Pas de contact.
A la surprise d’Anya, Emilie ne semblait pas être du genre à le forcer. Au contraire, elle proposa de l’éviter autant que faire se peut par une première analyse que la jeune adolescente serait la seule à guider.
Celle-ci ne masqua pas son étonnement. D’ordinaire, la plupart des gens, même de sa propre faction ne semblaient pas toujours comprendre sa crainte du contact et c’était surtout le fait de redouter une morsure intempestive - la fillette était connue pour être de nature très “mordante” - qui les rendait peu enclins à la toucher. Là, elle avait plutôt l’impression de retrouver Tori et sa douceur naturelle qui méritait sans aucune doute la médaille de la patience avec elle et n’avait jamais fait de geste sans être sûre qu’elle soit d’accord au préalable.
“Qu’est ce que tu en dis ? Tu me montres toi-même ?”Voilà, c’était dit, confirmé. Emilie lui souriait gentiment et attendait sa décision. Anya, encore un peu surprise, hocha finalement assez rapidement la tête, plus curieuse qu’angoissée à présent.
Suivant les directives de la médecin, elle leva son bras de nouveau et appuya à différents points de ses muscles, grimaçant à chaque fois qu’une décharge de douleur la traversait.
“C..c’es-est l-là qu-que-e ça-a f..fait l-le p..plu-us ma-al.” expliquait-elle, concentrée sur son ressenti.
Emilie continuait de l’assister toujours avec ce douceur non-intrusive qui la détendait un peu plus à chaque seconde, la faisant même retrouver sa motivation alors que la jeune femme lui décrivait les gestes appropriés. Quand il s’agissait de médecine, la petite sauvageonne était toujours heureuse d’apprendre et répéter les gestes qui pouvaient soigner autrui.
Bon, là c’était elle même qu’elle tentait de soigner, mais bon l’idée restait la même.
Alors que son professeur du moment lui indiquait comment appliquer la pommade et le léger bandage qui lui éviterait un hématome ou d’appuyer trop fort sur son bras, Anya se sentit même assez en confiance pour retirer son sweat et exposer son bras pour y avoir un meilleur accès.
Elle eut un regard rassuré en remarquant que la douleur n’était finalement déclenchée que par un léger hématome, certes mal placé sous son deltoïde, mais loin d’être grave. Elle hocha la tête aux instructions suivantes et mit toute son application à étaler la pommade et placer le bandage, tirant la langue sous l’effet de la concentration.
Elle tourna ensuite son bras sous ses yeux pour admirer le résultat, espérant que en dessous du sweat Faith ne remarquerait rien. Satisfaite, elle adressa un regard brillant à Emilie et lui présenta son bras, attendant l’approbation.
Si elle ne souriait pas, l’immense reconnaissance et le soulagement qui illuminaient son regard exprimaient ce qu’elle ressentait pour la jeune femme à l’heure actuelle.
“Di-is ma-ad-dame Em..mi-ilie.” interrogea t-elle alors, repensant au paroles précédentes de la jeune femme.
“Le-es g-gens qu-qui ont p-p-pas m..ma-al ph...phy-ph..phy-ysi…phy-ysi-m-ment, i-ils o-ont m-mal dan-ans leur t..tête ?” Elle lui lança un regard perçant, et étonnement compréhensif compte tenu de ses mots approximatifs. Elle se fit ensuite pensive, relayant cette idée à son propre cas. Elle n’était pas dupe au point de ne pas comprendre que ses réactions paraissaient parfois étranges auprès des autres et si ça ne la dérangeait pas tant que ça, ça la faisait beaucoup s’interroger.
Mais si Emilie cherchait conseil auprès de Faith à ce niveau, elle ne devait pas être la seule dans ce cas, si ?