Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Ven 7 Oct 2022 - 0:21
Elle prend la parole après un silence. Je la suis du regard, observe le verre d'eau qu'elle dépose de l'autre côté des barreaux. Et j'ai du mal à la suivre. À comprendre où elle veut en venir. Quelqu'un que l'on n'apprécie pas. Au départ, je pense qu'elle parle typiquement de moi, que ce groupe ne m'aime pas, et j'ai l'impression que mon cœur se transforme en glace. Puis je capte vaguement ce qu'elle veut dire. Que ce groupe tient à moi, et que c'est pour ça qu'ils se donnent autant de peine. Je sais pas si ça me fait du bien. Ce serait si simple s'ils ne m'aimaient pas, n'est-ce pas ? Je n'aurais pas à culpabiliser. À me dire que je suis la pire merde qui existe, même pas foutu de pas être un poids pour eux.
Mes bras se referment contre mon buste. Les larmes me picotent les yeux, déjà gonflés et sensibles d'avoir tant pleuré.
Ils … devraient pas … croire en moi …
Parce que ça me donne des responsabilités, simples pourtant, que je ne me sens pas de tenir. Que si j'échoue pour de bon, je leur ferai mal. Qu'ils penseront que c'est leur faute, comme certains me l'ont déjà fait comprendre en s'excusant auprès de moi, comme Aamir, pour ne pas avoir vu ce qui n'allait pas plus tôt. Je ne veux pas leur mettre ça sur le dos.
Je déçois tout le monde.
Avec tous les efforts du monde, je me redresse en position assise, grimace sans cesser de me tenir les bras, plus pour me maintenir le buste, la poitrine, là où j'ai le plus mal. Puis je me traîne proche d'elle – pas trop, j'ai peur d'être un danger -, pour me presser contre les barreaux et me permettre de rester un peu assis.
Billie m'avoue ne pas être d'accord avec cette idée de cage. Mon regard glisse sur elle. J'ai l'espoir qu'elle trouve un moyen, une idée, n'importe quoi, pour me faire sortir.
Je … j'aime pas non plus, je murmure même si je suppose qu'elle s'en doute.
Mes yeux essaient d'accrocher les siens, et mes doigts s'enroulent autour du métal d'un barreau.
Tu vas trouver une solution pour que je sorte ? Tu peux … tu peux leur dire … que je ferai des efforts. Je … je ferai pas de mal … à personne.
Mon front s'appuie contre la Cage. Je ferme les yeux. Au fond de moi, le vide. Comme une noirceur qui s'étend, toujours plus, pour prendre toute la place. Cette drogue, c'était tout ce qui me faisait tenir. C'était la petite lumière qui me donnait un semblant de but, aussi superficiel et destructeur soit-il. A présent, on allait me sevrer. De force. Et une fois que je serais clean, quoi ? Qu'est-ce que j'allais devenir ? Qu'est-ce qui me ferait tenir, foncièrement tenir, autre que la culpabilité de faire souffrir ceux qui m'aiment ?
J'ai peur, Billie, je souffle, et ma voix se brise.
"Runnin', runnin', runnin' through the dark, Watch me run a little more ▵"
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Dim 23 Oct 2022 - 18:00
Je ne réponds ni au fait qu’il dit que personne ne devrait croire en lui ni au fait qu’il ne fait que décevoir. Je m’en fiche en fait, je n’étais pas là avant, mais maintenant si. Les choses vont être différentes pour lui et il ne le réalise clairement pas encore. Le Docteur Dean est dans sa vie et elle va la changer.
Il s’approche d’ailleurs un petit peu et ça prouve la confiance qu’il a en moi, malgré son comportement jusqu’ici et ses silences. Bien sûr, il va tenter de marchander. J’ai vu ça des centaines de fois. Ses doigts s’enroulent autour des barreaux de sa cage et il me demande de trouver une solution. De parler aux autres pour le sortir de là tout en me faisant des promesses d’ivrogne.
Je n’aime pas sa situation, mais elle est nécessaire faute de meilleure organisation. Je n’ai pas de chambre sécuritaire pour lui faire faire son sevrage.
- Je vais trouver une solution. Je vais quand même réfléchir à ce qu’il serait possible de mettre en place. Si limite on peut aménager un putain de placard quoi… Dany. Tu ne feras pas d’efforts. Tant que ton système n’aura pas viré toute la dope que t’as mise dans ton corps. Soyons honnêtes l’un envers l’autre. Soi honnête envers toi-même. Je veux t’aider. Il faut que toi aussi tu veuilles t’aider.
Je pose la main sur la sienne et serre pour le réconforter un petit peu, malgré mon honnêteté un peu brusque. Je veux qu’il ait confiance en moi, donc on ne va pas lui enrober tout dans du sucre.
- Je sais. On va prendre soin de toi Dany, ça n’en doute pas malgré la petite voix dans ta tête qui dit le contraire. Cette petite voix qui dit que tu vaux rien. Que tu vas échouer. Que tu devrais mourir. Que t’es rien. Cette voix, je vais t’aider à l’envoyer se faire foutre. Je vais t’aider à te remettre debout sur tes deux pieds et on va battre se mal de vivre ensemble. Un pas à la fois. On va tomber, mais on va se relever. Oublie la perfection, ce sera un jour à la fois. Je ne te jugerai pas, je suis ton alliée Dany. Je te demande simplement de toujours me dire la vérité. De toujours être honnête. Même si tu as honte, même si tu culpabilises, même si tu t’en veux. Je suis là et je resterai à tes côtés.
Pas par empathie, qu’on s’entende, mais parce que je veux bien lui trifouiller la cervelle et prouver que je suis tout simplement la meilleure psy du coin.
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Mer 16 Nov 2022 - 11:47
Je hoche la tête, ravale mes larmes, choisissant de lui faire confiance même si ça ne reste que des mots. Mais j'baisse les yeux ensuite, quand elle me frappe de la réalité des choses et qu'elle me ramène à ma condition de camé qui cherche à négocier sans croire une seule seconde à ce qu'il promet. Pourtant, j'ai l'impression d'être sincère. J'ai envie de l'être. Mais … quand je vois ce qui est arrivé à Ace à cause de moi, qu'il aurait pu se faire tuer, même, durant l'une de nos sorties où j'allais récupérer ma dose, j'capte que non, en effet, je vais pas faire d'effort. Et que j'ai de la chance qu'il n'y ait eu aucun vrai drame dans notre groupe par ma faute.
Mon front se pose contre le barreau froid, je ferme les yeux, tourmenté comme rarement je l'ai été. M'aider ? Je veux pas. Je veux pas faire d'effort pour moi. J'veux pas me faire du mal pour donner l'illusion que je vais mieux. Car si j'arrête la drogue, les démons vont revenir. J'irai pas mieux. Jamais. Je renifle, avoue ma peur viscérale d'une voix cassée, et sa main se pose sur la mienne. Ses mots ne m'impactent même pas et me font plus de mal qu'autre chose, et ça me rend ouf. Parce qu'il y a pas d'écho dans ma tête, comme si ça rebondissait contre un mur en métal. Et … ouais, ça me fait pleurer d'un coup. J'me laisse traîner au sol comme la chose pitoyable que je suis, et les sanglots prennent le relais. Mes mains se crispent dans mes cheveux.
Laisse... laisse-moi … laisse-moi, laisse-moi …
Parce que je suis pas sûr de tolérer encore des paroles qui sonnent complètement vide et me rappellent que j'suis un cas désespéré. Si elle me parle encore, j'en ai aucune idée. Si elle reste ou si elle part, pareil, parce que ça y est, je me suis renfermé dans ma tête et dans mes tourments. Certains pourraient croire que j'exagère, que je fais du cinéma, que c'est too much. Et j'aimerais que ce soit vrai, que j'fasse juste ça pour avoir de l'attention. Mais ... dans ces moments-là, c'est comme si j'étais enfermé dans ma tête. Comme si mon corps était trop petit pour ce qui me taraude, comme si j'y étais à l'étroit. J'pourrais faire n'importe quoi pour m'enlever cette sensation. Mais que je me fasse mal, que je roule par terre en hurlant, peu importe, la sensation était toujours là. Et je sais, je sais, que ce n'est pas qu'à cause du manque. J'aimerais que ça puisse s'arrêter avec le sevrage. Vraiment. Mais j'ai bien peur d'être condamné.
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Du temps est passé. Je dirais bien que l'eau a coulé sous les ponts, mais j'suis pas sûr d'être assez sorti d'affaire pour pouvoir le dire. Bien sûr, je suis plus enfermé. On a eu le temps de passer chez les Remnants, puis j'ai pu participer à cette attaque contre New Eden. Aujourd'hui, on est sur la terre ferme, avec ces fameuses Tiny House. On m'en a même attritbué une. Je suis quand même en combat contre moi-même, tous les jours, tout le temps. Pas encore foutu de dormir seul, pas encore autorisé à avoir des trucs qui puissent me mettre en danger. J'sens que tout le monde me surveille, que j'suis pas considéré à la même échelle que les autres, mais j'peux pas leur en vouloir. Pour être honnête, j'aurais préféré, j'pense, me faire abattre pendant l'attaque.
J'suis dans ma Tiny, encore bien en bordel. Y'a un lit, en vrac, quelques meubles qu'on m'a ramené, mais tout reste à faire. Mais j'ai pas la force de quoique ce soit. j'suis assis par terre contre le mur, un joint allumé entre les mains, celui qu'on m'autorise, et j'attends. La nuit. Et la nuit, j'attends le matin.
La porte est entrouverte, et me faut un moment avant de capter que quelqu'un est là. J'reconnais cette tignasse rousse, elle a droit à un sourire.
Hey.
Elle m'a pas menti : elle a toujours été là. Même quand j'étais la pire merde, quand j'ai pu l'insulter et la haïr de toute mon âme. J'ai toujours honte, c'est sûr. Je tapote les cendres de mon pétard, les abandonnent à même le sol. Cet endroit ressemble plus à un squat qu'autre chose.
Tu veux visiter mon humble demeure ? J'ai pas fais les poussières, encore, tu m'en voudras pas.
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Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Sam 10 Déc 2022 - 19:32
Les jours puis les semaines ont passé. Les mois même. J’ai vu d’autres patients bien sûr, mais je n’ai pas pour autant abandonné Daniel. C’est un cas bien trop… passionnant pour moi. Cet esprit complètement déglingué, ces pulsions, ces addictions. Quelqu’un de si abimé dans la cervelle de qui je peux m’immiscer un peu plus chaque jour… Je ne suis pas prête à lâcher le morceau.
Nous avons enfin posé pied à terre et avons nos petites… cabanes. Je n’appellerais pas ça une maison, mais je préfère au dortoir commun de la péniche. Sammy et moi on va rendre notre Tiny plus confortable de toute manière. On ne nous refait pas après tout ! Ce sera la plus classe, digne des poules de luxe que nous sommes.
Enfin bref, justement aujourd’hui je vais voir Dany. Il a désormais son petit chez lui, mais il est toujours surveillé. Il doit se sentir en prison, alors qu’au fond les autres ne font que veiller sur lui. La nuance est importante. Moi l’un ou l’autre, je m’en fiche carrément.
La porte est entre-ouverte et avant que je ne puisse m’annoncer, il semble que Daniel me capte.
- Hey ! Que je lui lance en retour avec un sourire chaleureux.
C’est ignoble chez lui. Beurk. Je vais tourner ça à mon avantage bien sûr.
- Ne t’en fais pas. Que je le rassure faussement. Tu as ton chez toi et tu loges comme tu le souhaites ! Mais si tu as besoin d’un coup de main… Je ne le prends pas avec des pincettes. Il sait que c’est le bordel ici et je ne vais pas enrober le tout dans du sucre. Notre état mental se reflète parfois dans notre environnement. Parfois on est juste bordélique aussi. Que je rajoute en riant doucement.
L’un et l’autre sont tout à fait véridiques après tout.
- Comment tu vas Dany ? Commençons par le début quoi. Je veux l’entendre verbaliser. Pas me sortir ce qu’il dirait aux autres. Pas de ça entre nous. Il le sait.
Je m’adosse à un meuble et conserve ce sourire chaleureux, cet air attentif pour l’encourager, pour le rassurer.
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Mer 28 Déc 2022 - 11:50
J'ai un bref soufflement de nez, un peu condescendant aux mots de Billie. Pas contre elle. Contre moi, comme toujours. Je loge 'comme je veux' qu'elle me dit. Heureusement, elle me laisse pas le temps de lancer une pique acide et surenchérit encore.
Et quand on est les deux ? Je marmonne d'une voix un peu rauque.
J'ai jamais été des plus ordonnés, des plus propres de base. Quand il était là, c'était Curtis qui gérait cette partie-là. Pour être honnête, c'était lui qui gérait à peu près tout. Et avant lui, c'était Vaughn. Seul … j'ai oublié comment survivre, et j'crois que j'y arriverai jamais, si je suis pas dans la survie pure et dure. Comme si à ce moment-là, c'était mon cerveau reptilien qui prenait le relais et refusait de me laisser clamser.
J'me redresse un peu, ramène mes jambes que je range en tailleur. Y'a une chaise, dans un coin de la pièce, si elle veut s'asseoir, puisqu'apparemment elle est là pour un moment. Je ferme un instant les yeux et soupir. J'ai pas envie de parler. De ressasser encore les mêmes choses. Comment je vais ? Comme quelqu'un qui a le cul qui trempe dans ses cendres de clopes. Je sais que je vais pas me débarasser d'elle comme ça.
Comme une merde.
Certes, j'suis sorti de ma cage. J'ai beaucoup moins de douleurs à cause du manque. Je peux enfin rester un peu seul sans sauter sur le moindre truc pour me suicider. Mais … j'ai vraiment pas l'impression de faire ça pour moi.
C'est pour les autres que je fais tout ça, j'avoue après avoir tiré une ultime fois sur mon joint. Je l'écrase à même le sol, l'abandonne là. Pour leur faire plaisir.
J'inspire longuement par le nez, avec la sensation d'être dans un gouffre sans fin, et que tout ce que Billie et les autres font pour moi n'est que vain. Que la fin dramatique est inévitable.
Je rêve parfois qu'on va en sortie et que je me perds, et qu'ils me retrouvent jamais. Alors ils sont contraints de partir. Pas le choix. Et moi je peux enfin disparaître sans me soucier d'agir pour eux.
Je marque une pause, glisse une main dans mes cheveux propres. Lexie m'a aidé à me les laver, ce matin. L'odeur de shampoing me dérangerait presque.
Ou qu'un type vient me coller une balle dans la tête, d'un coup, comme ça.
Mon indexe et majeur, en forme de pistolet, se cale contre ma tempe. Je mime la scène. Pan. Simple, indolore. Plus de Dany.
Sinon, ça va. On est là, quoi.
Je lève mes yeux sur elle, lui adresse un sourire. Elle, par contre, a l'air d'aller bien. Toujours aussi canon, aussi fraîche et colorée. A côté, je ressemble à une image en noir et blanc. Un vieux film de Tim Burton tandis qu'elle sort d'un Disney.
Et toi... comment tu vas ?
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Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Sam 28 Jan 2023 - 17:58
Bordélique et mal dans sa tête ? Je me contente de lui montrer la pièce autour de nous pour toute réponse. Ce n’est pas un reproche cela dit. Je garde un sourire amusé, sincère cette fois. Je m’en fiche moi, je vis pas dans ce bordel. Après, je ne me fis pas non plus à l’environnement immédiat pour juger du bien être mental des gens ou non. S’il va mieux niveau sevrage, s’il va mieux niveau estime, j’en ai rien à chier du bordel chez lui et de son manque de motivation à nettoyer.
- Normal oui. Au moins, il n’a pas tenté de me mentir. Comme une merde, ça me convient comme réponse. Et c’est un bon début !
Même s’il ne fait pas ça pour lui-même au départ, on s’en fout. Il lui faut une raison et n’importe laquelle sera bonne. Ensuite, quand il se sentira un peu mieux, moins au fond d’un océan de supplices, il finira par vouloir faire de tout petits efforts pour lui aussi.
Ce sera minime au début et quand il verra que ça va mieux, que c’est en fait possible d’aller mieux, là l’espoir va prendre le relais. C’est fort l’espoir, combien de fois j’ai joué avec ça avec mes victimes ? Mes patients aussi, mais pas dans le même contexte. Je me mords d’ailleurs l’intérieur de la joue pour ne pas sourire avec trop de vilenie… Ah, les jolis souvenirs que j’ai.
- Ce genre de rêves c’est ton inconscient qui parle. Tes peurs. Tes désirs. Tu vois ? En ce moment, tu te contrains à de l’inconfort pour les gens que tu aimes. L’idée de disparaitre est plus digérable pour toi que de toi-même abandonner. D’où ton rêve. Ou ses espérances de meurtre. Parce que tu ne veux pas décevoir, parce que des circonstances hors de votre contrôle justifieraient plus facilement d’abandonner.
Tout s’explique au fond.
- Rêve tant qu’il faut et ne culpabilise pas au réveil. Le cerveau a le chic de nous libérer avec les rêves, de nous aider à digérer les émotions et les traumatismes de l’éveil. C’est prouvé après tout, mais mes patients ont besoin de l’entendre à répétition.
Moi comment je vais ? Ça m’amuse au plus haut point cette question.
- J’ai mes hauts et mes bas avec mes crises. Je viens d’en terminer une où je me croyais architecte, décoratrice et agente immobilière. J’avais envie de croquer Thaïs et Lexie. Je te laisse imaginer mon comportement ô combien respectable. Je préfère en rire, sincèrement. Sammy est toujours là pour me surveiller après tout et je n’ai jamais caché mes crises à mon groupe ni même mon aise avec ma sexualité. Parfois ça va, d’autre fois pas du tout… J’ai envie de tout laisser tomber. Envie de me jeter à la flotte et de disparaitre. Oui, les phases dépressives sont… dures. Je me relève par contre. Parce que nous sommes incroyables les êtres humains. Bien plus forts que l’on pense. Et si on a qu’une vie à vivre, aussi bien s’amuser et croquer tout ça à pleines dents. C’est pour ça que je t’aide, pour qu’on croque tous les deux cette vie de merde et qu’on en fasse une énorme fête.
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Lun 10 Avr 2023 - 21:33
Ouais. C'est clairement un squat ici, et je hausse les épaules. Ça m'est bien égal de dormir dans ma crasse. Après tout, quand j'étais dans le trafic j'ai bien eu le temps de m'y habituer.
J'lui avoue les rêves que je fais en ce moment. Ces genres de fantasmes, que ce soit quand j'dors ou même éveillé, que quelqu'un vienne me coller une balle dans le crâne. Que tout s'arrête là-haut, une bonne fois pour toutes. Je marmonne un 'hm' à ses explications à ce sujet, regard dans le vide. Ça fait sens, ce qu'elle dit, bien évidemment. Je doute pas qu'elle est une super psy avec des grandes capacités d'analyse. Mais … ça raisonne pas trop en moi.
Je finis par lui retourner la question de savoir comment elle va. Parce que finalement … je passe mon temps à me plaindre et me lamenter sur ma vie. Et elle … elle a ses hauts et ses bas, comme elle me dit à cet instant. Depuis que je sais qu'elle souffre d'un trouble du comportement, je culpabilise d'autant plus de lui infliger mes propres tourments. Même si sa dernière crise était loin d'être grave – enfin j'crois -, ça doit rester … dur à vivre.
Je pince les lèvres quand elle m'avoue avoir parfois l'envie de se jeter à la flotte. Same girl. Même si elle enchaîne bien vite avec ces conneries de vie qui vaut la peine d'être vécue et qu'il faut la croquer à pleines dents. Un sourire lointain étire mes lèvres. J'aimerais bien, avoir son optimiste. Ou du moins avoir assez d'énergie pour faire semblant, rien que pour rassurer mon groupe.
Une fête, ouais.
J'ai pas vraiment l'impression de m'amuser, pourtant. J'ai plutôt la sensation que chaque fois que j'essaie de remonter la pente, il y a un nouveau drame qui nous tombe dessus, me renvoyant un peu plus bas que terre à chaque fois. Comme si on me testait, histoire de voir jusqu'à où j'peux tenir.
Sacrée fête, ouais.
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Fiche de personnage
CASIER DE SURVIVANT
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly...
- Come into my parlour, said the spider to the fly... -