Forcément ça fait sourire la sage-femme, l’expression que Lex utilise en parlant de sa rencontre avec Anton « Si tu savais comment Isha et moi on s’est rencontré … Tu rirais aussi » Elle se rappel très bien, comme si c’était hier « J’étais chez les TH à l’époque, on a participé à une mission à l’avant-poste de Georges et on a foncé dans un mur, fait des drôles de découvertes. Ma première fois avec les Exilés » Elle a un sourire en y repensant. De bons souvenirs malgré tout « Et puis, je me suis faite kidnapper, Isha m'a sauvé et on ne s’est plus jamais quitté » Son sourire se veut plus mince, la dernière année a été plus difficile qu’elle ne veut l’admettre. C’est la remarque suivante de Lex qui la fait revenir sur terre « Je suis sincèrement contente pour vous deux. Personne ne mérite de rester seuls » finit-elle par dire.
Elle éclate ensuite de rire « Oh mon dieu non, c’était horrible !! » Oui, c’était vraiment horrible « Contrairement au mariage d’Allia et Maes, nous nous sommes mariés à l’arrière de la LM, c’est Yulia qui nous a marié, pendant que j’accouchais alors qu’on se faisait poursuivre par une horde de zombie et un rhinocéros » N’importe qui prendrais Émilie pour une folle, mais le pire, c’est que c’est vraiment ce qu’il s’est passé. Elle regarde Lex continuer de s’appliquer « Tu te débrouilles bien » lui affirme-t-elle, le sourire sur les lèvres.
Émilie connaissait brièvement l’histoire de la brune, elle n’avait jamais osé poser trop de questions, partant du principe que si les gens voulaient se confier à elle, sa porte était toujours ouverte. Alors elle apprécie ce moment, bien que remplis de sombres souvenirs « Plutôt du genre à tenir des promesses intenables et à laisser son foyer pour une vengeance qui finira par lui faire creuser sa propre tombe » Oui, elle était fâchée contre Isha. Contre le fait qu’il préfère aller se venger que d’être aux côtés de sa famille. Mais elle le savait, en l’épousant. Il n’avait toujours eu qu’une seule parole, sauf peut-être envers elle « Les NE nous ont beaucoup pris, à tous. A moi, ils m’ont pris mon mari. Il n’est peut-être pas mort, mais c’est tout comme » Triste constat de la réalité.
Finalement les rires reprennent entre les deux femmes « Rassures toi, celles-ci sont déjà mortes ! » commence-t-elle. Un premier bocal avec des plantes légèrement rosées « Ça c’est de la valériane. Surtout utilisées comme un calmant, ça aide à se détendre, pour les nuits agitées, en cas de cauchemars ou pour aider à dormir » Second bocal, il contient des fleurs violettes « De la bourrache, les feuilles sont de très bon diurétiques. La fleur en elle-même permet une bonne sudation, bon pour l’élimination des toxines et enfin, les graines, en onguent aide à la cicatrisation » Autrement dit, d’une grande utilité « Je vais déjà te demander de bien les retenir, comme ça, quand tu auras l’occasion d’en trouver, je ne dis pas non. Et en cas de besoin dans la nature, tu auras les bases »
Une menace à son enfant, trouble le sang d'une mère.
Sérieux, t'as été chez les mangeurs de patate ? S'étonne la brune avec un sourire. Elle n'avait jamais vraiment eu à les fréquenter, quoi qu'elle en ait entendu du bien de la part d'Oxana. Ecoutant son histoire rocambolesque non sans un sourire amusé, hochant la tête en guise de remerciement à ce compliment qu'elle lui fait. On à conscience qu'on est pas spécialement facile à vivre, mais .. Ca reste complémentaire. Et entendre parler de ce mariage à le don de la faire rire en imaginant la scène, secouant vivement la tête. J'me suis retrouvée confrontée à un gorille, un jaguar... Mais un rhinocéros ça doit être quelque chose putain.
Clairement.
Mais la suite des propos d'Em l'amène à l'aviser sans mot dire. La dureté de ses paroles à l'encontre d'Isha en dit lonf sur sa rancoeur, alors qu'elle l'avise sans mot dire, lui laissant le temps d'exposer sa peine. T'as essayé d'en causer avec lui ? Quoi qu'elle ne connaisse pas assez le personnage pour savoir s'il était du genre à dialoguer, ou plutôt frapper sans réfléchir.
Et les plantes ? Elle en aurait fait de l'urticaire, la tout de suite. Valériane, bourrache... Elles ont beau être morte, il n'empêche que ça n'en reste pas moins effrayant. Mémorisant néanmoins les remarques de la blonde avnt de les annoter sur son bloc note, dessinant rapidement un croquis des feuilles à sa portée.
Histoire que j'te ramène pas de l'aconit en pensant faire un truc cool. Qu'elle précise pour la forme. Les plantes et elles, c'était vraiment pas une histoire d'amour non.
Ou est-ce que t'as appris à les différencier comme ça ? Quand t'étais encore à TH ? S'enquit-elle avec sa curiosité légendaire, avisant le premier bocal. Valériane. Je t'avoue que bien dormir, c'est un truc que j'fais plus depuis une éternité. Les traumatismes d'Ulrich avaient la vie dure, parfois. Et sept années d'épidémie n'étaient pas en reste non plus.
Qu'est-ce qui t'as amené à partir de la-bas d'ailleurs ?
It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one
Et oui … C’est Nolan qui m’a tout appris. Ou presque. Elle avait toujours beaucoup de nostalgie en repensant à lui. A la façon dont elle était partie sans même dire au revoir. Elle comprenant sa rancœur et espérait pouvoir un jour lui présenter ses excuses comme elle le devait. Elle se met à éclater de rire. Ça te force à pousser beaucoup plus vite !
Le problème c’est que ça ne sert pas à grand-chose de lui parler. J’ai essayé cet été à Kitsap, mais si je lui demande de renoncer, c’est comme si je lui demandais d’arrêter d’être lui-même. J’crois pas avoir le droit de faire ça. Du moins, c’est ce qu’elle croyait. Mais peut être aurait-elle du insister plus ? Elle ne craignait de le perdre pour toujours. Et cela changerait-il vraiment quelque chose ? Plus d’un an qu’elle se débrouille seule, avec l’unique aide de sa famille. A-t-elle vraiment besoin encore de lui ? Elle ne sait pas, où en réalité, elle ne sait plus quoi penser. Pour l’heure, ses prières l’accompagnent où qu’il soit, et son retour est plus qu’attendue. Elle ne s’imagine pas un monde sans lui.
Rassure-toi, je vérifierais quand tu m’en ramèneras, souligne-t-elle en rigolant encore. Je compte mettre en place une petite serre, histoire de les cultiver ici, pour les avoir sous la main. Je pourrais te montrer plus facilement. Elle se lève et part chercher dans sa petite bibliothèque. Ah, le voilà. Elle tend alors un livre à Lex. Quelques-unes des plantes les plus communes. Il n’y a pas que celles qui soignent, si tu veux étudier un peu ça. Le poison, cela pouvait être utile pour empoisonner les ennemis, et les armes aussi et savoir les reconnaitre pouvait éviter des désagréments inutiles.
Entre autres oui. Mais je n’ai surtout pas eu trop le choix pour les Exilés. Depuis qu’on a plus accès au dispensaire comme avant, j’ai dû m’adapter. Lily, je ne sais pas si tu la connais, est comme une sœur pour moi. Elle m’a offert ce livre pour Noël. Il y avait de cela des années, qu’elle avait l’impression. Pour ton sommeil, je te prépare une gourde, tu en boiras avant d’aller dormir. Ça avait fonctionner pour Yulia, ça devrait surement fonctionner pour la brune également.
Elle se repose ensuite en face de Lex. J’ai été kidnappé par des hommes pas vraiment … Pour une balade romantique si tu vois ce que je veux dire. Isha m’a récupéré et je suis restée avec lui. Il n’y avait pas d’autres explications. Elle avait toujours été très dépendante des hommes qui lui avait un tant soit peu montrer de l’affection. L’abandon de son père jouant surement sur cet état d’esprit d’un besoin constant de démonstration d’affection. Beaucoup de personnes m’en ont voulu, je peux les comprendre. Elle secoue la tête et reprend, son petit sourire sur les lèvres. Et toi alors ? C’est quoi ton histoire ?
Une menace à son enfant, trouble le sang d'une mère.
Une vie sacrément remplie, quoi. Qu'elle lâche finalement avec un sourire sardonique. Réceptionnant le livre avec un remerciement silencieux, le feuilletant brièvement en pinçant les lèvres. Bordel, ça lui filait déjà la migraine. Mais elle s'y plierait, en bonne élève. Emie méritait ce semblant de patience qu'elle doutait de posséder après tout. Va pour la gourde, si ça à pas l'goût infime des soupes de Dana, je devrais m'en sortir. Et la proposition lui arrache un sourire alors qu'elle évoque son passé. L'abandon de son ancien groupe, donc. Et toi ? Est-ce qu'ils te manquent ? Elle avait dû avoir des amis, des proches. Ce Nolan par exemple, qui lui aurait tout appris de ce qu'elle en disait.
Venant croiser ses bras contre sa poitrine, baissant brièvement le regard à sa question. Et elle ? Rien que d'y penser, son regard s'assombrit à l'idée. C'est pas ... Incroyable. Ni héroïque. Moins encore mignon, avec une histoire d'amour à la clé. Mais Emie s'était confiée, pourquoi pas elle ? Ses yeux bruns avisant l'espace qui l'entourait un instant, avant de soupirer.
Comme j'te l'ai dis, j'étais prête à cramer l'monde à la chute de mon premier camp. J'y ai tout perdu, en vrai. Mon meilleur pote s'est tiré dans la nuit pour déserter, mon mec est mort. En fait, quasiment tout l'monde est mort. J'étais gravement blessé j'ai d'mandé à ce qu'on me laisse sur place, j'ai faillit y rester. Et elle avait survécu. Malchance ou non, elle ne saurait dire. Ceux qui m'ont r'pêché, j'les ai vu crever à la suite jusqu'à ce qu'il reste que moi. Et des rôdeurs. Elle hausse les épaules, reprenant finalement. J'avais quitté Seattle un temps, j'suis revenue quand Oxana créait son motel. On ... S'connaissait d'avant, on va dire. Elle cherchait un chien d'garde, mon job était tout trouvé. La suite, tu la connais. Le merchants, la fuite, Crescent. Esquissant un sourire d'ou la joie était parfaitement absente pour reprendre.
J'ai pas prétention à dire que j'suis saine d'esprit. J'sais que des connexions se font plus ici. Indiquant sa tempe du bout des doigts. Son attrait pour le feu, son aisance à se complaire dans la violence et le sang. Ca n'avait rien de naturel. Mais j'me sens en paix avec moi même, depuis que j'vous ai rejoint. Et quelque part, elle leur en était reconnaissante.
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La sage-femme se dirige alors dans une petite pièce derrière la cuisine, remplissant une petite gourde de ce qu’elle a proposé à Lex. Elle est contente de voir que son amie prend tout ce qu’elle lui dit au sérieux, elle apprécie les efforts qu’elle fournit. Dis-moi, qu’elle demande finalement en revenant avec la gourde. Est-ce que tu crois que tu pourrais m’aider à m’entrainer à tirer un peu ? Anton m’avait déjà fait un petit cours sur les bases, mais je me rends compte que je ne suis franchement pas douée. Si tu pouvais me donner quelques conseils à l’occasion, je te montrerais que je peux aussi être une bonne élève qu’elle ajoute avec un petit sourire sur les lèvres pour indiquer qu’elle trouve la brune plutôt studieuse.
Oui, je repense beaucoup à ceux que j’ai laissé là-bas. Je ne suis restée qu’un peu plus d’un an, mais dans un groupe aussi grand, on se rapproche vite de personnes. Elle est à nouveau pensive. Mais je sais que si j’en ai vraiment besoin, je peux aller les voir. Le souci c’est qu’avec les menaces actuelles, ce serait trop risqué.
Elle écoute ensuite son récit, ne peut s’empêcher de poser une main sur la sienne en signe de compréhension. Ils en avaient tous bavé, tous autant les uns que les autres. C’est ce qui les avait finalement forgés. Je suis heureuse de pouvoir te compter parmi nous. Tu es quelqu’un de bien Lex.
Elle reste un instant à penser tout ce par quoi ils étaient passés, tous ensemble pour devenir la grande famille qu’ils étaient devenus. Puis elle tique en regardant par la fenêtre. Bon, si ça ne te gêne pas, je dois aller récupérer mon fils, il doit avoir faim. Elle se lève et sourit toujours à la brune. Si tu veux venir t’entrainer pour les sutures, je te laisse le matériel ici, et surtout, n’hésite pas à venir me voir si tu as la moindre question.
Et sans penser à sa réaction, elle prend la jeune femme dans ses bras. Fais comme chez toi ici et merci d’être venue aujourd’hui, c’était un moment agréable qu’elle rajoute. Elle lui fait un dernier signe avant de finalement quitter la maison direction celle de Maes et Allia.
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