The Walking Dead RPG

Ohlala, Mary s’entoure que de mecs qui rougissent plus facilement qu’elle en fait. Remarque c’est un moyen comme un autre d’avoir la paix. Mes yeux s’écarquillent encore plus si c’est possible. « Des chocolats. » Putain, il a offert des chocolats pour s’excuser… d’s’être barré sans l’avoir baisé ? « On s’dispute quand tu veux si tu m’ramènes des chocolats après. » S’engueuler pour quoi, j’en sais foutre rien, mais j’peux trouver easy. J’ricane et je hausse les épaules. « S’tu veux. » Même si j’aurais bien continué un peu sans qu’y ait Lukas dans l’coin, vu qu’lui se gênerait pas pour m’envoyer péter ou m’retourner mes questions. Quoi que là-dessus, il le ferait ptet pas, il est pas assez con pour mettre ce sujet sur l’tapis m’concernant j’crois.

« Les liens du sang, ça fait pas tout. » Après tout, techniquement, on était que demi-frère et sœur, et ça changeait que dalle. « C’est plutôt cool que t’es encore ton père, et ta frangine donc. » Ah, c’ptet pour ça qu’il à préciser pour les liens du sang. « Oh. Désolée. » C’est c’qu’on dit non ? J’vais pas non plus faire semblant d’être triste pour lui, tout le monde a perdu quelqu’un non ? Ca reste pas cool, mais j’y peux rien de toute façon. J’ai une moue quand il parle de New Eden, et j’lève les mains en signe de pseudo-rédition. « J’te crois. Juste, c’est pas n’importe qui. C’est courageux de les affronter. » Et inconscient, mais j’suis pas assez stupide, ou méchante j’sais pas, pour lui dire. Il le sait déjà de toute façon.

N‘empêche qu’il est vachement susceptible, entre ça et son canasson ! Mais ça va, je gère. « Moi ? Ils ont jamais été ensemble. On vivait avec mes grands-parents, Lukas et moi, c’était hyper cool ! Jusqu’à c’que ma mère s’dise qu’on lui manquait. J’sais pas trop c’qu’il lui est passé par la tête, on était vachement mieux chez eux. Enfin, ptet parce qu’ils commençaient à être trop vieux et qu’elle a pas eu le choix… » En y réfléchissant, ça semble logique. Je hausse les épaules et grimace quand il reprend. « Not’mère est morte, pas longtemps avant tout ça. Mon père voulait pas plus de moi que celui de Lukas voulait de lui, mais ils ont juste pas eu le choix après. » Je frotte nerveusement mon bras en parlant, et quand j’m’en rends compte, j’fronce les sourcils et je hausse de nouveau les épaules, trop nonchalante. «  Et puis, ça a été la fin du monde. Mon père a essayé de me bouffer, celui de Lukas l’a tué, et depuis, on est accrochés à lui telles des moules à leur rocher. » J’relève la tête, dans un élan d’arrogance. « Mais en vrai, on s’débrouille bien, on a pas besoin d’lui. » Ouais, c’est beau d’y croire. « Breeef. Tout ça pour dire, que dès fois, c’est pas plus mal, de pas savoir ! » Et tout va hyper bien.

Au final, il semble aussi content qu’moi de parler de patinage. On dirait papy quand il parlait d’moi à ses amis, avec cette fierté cheloue-là… ouais, ça m’faisait trop plaisir. En même temps, c’est l’seul qu’à jamais été heureux et fier de moi, alors bon… J’secoue la tête et écoute ce qu’il raconte. « La classe ! Tu m’étonnes qu’elle devait être forte pour atterrir là-bas ! » L’équipe olympique, c’pas rien. J’le fixe en haussant les sourcils. v« Bien sur que si ! Dès qu’il fait froid, j’essaie de trouver un endroit où c’est suffisamment gelé pour essayer d’en faire ! » J’grimace. « Mais on est jamais sûr et j’ai pas envie d’me retrouver dans un lac gelé non plus, alors c’est rare… Tu devrais essayer les rollers ! C’pas tout à fait pareil et tu peux pas faire des figures acrobatiques, mais ça ressemble un peu ! J’te montrerai les miens en revenant ! J’me déplace presque que comme ça quand j’suis toute seule ! » Et c’est hyper stylé aussi, les rollers tout terrain. Et hyper rapides.

Bon, à cheval, c’pas mal non plus, même si c’est galère pour monter dessus en fait. Mais ça aurait pu être pire, j’tiens dessus, j’tombe pas. La prochaine fois, je monterais avant lui… Ah ouais, j’en suis déjà à m’dire que j’aimerais bien r’commencer. Hum. Ouais, non, ça m’pose pas de soucis. Je hausse les épaules à sa question. « J’crois pas non. » Bon, j’vais pas le faire tourner en rond des heures non plus, ce serait abusé. Du coup, on arrive assez vite au premier collet. « Ptet, mais il est aussi grand qu’moi et oublie pas qu’c’est ma première fois ! » Donc j’ai l’droit d’être fière ! « Donc on peut monter à deux tant qu’on saute pas ou qu’on fait pas de galop ? » C’est con, ça doit être fun ça. Je gratouille de nouveau le museau…la tête d’Anoki. On dit museau pour un cheval ? On s’en fout. J’lui retourne son sourire, autant pour le lapin que pour le reste. « On peut apprendre en si peu de temps sérieux ? Tu m’montrerais ? Genre là ?... Ou plus tard, y a pas d’urgence… » J’me mords la lèvre. « Mais j’aimerais bien ouais, savoir monter à cheval et tout, même si j’en ai pas, juste comme ça tu vois. » Tout en parlant j’avance un peu, m’assurant qu’il me suit du haut de son cheval et j’grimace en voyant le deuxième collet vide. J’m’assure que tout est bien mis et j’me redresse. Flemme de vérifier le reste. « On en a assez pour quatre ? » J’lève le lapin et hausse les épaules. « On va dire que oui. » J’attache le lapin à mon sac. « Tu veux voir ailleurs quand même ou on rentre ? » Ou tu m’montres comment on fait ?

Je lâchai un rire surpris, à sa remarque sur les chocolats, mais fut bien content de changer de sujet. A chaque fois que je parlais de cette première expérience au motel, c’était la honte assurée ! Mais finalement, Jodie se révéla être bien plus sympathique qu’elle n’en paraissait au premier abord. Elle comprenait que les liens du cœur étaient plus forts que ceux du sang, par les temps qui courraient. Nous avions tous l’impression d’avoir eu une deuxième vie après le début de la pandémie, non ? Je lui offris un sourire un peu triste. « T’excuses pas. » Lui glissai-je à l’évocation de ma sœur. « Et j’affronte pas seul New Eden… » Mais inutile de s’appesantir sur ce sujet-là aussi, n’est-ce pas ? Je comprenais ceux qui recherchaient uniquement à préserver leur tranquillité. J’aurais aimé qu’on puisse en faire autant qu’eux, mais parfois la réalité nous rattrapait.

J’écoutai son histoire qu’elle me livra sans fard. Ils avaient été tous les deux élevés par leurs grands-parents qui avaient été les seuls à réellement les aimer. Leurs parents les avaient délaissés depuis le début. « J’ai du mal à comprendre pourquoi tu fais des enfants si tu veux pas t’en occuper en fait… » Ca me sidérait un peu, à tel point que je me retournai sur la selle pour la regarder par-dessus mon épaule. « Ma sœur a essayé de me bouffer aussi et… » Je grimaçai un peu. « Ca n’a pas dû être facile pour vous. T’as raison, j’ai eu de la chance d’avoir mon père ce jour-là. » Je serais sans doute mort dans le cas contraire. « Et toi ton frère. » Je lui souris un peu.

Celui-ci s’étira davantage en parlant d’Isa. Que Jodie la trouve forte et classe avant même de la connaître me procura un certain sentiment de fierté. Parce que c’était ma copine dont on parlait là ! Je notai dans un coin de ma tête que Jodie serait ravie de faire du patin sur glace comme elle. « Si on trouve un lac gelé, je te dirais. Elle en cherche aussi, souvent. » Et elle me parla subitement de rollers, ce qui me laissa un peu plus dubitatif. « Des rollers ? Pourquoi pas… enfin j’ai un cheval, tu sais. » Lâchai-je avec un sourire taquin aux lèvres.

Une fois le tour des collets faits, Jodie commença à se dérider un peu, en tout cas assez pour faire preuve d’émerveillement à nouveau envers Anoki. « Je crois qu’on a de belles prises là, alors… ça te dit, je te montre tout de suite comment monter à cheval ? » J’adorais enseigner l’équitation. Je me perdis rapidement dans de nombreuses explications sur la tenue des rênes et sur la bonne posture à avoir à cheval. Elle fit ses premiers pas sous mon regard attentif. Et même si Anoki passa le plus clair de son temps à tricher pour brouter un peu d’herbe sur le bas-côté, ce n’était finalement pas si mal pour une première expérience. J’étais presque triste de devoir partir dès le lendemain, au final. Cette dizaine de jours à Lakeshore m’avait procuré un réel sentiment d’apaisement. Je me fis la promesse de revenir voir Abigail, Lukas et Jodie autant que possible.