Sujet: Re: Sunny afternoon Ven 11 Nov 2022 - 20:03
Maelys la regarda avec surprise, un bref instant. Elle n’avait pas le souvenir de l’avoir entendue parler de son mari pendant les cours de cuisine, mais s’il était dans le district trois, il était forcément militaire, non ? Est-ce qu’il travaillait avec son beau-père ? Elle ne connaissait pas beaucoup les hommes de Walla Walla, pour ne pas dire presque pas du tout. « Moi aussi j’habitais ici avant ! J’ai habité partout ici, je crois. » Sauf le bidonville, qui semblait terrible, et où elle n’avait jamais mis les pieds. Même si elle avait un très mauvais souvenir du sixième district, pour le peu de temps qu’elle y avait passé une fois rétabli, et pas un très bon souvenir du cinquième non plus. Pas que les conditions soient vraiment plus difficiles que lorsqu’elles étaient à l’extérieur, avec sa mère, mais Maelys devait faire à l’époque le deuil d’un père qu’elle savait vivant, Jena et elle ne mangeaient pas à leur faim, et elles étaient privées de liberté, forcées à assimiler et adopter une façon de penser qui ne convenait pas du tout à la pré-adolescente. Grimaçant, elle secoua la tête, s’obligeant à sourire pour n’inquiéter ni April ni Nell.
« Merci beaucoup ! C’est très gentil. Je, on s’amuse beaucoup, mais j’ai encore un peu de mal à me repérer. » Elle n’avait pas vécu très longtemps au district 3, et elle avait un peu de mal à retrouver son chemin parfois – surtout alors qu’elle était allée beaucoup plus loin que prévu, aujourd’hui. Même si April pourrait probablement la guider ? Mais c’était elle, la grande sœur, et elle devait veiller sur elle. Elle l’avait promis à son frère.
Vous verrez, c’est très amusant ! J’en avais jamais fait avant que Mae m’apprenne, et j’aime beaucoup ! Ça touchait l’adolescente, qu’April le confie sans arrière-pensée, Maelys lui donnant une petite bourrade affectueuse contre l’épaule. « Elle est trop gentille ! » Elle le pensait sincèrement. Même si elle avait donné son accord à sa mère pour qu’elle épouse River, mariage au sujet duquel elle était bien moins mitigée qu’avant, elle ne facilitait pas forcément la vie de sa petite demi-sœur. Au moins n’entendait-elle pas vraiment les cris qu’elle adressait à Jena… Secouant la tête, elle sourit à nouveau. « Les meilleurs que vous ayez jamais mangés ! Et ils sont très bien décorés ! Elle a des doigts de fée. » Mais pour elle qui perdait vite patience, le travail d’April était impressionnant. Même si elle était réellement plus douée que les autres – même Lynn n’en faisait pas d’aussi jolis que sa sœur.
Hochant la tête, elle suivit les conseils de la jeune femme face à elle, s’assurant qu’April ne renversait pas la poussette – pas qu’elle soit maladroite, mais elle n’avait que onze ans, elle pouvait le faire par mégarde. Installant la couverture, elle sortit aussi les muffins de son sac, soigneusement calés dans une boîte. « Prenez ce que vous voulez ! » Elle regarda attendrie April qui tenait Charlie, sans se rendre contre que ses yeux s’humidifiaient un peu : elle était beaucoup plus petite à l’époque, mais elle aussi avait tenu son petit frère comme ça. Essayant de masquer son trouble, elle reprit la parole. « C’est ma mère qui s’occupe du petit frère d’April. Elle la laisse souvent s’en occuper un peu, elle est très douce et fait très attention. » Au cas où Nell craignait quoi que ce soit – même si elles étaient très proches du sol, et que le bébé était solidement calé dans les bras d’April. « C’est votre premier enfant ? Enfin, si vous voulez me dire ! »
Si la petite disait avoir habité un peu partout dans Walla Walla, c’est soit qu’elle avait perdu le patriarche de sa famille, soit que celui-ci avait eu la chance de gravir les échelons. Par peur de raviver de la tristesse chez la petite Maelys, Nell préférait ne pas poser trop de questions, même si ça lui brulait les lèvres d’en savoir un peu plus.
Tant mieux si elles avaient la chance de s’amuser un peu. Trop rapidement les choses changeraient pour les demoiselles… Était-ce le prix à payer pour vivre ici ? Il semblait que oui. Nell n’approuvait pas en totalité le régime de New Eden, mais qui était-elle pour changer quoi que ce soit ?! Elle espérait qu’avec le temps et les nouvelles générations, l’histoire se répéterait. Que le progrès arriverait bien assez vite. Que les rôles plus… traditionnels laisseraient rapidement leur place à la modernité. Il avait fallu ce qu’il avait fallu pour créer une ville fonctionnelle, désormais c’était leur de l’évolution…
- Je suis certaine que Maelys est un bon professeur, pas vrai ? Demandait Nell à la jeune April tout en offrant un petit clin d’œil à la grande sœur.
Elles étaient tout à fait attendrissantes toutes les deux et la fleuriste fondait un peu plus de les voir interagir entres elles.
Une fois son fils dans les bras de la petite sœur de Maelys, Nell surveillait d’un œil attentif, mais affectueux la plus jeune s’occuper de son fils.
- Oh merci ! C’est vrai qu’ils sont jolis comme tout ! La maman prenait un muffin si gentiment offert et observait toujours April qui se débrouillait avec Charlie dans les bras. Oui, je vois qu’elle sait s’y prendre. Confirmait Nell en riant doucement. Charlie est mon troisième enfant, mon deuxième fils. Soufflait la brunette sans perdre son sourire. J’ai perdu mes deux premiers enfants. Elle devançait la curiosité de sa petite protégée du jour.
Elle pourrait lui poser les questions qu’elle souhaitait, Nell s’assurait qu’elle soit à l’aise de le faire. Pas que ça ne lui serrait pas le cœur d’en discuter, mais elle voulait que la jeune fille puisse épancher sa curiosité, peut-être en apprendre un peu plus sur la vie du même coup… Il ne fallait pas surprotéger les jeunes non plus, le monde d’aujourd’hui était bien dur.
Maelys parlait peut-être à tort et à travers, même si elle ne disait rien de mal ou de répréhensible, pas consciente qu’elle pouvait monopoliser l’adulte et peut-être la déranger. Mais Nell était si douce et si gentille qu’elle peinait à croire que ça puisse être le cas – surtout alors qu’elle semblait relancer elle-même la conversation, et se montrer très curieuse à l’égard de ce que disait les deux fillettes. Depuis quand n’avait-elle pas eu une conversation aussi apaisante ? Elle n’aurait pas su le dire.
« La meilleure ! C’est elle qui a demandé à papa si elle avait le droit de m’apprendre. Et… elle se comporte comme si j’étais normale. Comme ma grande sœur, et le reste de ma famille. » Maelys sourit quand April la prit dans ses bras, le lui rendant avec beaucoup d’affection, avant de retranscrire ses paroles, répétant d’un air gêné son opinion sur elle, les joues légèrement rosies. Elle était touchée, bien sûr, mais elle n’était pas sûre de ne pas avoir voulu lui apprendre pour ne pas qu’on lui interdise. Même si elle appréciait de donner un peu de liberté à sa petite demi-sœur. « J’ai un skateboard aussi, si vous voulez essayer ! » Qu’elle se sente libre de le faire. « Je sais pas si on a le droit, mais si un jour vous voulez, vous aurez qu’à nous rendre visite à la maison. Ou me dire au club… » Même si c’était peut-être pas le bon endroit.
Se tournant vers April, elle lui adressa un petit sourire encourageant malgré le pincement au cœur qu’elle ressentait. Elle lui rappelait la naissance d’Ewen, quand elle insistait pour le porter. Chassant en clignant plusieurs fois des yeux les quelques débuts de larmes qui menaçaient de poindre à ses yeux – alors que ça n’était plus arrivé depuis longtemps – elle plaqua un sourire sur son visage. « Tiens, assis-toi. Et redonne le nous, quand tu auras mal au bras. » Parce que, même si elle adorait les enfants, elle était encore petite et un enfant n’était pas tout léger.
Hochant vigoureusement la tête, Mae se laissa aller à sourire. « Elle fera une merveilleuse grande sœur. » Et elle ? Pouvait-elle seulement en être une pour un nouveau petit frère, qui ne l’était même pas réellement ? Écarquillant les yeux, elle se releva, pour étreindre maladroitement Nell, à sa confession. Elle s’était laissée aller sous l’impulsion et se retira tout aussi brusquement, réalisant combien son geste pouvait être déplacé. « Je suis désolée… Moi aussi, j’ai perdu mon petit frère. » Son vrai petit frère, le fils de sa mère et de son père. C’était bien cruel, d’ôter la vie à des enfants. Que ça soit son frère, celui de Lynn et d’April, ceux de Nell… « Vous connaissez ma mère ? Jena ? » Peut-être qu’elles pourraient en parler, si elles en avaient besoin.
Sujet: Re: Sunny afternoon Mer 11 Jan 2023 - 17:10
La plus jeune se mettait à signer un peu plus longuement et finit par prendre Maelys dans ses bras. Sans comprendre pour l’instant, la fleuriste ne pouvait pourtant s’empêcher de sourire, étant au moins capable de deviner que April venait de parler en bien de sa grande sœur.
Cette dernière d’ailleurs dit tout haut ce que sa jeune sœur venait de signer et ça attendrissait qu’encore plus Nell.
- La famille, ce n’est pas toujours à cause du sang. C’est plus fort que ça. Expliquait la maman avec douceur. Il lui suffisait de penser à Mo, qui était devenu comme un père pour elle.
La brunette pouffait de rire quand il fut question du skateboard. Elle ne s’imaginait pas trop sur la chose, encore moins vu toutes les règles de bienséances imposées aux femmes ici. Maelys avait peut-être cette chance, de ne pas encore être considérée comme tel, encore un peu enfant ? Pour autant, Nell ne voulait pas refuser et décevoir la petite.
- Je note ! Lui répondait-elle alors, avec un petit clin d’œil malicieux.
Tous les quatre à l’ombre d’un grand arbre, la petite fleuriste prenait bien le temps de mémoriser ce moment. L’air chaud d’été, la petite brise, l’odeur des fleurs, les rayons du soleil, le sourire des deux petites sont fils déjà endormis dans les bras de la cadette. Un tableau qu’elle chérirait longtemps.
- Elle a un bon exemple ! Rétorque du tac-o-tac la trentenaire à Maelys.
Elle avait l’air de prendre si soin de la petite April, forcément cette dernière ne pouvait que répéter ces comportements. Puis, il suffisait de voir l’amour qu’elle avait pour les enfants. Parlant d’eux d’ailleurs, Nell répondait sans souci aux questions de l’adolescente, puis soudainement, Maelys vint l’étreindre. Elle s’écartait rapidement, sans doute ayant peur d’avoir fait une bêtise, mais le sourire de la fleuriste ne se fit que plus maternel. Elle prenait la main de la jeune fille pour la serrer avec tendresse, pour la rassurer aussi.
- Je suis désolée aussi de l’apprendre ma chérie. Penchant la tête sur le côté, la maman réfléchissait à peine une seconde. Jena ? Atkins ? S’il s’agit bien d’elle, oui ! Enfin, nous nous croisons au club des femmes de militaires. Son regard s’illuminait en songeant à quel point le monde était petit.
Sujet: Re: Sunny afternoon Jeu 19 Jan 2023 - 20:01
Si April allait parfois un peu vite pour Maelys, en signant, l’aînée était de plus en plus à l’aise et arrivait à la comprendre assez facilement, même si elle devait se concentrer. Aussi, elle était totalement inconsciente des mimiques sur le visage de Nell, ne remarquant pas à quel point elle était attendrie par leur comportement digne de deux sœurs. Elle la regarda avec surprise, alors qu’elle énonçait quelque chose qui réveillait beaucoup de questionnements, chez Maelys. Est-ce que… est-ce que River, Lynn, April et Wilan faisaient vraiment partie de sa famille ? Est-ce qu’ils la considéraient comme telle ? Elle aimait énormément April, appréciait aussi River mais avec Lynn… Leur relation était plus tendue, ce qui n’avait pas empêché sa demi-sœur de parler d’elle comme de sa sœur. Mais elle peinait à se faire un avis définitif là-dessus. Un peu triste, elle répondit quand même. « Je l’espère… » Serrant un peu plus April contre elle, elle ignora le regard surpris de sa cadette, avant de signer pour elle qu’elle était ravie de l’avoir comme petite sœur.
Et d’aider Nell à s’installer auprès de l’arbre en veillant à ce qu’April tienne bien Charlie avant tout. « C’est vraiment génial ! Rouler à toute vitesse, comme si rien ne pouvait nous arrêter ! » Elle, en tout cas, trouvait cela grisant. Et, surtout, elle avait moins la sensation d’être oppressée, quand elle était sur son skate ou ses rollers. Même si elle ne pouvait pas admettre cela.
Elle ne put s’empêcher d’adresser un grand sourire à Nell alors qu’elle la complimentait sur l’exemple qu’elle donnait à April. Car c’était bien le cas, n’est-ce pas ? Elle l’interrogeait peut-être malgré elle du regard, ayant plus l’habitude que Jena lui reproche son attitude et que Lynn manifeste gestuellement son mécontentement en la voyant – même s’il était possible que l’adolescente exagère le rejet de sa mère et de sa demi-sœur à son égard. « Je fais de mon mieux ! » Et c’était vrai, en présence d’April du moins. Parce qu’elle était adorable et ne méritait pas d’assister aux crises de Maelys et aux affrontements fréquents entre Jena et elle.
Laissant l’impulsivité de la jeunesse parler, elle avait étreint Nell et si elle avait craint d’aller trop loin, elle accueillit avec soulagement la pression sur sa main et ses douces paroles. Elle n’en était pas tout à fait consciente mais… Les gens aussi doux et attentionné que Nell n’avaient rien à faire dehors. Est-ce que Walla Walla était bien, pour eux ? Des questions qu’elle se poserait surement plus tard. Hochant doucement la tête, elle confirma pour sa mère. « Oui, c’est elle. Elle… Elle s’appelait Reid, comme moi, avant. » Et autre chose encore avant, mais sa fille ne se souvenait pas vraiment du nom de la famille de sa mère, qu’elle connaissait à peine. « Oh… Je ne savais pas qu’il y avait un tel club. C’est… C’est pourquoi ? » Les clubs de couture, de cuisine… Ils avaient tous une utilité précise, mais celui-là ? « Comment vous avez connu votre mari ? Il l’était avant que vous soyez ici ? » Est-ce qu’elle n’avait pas toujours été ici, en réalité ?
Sujet: Re: Sunny afternoon Lun 23 Jan 2023 - 16:32
Nell était un peu surprise de savoir que Mme Atkins n’avait jamais parlé de ce club à sa fille, mais au fond, ce n’était pas grave non plus.
- C’est un groupe de soutien. Quand nos maris partent à l’extérieur, nous nous inquiétons et nous nous réunissons pour discuter, trouver du confort, s’entraider. S’ils reviennent blessés ou s’ils ont eu… très peur par exemple, nous nous conseillons pour savoir comment aider au mieux nos maris. Nos familles. Explique Nell en souriant.
C’est… simplifié, mais au fond c’est exactement ce qu’est ce groupe.
- Ce n’est pas tous les maris et tous les papas qui risquent leur vie pour nous, donc de savoir que les autres femmes du groupe vivent la même réalité, ça fait du bien. Après, les autres clubs sont très intéressants aussi ! On y apprend plein de choses utiles, comme comment coudre, comment faire ses propres vêtements, comment cuisiner pour ne pas faire d’indigestion. Plaisante un peu la fleuriste.
Bon, il y a un peu d’endoctrinement aussi, mais... encore et toujours, Nell espère que leur communauté évoluera. Il avait fallu revenir aux sources, pour se relever après la pandémie, mais de nos jours… Il y avait du changement dans l’air de toute façon. La petite brunette espérait donc voir tout ça de son vivant ! Pour les jeunes comme Maelys, pour les autres femmes aussi et pour son fils.
- Non, nous nous sommes rencontrés ici. Ça lui mettait un immense sourire aux lèvres que de repenser à tout ça. Je cueillais de nouveaux bulbes pour la fleuristerie, tout près du terrain d’entrainement des soldats. Nous nous sommes croisés là-bas. Avons discuté un petit peu. Il s’était blessé au genou, je l’ai aidé. Puis… de fil en aiguille, il a commencé à venir me visiter plus souvent à la fleuristerie et nous sommes tombés amoureux.
Elle ne pensait sincèrement pas que ça pourrait lui arriver de nouveau. Même qu’elle s’était un peu résignée à ce marié sans amour, mais Steve… Il avait tout simplement chaviré son monde.
- Vous avez encore le temps, mais qu’est-ce que vous aimeriez faire plus tard mes chéries ? Il y avait de plus en plus de possibilités au niveau des carrières après tout !
Sujet: Re: Sunny afternoon Dim 29 Jan 2023 - 22:00
Maelys écoutait attentivement, sachant pertinemment qu’il était peu probable que sa mère et elle aient des conversations très poussées et qu’elle lui parle de sa vie. Quand elles ne s’engueulaient pas franchement, elles marchaient sur des œufs l’une en présence de l’autre et n’échangeaient pas beaucoup de mots – à moins d’essayer de ne pas alourdir l’atmosphère pour la famille Atkins, et encore.
« Ma maman, elle… » L’adolescente s’arrêta subitement, réalisant que ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas parlé de Jena à d’autres personnes avec cette appellation affectueuse au lieu de son prénom ou de parler de sa mère. Grimaçant, elle reprit sa phrase, essayant d’ignorer son trouble. « Elle était psychologue, elle doit être douée pour vous aider, non ? » Et surtout, ce genre de troubles, ça la connaissait bien. Avec River bien sûr, mais aussi avec Locklan quand il partait avec les autres motards. « Mon père, pendant… pendant l’invasion des morts-vivants, il a rejoint un groupe de motards, pour notre protection. » Aussi relative ait-elle pu être. « Ils partaient souvent tous ensemble, et je l’accompagnais aussi parfois, elle… Elle a dû avoir peur. » Elle doit avoir beaucoup à dire. « Elle vous parle de papa, parfois ? » Maelys supposait que non, elle n’en parlait même pas avec elle, après tout. Si… Si elle se confiait à ces femmes, elle le prendrait très mal.
Mais elle voulait savoir. Elle en avait besoin. Elle en souffrirait, oui, mais avoir la preuve qu’elle ne l’avait pas oublié, qu’elle n’avait pas rayé tout cet aspect de sa vie… Peut-être qu’elle croirait ne pas juste être encombrante pour sa mère, maintenant qu’elle avait retrouvé une nouvelle famille. Se levant, elle passa sa main sur la joue d’April sans rien dire, lui souriant, avant de lui reprendre Charlie des bras. Il commence à peser lourd, n’est-ce pas ? Sa petite demi-sœur hocha la tête et Maelys s’assit doucement avec le bébé dans les bras, le berçant comme elle le faisait avec Ewen par le passé. Et, quand elle espérait que personne ne la voyait, avec Wilan.
Elle grimaça plus franchement à la mention des clubs de couture et de cuisine. « J’espère que je m’améliorerai… » En couture, et en cuisine, même si ça allait beaucoup mieux pour ce dernier club. Et elle ne parlait pas de la lecture et de l’écriture : à tout juste huit ans quand tout ça avait commencé, elle n’avait pas continué son apprentissage et avait rapidement perdu tout ça. Elle lisait difficilement, écrivait laborieusement, et était la risée de ses camarades. Surtout quand il s’agissait de lire la bible. Même si, bien que cette affirmation lui coûte, les livres pour enfant sur la religion dont Lynn lui avait parlé, et les romans qu’elle lui avait conseillés, l’avaient aidée.
Elle préférait largement que Nell lui parle de sa rencontre avec son mari. « C’est mignon ! Il a acheté des fleurs pour vous les offrir ? Il en a planté chez lui ? Chez vous, maintenant ? C’est comment chez vous ? » Elle laissa un silence s’installer un instant, avant de rougir un peu. « C’est comment, de tomber amoureux ? » Elle était trop jeune pour ça avant d’être ici, et elle ne savait pas vraiment si elle en aurait l’opportunité. Elle n’en avait pas envie mais si elle n’avait pas le choix… Enfin, elle avait le temps, un peu.
Se retournant vers April, elle lui résuma la conversation, puis lui répéta la conversation de Nell. Mon papa, il est amoureux de la maman de Mae ! Si elle était estomaquée et qu’elle ne savait pas quoi en penser, Maelys répéta de mauvaise grâce les paroles d’April. Elle avait beau aimer son beau-père, elle voulait croire que sa mère n’aimerait personne comme son père. Même si c’était naïf. Je voudrais élever les chiens ! Elle était jeune, pas consciente de ce qu’elle pouvait faire ou non. « On aide River là-bas, toutes les deux. Il nous emmène avec lui quand il peut. » Le visage de Maelys s’était illuminée : pour elle qui adorait les chiens, c’était un vrai plaisir. « Si je peux… Si je peux, je vais essayer d’aider les médecins, et de travailler à l’hôpital. » Comme Mia, qui avait déjà commencé à y travailler. Même si c’était surtout pour poursuivre ses études le plus longtemps possible et avoir à se marier plus tard. Et vous, vous avez toujours voulu être fleuriste ?
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