Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Mer 24 Aoû 2022 - 17:28
- On va y aller doucement Dany. Étape par étape. Éventuellement, tu n’auras plus besoin de rien pour dormir, je t’assure. Là tu as une habitude et ton corps ne fonctionne pas comme avant. Il ne sait plus comment s’endormir, comment se mettre en veille tout seul. J’ai l’impression de devoir tout expliquer à un enfant.
Ça ne me pose pas de souci dans l’optique où je vais en faire mon patient et que c’est un cas sacrément lourd ce type. J’adore les défis.
- Pour les plantes, c’est tout pareil d’accord ? Doucement on introduit. Doucement on réduit la drogue ou l’alcool. On ne peut pas faire tout ça d’un coup. Encore une fois je le rassure. Je n’ai pas les installations ni les médicaments pour le sevrer d’un coup.
Ce serait dommage qu’il en crève rapidement, je n’aurais plus de distraction. Plus ce petit défi à relevé pour me prouver que je suis simplement trop douée dans mon domaine.
- Personne n’est là. Sauf toi et moi. Sauf Sam, Reese, Thais, Aamir et les autres. Que des amis. Que des alliés mon chaton. Il est clairement en crise, il vaut mieux que je la joue douceur et réconfort.
Sauf que voilà qu’il gigote pour sortir de sous le bureau. Je réalise bien vite pourquoi, j’ai traité d’autres toxicomanes par le passé. Je suis plus rapide par contre. Je ne suis pas du tout dans son état, je suis au meilleur de ma forme moi.
Alors je sors plus rapidement et pose la main sur son sachet bien avant lui.
- Tututut. Dany… Je suis plus sérieuse cette fois. On va contrôler ta dose d’accord ? Ensuite on va faire ta toilette. Je veux juste qu’il prenne un minimum, juste ce qui aidera son corps à ne pas entrer en sevrage. Je veux qu’il soit le moins dopé possible. On va faire sa toilette, parce qu’il sent exactement comme tel.
Il se sentira un petit peu mieux et on va avancer à petits pas. Je n’ai pas le choix de m’adapter à sa consommation, mais je pourrais aussi utiliser ça à mon avantage en fait. Comme une récompense. Je pourrai changer son rapport à celle-ci doucement. Jouer de contradiction doucement pour lui faire croire que le changement vient de lui…
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Mer 31 Aoû 2022 - 21:22
Je hoche la tête et refoule mon envie de vomir. Yeux fortement fermés, doigts crispés contre mes épaules. J'essaie de me concentrer sur ses mots rassurants, en vain.
Elle me parle, je le sais, mais j'entends plus. Ou du moins j'entends, mais je ne perçois plus. J'ai l'impression que ça bourdonne dans ma tête. Que mon cerveau pulse au rythme désordonné de mon cœur. Je vois des ombres. J'suis persuadé qu'une menace est pointée sur nous. J'ai mal au cœur. J'ai mal au corps, partout. Je panique à l'intérieur, et je finis par le verbaliser à ma manière. Billie me rassure, encore. Pas de danger. Que des alliés. Mais qu'est-ce qui me le prouve ? Mon visage oscille frénétiquement de gauche à droite. Je la crois pas. Elle ne sait pas non plus.
Elle est plus vive que moi quand je m'extirpe de sous le bureau. En un clin d'oeil, la voilà debout, alors que je titube et que je m'accroche au meuble pour tenir sur mes jambes. Sa main se plaque sur mon pochon, et un gémissement de désespoir m'échappe quand je capte que ce qui se passe, c'est du sérieux, et qu'elle lâchera pas l'affaire.
Noon, je lâche dans un accent brisé.
Mon corps se penche en avant, mon front se pose sur le bois, je tape du poing dessus, en proie à une rage profonde. Je pourrais la frapper, là, de suite. Tout pour obtenir ce que je veux. Et cette pensée qui me traverse l'esprit me terrifierait si j'étais dans un état normal. Je comprends finalement qu'elle ne me refuse pas mon trésor. Pas totalement. Et je relève un regard larmoyant, plein d'espoir sur elle. Mes yeux s'abaissent pourtant à chaque seconde sur sa main. Je hoche la tête, renifle. La figure d'autorité fonctionne sur moi.
Tout c'que tu veux, je souffle, ma brusque montée de colère retombée dès lors qu'elle a verbalisé le fait de me donner ma drogue.
Je la laisse faire, le souffle court, en me grattant frénétiquement le bras, m'empêchant de juste lui arracher mon pochon des mains et disparaître avec. J'aurais envie d'aller me cacher pour ça, pas de faire ça face à elle comme un putain de drogué. Quand elle me laisse m'approcher, je pose un genoux à terre et m'applique à me mettre dos à elle, au moins pour me donner l'illusion de conserver un semblant de dignité. Y'a pas assez. Mais j'ai pas le choix. Au moins pour l'instant. Alors je renifle, jusqu'au dernier milligramme, et je me sens mieux presque dans la foulée, quand je redresse la tête. Comme si un vent d'apaisement parcourait mon corps, même si je sens qu'il réclame plus. Ça suffit à calmer la douleur. À calmer les démons.
Je savoure les quelques instants suspendus, toujours trop courts, jamais assez. Cet état dans lequel j'aimerais être plongé pour toujours. Après ... Billie fera de moi ce qu'elle veut.
"Runnin', runnin', runnin' through the dark, Watch me run a little more ▵"
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Lun 5 Sep 2022 - 18:20
Bien. Il est en colère, mais il se retient. C’est sage de sa part, histoire de n’avoir personne à dos. J’ai le contrôle, sans trop de surprise. Brave petit chien. Je lui prépare une dose, sans doute bien maigre par rapport à ce qu’il a l’habitude de se mettre dans le nez. Le but, c’est simplement de lui en donner un tout petit peu pour le calmer, pour contrôler ce besoin, pour le rendre plus docile. Il se calme direct quand il voit que je lui prépare vraiment sa ligne.
Je le laisse renifler tout ça et cache le petit sachet dans la poche arrière de mon jean ajusté. C’est à moi maintenant. C’est ma carotte pour faire avancer mon mulet où je veux.
Je l’observe quelque instant, le premier apaisement, il n’est que psychologique. C’est le fait qu’il sait qu’il vient de prendre de la dope. Le deuxième lui, c’est l’effet qui se fait sentir dans ses chairs, doucement, lentement, qui engourdie. Je mentirais si je disais que ça ne me donne pas grave envie de m’amuser aussi, mais bon là je suis au boulot en quelque sorte.
- Viens. J’attrape son bras avec douceur et je l’entraine à ma suite.
On va s’occuper de sa toilette là. Il va faire le gros du boulot, mais je vais lui laver les cheveux et le dos au moins. L’eau est température pièce, mais ça ira. Éventuellement on aura l’eau chaude, mais on a tout le savon du monde. Une fois propre, il se sentira déjà un peu plus léger.
- Retire tes vêtements et assois-toi là. Je pointe un petit banc, avant de me tourner pour lui laisser son intimité.
Une fois qu’il me le signale, je me retourne alors qu’il me fait dos et lui offre un linge propre et mets le seau d’eau entre nous deux. J’attrape un petit verre de plastic et je commence à lui mouiller doucement les cheveux, avant d’y mettre du shampoing. Oui, ça va le décrasser, oui je vais le détendre avec un petit massage du scalpe, mais tout ça… ce n’est pas par gentillesse. Loin de là. Cette douceur, cette attention, ce n’est que pour mieux me faire une place dans son esprit, pour planter mes griffes dans son esprit et être sa sauveuse à ses yeux.
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Lun 5 Sep 2022 - 22:13
Je ferme les yeux. Mon souffle s'apaise. Les tensions dans mes épaules se détendent. J'aimerais pouvoir rester pour toujours dans cet état de torpeur, de plénitude agréable. Ne jamais retomber sur terre. Mais déjà, la voix de Billie me tire de mon moment. Il me faut quelques secondes pour me resituer dans l'espace, puis d'autres longues pour me remettre sur mes jambes. Par réflexe, mes yeux fouillent sur le bureau, au cas où j'en aurais laissé une miette, car je sens déjà que ce n'est pas assez pour moi.
Mais je la suis docilement. Dans un état second, j'entreprends de retirer mes vêtements, sans rechigner, comme un robot, les abandonnant dans un coin, galérant un peu avec ma ceinture et ma braguette. Finalement, me voilà nu comme un vers. J'ai même pas honte. Ça fait longtemps que de la pudeur, je n'en ai plus. Elle peut admirer mes nombreuses cicatrices, certaines vraiment immondes, qui décorent mes épaules, mon dos, mes cuisses, tout mon corps. Des brûlures de cigarette aux lettres gravées au couteau. C'est pas joli joli, et je déteste me voir dans un miroir à cause de ça.
Je m'assoie, frissonne, encore une fois, mes bras se referment contre mon buste dans un geste protecteur que je connais bien. Et Billie, patiente et bienveillante, fait couler de l'eau sur mon crâne.
Je redresse à peine le visage pour lui faciliter la tâche, et mes paupières se ferment malgré moi, parce que je sens les larmes qui me grimpent aux yeux. Parce que je pense à Curtis. Que c'était lui qui était à la place de Billie, avant. Quand il me disait qu'il ne me lâcherait jamais.
J'suis désolé, Billie ...
Je renifle. Au moins, les effluves du shampoing sont agréables. Je sens bien que la jeune femme s'applique, que le lavage de cheveux se transforme en agréable massage, et ça me rend d'autant plus malheureux de lui infliger ça. D'être, encore une fois, la personne dont il faut s'occuper.
Après quelques minutes, je me penche pour récupérer le savon, dans des mouvements lents, difficiles, et je me décide à ne pas rester comme la pauvre chose amorphe que je suis en me frottant le corps. Ces simples gestes me fatiguent, me donne l'impression que je tire un peu plus sur la corde.
La toilette se termine, elle me rince les cheveux, l'eau retire les traces de savon sur mon corps, me glisse une serviette sur les épaules, utilise l'autre pour mes cheveux. Je lâche un petit soupir, les larmes coulant toujours sur mes joues. Je mentirai si je disais que je me sens pas un peu mieux. J'pourrais même pas dire depuis combien de temps je m'étais pas lavé.
C'est... ça fait du bien.
Je m'enroule dans la serviette, tourne mon regard vers elle, un peu perdu. Je me suis tellement remis à elle que je sais même pas quoi faire, maintenant.
"Runnin', runnin', runnin' through the dark, Watch me run a little more ▵"
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Sam 10 Sep 2022 - 16:29
- Je sais… Que je lui souffle dans un sourire. Ne t’en fais pas Dany. Il me sera redevable de toute façon. Parce que je vais l’aider. Parce que je vais jouer dans sa tête et qu’il ira mieux.
Je termine de lui laver les cheveux tout en lui faisant un massage capillaire. Ça a l’air de vraiment le détendre comme je m’en doutais. Je rince doucement le tout, le but n’est pas de le saisir à l’eau froide non plus, mais juste… de poursuivre cet état de calme. Je rigole un petit peu quand il souligne l’évidence même.
- Oui, être propre ça n’aide pas seulement le physique chaton. Sèche-toi, on va aller chercher des vêtements propres pour dormir. Je resterai à ton chevet. Comme ça il pourra dormir en paix ou alors je serai là pour le rassurer.
Avec un peu de sommeil dans le corps, les symptômes seront déjà plus faciles à gérer.
***
Deux jours qu’ils l’ont mis en cage. Bon, moi ça ne me fait pas un pli hein, mais ce sera un peu rude pour mon patient et il faudra que je bosse encore plus dur. Je pourrai en être agacée, mais en fait pas du tout ! J’aime relever ce genre de défi et je sais que je vais faire un boulot du tonnerre comme toujours. Ça prouvera simplement au Bastards que je suis grave indispensable.
Je m’approche donc de la cage avec un grand verre d’eau et un visage affable.
- Dany. Que je souffle simplement pour attirer son attention et le saluer. Comment tu te sens aujourd’hui ? Je t’ai apporté un peu d’eau. Je lui tends le verre que j’ai en main, un verre en plastique.
Il ne faut pas prendre aucune chance. J’ai demandé aux autres de lui retirer lacets et ceinture. De le surveiller aussi pour qu’il ne tente pas de se faire du mal. Pas parce que son bien-être m’intéresse, mais bien parce que c’est mon petit projet psy.
- Bois un peu, ça te fera du bien. On pourra parler ensuite, ou pas. À toi de voir aujourd’hui. Parce que hier, il m’a mis un sacré vent vu l’état émotif dans lequel il était. Je lui en veux pour ça, mais je n’en montrerai rien.
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Jeu 22 Sep 2022 - 20:45
Je sais plus qui je suis. Je sais plus ce que je fous là. Je sais pas pourquoi je suis enfermé. Parfois je crois être de nouveau dans le trafic. Je crois que je suis dans ma cave, que j'attends le prochain qui va me tomber dessus avec ses délires dégueulasses. Parfois je pense être mort, et je suis terrifié. Le reste du temps, je souhaite l'être. De toute mon âme.
J'ai tellement mal partout que je sais même plus si la douleur est réelle, et je me souviens plus comment j'étais quand je n'avais pas mal. Est-ce que c'est humain, même, de laisser quelqu'un dans cet état ? Je suis dans cet état où je les déteste tous. Où je suis persuadé qu'ils ne veulent que mon malheur, et qu'ils font ça uniquement pour me faire souffrir, et se moquer de moi.
J'ai perdu la notion du temps quand j'entends une voix féminine. Prostré dans un coin de la cage, mes bras entourant mes jambes et mon corps balançant nerveusement d'avant en arrière, je ne relève pas mon visage en la sentant approcher. D'abord car je suis pas de suite persuadé que c'est réel. Ensuite car j'ai l'impression qu'il me faudrait toute l'énergie et la volonté de la terre pour la regarder. J'ai du mépris pour ce verre d'eau qu'elle me tend et qu'elle me présente comme s'il s'agissait de la solution à tous les problèmes.
Je … veux pas parler … je baragouine après une éternité, la bouche engourdie, sèche, la gorge serrée et douloureuse.
Moi je veux sortir. Je veux qu'on me laisse me niquer ma santé et mon cerveau une bonne fois pour toutes. Je comprends pas qu'on m'arrache la seule chose qui me permettait de me sentir un peu bien dans ce monde de merde. On m'a juste permis de tirer sur un joint. On m'a servi cette tisane qui fait planer. On m'a donné quelques conneries pour soulager la souffrance physique et apaiser, à peine, le mental. C'est pas assez, bien évidemment, et je n'ai jamais autant transpiré et souffert de ma vie.
Tu vas … tu vas me faire sortir ? J'enchaîne doucement, relevant un regard fuyant mais plein d'espoir vers elle.
C'est Billie. C'est ma psy. Une professionnelle. Elle sait ce qu'elle fait, non ? Elle connaît son travail. Elle pourrait convaincre tout le monde que je vais bien.
Je ferai des efforts, j'ajoute encore dans un souffle. S'il te plaît fais-moi sortir …
Je ferme les yeux, refoule un sanglot douloureux, sers mes mains contre mes genoux.
Pourquoi vous me refusez même de me buter ...
C'est avec toute la sincérité du monde que je parle. A quoi je leur sers, au juste ? Qu'est-ce que j'apporte à ce groupe ? Est-ce qu'ils refusent que je m'ôte la vie par simple principe ? Pour ne pas culpabiliser ? Ils n'auraient qu'à laisser la porte ouverte, malencontreusement, et je me chargerai de la suite. Ce ne serait de la faute de personne. Juste le déroulé logique des choses.
Je veux pas ... je veux pas, je veux pas ....
"Runnin', runnin', runnin' through the dark, Watch me run a little more ▵"
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly... Mar 4 Oct 2022 - 21:11
Il parle aujourd’hui, c’est un bon début, même s’il prétend le contraire, qu’il ne souhaite pas s’exprimer. C’est souvent comme ça… C’est délicat comme situation et c’est tout autant motivant pour cette raison. Je m’en fiche pas mal de sa santé en fait, mais de réussir à le faire aller mieux, ça c’est une victoire qui me met l’eau à la bouche. Professionnellement parlant bien entendu.
Les questions fusent et je les laisse sans réponse pour l’instant. Je le laisse vider une première fois son sac, ce qui lui passe immédiatement par la tête. Je ne veux pas interrompre le fil de ses pensées. Ce sera un pas à la fois pour cette conversation. Je dépose le verre en plastic entre les barreaux de cette cage dans laquelle on l’a enfermé. Ce n’est pas l’idéal, loin de là. Même si ça m’amuserait si je n’avais pas à recoller les morceaux.
- C’est beaucoup de boulot de s’occuper de quelqu’un que l’on n’apprécie pas. Je sais de quoi je parle. Gaspiller des ressources comme la nourriture, l’eau potable ou les drogues servant à le médiquer… Ce serait plus simple de juste le laisser lui-même s’éliminer, non ?
Logique implacable, je le sais, il le sait.
- Si tu arrêtes de faire preuve de mauvaise foi et que tu ne laisses pas ton sevrage t’embrouiller l’esprit, tu ne peux pas penser qu’on ne tient pas à toi en prenant toutes ces mesures. Qu’il ose dire ou penser le contraire. Donc, partons sur cette base. Les gens ici t’apprécient et t’aiment au point de t’empêcher de te faire du mal. Au point de refuser de t’abandonner, de ne pas se soucier de toi. C’est un peu ingrat de leur en vouloir, tu ne trouves pas ? Oui, je ne prends pas de gants blancs cette fois. Je dirais que c’est un beau problème d’avoir une famille aimante, n'est-ce pas ? Des gens qui ne te lâcheront pas même à ton plus bas. Qui croient en toi au point de te forcer à te donner toi-même une chance ?
Je m’assois devant les barreaux, avant de donner une pichenette sur l’un d’eux. Ça résonne un tout petit peu et je soupire.
- Je ne suis pas d’accord pour la cage. Une chambre surveillée et verrouillée aurait été préférable, c’est un luxe actuellement.
Are you deranged like me ?
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Fiche de personnage
CASIER DE SURVIVANT
Sujet: Re: Come into my parlour, said the spider to the fly...
- Come into my parlour, said the spider to the fly... -