère, d'autant plus aujourd'hui avec ses cicatrices. Eden avait ce regard déterminé propre à ceux qui savent ce qu'il veulent, et qui sont prêts à se transformer aux bêtes sauvages au besoin. La cubaine se souvint que Lisandro avait parlé de deux enfants qu'elle avait visiblement laissé chez elle. Elle devait être une mère lionne. Tout comme elle l'était elle-même.

Alejandro, le lionceau en question, se montra curieux comme à son habitude -telle mère tel fils-, dévisageant Eden de ses grands yeux noirs. La brune passa ses doigts dans les bouclettes tout juste poussées du petit, le laissant tout à sa contemplation. Un an.. Un an depuis le 27 Aout. Son sourire se fit tendre tout autant que mélancolique. Je l'élève seule, malheureusement. Ses pensées s'échappèrent vers le géniteur, mais elle ne s'y attarda pas, revenant à son interlocutrice.

- Ça ne te dérange pas de marcher un peu ? Il ne tient pas en place, c'est plus évident de me balader avec lui. A pas tranquilles, elle se mit en mouvement, attendant Eden pour être à son niveau. Lis' m'a dit que tu étais madre, toi aussi ? Elle souffla un rire avant d'ajouter : Rassure-toi, surtout. Il ne m'a pas parlé de ta vie dans ses moindres détails, même si je lui ai presque fait passer un interrogatoire dans les règles ! Ce qui était plutôt vrai, elle l'avait noyé de questions, le pauvre. Je sais juste que tu es mère, que tu as un caractère bien trempé et que tu lui plais. Beaucoup. Trois raisons pour lesquelles j'avais de la sympathie pour toi avant même de te connaître, pour être sincère. Teresa était aussi franche qu'elle était bienveillante, et sans se montrer naïve pour deux sous, elle avait souvent des facilités pour se lier aux autres, ou au moins pour parler avec eux, grande bavarde devant l'Eternel.

- Je ne t'ai même pas demandé.. Tu restes longtemps au Fort ? Lisandro doit être ravi que tu sois là.

Smile, cry, laugh or scream.
But live, as long as you can.

C’est toujours plus difficile seule, fait-elle, en repensant à sa propre expérience. Eden n’avait aucun regret concernant sa maternité, mais peut-être en avait-elle quelques uns en faisant la rétrospective de la manière dont elle avait du se montrer intransigeante et parfois cruelle avec ses enfants les premières années de leur éducation. Il avait fallu serrer la mâchoire et leur faire comprendre qu’il n’y avait pas d’autre alternative à son autorité. Poppy et Adriel étaient plus âgés maintenant, capable de comprendre plus facilement et elle l’espérait de lui pardonner.

Oui, j’ai deux enfants, commence t-elle, Poppy et Adriel, ils sont plus âgés. Poppy aura sept ans en octobre et Adriel 5 ans en septembre. explique t-elle. Poppy avait déjà sept ans, en se faisant cette réflexion, elle se rendit compte que le temps avait passé si vite sans qu’elle ne regarde derrière à un seul moment.  Eden n’aurait jamais pu prédire aussi loin et elle devait l’avouer, réussir à les garder auprès d’elle en vie et en bonne santé aussi longtemps. Elle en avait eu la prétention et l’orgueil, elle l’avait voulu, elle l’avait fait. Eden suit le mouvement, elle ne faisait que cela depuis qu’elle était arrivée, ce qui ne pouvait être une surprise, elle ne connaissait quasiment rien du fonctionnement de The Haven.

Vous avez la même … franchise, fit-elle en souriant doucement. Eden était au contraire plus pudique, plus retenue, moins honnête, même si elle aurait parfois voulu contraire. Il aurait certainement été très cliché d’attribuer cela à son lieu de naissance, mais Eden avait toujours grandit aux États-Unis. Mais après sept années à n’être qu’une mère et un médecin, elle n’avait pas pu laisser beaucoup de place à la nuance.

Je ne peux pas rester très longtemps, explique t-elle, J’élève mes enfants seuls et je ne peux pas me permettre de les laisser trop longtemps. C’était viscéral en réalité. Les savoir aussi loin d’elle pour une raison que l’on pourrait jugé superficielle et égoïste lui tendait l’estomac. Eden ne vivait pas dans le regret, mais facilement dans la culpabilité d’être jugée comme une mauvaise mère au premier signe d’égoïsme de sa part. Elle ne croyait pas une seule seconde à l’expression loin des yeux, loin du coeur. Même si elle était heureuse de voir, revoir Lisandro et d’avoir aperçu de sa vie et de son entourage, Eden n’avait qu’une hâte retrouver ses enfants. Elle était peut-être redevenue femme, elle demeurait mère avant tout. Ce qui la rassurait, c’était qu’elle savait que Lisandro comprenait cela. Oui, je ne doute pas qu’il ait été surpris, continue t-elle, J’ai cru comprendre que vous n’étiez pas du même sang, comment en êtes vous arrivé à ce que ce lien se crée ?

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

C'est sur que c'est pas tous les jours facile. J'ai dû élever mon premier fils en bonne partie seule aussi. La grosse différence c'est que c'était mon propre choix.. Pas cette fois. Cette fois elle n'avait rien choisi. C'est certainement indiscret... Non, pas certainement. C'est totalement indiscret. ... Comment tu t'es retrouvée à devoir les élever seule ?
Un sourire fleurit sur son visage abimé à l'évocation des deux enfants en question. Ils sont encore petits, malgré tout. Pas forcément les âges les plus faciles, ils cherchent les limites... Ses pensées s'échappèrent elles aussi, laissant planer un léger silence. Son premier fils avait eu une vraie enfance, lui. C'est son adolescence qu'on lui avait volé avec l'invasion. Elle secoua la tête pour elle-même, refusant de laisser la tristesse l'envahir une fois de plus.

Leurs pas les menèrent lentement au travers du Fort, et le rire franc de Tesa ponctua la remarque d'Eden. On se ressemble surement sur quelques points, oui.. La franchise doit en faire partie. Et le plaisir de nous charrier mutuellement, aussi. Elle ajouta ça avec un sourire en coin. Ils ne rataient jamais une occasion de se taquiner l'un l'autre.

- 'evaux ! 'evaux ! Intervint le bambin, s'agitant dans ses bras en babillant, les bras tendus dans une direction précise.
- T'es bien le fils à ta mère, toi... Elle ébouriffa celui qui ne tenait clairement pas sa blondeur du côté maternel, avant de tourner les yeux vers la jeune asiatique : Tu as peur des chevaux ? Ça te dérange si on va du côté des écuries ? Puis après un instant de réflexion : Vous êtes venus comment jusqu'ici ? Vous avez encore de l'essence ? Une ressource de plus en plus rare, de fait. D'où la présence de nombreux chevaux à Nisqually. Un nouveau hochement reprit le cours de la discussion. Je comprends. Je serais bien incapable de laisser Alejandro seul plus de quelques jours. Elle rit en ajoutant : Et lui, me le ferait sévèrement payer à mon retour.

Son regard se fit tendre à l'évocation du chilien et de leur lien. On a vécu des choses très dures.. C'est lui qui m'a trouvée à demi morte y'a quelques années et m'a convaincue de rejoindre The Haven. Puis.. quand il a perdu son bras, il a vraiment vrillé. Je l'ai suivi à la trace pour qu'il ne merde pas. C'est.. c'est aussi lui qui m'a soignée. Elle désigna les cicatrices sur ses joues. Soigné du corps et de l'âme, c'est lui qui la réconfortait chaque fois qu'elle se réveillait en criant ou en se débattant en pleine nuit. On a toujours été là l'un pour l'autre. Il est.. ce qu'il me reste de famille. Un frère, presque un jumeau même. Elle laissa tout loisir à Eden de poser d'avantage de questions si elle le souhaitait, manifestement ouverte à la discussion. Et toi... Tu as de la famille ?

Smile, cry, laugh or scream.
But live, as long as you can.

Eden hoche la tête, dans le cas de Teresa, son premier enfant, elle l’avait élevée seule par choix. La coréenne suppose que la vie force à faire certains choix, ce dont elle était certaine, c’était qu’elle n’avait pas eu le possibilité de le faire ce choix. La fin du monde s’était chargée de faire le choix pour elle. La mère de famille ne doutait pas une seconde que le père de Poppy aurait été un père aimant, attentionné et maladroit. Parfois, elle pensait à ce qu’elle avait été avant que la pandémie ne touche le monde, elle n’avait ni regrets ni remords, il y avait quelques « et si ».

Les circonstances, fait-elle, en réponse à Teresa. Le père de Poppy se trouvait à l’autre bout du pays quand les morts s’étaient relevés, il travaillait dans un hôpital, comme elle d’ailleurs, si elle n’avait pas été quasiment neuf mois dans sa grossesse. Eden avait estimé qu’il était décédé, la première vague de morts avait particulièrement couché le corps médical, une cruelle ironie et une sacré stratégie pour une maladie pareille. Quand au père d’Adriel, elle était quasiment certaine qu’il avait succombé aussi. Quand la maison avait été envahie par les infectés, il avait tout fait pour les sauver, elle, son fils à naître et Poppy. Sa silhouette avait disparu dans la brume, elle n’avait plus jamais entendu parlé de lui. Elle soupire. Les infectés ont fait le choix pour moi.

Eden ne pouvait pas se plaindre de ses enfants ou de leur désobéissance qui pourrait être propre à l’âge qu’ils avaient. Bien sur, il lui arrivait parfois de hausser le ton, mais Eden avait de la chance. Poppy, tout particulièrement, avait compris son rôle de soeur aînée, elle avait toujours veillé sur son petit frère et contenait étrangement bien les colères récentes et naturelles d’Adriel. Ils ne cherchent certainement pas mes limites, fait-elle, assurée. Ses deux enfants connaissaient les limites de leur mère, ils en avait été au première loge tout au long de leur vie, raison pour laquelle ils ne dépassait jamais celles-ci. S’ils n’avaient jamais rencontré le monstre face à face, ils savaient parfaitement que leur mère pouvait se montrer cruelle.

Elle hoche la tête pour signifier que non, elle n’avait pas peur des chevaux. Elle n’était certainement pas bonne cavalière, mais la coréenne n’était absolument pas fermée à l’idée d’apprendre. Sa fille, au contraire, avait déjà commencé à apprendre, avec un certain talent. Même si Eden se demandait si à ce sujet, elle était tout à fait objective. Ma fille apprend, je la crois plutôt douée dans le domaine.

Teresa lui posait, beaucoup, beaucoup de questions. Eden n’était pas forcément particulièrement surprise, mais elle devait avouer qu’elle ne comprenait pas beaucoup l’intérêt qu’elle pouvait éveiller chez Teresa. Je crois que les miens sont assez enthousiaste à l’idée d’un peu de liberté, même s’il est impossible qu’à mon retour je puisse dormir seule pendant plusieurs jours.   Une chose qu’Eden ne déplorait pas, au contraire, c’était un de ses meilleurs souvenirs quand ils survivaient seuls dans les bois de Seward Park.

Eden n’avait jamais interrogé Lisandro à propos de son bras, elle n’y avait jamais apporté la moindre espèce d’importance. Elle ne doutait que la perte d’un membre puisse avoir des effets dévastateurs sur la psychée, le poids physique était déjà très lourd. La coréenne hoche la tête.

J’ai mes enfants, ils sont la famille qu’il me reste. répond t-elle, simplement. Tout le monde était mort ou disparu, Eden avait du faire son deuil, et penser à ses enfants, ils étaient tout ce qui comptait à ses yeux.

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

Eden était l'exact opposé caractériel de Teresa. Là où la première se montrait enjouée, presque exubérante aux yeux de certains, et aussi bavarde que curieuse, sa vis à vis était réservée à l'extrême et ne répondait que de quelques mots, pas même des phrases, sans à aucun moment se montrer curieuse vis à vis de leur discussion. La cubaine en vint un instant à se demander comment elle avait pu séduire son frère en étant si silencieuse, lui qui savait se montrer aussi bavard que la couturière.  Une légère déception s'empara d'elle. Elle qui souhaitait faire connaissance avec la dulcinée du chilien ne tirait pas grand chose d'elle, elle avait même l'impression de l'ennuyer plus qu'autre chose.

- Les circonstances. Son sourire se fana à peine avant de retrouver sa place. C'était clair et net, la discussion était à sens unique. Les infectés ont fait le choix pour beaucoup d'entre nous, oui.. Moi y compris d'ailleurs. Elle avait perdu sa compagne de vue à la naissance même de l'invasion. C'était elle ou son fils, et si elle avait espéré la retrouver par la suite, ça n'avait jamais été le cas.

Un rire soufflé accueillit l'assurance de la mère quand elle déclara que ses enfants ne cherchaient pas ses limites. Elle leva sa paume libre en haussant les épaules. Mon premier fils l'a fait, même s'il les a vite trouvées, les limites. Malgré tout il a tenté. Cherché à savoir jusqu'où il pouvait aller avant de se prendre un "stop" ferme et définitif. Mais c'était un enfant très doux et très malin, pour autant..   Elle secoua la tête après un sourire nostalgique, triste. Enfin. Tant mieux pour toi, c'est toujours ça de moins à t'inquiéter.

Elles se dirigèrent vers les écuries, les atteignant rapidement. Alejandro gigota doucement pour descendre, et se mit à errer sur ses jambes encore incertaines entre les box, sans jamais s'approcher plus que de raison. Il n'y a pas de raison que ça soit pas le cas.. plus ils apprennent jeunes plus c'est facile pour eux, après tout. Moi j'ai appris récemment, ce n'était pas de la tarte. Quant à Alejandro.. dès qu'il aura l'âge, je sais qu'il adorera apprendre à son tour.

Plusieurs questions passèrent à l'as et elle ne s'en formalisa pas vu le caractère d'Eden. Approchant de l'une des bêtes, elle tendit la main contre laquelle l'animal vint poser son museau à la recherche de ses caresses et flatteries. Elle lui adressa quelques mots en espagnol, au ton certainement quelque compliment ou douceur. Je comprends.. Alejandro dort avec moi au quotidien, on manque de place dans la caravane pour qu'il ait réellement un lit à lui. Ça a quelque chose de .. rassurant. Même si je sais qu'il faudra bien y mettre fin un jour.

Un hochement encore quand elle désigna ses enfants comme sa seule famille. Elles avaient cela en commun de porter un amour inconditionnel à leur progéniture, même si ça semblait bien leur seul point commun.

Smile, cry, laugh or scream.
But live, as long as you can.