The Walking Dead RPG

La tempête était passée par là. La tempête avait détruit. La putain de tempête avait tout réduit à néant. Avec elle s'était étiolés la bonne humeur de Teresa, tout comme sa bonne santé. Heureusement pour elle, on avait pu lui donner de quoi tenir le coup et se soigner au plus vite, mais elle gardait une toux régulière de tuberculeuse, qui la réveillait la nuit, encore et encore. Son autre chance dans son malheur, c'était que son fils, lui, en avait été exempt, et qu'il avait un sommeil de plomb. Sans ça, elle aurait sans doute dû trouver des solutions pour le faire dormir ailleurs pour préserver ses nuits...
En tout cas, elle, se promenait avec son teint blafard et ses cernes comme des valises sous les yeux. A peu de choses près, si elle se mettait à tituber après une cuite, on la prenait pour une rôdeuse et on la tirait à vue. Coup de chance -ou non-, elle n'avait pas d'alcool sous la main. Elle avait pu récupérer sa tente, plus ou moins praticable, mais dans laquelle elle avait retrouvé son nécessaire de couture, bien qu'elle ait dû passer des heures et des heures à le nettoyer de toute la boue qui s'y était infiltré. Ses fils étaient pour la plupart trop abimés pour être réutilisés, mais au moins ses aiguilles étaient-elles sauves.

Au vu de son état, elle avait passé une bonne partie de son temps à se reposer après que les cieux se soient déchainé sur eux. Se reposer et prier, encore et encore. Pour qu'ils subissent ça en plus des l'incendie du Fort, la disparition du No Man's Land, et tout bêtement l'invasion des rôdeurs, c'est qu'ils avaient dû sacrément pécher...
Bien sur elle n'espérait pas rattraper toutes les ignominies du monde par ses prières. D'ailleurs ce n'était même pas pour le salut de son âme mais pour celui de son fils qu'elle passait son temps à égrainer son chapelet.
Mais ce jour-là, elle jouait avec Alejandro quand une voix l'interpela de derrière la toile de tente. Elle cessa l'échange de petite voiture avec l'enfant en reconnaissant le ton de Rafaël, levant un sourcil étonné.

- Puedes entrar ! Reste pas dehors.. Elle retint une quinte de toux, d'avoir parlé, et se redressa lentement sous le regard contrarié d'Alejandro.

Smile, cry, laugh or scream.
But live, as long as you can.

Rafaël avait tout juste pris le temps pour qu’ils s’installent, Frances et lui, avant de chercher Teresa. Il savait qu’elle était ici depuis quelques temps, avec son fils. Est-ce qu’ils allaient bien ? La tempête avait été rude à Fort Nisqually, ça avait dû être pire ici, où ils logeaient dans des tentes. Peut-être aurait-elle dû laisser Alejandro à Nisqually, la base navale étant un endroit moins sécurisé, mais il n’imaginait pas le déchirement que ça aurait été pour une jeune maman. Toujours est-il qu’il voulait au moins la saluer, et s’assurer qu’elle allait bien. Il appréciait grandement la latina, qui lui avait permis d’oublier ses tourments et était devenue une amie fidèle à ses yeux.

Il marchait plutôt lentement pour rejoindre l’emplacement où devait se trouver sa tente. Si le trajet jusqu’à Kitsap s’était fait sans encombre, il était encore légèrement affaibli des suites de sa pneumonie et il avait grand besoin de se poser. Il sourit franchement alors que le visage familier de Teresa passait derrière la toile entrouverte, en réponse à son salut. « On risque d’être un peu à l’étroit, non ? » Il avait dit ça d’un ton amusé, regardant les quelques jouets d’enfants abandonnés un peu partout sur le tissu de la tente, entrant malgré tout.

« Hola, Alejandro. » Le peu qu’ils connaissaient de leur langue, mais c’était déjà mieux que rien. « Ça n’a pas été trop difficile pour vous deux de rester ici ? » Le confort n’était pas le même qu’à Nisqually, « Comment ça s’est passé, pendant la tempête ? » Il regarda la mère et son fils, essayant de voir quelques blessures que ce soit – sans succès, à son grand soulagement. « Vous avez l’air en forme. » Ou pas atteints physiquement,en tout cas. Il grimaça légèrement, en repensant au fort. « Nisqually a tenu bon. » Malgré tout. Malgré les pertes. Son cœur se serra en pensant à Olivia et à Nicolas. Le temps avait beau passer, l’injustice de la mort de l’enfant ne passait pas. Se raclant la gorge, il s’efforça de sourire tant bien que mal. « Tu repars bientôt ? »

C'est vrai que la tente était sacrément en bazar. Les jouets d'Alejandro trainaient au sol, un lit de camp prenait une grosse moitié de la tente, et était lui-même recouvert d'affaires diverses et variées de la cubaine, vêtements à repriser des "habitants" locaux compris. De toute manière si elle avait été ordonné, ça se serait su. Il suffisait de jeter un œil à sa caravane ou à son atelier de Nisqually pour remarquer qu'elle prenait mieux ses marques quand elle arrivait difficilement à mettre pied à terre sans écraser quelque chose.

La remarque de Rafaël lui fit lever les yeux vers lui avec un sourire amusé au coin des lèvres. Tu veux dire que je suis bordélique ou que j'ai grossi, en fait ? Avant de le mettre en garde avec un rire : Fais très très attention à ta réponse, mi querido amigo. Question piège, il aurait tort dans les deux cas de toute manière. Elle poussa quelques affaires en faisant grossir le tas le plus proche, et lui laissa la place d'entrer, et même de s'asseoir au bout du lit.

- Hola Alejandro.
- Amor, dis bonjour.

Relâchant brièvement son jouet -une petite voiture usée jusqu'à la moelle, l'enfant agita une main désordonnée vers Rafaël avec un large sourire qu'il tenait visiblement de sa mère -contrairement à ses bouclettes blondes-, avant de retourner à ses petites affaires de première importance. Sa mère, elle, étouffa une quinte de toux.

- Hm.. Ça allait jusqu'à la tempête, je dirais ? On avait pas le luxe du Fort, mais on était plutôt bien installés au final. J'ai pu travailler, parler à pas mal de chefs de factions. C'était... hé bien c'était constructif jusqu'à ce que tout soit détruit, en fait. Elle soupira lourdement en s'assombrissant, et reprit : On s'est réfugié dans un bunker, les eaux ont tout charriés. Y compris des rôdeurs, évidemment. Moi j'ai réussi à me choper une pneumonie, ça m'apprendra à refuser des vêtements secs pour les laisser pour les autres. J'ai été dans un état pitoyable pendant un moment. Heureusement que d'autres ont pu prendre en charge Alejandro pendant ce temps... Alors, on peut dire qu'on est en forme, après tout ça. Elle passa une main pleine d'affection sur le crâne du petit qui ne broncha pas. Et toi.. Comment tu vas ? Avec un infime sourire elle ajouta : Je dirais presque que tu m'as manquée.

Elle perdit instantanément son sourire en entendant parler de leur refuge. Elle n'avait eu aucune nouvelle et pour cause : elle n'avait pas eu le courage d'en demander à qui que ce soit. En autant de temps passé, elle avait préféré se concentrer sur la reconstruction des lieux, son fils, son travail, pour ne pas penser à ceux qu'elle avait laissés là-bas. Lisandro, Soo, Andrea.. Tous ses amis -Rafaël compris-. D'une voix un peu étranglée, elle demanda lentement : Il.. Il y a eu des blessés ? Ou.. enfin. Il y a eu des morts..? Les structures n'étaient rien. Elles avaient été détruites par un incendie puis reconstruites. Elles pouvaient l'être à nouveau. Mais les pertes humaines.. C'était autre chose.  

- On repart d'ici.. Quelques jours, normalement, oui. Tu restes longtemps toi ? Elle s'étira doucement pour soulager son dos, alors que son fils décidait de s'accrocher à elle pour se redresser, et faire quelques pas maladroits vers Rafaël, dandinant des jambes en baragouinant un "Papapapapa" parfaitement embarrassant. ... Non Alejandro, toujours pas. Puis pour son ami : Il a décidé d'appeler tous les hommes "papa". Je crois qu'il n'a pas encore compris le principe.

Smile, cry, laugh or scream.
But live, as long as you can.

Il rendit son sourire amusé à son amie, alors qu’elle le menaçait quant à sa réponse. « Les deux bien sûr, regarde moi ces joues bien rebondies, elles ressemblent à celles d’Alejandro. Je suis sûr que tu as eu droit à des festins, ici. » Une simple boutade, qu’il démentit bien rapidement. « Je suis outré que tu me prêtes de telles intentions, en réalité ! Tu es accompagnée d’un bébé pour qui la notion de rangement est abstraite et, surtout, totalement aléatoire et superflue, et tu campes dans une tente qui est loin d’être de luxe, rien de plus. » Parce que, si elle était effectivement bordélique, rien ne l’y aidait ici. Il la suivit à l’intérieur, s’asseyant sur le lit indiqué.

Il agita à son tour une main vers Alejandro, se concentrant malgré tout davantage sur sa mère et la toux qu’il entendait. « Tu devrais t’asseoir aussi. » Sa toux lui faisait penser à la sienne, et il n’appréciait que peu l’entendre tousser comme ça. Il lui fit d’ailleurs écho malgré lui peu après, comme si l’entendre réveillait l’irritation dans sa gorge. « Une bonne chose, dans ce cas, d’être venue ici. » Il ne doutait absolument de ses capacités à nouer des liens avantageux pour eux. Il grimaça malgré tout fortement, en l’entendant. Ainsi, ils n’avaient pas été épargnés. Il s’efforça malgré tout de lui sourire doucement, alors qu’il allait – un peu – la réprimander. « C’est une bonne chose, mais nombre de gens comptent sur toi. Alejandro, évidemment, mais Lisandro, moi, tout le monde… » Plissant les yeux, réprimant une quinte de toux, il prit une petite pause. « Pas pour ce que tu peux nous apporter ou ce que tu peux apporter au camp, mais parce qu’on tient à toi. Alors prends soin de toi, d’accord ? » Bon, c’était un peu ironique de sa part, malgré tout. « J’ai eu une pneumonie aussi… Les chevaux étaient trop agités, l’écurie a souffert, et j’ai dû les éloigner sous la pluie. Ça ne m’a pas vraiment réussi. » Fouiller son camping-car à la recherche des partitions offertes par sa sœur non plus, mais il se garderait bien de l’ajouter. « Évidemment, ma compagnie est tellement agréable qu’elle ne pouvait que te manquer ici. Surtout alors que tu as feint la maladie pour te la couler douce. » Il lui adressa un petit clin d’œil : lui comme elle savaient que cette affirmation n’avait rien de vrai.

Il essayait d’alléger leur sujet de conversation, mais son sourire diminua en miroir de celui de Teresa, alors qu’il parlait de chez eux. « Le fils d’Olivia, et Hope, la fille adoptive de Selene et Juliet… » Il avait dit ça avec une voix blanche, plus touché par la disparition de Nicolas que par celle d’Hope, mais c’était malgré terrible, impossible à accepter. Difficile d’enchaîner après ça, mais l’interruption d’Alejandro fut la bienvenue, alors qu’il souriait au petit en le prenant dans ses bras. « Non moi je suis… tio  Rafa ? » Il jeta un coup d’œil à Tesa pour savoir s’il avait employé le bon mot. « Je ne sais pas encore combien de temps je reste. Je dois voir mon frère dans une quinzaine de jours et après, on verra. »

Un éclat de rire accueillit la réponse de Rafaël. Il ne pouvait pas faire plus ironique devant les joues creusées de la brune suite à sa pneumonie. Déjà qu'elle n'était pas bien épaisse à la base.. Bien rattrapé, ajouta-t-elle à la suite en secouant la tête avec amusement. Honnêtement je pourrais faire un effort mais j'ai une flemme incroyable en ce moment. Je crois que de savoir que je rentre bientôt a achevé ma motivation à rester ici. A vrai dire, le Fort lui manquait plus que jamais depuis quelques jours, et si elle ne prenait plus la peine de ranger ses affaires ni celles d'Alejandro, c'était uniquement parce qu'elle savait que d'ici peu tout ça finirait dans des sacs pour retourner chez eux. Après sa quinte de toux, elle eut une mine un peu désolée pour son ami, en venant piteusement s'asseoir près de lui. C'est quasiment passé, mais cette toux, Santa Madre... Ça n'en finit plus, quel enfer ! Et dans une infime grimace, elle se signa rapidement d'avoir ainsi blasphémé.

Et voilà qu'il la réprimandait pour de bon, faisant relever un sourcil circonspect à la cubaine. Dis donc jeune homme, tu vas mieux parler à ton ainée j'te prie ! Elle lui colla une infime tape sur l'arrière du crâne, non sans un sourire retenu difficilement, avant de retrouver son sérieux. Figure-toi que je suis pas tombée malade par plaisir, hein. Mais tu sais, j'ai jamais su me battre, j'ai jamais été.. forte, non plus. Alors, ça me semblait plus pertinent de donner les couvertures et vêtements chauds aux combattants. Certains son ressortis dans la tempête pour aller chercher ceux qui étaient coincés dehors.. On a eu de la chance au final, les pertes n'ont été que matérielles. Elle hocha lorsqu'il lui dit avoir été malade lui aussi, sans oser demander de nouvelles des chevaux. S'il n'en disait rien, c'est qu'il devait aller bien.. En toute logique, non ? Avec le temps qu'elle passait à l'écurie à leur parler, elle en était presque à les considérer comme des animaux de compagnie, à l'instar d'un chien ou d'un chat.

Elle éclata de rire à nouveau à sa fausse vantardise, posant une main sur son coeur en répondant théâtralement : Mais tout à fait ! Ta simple présence suffit à ravir mes sens et soigner cette saloperie de toux ! Bon, la fin ne tenait pas trop de Shakespeare, certes.
Son expression se fana douloureusement en apprenant la mort de deux des enfants du camp. Dios mio... Que horror. Son regard partit rapidement sur son fils miraculeusement en pleine santé après tout ça. Si elle n'avait pas côtoyé directement les enfants, elle savait pertinemment la douleur d'en perdre un, et ses pensées se tournèrent vers leurs mères. Je vois. J'espère qu'elles.. vont bien. Bien sur que non, elle n'allaient certainement pas bien, mais que dire de plus ?

Alejandro se manifesta au meilleur moment pour les détourner de cette conversation, collant Tesa dans une situation vaguement embarrassante, bien qu'elle s'en défasse avec les honneurs et un innocent sourire. Tous ces amis proches et moins proches passaient par la case "papa", sans qu'elle ne puisse rien y faire. Il finirait bien par apprendre, et comprendre, de toute manière. Elle souffla un rire avec un clin d'oeil à Rafaël. Tio Rafaël, c'est mignon. Mignon. Un peu comme lui, mais elle se garda bien de le lui dire. Elle avait toujours eu un feeling particulier vis à vis de lui, mais vu ses déboires amoureux, elle ne lui en avait jamais soufflé mot. C'était sans doute mieux comme ça. D'ailleurs il y avait certainement déjà quelqu'un dans sa vie.
La couturière chassa ses pensées d'un mouvement de la tête, retrouvant son sourire.

- Ton frère.. tu m'en as déjà parlé je crois. Tiago ? Il doit venir ici ? Ça aurait été cool de le rencontrer, dommage que je parte avant !

Smile, cry, laugh or scream.
But live, as long as you can.

Si son rire avait pu lui arracher un léger sourire, il fut bien vite remplacé par l’inquiétude alors qu’elle toussait. « Tu es sûre de t’être assez reposée et d’être remise ? » Il n’oubliait pas ceux qui n’y avaient pas survécu, chez eux. Bien qu’il ne soit pas totalement rétabli non plus, il semblait en meilleur état que l’hispanique. Mais elle n’avait pas eu accès au soin et au confort de Nisqually, ça devait avoir beaucoup joué. « Si tu veux que je t’aide à préparer ton départ… » Rien de majeur, au final, elle n’avait que peu d’affaires avec elle. Mais si elle pouvait se ménager ainsi, ça ne serait qu’un très maigre effort à fournir pour lui.

Acceptant sans broncher la petite tape derrière sa tête, trop légère pour le blesser de toute façon, il croisa les bras alors qu’elle lui répondait plus sérieusement, fronçant les sourcils. S’ils avaient été menacés par des morts-vivants, il aurait pu combattre de privilégier les combattants, mais face aux intempéries, ils étaient égaux. « J’imagine que c’est tout ce qu’on pouvait demander. » Il s’interrompit, la regardant avec sérieux. « Mais prends soin de toi : même si tu n’es pas une combattante, tu es précieuse. » C’était tout ce qu’il voulait dir,e il ne comptait pas la sermonner. « Qui est-ce que je rendrais folle, à lui demander de rafistoler mes protections en cuir parce qu’elles sont usées, après ? » Oh, bien sûr, il y avait d’autres couturières avec elle, mais il préférait demander à son amie.

Il ne put retenir une grimace, à sa réaction. Il aurait peut-être dû prendre plus de pincettes, mais la mort de Nicolas le touchait trop pour ça, et il n’y avait de toute façon pas de bon moyen de dire cela. Posant sa main sur le bras de Tesa, comme en geste de réconfort même si son fils était en bonne santé devant elle, il l’invita à s’asseoir alors qu’il s’agenouillait face au petit pour le prendre dans ses bras et lui parler. « Eh ben voilà, va pour tio Rafaël ! » Souriant à la mère et au bambin, il souffla d’un ton amusé. « Quand tu seras plus grand, je te raconterai toutes les bêtises que je faisais avec mon frère, et toutes les façons de faire tourner ta mère en bourrique. » Et, peut-être, lui apprendrait-il l’escalade. Un jour.

« Oui, Tiago ! Non, je crois qu’ils ne connaissent pas vraiment l’emplacement de la base. Mais je le rejoindrais à Crosby. » Il était plutôt impatient. « Vous en aurez peut-être l’opportunité. » Si l’occasion se présentait, il le ferait en tout cas. « Tu as réussi à entrer en contact avec d’autres personnes, comme tu le voulais ? » Ils l’avaient évoqué, elle souhaitait se rapprocher des autres communautés, pour raffermir leurs relations avec eux, et le gitan espérait qu’elle avait pu le faire.

Spoiler:

La brune ne peut pas s'empêcher de rouler des yeux à la question de Rafaël, comme si la réponse allait de soi. Bien sur que je suis assez en forme.. C'est pas une petite toux qui va m'arrêter, tu t'en doutes, tu m'connais non ? S'il la connait, il sait qu'elle serait de toute façon trop têtue pour admettre qu'elle est trop malade, si elle l'était. Pour autant, ce n'est pas le cas, même si on ne peut pas dire qu'elle soit au meilleur de sa santé. Son regard s'illumine légèrement quand il enchaine en proposant son aide pour faire ses bagages.

- Alors ça c'est gentil, j'vais pas refuser... Vu l'bordel que j'ai mis en si peu de temps, faire tout re-rentrer dans mes sacs va être un challenge.. j'espère que t'étais bon au Tétris ! Parce qu'elle pas trop.
Et en parlant de bazar, comment ne pas évoquer la tempête et ses dégâts. Tempête qu'ils avaient tous subi, avec des pertes plus ou moins douloureuses. Si ici ils avaient perdu des structures et du matériel, il en avait été autrement à Nisqually, et la réponse de son ami lui glace le sang, à lui en faire monter les larmes aux yeux. Un sourire revient se poser sur ses lèvres alors qu'elle ferme les paupières une longue seconde, le temps de faire passer l'émotion qui lui est montée. Moi, précieuse ? Tout ça parce que je raccommode tes chaussettes ouais ! Les protections en cuir c'est que du bonus ! Elle rit de bon cœur ce disant, avec cette complicité qu'elle retrouve toujours facilement avec lui. Elle ne compte pas mourir de toute manière. Elle en a fait le serment au jeune Malik, comme à son fils, aussi petit soit-il.

- Tio Rafaël... Répète-t-elle doucement, avec un petit rire. C'est le premier à recevoir réellement un nom, une place dans la famille. Même Lisandro n'a pas encore eu cet honneur. C'est pourtant bien lui qui s'apparente le plus à un oncle, dans tout ça. La cubaine prend un air outré aux dires de son cadet, plaçant théâtralement une main sur son buste. Tu oserais faire ça ? Détourner mon fils du droit chemin ?! Tu parles d'un Tio en carton ! Tu devrais plutôt lui apprendre... Elle réfléchit de longues seconde. Lui apprendre quoi ? A s'endurcir, à combattre ? A tuer des rôdeurs ? Le monde s'en chargerait bien assez tôt, et elle aussi. Tu sais quoi ? T'as raison, faudra bien que quelqu'un lui apprendre quelques conneries à faire. Mais pas les pires, compris ?! Elle le pointe d'un index faussement menaçant, sans savoir retenir son sourire amusé. Et puis tu lui apprendras à jouer de la guitare. Mais pas à fumer des pétards ! Ça non. Et t'as pas intérêt à lui dire que j'en fume, non plus.
Elle glisse un regard un peu honteux sur le petit qui, fort heureusement, ne comprend ni n'écoute un traître mot de leur conversation, quittant l'étreinte de son nouvellement nommé oncle pour retourner à ses jouets avec un intérêt tout particulier.

- Crosby.. C'est pas si loin d'ici. Et j'espère le rencontrer, il pourra me raconter lui aussi toutes les conneries que t'as faites par le passé ! Et Dieu sait qu'il devait y en avoir, vu le numéro. Oui, il y a eu pas mal de passage des factions, et même the Remants avec lesquels j'ai pu discuter un peu. Donc je suis pas venue pour rien. Elle feuillète distraitement ses feuilles de note avant de lever un regard froncé vers Rafaël. T'y vas comment, à Crosby ?

Smile, cry, laugh or scream.
But live, as long as you can.